Qu’est-ce que l’œil d’une lettre ?

Si la PAO a répan­du dans le grand public des notions de typo­gra­phie comme la police de carac­tères, le corps ou l’inter­li­gnage, d’autres sont peu connues, même des pro­fes­sion­nels. C’est le cas de l’œil d’une lettre.

L’œil d’une lettre, c’est la trace qu’elle laisse sur le papier (aujourd’­hui, on parle plu­tôt de glyphe). Sa gros­seur est à dis­tin­guer du corps, qui ne cor­res­pond pas seule­ment, comme on l’imagine sou­vent, à la hau­teur des carac­tères, du bas d’une lettre des­cen­dante (comme p) au haut d’une lettre mon­tante (comme d), car il faut y ajou­ter les talus, c’est-à-dire les espaces au-des­sus des lettres mon­tantes et au-des­sous des lettres des­cen­dantes1. Espaces, bien sûr, invi­sibles pour l’utilisateur d’un trai­te­ment de texte, mais qui étaient bien visibles sur le bloc de plomb. 

D’ailleurs, on disait : Ce carac­tère est fon­du sur le corps dix, sur le corps douze, etc., ce qui montre bien que le corps est la base sur laquelle repose l’œil de la lettre, et qu’il ne faut pas les confondre.

L’œil de cette liga­ture (d’un s long et d’un i) en plomb désigne à la fois sa par­tie saillante et l’empreinte qu’elle a lais­sée sur le papier. Ce carac­tère ne pos­sède pas de talus de tête, mais son talus de pied est bien visible.

Pour un même corps, dif­fé­rentes polices peuvent avoir un œil dif­fé­rent. Jacques André (2011) com­pare ain­si les a bas de casse de trois polices : Luci­da, Uto­pia et Times, dans le même corps :

Lettre a en Luci­da, Uto­pia et Times, corps 80. Le talus de pied ne varie pas, alors que le talus de tête dimi­nue de hau­teur, de gauche à droite, et que la chasse (lar­geur de la lettre et de son approche) rétré­cit. — Jacques André (2011).

À corps égal, la trace lais­sée par ces trois a est plus ou moins petite. 

Éric Dus­sert et Chris­tian Lau­cou (2019, s.v. Œil) expliquent :

[…] pour le typo­graphe à la mode ancienne ou moderne, [l’œil] c’est la par­tie qui s’imprime de la lettre d’imprimerie et aus­si son aspect for­mel : il peut être petit ou gros pour un corps don­né. Et pour ce même corps don­né, il peut en avoir plu­sieurs. […] Ain­si l’Antique litho, carac­tère pré­vu pour les cartes de visite, a jusqu’à quatre œils par corps. […] on peut juger de l’œil grâce au rap­port de hau­teur qui existe entre les par­ties mon­tantes et des­cen­dantes de cer­taines lettres (b, d, l, p, q…) et les lettres qui n’en ont pas (e, m, x…). Si les par­ties mon­tantes et des­cen­dantes sont courtes, le carac­tère aura un « gros » œil ; il en aura un « petit » dans le cas contraire2.

Autre­ment dit, un gros œil, ce sont « de grosses minus­cules com­pa­rées aux majus­cules » (Jacques André, 1995).

Fran­çois Thi­bau­deau (1924) montre le petit œil, l’œil moyen et le gros œil de la même fonte, avec des varia­tions d’in­ter­li­gnage. On voit bien que plus l’œil est gros, plus courtes sont des par­ties mon­tantes et des­cen­dantes des lettres.

Le rap­port entre la gros­seur de l’œil et l’in­ter­li­gnage joue sur la lisi­bi­li­té du texte. — Fran­çois Thi­bau­deau (1924).

À quoi servent ces différences d’œil ?

Les dif­fé­rences d’œil et d’in­ter­li­gnage per­mettent de régler fine­ment l’ap­pa­rence d’un texte. Jacques André (2011) commente :

Pour­quoi uti­li­ser des carac­tères de gros œil, notam­ment pour les livres et les jour­naux ? On dit sou­vent que c’est pour une ques­tion de lisi­bi­li­té. Mais cette notion est très sub­jec­tive et liée aux habi­tudes de lec­ture ! En effet, les Amé­ri­cains et les Hol­lan­dais ont ten­dance à uti­li­ser des carac­tères de plus gros œil que les Français.

Dans leurs cata­logues, les fon­deurs pro­po­saient autre­fois cer­taines de leurs polices en plu­sieurs œils. Avant l’u­sage du point typo­gra­phique (notam­ment du point Didot, inven­té en 1785), on dési­gnait le corps des polices de carac­tères par des noms comme petit-romain (équi­valent d’un corps 9 ou 10, selon les fon­de­ries3, en points Didot) ou cicé­ro (corps 12). S’y adjoi­gnait, le cas échéant, la pré­ci­sion de l’œil.

Ce cata­logue pro­pose du petit-romain œil moyen, gros œil et œil gras, et du cicé­ro ordi­naire, œil moyen et œil gras. — Recueil des divers carac­tères, vignettes et orne­mens de la fon­de­rie et impri­me­rie de J. G. Gil­lé, 1808.

Les dif­fé­rences d’œil étaient très employées dans les tra­vaux de ville (cartes de visite, affiches, pros­pec­tus, etc.).

Pro­po­sées en trois œils (A, B et C), ces ini­tiales antiques peuvent être mélan­gées dans une même ligne pour des effets gra­phiques. — Spé­ci­men géné­ral. Fon­de­ries Deber­ny & Pei­gnot, 1926.

Elles pou­vaient aus­si ser­vir à repro­duire des ins­crip­tions. Dans ses Règles typo­gra­phiques (1934), Louis-Emma­nuel Bros­sard explique : 

[…] par l’emploi de carac­tères d’œils dif­fé­rents, le com­po­si­teur doit s’ef­for­cer de repro­duire l’as­pect géné­ral de l’ins­crip­tion : les lettres de deux points4, les petites capi­tales, les corps de même force que celui du texte, mais de gros ou de petit œil, peuvent ser­vir pour résoudre ces difficultés.

Exemple de repro­duc­tion d’une ins­crip­tion jouant sur les variantes de gros­seur d’œil et de taille (petite et grande) des capi­tales. — Louis-Emma­nuel Bros­sard (1934).

L’œil du correcteur sur l’œil des lettres

À l’époque du plomb, en reli­sant une épreuve, le cor­rec­teur devait veiller aux lettres « d’un autre œil », c’est-à-dire, par rap­port à la fonte uti­li­sée dans l’é­preuve, aux lettres plus grosses ou plus petites, plus grasses ou plus maigres. En jan­vier 1923, le Bul­le­tin offi­ciel des maîtres impri­meurs s’a­gace de la négli­gence de cer­tains compositeurs :

« L’ouvrier qui n’est pas méti­cu­leux n’aime pas son métier, […] peu lui impor­te­ra de mettre une paren­thèse œil gras d’un côté et œil maigre de l’autre. Il pense que le cor­rec­teur ne s’a­per­ce­vra de rien et quant au prote, croit-il, ses occu­pa­tions absor­bantes lui feront oublier de telles vétilles […]. » 

Mais le cor­rec­teur y veillait, comme à des tas d’autres choses.

Sources :

  • ANDRÉ, Jacques. « Luci­da a-t-elle un gros œil ? ». La Lettre GUTen­berg [en ligne], n° 5, avril 1995, p. 24-26. URL : https://www.gutenberg-asso.fr/?Lettre-GUTenberg-5.
  • —. Point typo­gra­phique et lon­gueurs en TEX [en ligne]. Pre­mière ver­sion : 4 février 2011. Der­nière mise à jour : 20 mai 2020. Consul­té le 11 novembre 2023. URL : http://Jacques-Andre.fr/fontex/point-typo.pdf.
  • BROSSARD, Louis-Emma­nuel. Le Cor­rec­teur typo­graphe. II : Les Règles typo­gra­phiques. Tours, Arrault, 1934.
  • Bul­le­tin offi­ciel (Union syn­di­cale des maîtres impri­meurs de France), n° 1, jan­vier 1923.
  • DUSSERT, Éric, et Chris­tian LAUCOU. Du corps à l’ou­vrage. Les mots du livre. La Table ronde, 2019.
  • THIBAUDEAU, Fran­çois. Manuel fran­çais de typo­gra­phie moderne. Paris, F. Thi­bau­deau, 1924.

  1. On par­lait aus­si de lettres dépas­santes du haut et de lettres longues en bas (Thi­bau­deau, p. 26). ↩︎
  2. L’œil ne doit donc pas être confon­du avec la hau­teur d’x. Voir Jean-Pierre Lacroux. ↩︎
  3. Voir « Typo­mètre », dans His­toires d’ou­tils arti­sa­naux [en ligne]. URL : https://histoiresdoutilsartisanaux.fr/outil.php?outil=Typometre. ↩︎
  4. « DEUX-POINTS, s. m. Imprim. Nom don­né aux grandes capi­tales fon­dues sur le double du corps d’un carac­tère ; par exemple, les lettres de deux points du 9 sont fon­dues sur 18 points. On désigne géné­ra­le­ment aujourd’­hui ces sortes de lettres sous le nom d’ini­tiales. » — Mau­rice Lachâtre, Nou­veau dic­tion­naire uni­ver­sel, t. II, F. Can­tel, 1869, p. 1298.  ↩︎

Usages anciens de l’esperluette et de l’abréviation “etc.”

Aujourd’hui, les codes typo­gra­phiques réservent l’emploi de l’esper­luette à l’é­cri­ture des rai­sons sociales (Dupont & fils) et à leurs déri­vés (noms com­mer­ciaux, enseignes1), d’où l’autre nom de ce signe : « et com­mer­cial ». Cepen­dant, sa forme séduit les gra­phistes, qui en font un usage plus large.

Les manuels pros­crivent aus­si la répé­ti­tion d’etc. à l’écrit, qua­li­fiée d’i­nu­tile, alors qu’on la pra­tique cou­ram­ment à l’o­ral, au point que « dans les pro­pos attri­bués à un per­son­nage, un seul etc. semble[rait] aujourd’­hui incon­gru, inso­lite » (Jean-Pierre Coli­gnon, Un point, c’est tout !, 2018, p. 113). 

Ces règles n’ont pas tou­jours été en vigueur. 

esperluette et abréviations "&c." sur la couverture d'un livre de 1783
Esper­luette et abré­via­tions &c. sur la cou­ver­ture du livre Des­crip­tion his­to­rique et géo­gra­phique de la ville de Mes­sine…, 1783.

Ain­si, sur la cou­ver­ture de ce livre de 1783, on compte une esper­luette employée comme conjonc­tion de coor­di­na­tion (à l’a­vant-der­nière ligne) et pas moins de cinq abré­via­tions &c. — abré­via­tion d’abréviation, donc, puisque etc. abrège déjà et cæte­ra (ou et cete­ra). On note­ra au pas­sage qu’elles ne sont pas sépa­rées par des vir­gules. Cette abré­via­tion a aujourd’­hui dis­pa­ru — de même que les s longs (ſ et non f) qu’on peut voir dans le mot désastre du titre. 

Rap­pe­lons que l’esperluette, liga­ture des lettres et, remonte à l’Antiquité et était très employée par les moines copistes au Moyen Âge pour gagner du temps. 

répétition d'etc. dans le "Journal officiel" du 1er mai 1874
Répé­ti­tions d’etc. dans le Jour­nal offi­ciel de la Répu­blique fran­çaise, 1er mai 1874.

Un siècle plus tard, on trouve encore aisé­ment des répé­ti­tions d’etc. dans les jour­naux les plus sérieux, y com­pris dans le Jour­nal offi­ciel (pho­to ci-des­sus).

Autre inter­dic­tion des codes typo­gra­phiques actuels : faire suivre etc. de points de sus­pen­sion, « car cela consti­tue un pléo­nasme qu’on ne sau­rait rache­ter ni au nom de l’“expression lit­té­raire”, ni au nom d’un illu­soire “ren­for­ce­ment de l’i­dée”… qui échap­pe­ra au lec­teur » (Coli­gnon, op. cit., p. 112). Mais cela res­tait cou­rant dans les jour­naux du xixe siècle et du début du xxe siècle.

Série d'etc. suivis de points de suspension, dans "Le Carnet de la semaine", 1er mai 1931.
Série d’etc. sui­vis de points de sus­pen­sion, dans Le Car­net de la semaine, 1er mai 1931.

Il arrive même qu’on trouve dans des jour­naux ou livres anciens plus de trois points de sus­pen­sion, ce qui est encore une inter­dic­tion actuelle.

Cinq points de sus­pen­sion dans Illu­sions per­dues, de Bal­zac, Vve A. Hous­siaux, 1874.

La typo­gra­phie s’est assagie.

Article mis à jour le 6 novembre 2023.


  1. Sur les dif­fé­rences entre ces termes, voir L-expert-comptable.com. ↩︎

Victor Hugo nous a-t-il qualifiés de “modestes savants” ?

De nom­breux textes (articles de dic­tion­naires et de presse, sites1) van­tant les mérites du cor­rec­teur s’ap­puient sur une phrase de Vic­tor Hugo (1802-1885), dans laquelle il nous aurait qua­li­fiés de « modestes savants habiles à lus­trer la plume du génie » — modeste ne pou­vant être appli­qué ici au grand homme, ajoute-t-on par­fois en commentaire.

Or, aucun de ces textes ne donne la source de cette citation.

La men­tion la plus ancienne, je la trouve en 1911, dans la Cir­cu­laire des protes no 181, avec un plu­riel : les plumes du génie (voir mon article).

Louis-Emma­nuel Bros­sard la reprend en 1924 (dans Le Cor­rec­teur typo­graphe, p. 451) :

[…] V. Hugo ne dédai­gnait pas de rendre un juste hom­mage à ces « modestes savants », si habiles à « lus­trer les plumes du génie »…

Joséphin Soulary
José­phin Soulary.

Noter qu’i­ci la cita­tion est en deux par­ties et que c’est Bros­sard qui ajoute « si habiles à ».

La plume / les plumes, habiles / si habiles, phrase ou élé­ments de phrase : étranges fluctuations.

À la suite d’un appel que j’a­vais lan­cé sur Twit­ter, notre confrère Cham­ba­ron m’en a indi­qué une source plus ancienne, dans l’œuvre d’un autre poète, lyon­nais et contem­po­rain de Hugo, José­phin Sou­la­ry (1815-1891). On retrouve en effet l’ex­pres­sion lus­trer les plumes du génie dans un de ses Son­nets humou­ris­tiques [sic] (nouv. éd. augm., 1859), recueil célé­bré par Théo­phile Gau­tier2.

À M. PIERRE-MARIE BOURGINE
Le plus patient & le plus intelligent des Protes.

Quand, du couteau d’ivoire, ô délicat lecteur !
Tu déchires la page, encor vierge, d’un livre3,
Couché sur ta dormeuse, ainsi qu’un séducteur4
Déflorant quelque amour que le hasard lui livre,

Sais-tu que la beauté dont ton regard s’enivre
Coûta neuf mois d’angoisse au pauvre correcteur5 ?
Faust seul ne ferait point qu’Homonculus pût vivre,
Si Wagner ne veillait au creuset protecteur6.

Salut, guetteur obscur de la phrase infinie,
Gardien du caractère, à la ligne enchainé,
Qui fais pour notre gloire un travail de damné !

Ah ! sans doute, jadis, pur esprit d’harmonie,
Ton orgueil fut bien grand, que Dieu t’ait condamné
À lustrer ici-bas les plumes du Génie !

Le 23 février 1860, Charles Bau­de­laire écrit à son ami Soulary :

J’ai trou­vé, avec la plus grande jouis­sance, dans cette nou­velle édi­tion, des mor­ceaux qui m’étaient incon­nus, entre autres le son­net adres­sé à un cor­rec­teur d’épreuves, que je juge une mer­veille.

Il pour­suit cependant : 

Mais, à ce sujet, per­met­tez-moi (puisque vous vou­lez être l’ami d’un pédant, le mal­heur vien­dra de vous) de vous pré­sen­ter quelques obser­va­tions.
Vous don­nez le pres­sen­ti­ment et le goût de la per­fec­tion ; vous êtes un de ces hommes très pri­vi­lé­giés, faits pour sen­tir l’art dans son extrême recherche ; donc, vous n’avez pas le droit de trou­bler notre plai­sir par des heurts et des cahots. — Or, à la fin de ce son­net, il y a cette phrase (que je tra­duis en prose) : Il faut que, dans un autre monde, tu aies com­mis un bien grand péché d’orgueil, pour que Dieu te condamne ici à, etc… Le pour est esqui­vé dans la tra­duc­tion poé­tique. Il est pos­sible que ce ne soit pas une faute de fran­çais, rigou­reu­se­ment par­lant, mais c’est d’un fran­çais que M. Sou­la­ry, qui ne peut pas être gêné par la mesure, ne doit pas se permettre.

On sait Bau­de­laire impi­toyable, aus­si bien pour l’é­di­tion de ses propres recueils7 que pour la rédac­tion de ceux des autres8.

Dans sa réponse9, le len­de­main, Sou­la­ry recon­naît les fautes signa­lées par Bau­de­laire et pré­cise en outre :

Quelques-unes aus­si ont été com­mises par le cor­rec­teur, sans doute par recon­nais­sance pour la poé­sie qui lui est dédiée.

Allu­sion évi­dente, et iro­nique, au son­net ci-des­sus. Il aurait donc été mal payé de son hommage.

Je ne peux affir­mer que José­phin Sou­la­ry soit le seul à avoir employé l’ex­pres­sion lus­trer les plumes du génie à notre endroit, mais son attri­bu­tion à Hugo est dou­teuse. Je n’ai pas non plus trou­vé modestes savants dans les textes du maître10.

C’est d’au­tant plus étrange que la cor­res­pon­dance de Hugo11 contient plu­sieurs men­tions aux cor­rec­teurs, notam­ment cette fameuse phrase : « Les cor­rec­teurs ont deux mala­dies, les majus­cules et les vir­gules, deux détails qui défi­gurent ou coupent le vers. Je les épouille le plus que je peux. » C’est en 1859 (lettre à Paul Meu­rice, 29 juillet, t. II, p. 298), l’an­née même du recueil de José­phin Soulary.

Hugo eut cepen­dant de la consi­dé­ra­tion pour cer­tains cor­rec­teurs, en par­ti­cu­lier pour Noël Par­fait, qui cor­ri­gea les épreuves du poète durant son exil à Guer­ne­sey. Ils eurent une abon­dante cor­res­pon­dance. J’y reviendrai.

Article mis à jour le 27 juillet 2024.


  1. Voir notam­ment Léon Bous­sard (PDF) dans La Revue des Deux Mondes en 1978 (avec une variante : « ces modestes savants qui lus­trent les plumes du génie »), Édouard Lau­net dans Libé­ra­tion en 2010 (« modestes savants habiles à lus­trer la plume du génie ») ou Jean-Pierre Coli­gnon, sur son blog, en 2023. Asso­cié à Pierre-Valen­tin Ber­thier en 1991, Coli­gnon le cite encore dif­fé­rem­ment : « […] Hugo disait qu’ils “lus­trent la plume de cygne du génie” » (Ce fran­çais qu’on mal­mène, Belin). ↩︎
  2. « Entre tous ceux qui aujourd’­hui sonnent le son­net, pour par­ler comme les Ron­sar­di­sants, le plus fin joaillier, le plus habile cise­leur de ce bijou ryth­mique, est José­phin Sou­la­ry, l’au­teur des Son­nets humou­ris­tiques, impri­més avec un soin à ravir les biblio­philes, par Per­rin, de Lyon » (Théo­phile Gau­tier, Rap­port sur les pro­grès de la poé­sie, 1868). ↩︎
  3. Les livres non cou­pés ont dis­pa­ru dans les années 1960. Voir l’ar­ticle que leur a consa­cré le blog Biblio­Mab. ↩︎
  4. Le poème ori­gi­nal était com­po­sé avec des s longs. Je les ai rem­pla­cés pour faci­li­ter la lec­ture. ↩︎
  5. Neuf mois, c’est beau­coup pour la cor­rec­tion d’un texte lit­té­raire, mais c’est la durée de la ges­ta­tion humaine. ↩︎
  6. Dans le second Faust de Goethe (1832), Wag­ner, l’as­sis­tant de Faust, fabrique un homon­cule (Wiki­pé­dia). ↩︎
  7. Voir Bau­de­laire, infa­ti­gable relec­teur des Fleurs du mal. ↩︎
  8. Voir Une séance de cor­rec­tion avec Charles Bau­de­laire. ↩︎
  9. « José­phin Sou­la­ry », Études bau­de­lai­riennes, vol. 4/5, Lettres à Charles Bau­de­laire, 1973, p. 358. https://www.jstor.org/stable/45074027. ↩︎
  10. Par contre, Bal­zac a bien écrit, dans Illu­sions per­dues (Vve A. Hous­siaux, 1874, p. 426) : « […] à Paris il se ren­contre des savants par­mi les cor­rec­teurs : Fou­rier et Pierre Leroux sont en ce moment cor­rec­teurs chez Lache­var­dière !… » ↩︎
  11. Nota, au pas­sage : « Aucun doute n’est pos­sible. Il faut dire : les œuvres de Hugo » (et aus­si « de Hen­ri »), écrit le lin­guiste Albert Dau­zat dans Le Monde en 1952. Répon­dant à la même ques­tion plus récem­ment (2016), l’Aca­dé­mie constate un usage flot­tant, sans tran­cher, de même qu’Anti­dote. ↩︎

Corriger est un métier

Voi­ci un texte qui met­tra du baume au cœur de mes confrères et consœurs vic­times, sur les réseaux sociaux, d’une concur­rence déloyale… et incompétente.

"Mémento typographique", Charles Gouriou, Hachette, 1961

« En dépit des appa­rences et contrai­re­ment à une opi­nion trop répan­due, la pré­pa­ra­tion de la copie est un tra­vail minu­tieux, par­ti­cu­liè­re­ment dif­fi­cile. En effet, la typo­gra­phie est sin­gu­liè­re­ment plus riche de pos­si­bi­li­tés que la dac­ty­lo­gra­phie, et le pré­pa­ra­teur doit pré­voir et pré­ci­ser les solu­tions à rete­nir. Il lui faut donc joindre des connais­sances tech­niques à la culture et au sens de la langue que sup­pose la correction.

« Et pour­tant, quelque impor­tant qu’il soit, ce bagage ne suf­fit pas. À la lec­ture, l’intelligence opé­rant sans qu’on s’en aper­çoive la plu­part des rec­ti­fi­ca­tions utiles, l’état réel du texte échappe ordi­nai­re­ment aux yeux. Pour cor­ri­ger pro­fes­sion­nel­le­ment, c’est la démarche même de l’esprit qui doit être inver­sée : on ne prend conscience du véri­table aspect du texte qu’en pra­ti­quant des dis­ci­plines contraires aux habi­tudes créées par l’étude et la culture ain­si qu’aux réflexes acquis dès l’enfance. La recherche volon­taire et sys­té­ma­tique des fautes exige un mode de lec­ture spé­cial, d’acquisition dif­fi­cile — impos­sible même à cer­taines intel­li­gences — et qui consiste essen­tiel­le­ment en une épel­la­tion ana­ly­tique men­tale, atten­tive à per­ce­voir tous les signes, assez rapide cepen­dant pour ne pas nuire à la com­pré­hen­sion du texte.

« Il s’agit donc d’un authen­tique métier qui ne s’acquiert que par un long appren­tis­sage. À défaut des pro­fes­sion­nels qua­li­fiés qu’on recrute mal­ai­sé­ment, on se contente trop sou­vent de recou­rir à ceux qui, de bonne foi, se croient capables de cor­ri­ger parce qu’ils “aiment lire” et se pensent “soi­gneux et atten­tifs” ou parce qu’ils ont pra­ti­qué la cor­rec­tion sco­laire qui est tout autre chose. Qu’on trouve des fautes ne prouve point qu’on sache voir les fautes ; et, para­doxa­le­ment, celles qui sub­sistent emportent seules le jugement.

« Nous sou­hai­tons que se recrutent et se forment patiem­ment ces spé­cia­listes dont la col­la­bo­ra­tion pèse plus qu’on ne vou­drait l’admettre sur le des­tin du livre. »

Charles Gou­riou, « Avant-pro­pos » de son Mémen­to typo­gra­phique, Hachette, 1973. Rééd. Cercle de la librai­rie, 1990, 2010.

La messagerie était en panne

Je viens d’ap­prendre que la mes­sa­ge­rie était en panne, depuis une date incon­nue. Le for­mu­laire de contact confir­mait l’en­voi, mais rien ne se pas­sait en réa­li­té. C’est réparé.

Le der­nier mes­sage reçu date de début juin, mais j’en rece­vais peu jus­qu’à cette date (sinon du spam). 

Si vous m’a­vez écrit et n’a­vez pas reçu de réponse, je vous prie de m’en excu­ser et vous invite à renou­ve­ler votre envoi. Mer­ci.

Petit dico des correcteurs et correctrices

Mes deux pré­cé­dentes listes de cor­rec­teurs et cor­rec­trices célèbres et celle des ouvrages écrits par des cor­rec­teurs me four­nissent la base d’un petit dic­tion­naire alpha­bé­tique (près de 250 noms). Je n’ai pas copié l’in­té­gra­li­té des infor­ma­tions figu­rant dans ces articles (s’y repor­ter si néces­saire).
NB — Ceci est un docu­ment de tra­vail, à la mise en page rudi­men­taire. Je n’ai pas soi­gné la petite typographie.

A B C D E F G H I J K L M N O P R S T V W Y Z

Abé­la­net Jean (1925-2019). Archéo­logue fran­çais, spé­cia­liste des méga­lithes des Pyré­nées-Orien­tales (Wiki­pé­dia). — « Allo­ca­taire de recherches au CNRS entre 1968 et 1978 pour ses tra­vaux en Pré­his­toire, il trouve un emploi de nuit comme cor­rec­teur au quo­ti­dien l’Indépendant après 1972 afin de com­plé­ter ses maigres émo­lu­ments » (MARTZLUFF, Michel. « Jean Abé­la­net, pion­nier de l’archéologie en Pyré­nées cata­lanes : Bio­gra­phie et biblio­gra­phie de Jean Abé­la­net ». In : Roches ornées, roches dres­sées : Aux sources des arts et des mythes. Les hommes et leur terre en Pyré­nées de l’Est. Actes du col­loque en hom­mage à Jean Abé­la­net [en ligne]. Per­pi­gnan : Presses uni­ver­si­taires de Per­pi­gnan, 2005).

Antelme Robert (1917-1990). Poète, écri­vain et résis­tant fran­çais (Wiki­pé­dia). — « Antelme entre en 1951, chez Gal­li­mard comme lec­teur cor­rec­teur de l’Ency­clo­pé­die de la Pléiade, diri­gée par Ray­mond Que­neau. Il y reste jusqu’en 1981 » (Les Ex-PCF, en ligne).

Anti­maque de Colo­phon ou de Cla­ros (400-348 av. J.-C.). « Poète et gram­mai­rien grec contem­po­rain des guerres médiques. Ses œuvres sont aujourd’hui per­dues : on en pos­sède seule­ment quelques frag­ments » (Wiki­pé­dia). — « Anti­maque de Colo­phon, poète lui-même, est, je crois, le plus ancien dior­thonte [ou dior­thôte], dont le tra­vail, du moins en par­tie, soit arri­vé jusqu’à nous » (Jean-Bap­tiste Dugas-Mont­bel, His­toire des poé­sies homé­riques, 1831, p. 78).

Auger Daniel (1932-2013, pro­fes­seur à l’école Estienne). Pré­pa­ra­tion de la copie, cor­rec­tion des épreuves (1976). Gram­maire typo­gra­phique (2 t., 2003). Les Textes impri­més (2003).

Bade Josse (1461 ou 1462 – 1535). Jodo­cus Badius en latin, sur­nom­mé Ascen­sius, impri­meur et libraire d’origine belge, ayant prin­ci­pa­le­ment exer­cé en France, d’abord à Lyon puis à Paris. — « […] après avoir pro­fes­sé avec tant de dis­tinc­tion les belles-lettres à Lyon, fut cor­rec­teur chez Trech­sel, dont il devint le gendre […] » (Larousse du xixe siècle). — « Cor­rec­teur chez Jean Trech­sel, puis Robert Gaguin, ins­tal­lé à son compte en 1500 » (Ency­clo­pé­die Larousse).

Bar­baut Jacques (né en 1960). Écri­vain et poète fran­çais. — « En 2010, le cor­rec­teur Jacques Bar­baut entre­pre­nait d’établir un alpha­bet per­son­nel qu’il vient enri­chit du volume consa­cré à la lettre H » (Le Matri­cule des anges).

Bar­rière Didier (né en 1956). Cor­rec­teur à l’Im­pri­me­rie natio­nale puis à l’Ate­lier du livre d’art et de l’estampe de l’Imprimerie natio­nale, à Flers-en-Escre­bieux (Nord), et res­pon­sable d’une petite biblio­thèque his­to­rique à Paris. — « Son inté­rêt pour le livre en tant qu’objet total, notam­ment pour les curio­si­tés lit­té­raires et typo­gra­phiques, l’a pous­sé à exhu­mer des textes inso­lites qui ont fait l’objet de publi­ca­tion dans des ouvrages (Un cor­rec­teur fou à l’Imprimerie royale : Nico­las Cirier, éd. des Cendres, 1987 ; Cri­tiques de l’imprimerie par le doc­teur Néo­pho­bus, Cendres, 1989, recueil qui com­plète l’étude Nodier l’homme du livre parue aux édi­tions Plein Chant, 1989) et dans des articles pour diverses revues spé­cia­li­sées » (éd. de l’Arbre ven­geur). On lui doit aus­si Sou­ve­nirs brouillés du palais typo­gra­phique (2010), livre de mémoire sur l’Im­pri­me­rie natio­nale, en col­la­bo­ra­tion avec le pho­to­graphe Oli­vier Doual.

Bar­zi­lay Alice (1952-2014). Direc­trice artis­tique du Monde diplo­ma­tique. — « Après avoir appris le métier de secré­taire de rédac­tion à Libé­ra­tion, cette amou­reuse des textes, lec­trice et cor­rec­trice de grande qua­li­té tant pour la presse que pour l’édition et les cata­logues d’art, tra­vaille pour plu­sieurs autres publi­ca­tions, avant de rejoindre Le Monde diplo­ma­tique en sep­tembre 1999 » (Le Monde diplo­ma­tique).

Benoit Anne-Marie (née en 1952). Rédac­trice révi­seure et ensei­gnante, édi­trice des 10e et 11e éd. du Ramat de la typo­gra­phie (2012, 2017).

Béran­ger Pierre-Jean de (1780-1857). Chan­son­nier fran­çais. — « Béran­ger se pré­sente à ma mémoire » (Ambroise Fir­min-Didot, dans son dis­cours d’installation comme pré­sident hono­raire de la Socié­té des cor­rec­teurs, le 1er novembre 1866).

Ber­ge­ret Jules (1831-1905). Per­son­na­li­té mili­taire de la Com­mune de Paris. « Après avoir quit­té l’armée, il est d’abord gar­çon d’écurie à Saint-Ger­main puis il devient cor­rec­teur d’imprimerie et typo­graphe » (Wiki­pé­dia).

Ber­nard-Mau­gi­ron Jean (né en 1959). Cor­rec­teur typo­graphe. Du plomb dans le cas­se­tin (2010).

Ber­nier Alexandre. Pré­sident de la Socié­té des cor­rec­teurs des impri­me­ries de Paris. Rédac­teur de l’ar­ticle « Cor­rec­teur » du Grand Dic­tion­naire uni­ver­sel du xixe siècle (1866-1876) de Pierre Larousse — Voir Le métier de cor­rec­teur selon Pierre Larousse, 1869.

Ber­nis Fran­çois-Joa­chim de Pierre de (1715-1794). Diplo­mate, homme de lettres et pré­lat fran­çais qui fut ambas­sa­deur à Venise (1752-1755), ministre d’État (1757), secré­taire d’État des Affaires étran­gères (1757-1758) et enfin char­gé d’affaires auprès du Saint-Siège (1769-1791). — « […] ma famille se rap­pelle encore l’abbé de Ber­nis, qui lisait des épreuves chez mon bis­aïeul Fran­çois Didot » (Ambroise Fir­min-Didot, dans son dis­cours d’installation comme pré­sident hono­raire de la Socié­té des cor­rec­teurs, le 1er novembre 1866).

Ber­nard Auguste (1811-1868). « Foré­zien, fils d’imprimeur, typo­graphe chez Fir­min-Didot et cor­rec­teur à l’Imprimerie natio­nale » (VERNUS, Isa­belle. « Les Monu­men­ta clu­ni­siens : le sort des archives de Clu­ny au xixe siècle. In : Clu­ny après Clu­ny : Construc­tions, recons­truc­tions et com­mé­mo­ra­tions, 1790-2010 [en ligne]. Rennes : Presses uni­ver­si­taires de Rennes, 2013).

Ber­thier Pierre-Valen­tin (1911-2012). Jour­na­liste, cor­rec­teur, poète, écri­vain liber­taire et paci­fiste. Coau­teur, avec Jean-Pierre Coli­gnon, d’une dizaine de livres sur les par­ti­cu­la­ri­tés de la langue fran­çaise. Les qua­trième et cin­quième par­ties de son auto­bio­gra­phie, Les Plumes (éd. Sut­ton, 2018, p. 211-388) évoquent ses années de cor­rec­teur, notam­ment au Monde de 1957 à 1976. — « Grâce à Louis Lou­vet et après son licen­cie­ment en sep­tembre 1951, P.-V. Ber­thier put, dès décembre 1951, tra­vailler comme cor­rec­teur à l’imprimerie Lang et à l’imprimerie La Renais­sance à Paris. Au bout de trois mois, il entra chez Amiot-Dumont, mai­son d’édition dis­pa­rue en 1956. Membre du syn­di­cat des jour­na­listes (auto­nome) après la guerre, il fut admis au syn­di­cat des cor­rec­teurs de Paris le 1er mars 1953 et tra­vailla dans divers jour­naux édi­tés à Paris, dont Le Monde à par­tir de jan­vier 1957, et diverses impri­me­ries. En 1956, il fut cor­rec­teur (du 2 août au 30 novembre) à l’ONU à Genève » (Mai­tron). — Wiki­pé­dia.

Bet­tel­heim Charles (1913-2006). Éco­no­miste et his­to­rien fran­çais. « J’ai été cor­rec­teur d’épreuves, rédac­teur à Intou­rist, tra­duc­teur au Jour­nal de Mos­cou, char­gé de la dou­blure des films en fran­çais dans un stu­dio […] » (Le Monde).

Bloy Léon (1846-1917). Roman­cier et essayiste fran­çais. — « Après la guerre, il revient habi­ter la rue Rous­se­let et reprend auprès de son vieux maître [Jules Bar­bey d’Aurevilly] les fonc­tions de secré­taire et de cor­rec­teur d’épreuves, qu’il par­ta­geait avec M. Lan­dry » (L’Agora).

Boden­stein Andreas (1486-1541). Andreas Rudolf Boden­stein, ou encore Andreas Rudolff-Boden­stein von Karl­stadt, le plus sou­vent dénom­mé Karl­stadt, aus­si ortho­gra­phié Carl­stadt, réfor­ma­teur alle­mand, consi­dé­ré comme un pré­cur­seur du spi­ri­tua­lisme (Wiki­pé­dia). « Exi­lé à Zurich, il est accueilli par Zwin­gli, qui lui pro­cure un emploi de cor­rec­teur dans une impri­me­rie et lui obtient un poste de diacre » (Uni­ver­sa­lis).

Boc­quet Léon (1876-1954). — Poète et roman­cier fran­çais (Wiki­pé­dia). — « En 1914, Léon Boc­quet […] est cor­rec­teur de langues anciennes à l’Imprimerie natio­nale et cette pro­fes­sion lui assure suf­fi­sam­ment de reve­nus finan­ciers pour qu’il puisse, à côté, s’adonner au plai­sir d’écrire » (Chan­tal Dhen­nin, « Léon Boc­quet (1876-1954), guerre et lit­té­ra­ture » Car­nets, 2/5, 2015).

Bon­temps Charles-Auguste (1893-1981). Comp­table, cor­rec­teur d’imprimerie, confé­ren­cier et mili­tant paci­fiste, natu­riste et écri­vain liber­taire (Wiki­pé­dia).

Bou­nine Ivan (1870-1953). Écri­vain russe, auteur de poèmes, de nou­velles et de romans, lau­réat du prix Nobel de lit­té­ra­ture en 1933. Il est consi­dé­ré comme l’un des plus grands pro­sa­teurs russes xxe siècle (Wiki­pé­dia). — « Jeune et pauvre, il avait exer­cé tous les métiers : il avait été suc­ces­si­ve­ment tra­duc­teur dans, un jour­nal, cor­rec­teur d’imprimerie, fonc­tion­naire de pro­vince, biblio­thé­caire, libraire ; il son­geait à deve­nir peintre » (Le Monde).

Bout­my Eugène (1828-19..?). Cor­rec­teur d’im­pri­me­rie. Dic­tion­naire de l’ar­got typo­gra­phique (1883) — Voir De savou­reux por­traits de cor­rec­teurs.

Bou­ton Solène. Pré­si­dente de l’Association des cor­rec­teurs de langue fran­çaise (ACLF).

Bras­sens Georges (1921-1981). Auteur-com­po­si­teur-inter­prète fran­çais. — Voir Georges Bras­sens, cor­rec­teur du Liber­taire.

Bre­ton André (1896-1966). Poète et écri­vain fran­çais, prin­ci­pal ani­ma­teur et théo­ri­cien du sur­réa­lisme. — « “[…] de vous recom­man­der un jeune homme dont la situa­tion me touche et auquel vous pour­rez peut-être don­ner les moyens d’échapper aux plus graves dif­fi­cul­tés. Il est étu­diant en méde­cine et s’occupe pas­sion­né­ment de lit­té­ra­ture.” Le jeune homme est André Bre­ton, qui a déci­dé d’arrêter ses études pour se livrer à son exclu­sive pas­sion, et à qui son père a cou­pé les vivres. Le père a pris contact avec Valé­ry, qui a ten­té de le cal­mer et veut aider le jeune poète à se débrouiller jusqu’à ce que sa situa­tion s’éclaircisse. Paul­han l’engage comme cor­rec­teur. » (Denis Ber­tho­let, Paul Valé­ry, Plon, 1995). — « André Bre­ton, cor­rec­teur, vrai­ment cor­rec­teur, au sens cor­rec­teur d’imprimerie, d’un Du côté de Guer­mantes, dont il monte les “pape­roles” en sem­blant pas­ser à côté de l’immensité de l’entreprise. » (Ber­nard-Hen­ri Lévy, « Les mots de Sartre. Le jour où Proust et Joyce se sont ren­con­trés. La mort de Fran­çois Bau­dot », Le Point, 11 mai 2010).

Bri­cia­ner Serge (1923-1997). Dit Georges Cou­sin, écri­vain et mili­tant inter­na­tio­na­liste fran­çais du xxe siècle, actif notam­ment dans les groupes de l’extrême-gauche dis­si­dente « Socia­lisme ou Bar­ba­rie » et « Infor­ma­tions et Cor­res­pon­dance ouvrières ». Il est l’un des auteurs de La Grève géné­ra­li­sée en France, ouvrage de réfé­rence sur la période Mai 1968. Aus­si tra­duc­teur, four­reur, cor­rec­teur (Wiki­pé­dia).

Bris­ville Jean-Claude (1922-2014). Écri­vain fran­çais, dra­ma­turge, roman­cier et auteur pour la jeu­nesse. — Lec­teur-cor­rec­teur chez Hachette de 1951 à 1958 (Who’s Who in France).

Bros­sard Louis-Emma­nuel (1870-1939). Cor­rec­teur typo­graphe puis direc­teur d’une impri­me­rie. Che­va­lier de la Légion d’honneur. Le Cor­rec­teur typo­graphe. I. Essai his­to­rique, docu­men­taire et tech­nique (1924) ; II. Les règles typo­gra­phiques (1934).

Broyart Benoît (né en 19??). Auteur et édi­teur fran­çais. — « Quand on épluche son CV, presque tous les arcanes de la chaîne du livre s’y retrouvent. Employé de librai­rie de 1997 à 2001, auteur de 80 ouvrages, rédac­teur d’une cen­taine d’articles pour le maga­zine d’actualité lit­té­raire Le Matri­cule des anges, cor­rec­teur pour une mai­son d’édition, édi­teur depuis 2019… Et désor­mais libraire depuis quelques jours » (Actua­Lit­té).

Brun Mar­cel­lin-Aimé (1778-183?). Impri­meur à Nantes de 1806 à 1817, puis prote à Paris, chez Jules Didot. Manuel pra­tique et abré­gé de la typo­gra­phie fran­çaise (1825).

Bru­neau Alfred (1857-1934). Com­po­si­teur, chef d’orchestre et cri­tique fran­çais. — « Il tra­vaille comme cor­rec­teur chez l’éditeur de musique Georges Hart­mann » (Uni­ver­sa­lis).

Bru­no Gior­da­no (1548-1600). Frère domi­ni­cain et phi­lo­sophe napo­li­tain, brû­lé vif pour athéisme et héré­sie. — « […] à Genève, […] il […] sur­vit comme cor­rec­teur d’imprimerie » (Le Monde, 17 février 2000).

Buloz Fran­çois (1803-1877).  Patron de presse fran­çais, direc­teur de la Revue des Deux-Mondes. — « Fils de culti­va­teurs, chi­miste de for­ma­tion, Fran­çois Buloz est d’abord prote d’imprimerie, puis com­po­si­teur d’imprimerie et cor­rec­teur » (Wiki­pé­dia). — « […] il entra alors dans une impri­me­rie où il apprit le métier de typo­graphe : il y réus­sit, et devint même un assez habile ouvrier. En 1825, il fut admis à l’imprimerie de l’archevêché comme cor­rec­teur. De huit heures du matin à huit heures du soir, le jeune Buloz était char­gé de la lec­ture des épreuves ; tous les livres latins ou fran­çais lui pas­saient par les mains : ce dut être excellent pour com­plé­ter ses huma­ni­tés » (Marie-Louise Paille­ron, Fran­çois Buloz et ses amis, 1918). — « Enfin, en 1828, F. Buloz entra, comme cor­rec­teur encore, à l’imprimerie d’Éverat, 18, rue du Cadran. C’est là que se déci­da son ave­nir, et qu’il aban­don­na le métier de typo­graphe, pour deve­nir direc­teur de [r]evue » (ibid.).

Caër Jean-Claude (né en 1952). Poète fran­çais. — « Il fut long­temps cor­rec­teur au Jour­nal offi­ciel. Il est membre du comi­té lit­té­raire de la revue élec­tro­nique de lit­té­ra­ture Secousse » (Wiki­pé­dia).

Cahen Janine (1931-2011). Ensei­gnante puis cor­rec­trice au quo­ti­dien Le Monde et mili­tante anti­co­lo­nia­liste. — « Reve­nue en France dans les années 1970, Janine Cahen tra­vaille, entre autres, à l’hebdomadaire Jeune Afrique, puis à la Revue d’études pales­ti­niennes d’Elias San­bar. En 1983, elle arrive au Monde, rue des Ita­liens, où le quo­ti­dien d’Hubert Beuve-Méry l’embauche comme cor­rec­trice. Elle y reste cinq ans » (Le Monde).

Calet Hen­ri (1904-1956).  Écri­vain, jour­na­liste, homme de radio fran­çais, huma­niste et liber­taire. — « Après ses études, il exer­ça divers petits métiers : clerc d’huissier, employé, etc. Il fut aus­si cor­rec­teur d’imprimerie » (Hen­ri Calet, Fièvre des pol­ders, « L’Imaginaire », Gal­li­mard, 2018). — « Sa vie d’errance finit par se sta­bi­li­ser à Paris, où Jean Paul­han lui trouve un emploi de cor­rec­teur qui lui laisse du temps pour se consa­crer à l’écriture » (Média­part, 9 août 2017).

Cana­vag­gia Marie (1896-1976).  Tra­duc­trice pro­fes­sion­nelle fran­çaise et, pen­dant vingt-cinq ans, secré­taire lit­té­raire de Louis-Fer­di­nand Céline, dont elle cor­ri­gea les épreuves. Lire le détail de sa col­la­bo­ra­tion avec Céline sur Wiki­pé­dia.

Cara­giale Ion Luca (1852-1912). Écri­vain rou­main. — « […] il fait plu­sieurs métiers, cor­rec­teur et col­la­bo­ra­teur dans dif­fé­rents jour­naux, ins­pec­teur sco­laire, direc­teur géné­ral des théâtres, sa plume seule ne lui suf­fi­sant pas pour vivre » (Le Matri­cule des anges).

Car­co Fran­cis (1886-1958). Écri­vain, poète, jour­na­liste et paro­lier fran­çais. — « Car­co entra dès lors comme lec­teur et cor­rec­teur-typo­graphe à la Belle Édi­tion de Fran­cois Ber­nouard, située rue Dupuy­tren, où chaque col­la­bo­ra­teur allait à son tour action­ner une presse à bras gémis­sante et d’antique modèle (Emma­nuel Aeger­ter, Pierre Labra­che­rie, Au temps de Guillaume Apol­li­naire, Jul­liard, 1945).

Carle Gilles (1928-2009). Gra­phiste plas­ti­cien, réa­li­sa­teur, scé­na­riste, mon­teur et pro­duc­teur qué­bé­cois. — « Il sub­vient à ses besoins en exer­çant tous les métiers : il se fait lai­tier, camion­neur, dra­veur, bûche­ron, mineur, comp­table, des­si­na­teur, dan­seur, figu­rant et cor­rec­teur d’épreuve[s] selon les besoins du moment et les occa­sions qui se pré­sentent à lui » (L’Agora).

Cas­tel­lion Sébas­tien (1513-1563). Huma­niste, bibliste et théo­lo­gien pro­tes­tant savoyard (Wiki­pé­dia). — « […] par­tit pour Bâle en 1545, où après quelques années dif­fi­ciles (il exer­ça divers métiers, dont cor­rec­teur d’imprimerie), il est nom­mé en 1553 pro­fes­seur de grec à l’Université » (Irène Main­guy, « Notes de lec­ture », dans La Chaîne d’u­nion, 2010/4 (n° 54), p. 87-90).

César Chi­co (né en 1964). Fran­cis­co Gon­çalves César, chan­teur, com­po­si­teur, écri­vain et jour­na­liste bré­si­lien. — « Après avoir goû­té, tour à tour, aux métiers de jour­na­liste, libraire et cor­rec­teur, le petit homme à la peau noire […] a posé sa voix susur­rante et légè­re­ment éraillée sur des com­po­si­tions raf­fi­nées, prin­ci­pa­le­ment de forró, musique de son Nor­deste natal » (L’Humanité).

Chal­min Pierre (né en 1968).  Écri­vain fran­çais. — « À la fin des années 1980, il échoue au concours d’entrée à l’école de la rue d’Ulm qu’il n’a pas pré­pa­ré, entre­prend de vagues études de droit et vit de petits métiers : nègre, sous-titreur, cor­rec­teur » (L’Éditeur).

Chap­puys Gabriel (v. 1546 – 1613). Aus­si ortho­gra­phié Gabriel Cha­puis, his­to­rio­graphe de France ori­gi­naire de Tou­raine (Wiki­pé­dia). — « À Lyon, entre 1574 et 1583, Chap­puys occu­pa les fonc­tions de “pré­lec­teur” et de cor­rec­teur d’imprimerie, chez Clo­que­min et chez Hono­rat » (BALSAMO, Jean. « Tra­duire de l’italien : Ambi­tions sociales et contraintes édi­to­riales a la fin du xvie siècle ». In : Tra­duire et adap­ter à la Renais­sance [en ligne]. Paris : Publi­ca­tions de l’École natio­nale des chartes, 1998).

Chap­pu­zeau Samuel (1625-1701). Auteur dra­ma­tique et rédac­teur de la pre­mière his­toire du théâtre fran­çais fran­çais. — « Spo­lié de son héri­tage par ses beaux-frères selon ses dires, il tente de vivre de son savoir et sa plume, d’abord en Hol­lande, puis à Lyon à par­tir de 1651, où il s’établit comme cor­rec­teur d’imprimerie et où il publie ses pre­miers livres » (SCHAPIRA, Nico­las. « La com­mu­nau­té réfor­mée pari­sienne au xviie siècle et ses écri­vains. In Les Pro­tes­tants et la créa­tion artis­tique et lit­té­raire : (Des Réfor­ma­teurs aux Roman­tiques) [en ligne]. Arras : Artois Presses Uni­ver­si­té, 2008). — Wiki­pé­dia.

Charles-Albert (1869-1957). Né Charles Dau­det, « cri­tique d’art et mili­tant anar­chiste, col­la­bo­ra­teur des Temps nou­veaux, de L’Humanité nou­velle et du Jour­nal du peuple. Ensei­gnant de phi­lo­so­phie au col­lège de Sedan d’abord, Charles-Albert tra­vaille par la suite comme cor­rec­teur d’imprimerie » (« Notices sur les auteurs des articles ». In : Émile Zola au pays de l’A­nar­chie [en ligne]. Gre­noble : UGA Édi­tions, 2006).

Cha­teau­briand Fran­çois-René de (1768-1848). Écri­vain, mémo­ria­liste et homme poli­tique fran­çais. — « L’académicien Charles Nodier fut cor­rec­teur d’imprimerie. Cha­teau­briand occu­pa le même emploi à Londres où la tour­mente révo­lu­tion­naire l’avait jeté dénué de toutes res­sources » (note de la chan­son Embau­chés sous l’aimable loi / Du grand saint Jean Porte-Latine, 1858).

Chol­let Louis (1864-1949). Jour­na­liste, poète, cor­rec­teur. Petit manuel de com­po­si­tion à l’usage des typo­graphes et des cor­rec­teurs (1912).

Claye Jules (1806-1886). Impri­meur-libraire, fon­deur de carac­tères et édi­teur ; a été prote de l’imprimerie d’Henri Four­nier. Manuel de l’apprenti com­po­si­teur (1871).

Coli­gnon Jean-Pierre (né en 1941). « Plus jeune cor­rec­teur de France, à 18 ans et demi, tra­vaillant en impri­me­rie, dans le labeur-presse, avant de deve­nir chef du ser­vice de la cor­rec­tion du jour­nal Le Monde. » A écrit plus de soixante ouvrages, dont La Ponc­tua­tion, art et finesse (1975), Un point, c’est tout ! La ponc­tua­tion effi­cace (1992), La majus­cule, c’est capi­tal ! (2005), Dic­tion­naire ortho­ty­po­gra­phique moderne (2019) et Écrire sans faute[s]. Dic­tion­naire moderne et pra­tique des dif­fi­cul­tés du fran­çais (2022).

Chu­ma­ce­ro Alí (1918-2010). Poète, essayiste et édi­teur mexi­cain. Il a été membre, de 1964 à sa mort, de l’Académie mexi­caine de la langue. — « En tant qu’auteur, édi­teur, rédac­teur et cor­rec­teur, Alí Chu­ma­ce­ro est une figure clé de l’histoire du Fon­do de Cultu­ra Econó­mi­ca, mai­son d’édition pour laquelle il tra­vailla cin­quante ans. Il y est connu pour avoir cor­ri­gé une cen­taine d’œuvres, par­mi les­quelles le Pedro Pára­mo de Juan Rul­fo. Il a nié à plu­sieurs reprises avoir amé­lio­ré dras­ti­que­ment la qua­li­té de l’œuvre par sa cor­rec­tion mais la rumeur sur la véra­ci­té de cette infor­ma­tion per­siste » (Wiki­pé­dia).

Clam­pitt Amy (1920-1994). Poé­tesse amé­ri­caine. — « Née dans le Mid­west amé­ri­cain, Amy Clam­pitt gagna New York pour y pour­suivre des études qu’elle aban­don­na pour tra­vailler comme secré­taire, puis comme biblio­thé­caire avant de deve­nir relec­trice-cor­rec­trice indé­pen­dante » (Le Matri­cule des anges).

Cla­ro (né en 1962).  Chris­tophe Cla­ro, plus connu sous le nom de Cla­ro, écri­vain, tra­duc­teur et édi­teur fran­çais. — « Après des études de lettres supé­rieures au lycée Laka­nal de Sceaux, il tra­vaille en librai­rie de 1983 à 1986, et devient cor­rec­teur pour dif­fé­rentes mai­sons d’édition » (Wiki­pé­dia), dont le Seuil (Radio France).

Cre­nius Tho­mas (1648-1728). Né Tho­mas Theo­dor Cru­sius. Orien­ta­liste, phi­lo­logue, cor­rec­teur d’im­pri­me­rie (BnF). — « […] bran­de­bour­geois d’origine (1648), a erré entre l’Allemagne, la Hon­grie et la Hol­lande, pour deve­nir enfin cor­rec­teur d’épreuves à Rot­ter­dam et à Leyde […]. » (Lucia­no Can­fo­ra, « La culture clas­sique à Rove­re­to dans la pre­mière moi­tié du 18e siècle : par­cours de lec­ture de G. Tar­ta­rot­ti », La Revue de la BNU [en ligne], 6 | 2012).

Cyrnæus Petrus (1447-v. 1506). Pierre Felce, dit aus­si Pie­tro Cir­neo, prêtre et his­to­rien corse. « Après avoir fait toutes sortes de métiers, il s’attacha à Bene­dic­tus Bro­gno­lius, pro­fes­seur de latin et de grec à Venise, et sui­vit ses leçons pen­dant douze ans. Plus tard il fut pro­fes­seur, puis cor­rec­teur d’imprimerie, et il entra enfin dans les ordres, où il trou­va le repos néces­saire pour se livrer à ses études » (Larousse).

Dau­pe­ley-Gou­ver­neur Gus­tave (1842-1906). Impri­meur, ancien cor­rec­teur de l’imprimerie Claye. Le Com­po­si­teur et le Cor­rec­teur typo­graphes (1880).

Davan­tès l’aîné Pierre (1525-1561). Dit Ante­si­gna­nus, huma­niste et musi­cien actif à Lyon et Genève au milieu du xvie siècle. « […] même s’il avait pu être cor­rec­teur à l’occasion, comme cer­tains huma­nistes, il ne fut sûre­ment pas impri­meur (le psau­tier qu’il édite en 1560 est impri­mé par Michel Du Bois) » (Wiki­pé­dia).

Debel­ja­nov Dim­co (1887-1916). Poète bul­gare. — « Après des études inache­vées de droit et de lettres, Debel­ja­nov tra­vailla comme rédac­teur, tra­duc­teur et cor­rec­teur au sein de la “famille” d’artistes (Liliev, Kons­tan­ti­nov, Pod­var­za­cov) réunie autour de la revue le Chaî­non » (Ency­clo­pé­die Larousse).

Dela­haye Gil­bert (1923-1997). Auteur belge de lit­té­ra­ture d’en­fance et de jeu­nesse et acces­soi­re­ment de poé­sie. C’est un des auteurs des albums illus­trés Mar­tine (Wiki­pé­dia). — Cor­rec­teur de l’imprimerie Cas­ter­man (Flo­rian Moine and Syl­vain Lesage, « Mar­tine aux archives : appré­hen­der l’auc­to­ria­li­té sérielle dans les archives Cas­ter­man », Strenæ, 22, 2023).

Deli­gny Pierre (1926-2005). Ancien chef cor­rec­teur adjoint de l’Ency­clopæ­dia Uni­ver­sa­lis. Cor­rec­teur béné­vole de Georges Sime­non. —  Voir Georges Sime­non et ses cor­rec­teurs.

Denck Hans (v. 1495 – 1527). Théo­lo­gien alle­mand, proche des ana­bap­tistes. — « Né à Habach (Haute-Bavière), Hans Denck entre à dix-sept ans à l’université d’Ingolstadt. Il pour­suit ses études à l’université de Bâle et se per­fec­tionne en latin, grec et hébreu, tout en tra­vaillant comme cor­rec­teur dans une impri­me­rie » (Uni­ver­sa­lis).

Denis Jules. Chef cor­rec­teur de l’imprimerie Georges Thone, à Liège. Gram­maire typo­gra­phique (1952). 

Deren­bourg Joseph (1811-1895). Joseph Naf­ta­li Deren­bourg, his­to­rien et orien­ta­liste fran­co-alle­mand. — « célèbre hébraï­sant et tal­mu­diste fran­çais […]. Doc­teur en phi­lo­so­phie en 1834, M. Deren­bourg vint se fixer à Paris en 1838, et fut nom­mé en 1859 cor­rec­teur à l’Imprimerie natio­nale, puis char­gé plus spé­cia­le­ment des impres­sions orien­tales en 1886 » (Gal­li­ca).

Didion Joan (1934-2021).  Roman­cière, jour­na­liste, essayiste et scé­na­riste amé­ri­caine. — « Après des études de lit­té­ra­ture à l’université de Ber­ke­ley, elle part en 1956 pour la capi­tale cultu­relle de la côte est des Etats-Unis, où elle débute comme cor­rec­trice chez Vogue » (La Croix, 23 décembre 2021).

Dolet Étienne (1509?-1546). Phi­lo­logue éru­dit et impri­meur, cor­rec­teur et lec­teur d’épreuves (chez Sébas­tien Gryphe, à Lyon, en 1534). Brû­lé vif avec ses livres, place Mau­bert à Paris (Uni­ver­sa­lis).

Dorat Jean (1508-1588). En latin Aura­tus, dit d’Au­rat, nom de plume de Jean Dine­man­di, écri­vain et hel­lé­niste fran­çais. — « […] avoir exer­cé à Paris ses talents de cor­rec­teur chez les impri­meurs les plus pres­ti­gieux du temps, il fut nom­mé en 1556 pro­fes­seur de grec au Col­lège royal (l’ac­tuel Col­lège de France), car il était l’un des meilleurs hel­lé­nistes de son temps. Plus tard, il déci­da d’a­ban­don­ner sa charge au pro­fit de son gendre et devint poète royal en langues grecque et latine, fonc­tion qu’il occu­pa jus­qu’à sa mort » (Col­loque inter­na­tio­nal Jean Dorat, 6-8 juin 2001).

Doringe (19..-20..). Née Hen­riette Blot, jour­na­liste et tra­duc­trice de l’anglais en fran­çais. « Cor­rec­trice atti­trée » de Georges Sime­non. —  Voir Georges Sime­non et ses cor­rec­teurs.

Drouet Juliette (1806-1883). Née Julienne José­phine Gau­vain, actrice fran­çaise, com­pagne de Vic­tor Hugo pen­dant près de cin­quante ans (Wiki­pé­dia). — « […] a éga­le­ment été sa pre­mière lec­trice, sa copiste et sa cor­rec­trice […] » (Le Libraire, n° 39, mars-avril 2007).

Ducharme Réjean (1941-2017). Écri­vain, dra­ma­turge, scé­na­riste, paro­lier et sculp­teur qué­bé­cois (Wiki­pé­dia). — « […] le célèbre Ducharme était, à Qué­bec-Presse, cor­rec­teur d’é­preuves ano­nyme (per­sonne ne le savait) […] » (Robert Lévesque, « Avec les vides ! », Le Devoir, 3 novembre 1990). — Les pro­ta­go­nistes de son roman L’Hiver de force (1973) sont cor­rec­teurs (voir La biblio­thèque du cor­rec­teur).

Drau­dius Georg (1573-1635). Ou Georg Draut ou Draud, phi­lo­logue, théo­lo­gien et biblio­graphe alle­mand, fils d’un pas­teur luthé­rien. — « Comme son père, il se des­ti­nait au pas­to­rat, mais le manque de moyens l’obligea à tra­vailler pour sub­ve­nir à ses besoins. C’est alors qu’il se ren­dit à Franc­fort où il se pla­ça chez un impri­meur, Nico­las Bassäus, en qua­li­té de cor­rec­teur. Il y res­ta près de dix ans, de 1590 à 1599, et, par­ve­nu aux fonc­tions de prote, il se reti­ra pour exer­cer le minis­tère évan­gé­lique, après avoir pu pas­ser tous ses exa­mens » (Gal­li­ca).

Düb­ner Johann Frie­drich (1802-1867). Phi­lo­logue alle­mand, « vient dès 1832 se fixer à Paris, où il prend une part active à tous les grands tra­vaux de la librai­rie Fir­min Didot (The­sau­rus lin­guæ græcæ, Col­lec­tion grecque-latine) » (Wiki­pé­dia). — Cité par Larousse.

Duchâ­tel Pierre (v. 1480-1552). Du Chas­tel, Cas­tel­la­nus, ou Pierre Cas­tel­lan, aumô­nier de Fran­çois Ier, let­tré, évêque, maître de la Librai­rie du Roi et direc­teur du Col­lège royal (actuel Col­lège de France).— « À la recom­man­da­tion d’Érasme, il est employé pen­dant quelque temps à Bâle en Suisse comme cor­rec­teur dans l’imprimerie de Fro­ben » (Wiki­pé­dia).

Duchêne Georges (1824-1876). Publi­ciste fran­çais. — « Com­po­si­teur dans l’atelier de la mai­son Mame à Tours (1848), puis com­po­si­teur et cor­rec­teur dans plu­sieurs impri­me­ries de Paris, il fut délé­gué des typo­graphes aux séances de la com­mis­sion du tra­vail (1848), créa un jour­nal, le Repré­sen­tant du peuple, auquel il sut atti­rer la col­la­bo­ra­tion de Prou­dhon, devint gérant du Peuple et, pour­sui­vi en cette qua­li­té, fut enfer­mé à Sainte-Péla­gie, à Mazas, à Clair­vaux et à Belle-Isle. Déli­vré par l’amnistie de 1852, il col­la­bo­ra au Manuel du spé­cu­la­teur de Prou­dhon, au Dic­tion­naire des com­munes édi­té par Hachette, et entra dans la rédac­tion du Cour­rier fran­çais en 1867. Plus tard, il fut rédac­teur en chef du Havre, de l’Écho du Nord, et en 1871, col­la­bo­ra à la Com­mune » (Gal­li­ca).

Ducher Gil­bert (1490-15..). Poète (Wiki­pé­dia). — « Poèmes, limi­naires et colo­phons nous ren­seignent ain­si sur les grandes étapes de sa vie, d’Aigueperse à Lyon, en pas­sant par Paris et la Savoie. Édi­teur de textes modernes et anciens (Pline, Mar­tial, etc.), cor­rec­teur d’imprimerie, pro­fes­seur et poète néo-latin, il est un par­fait exemple de ces “Apol­lons de col­lège” que moqua jadis Lucien Febvre » (« Comptes ren­dus », Réforme, Huma­nisme, Renais­sance, 2016/1-2, n° 82-83, p. 231-251).

Duclerc Charles (1812-1888). Homme poli­tique fran­çais, pré­sident du Conseil et ministre des Affaires étran­gères (août 1882 – jan­vier 1883), ministre des Finances (mai-juin 1848). — « Enga­gé comme cor­rec­teur au jour­nal Le Bon Sens en 1836, il entame alors une car­rière dans le jour­na­lisme en deve­nant rapi­de­ment rédac­teur » (Wiki­pé­dia).

Duf­fau Hélène (née en 1965). Autrice fran­çaise. — « Elle se consacre à sa matière de pré­di­lec­tion, l’écriture (et ce qui l’entoure) : écri­vaine, ani­ma­trice d’ateliers d’écriture, for­ma­trice, cor­rec­trice, por­teuse de pro­jet cultu­rel autour de l’écriture » (Book­node).

Dumont Jean (1853-1927). Typo­graphe, ancien cor­rec­teur à l’Indépendance belge, direc­teur de la fon­de­rie typo­gra­phique Van­der­borght et de l’École pro­fes­sion­nelle de typo­gra­phie à Bruxelles. Vade-mecum du typo­graphe (1891).

Dutilleul Émile (1883-1948). Tré­so­rier natio­nal du Par­ti com­mu­niste fran­çais et dépu­té com­mu­niste de la Seine (Wiki­pé­dia). — « Émile Dutilleul, qui n’a pas son cer­ti­fi­cat d’études, après plu­sieurs petits métiers, s’instruit en étant typo­graphe. Sa bonne ortho­graphe, son goût de la lec­ture, lui per­mettent ensuite d’exercer les fonc­tions de cor­rec­teur » (GRÈZES-RUEFF, Fran­çois. « Cha­pitre pre­mier. Les pri­maires ». In : La culture des dépu­tés fran­çais (1910-1958) : Essai de typo­lo­gie [en ligne]. Tou­louse : Presses uni­ver­si­taires du Midi, 1994).

Eekhoud Georges (1854-1927). Écri­vain fla­mand d’expression fran­co­phone, homo­sexuel et anar­chiste belge (Wiki­pé­dia). — « Il entre comme aide-cor­rec­teur au jour­nal anver­sois Le Pré­cur­seur pour le modeste salaire de cin­quante francs par mois » (LUCIEN, Mirande. « 1873-1881. Les années d’apprentissage ». In : Eekhoud le rauque [en ligne]. Vil­le­neuve d’Ascq : Presses uni­ver­si­taires du Sep­ten­trion, 1999).

Emont Fabrice (né en 1975). Lec­teur-cor­rec­teur, tra­duc­teur et roman­cier (Babe­lio).

Érasme (1466?-1536). Cha­noine régu­lier de Saint-Augus­tin, phi­lo­sophe, huma­niste et théo­lo­gien néer­lan­dais. — « Érasme l’énonce en 1505 dans sa pré­face aux Adno­ta­tiones de Loren­zo Val­la : la per­fec­tion du texte écrit est une des ambi­tions les plus hautes ; elle impose une vigi­lance d’autant plus exi­geante que “l’imprimerie […] répand aus­si­tôt une faute unique en mille exem­plaires […]”. Ain­si, l’humaniste sera sou­vent un homme qui tra­vaille au cœur de l’atelier typo­gra­phique » (Yann Sor­det, p. 290, voir mon article).

Essé­nine Ser­gueï (1895-1925). Poète russe. — « En 1913, il tra­vaille comme cor­rec­teur à Mos­cou » (Uni­ver­sa­lis).

Estienne Hen­ri (1528/1530 – 1598). Impri­meur, phi­lo­logue, hel­lé­niste et huma­niste fran­çais, fils de l’imprimeur Robert Estienne. — « Ado­les­cent, il avait com­men­cé à cor­ri­ger les textes grecs, en tra­vaillant avec son père sur les épreuves d’une magni­fique édi­tion de Denys d’Halicarnasse, un exemple impres­sion­nant des “grecs du roi” que Robert publia en 1547 » (Antho­ny Graf­ton, « Les cor­rec­teurs d’imprimerie et les textes clas­siques », dans Des Alexan­dries I. Du livre au texte (dir. Luce Giard et Chris­tian Jacob), BnF, 2001, p. 427).

Fau­cier Nico­las (1900-1992). Mili­tant anar­cho-syn­di­ca­liste, exer­ça pério­di­que­ment le métier de cor­rec­teur des années trente à soixante, notam­ment au Jour­nal offi­ciel. Auteur de La Presse quo­ti­dienne (1964) — voir mon article.

Favier Emma­nuelle (née en 1980). Roman­cière, poé­tesse, dra­ma­turge et nou­vel­liste fran­çaise. — « Cor­rec­trice-relec­trice à Media­part […] » (Le Matri­cule des anges).

Féval Paul (1816-1887). Roman­cier fran­çais. — « Son œuvre abon­dante, com­po­sée de plus de 70 romans popu­laires édi­tés en feuille­ton et de près de 70 nou­velles […] eut un suc­cès consi­dé­rable de son vivant, éga­lant celles d’Honoré de Bal­zac et d’Alexandre Dumas » (Wiki­pé­dia). — Cor­rec­teur au Nou­vel­liste (Uni­ver­sa­lis).

Flet­cher Susan (née en 1979). Roman­cière bri­tan­nique. — « Avant de se consa­crer à l’écriture, elle a effec­tué de nom­breux petits bou­lots comme ser­veuse, libraire, ou encore cor­rec­trice » (Lisez !).

Fors­ter John (1812-1876). Écri­vain et bio­graphe bri­tan­nique. — « […] fut le plus proche ami, le confi­dent de Dickens, et son ouvrage bio­gra­phique, la Vie de Charles Dickens en trois volumes (1872-1874), consti­tue […] le docu­ment indis­pen­sable à toute étude sur Dickens […]. En 1832, il entre au True Sun comme cri­tique, mais, à la suite de sa ren­contre avec Leigh Hunt, il va se trans­for­mer en agent d’affaires, conseiller et cor­rec­teur des écri­vains en vue de cette époque » (Ency­clo­pé­die Larousse).

Fran­kel Léo (1844-1896). Mili­tant syn­di­ca­liste et socia­liste hon­grois d’origine juive. Prend une part active à la Com­mune de Paris de 1871. Ouvrier d’orfèvrerie, cor­rec­teur puis jour­na­liste (BM Lyon).

Frank­lin Ben­ja­min (1706-1790). Impri­meur, écri­vain, phy­si­cien, diplo­mate américain.

Frey Antoine (1780-18..). Prote et cor­rec­teur, notam­ment des impri­me­ries de Jean-Georges-Antoine Stoupe, de Pierre Didot et de Pierre Plas­san. Manuel nou­veau de typo­gra­phie (2 t., 1835). Prin­cipes de ponc­tua­tion fon­dés sur la nature du lan­gage écrit (1824).

Fro­ben Johann (1460-1527). Impri­meur et édi­teur bâlois. — « Asso­cié, à par­tir de 1493, à Johann Petri, et à par­tir de 1500 envi­ron, à Johann Amer­bach dont il a été le cor­rec­teur, tra­vaillant ensemble jusqu’en 1512 » (BnF). — « Un livre où il y a des fautes n’est pas un livre » (cité par J.-B. Prod­homme dans le Dic­tion­naire uni­ver­sel des connais­sances humaines, de Benes­tor Lunel, 1857-1859).

Fröh­lich Gus­tav (1902-1987).  Acteur, réa­li­sa­teur et scé­na­riste alle­mand. — « À l’âge de gagner sa vie, il retour­na aux envi­rons de Hanovre et entra à la rédac­tion d’un tout petit jour­nal, dans une toute petite ville de la région. Il y était à la fois rédac­teur, cri­tique théâ­tral, cor­rec­teur, publi­ciste, gui­che­tier, et, pour tout ce tra­vail, il gagnait 35 marks par mois » (Ciné­monde, n° 77, 10 avril 1930).

Gaillard Roger (1904-1947). Syn­di­ca­liste et mili­tant com­mu­niste fran­çais (Wiki­pé­dia). Cor­rec­teur au Petit Jour­nal (à par­tir de 1929) puis au Jour­nal offi­ciel en 1932 (Mai­tron).

Gan­de­rax Louis (1855-1940). Ancien direc­teur de la Revue de Paris et fin cor­rec­teur. — Voir Nécro­lo­gie de Louis Gan­de­rax, par Émile Hen­riot, 1940.

Giauque Fran­cis (1934-1965). Poète suisse. — « Il inter­rom­pit ses études, se sen­tant atti­ré par les métiers du livre. Tour à tour, il fut libraire et cor­rec­teur d’imprimerie, mais le déses­poir le gagna. La vie devint impos­sible. […] Le 13 mai 1965, il met fin à ses jours, lais­sant une œuvre impor­tante qui ne paraî­tra que quelques années après sa mort grâce à ses amis Georges Hal­das et Hughes Richard » (Book­node).

Gibeau Yves (1916-1994).  Écri­vain fran­çais. — « Il tâte du jour­na­lisme [à Com­bat de 1947 à 1952], écrit des chro­niques de varié­tés et de music-hall et sym­pa­thise avec Boris Vian. Cet amou­reux de la langue dont les écri­vains favo­ris s’appellent Hen­ri Calet, Alexandre Via­latte, Ray­mond Gué­rin, Emma­nuel Bove et Antoine Blon­din entre à Constel­la­tion comme cor­rec­teur, avant de pas­ser secré­taire de rédac­tion à L’Express – jour­nal pour lequel il com­pose les grilles de mots croi­sés (Le Dilet­tante). — « Ses confrères jour­na­listes le tenaient pour un cor­rec­teur par­ti­cu­liè­re­ment scru­pu­leux » (L’Union).

Gil­bert Muriel (née en 1965). Cor­rec­trice au Monde, autrice, chro­ni­queuse sur RTL. Au bon­heur des fautes. Confes­sions d’une domp­teuse de mots (2017) et autres ouvrages sur la langue française.

Gilles Jean (né vers la fin du xve siècle). J. Aegi­dius Nuce­ren­sis, pro­fes­seur et cor­rec­teur d’imprimerie à Paris (Ima­go Mun­di).

Godard Phi­lippe (né en 1959). Écri­vain et essayiste fran­çais. — « Deve­nu, par hasard, cla­viste, cor­rec­teur, rewri­ter, et enfin auteur de notices pour l’Ency­clo­pé­die Hachette mul­ti­mé­dia durant sept ans » (France Culture).

Gou­di­mel Claude (1520?-1572). Com­po­si­teur fran­çais. Mou­rut à Lyon, vic­time des mas­sacres de la Saint-Bar­thé­le­my. — « Fut asso­cié à l’éditeur Nico­las Du Che­min comme cor­rec­teur (1551) » (Uni­ver­sa­lis). — Lire Fran­çois Lesure, « Claude Gou­di­mel, étu­diant, cor­rec­teur et édi­teur pari­sien », Musi­ca Dis­ci­pli­na, vol. 2, nos 3-4, 1948, p. 225-230.

Gou­let Jacques. Cor­rec­teur dans les années 1970-1980, de la presse pari­sienne à l’édition (Ency­clopæ­dia Uni­ver­sa­lis). « Névrose d’un cor­rec­teur », La Revue des Deux Mondes, juillet 2013. 

Gou­riou Charles (1905-1982). Lec­teur-cor­rec­teur à la Librai­rie Hachette. Mémen­to typo­gra­phique (1961 ; nouv. éd. ent. rev., 1973). 

Goutte Guillaume (né en 1988). Cor­rec­teur dans la presse pari­sienne. Cor­rec­teurs et cor­rec­trices, entre pres­tige et pré­ca­ri­té (2021).

Gref­fier Dési­ré (1862-19..). Cor­rec­teur typo­graphe. Les Règles de la com­po­si­tion typo­gra­phique à l’usage des com­po­si­teurs (1897). 

Gre­nier Chris­tian (né en 1945). Écri­vain fran­çais. — « […] Chris­tian Gre­nier a été pro­fes­seur de lettres avant d’être édi­té (dès 1972) et de tra­vailler dans l’édition comme lec­teur, cor­rec­teur, rewri­ter et direc­teur de col­lec­tion (Folio-Junior SF chez Gal­li­mard de 1981 à 1986) » (Book­node et Sud-Ouest).

Gron­din Nico­las (né en 1963). Roman­cier fran­çais. « […] a été suc­ces­si­ve­ment libraire, repré­sen­tant en librai­rie, édi­teur et cor­rec­teur » (Lisez !).

Gryphe Sébas­tien (1492-1556). Sebas­tia­nus Gry­phius en latin, de son vrai nom Sebas­tian Greyff. Impri­meur libraire français.

Guesde Jules (1845-1922). Né Jules Bazile, écri­vain socia­liste et cor­rec­teur typo­graphe fran­çais, ministre d’État (1914-1916).

Har­rouche Abdel­wa­hab. Cor­rec­teur de presse au quo­ti­dien fran­co­phone du sec­teur public El Moud­ja­hid. Assas­si­né à Alger le 1er juin 1997 (Laz­ha­ri Lab­ter, Jour­na­listes algé­riens 1988-1998, 2018, page 223b).

Hatin Eugène (1809-1893). Jour­na­liste, biblio­graphe et his­to­rien de la presse fran­çais. « […] ancien cor­rec­teur d’imprimerie. […] » (Wiki­source).

Hel­la Alzir (1881-1953).  Tra­duc­teur de lit­té­ra­ture de langue alle­mande. « Né dans une famille wal­lonne, il a dû, à cause de la mort de son père, tra­vailler très jeune dans des raf­fi­ne­ries sucrières. Il s’est ins­tal­lé à Paris en 1905, à l’âge de 24 ans. Il est d’abord cor­rec­teur d’imprimerie, très enga­gé dans le syn­di­ca­lisme » (Le Monde).

Her­lin Richard (1959-2019). Cor­rec­teur au Monde.fr. Retour sur l’accord du par­ti­cipe pas­sé et autres bizar­re­ries de la langue fran­çaise (avec M. Rous­seau et O. Hou­dart, 2016). Les Règles typo­gra­phiques (2017).

Hétrel Albert. Cor­rec­teur de presse. Lau­réat de l’Ins­ti­tut et du minis­tère de l’Ins­truc­tion publique (Le Lan­nion­nais, cité par Le Guten­berg, 1er octobre 1861). Code ortho­gra­phique, mono­gra­phique et gram­ma­ti­cal (1862).

Het­zel Pierre-Jules (1814-1886). Édi­teur (notam­ment de Jules Verne), écri­vain, tra­duc­teur et homme poli­tique fran­çais. — « Het­zel cor­rec­teur, cen­seur ou “rewri­ter” de Jules Verne » (dans Het­zel. Le bon génie des livres (Jean-Paul Gou­ré­vitch), éd. du Rocher/Le Ser­pent à plumes, 2005, p. 225-229).

Horn­schuch Jérôme (1573-1616). Cor­rec­teur d’épreuves puis méde­cin. Ortho­ty­po­gra­phia : ins­truc­tion utile et néces­saire pour ceux qui vont cor­ri­ger des livres impri­més & conseils à ceux qui vont les publier (1608).

Hou­dart Oli­vier (né en 1954). Cor­rec­teur au Monde.fr (retrai­té), tra­duc­teur et jour­na­liste. La Ponc­tua­tion ou l’Art d’accommoder les textes (avec Syl­vie Prioul, secré­taire de rédac­tion au Nou­vel Obser­va­teur, 2006). Rééd. L’Art de la ponc­tua­tion. Le point, la vir­gule et autres signes fort utiles (2007). Retour sur l’accord du par­ti­cipe pas­sé et autres bizar­re­ries de la langue fran­çaise (avec M. Rous­seau et R. Her­lin, 2016).

Iones­co Eugène (1909-1994). Dra­ma­turge et écri­vain rou­ma­no-fran­çais. « Après la guerre, à Paris, il gagne sa vie comme cor­rec­teur dans une mai­son d’éditions admi­nis­tra­tives » (Uni­ver­sa­lis). — « Eugène Iones­co est embau­ché comme débar­deur chez Ripo­lin, mais sa science de l’orthographe lui per­met d’être agréé par les Édi­tions tech­niques au titre de cor­rec­teur d’épreuves » (Le Monde, 26 jan­vier 1996). —  « […] pour les Iones­co, la fin des années qua­rante est bien le temps des vaches maigres. L’heure est au tra­vail. […] Voi­ci l’exilé rou­main cor­rec­teur d’épreuves, chez Durieu, rue Séguier. La tâche consiste en une relec­ture méti­cu­leuse des publi­ca­tions juri­diques […] que la mai­son édite, et qu’il s’agit de net­toyer de leurs incor­rec­tions ortho­gra­phiques et syn­taxiques avant paru­tion. De sep­tembre 1948 jusqu’au milieu des années cin­quante, Eugène Iones­co s’appliquera à détec­ter toutes les sco­ries qui peuvent pol­luer un texte. Il y gagne­ra une fami­lia­ri­té renou­ve­lée avec les mots. La charge est lourde, mais, tra­vaillant vite, l’œil en éveil, le cor­rec­teur Iones­co obtien­dra de ne paraître au bureau que le matin, empor­tant à domi­cile le reli­quat des pages à relire, et consa­crant son loi­sir à ses propres tra­vaux lit­té­raires. À par­tir de 1952, ce plein temps fera place à un mi-temps (9 heures/13 heures). Iones­co n’a pas détes­té ce moment de sa vie. En 1978, dans sa conver­sa­tion avec P. Sol­lers et P.A. Bou­tang, il déclare : “J’étais, entre 45 et 50 [en fait entre 1948 et 1955 (?)] un petit employé dans une mai­son d’édition juri­dique… Et je regrette main­te­nant de ne pas être res­té petit employé. Je n’aurais rien écrit, je ne serais pas entré dans ce bruit, dans ce chaos, dans cette noto­rié­té, et je pren­drais main­te­nant ma retraite.” » (André Le Gall, Iones­co, Flam­ma­rion, 2009, p. 250). — En 1959, dans Rhi­no­cé­ros, le pre­mier tableau de l’acte II a lieu dans « une grande mai­son de publi­ca­tions juri­diques […]. Sur la table, des épreuves d’im­pri­me­rie, un encrier, des porte-plume ; c’est la table où tra­vaillent Botard et Béren­ger. » On les voit « cor­ri­ger les épreuves de la régle­men­ta­tion des vins dits “d’ap­pel­la­tion contrôlée” ».

Ishi­ka­wa Taku­bo­ku (1886-1912). Pseu­do­nyme du poète japo­nais Hajime Ishi­ka­wa. Sur­nom­mé « le Rim­baud japo­nais » et « le poète de la tris­tesse », il est plus connu sous la signa­ture de son seul pré­nom, Taku­bo­ku. — « Taku­bo­ku fut suc­ces­si­ve­ment ins­ti­tu­teur, jour­na­liste ou cor­rec­teur » (Le Matri­cule des anges). — « […] il était cor­rec­teur au Asa­hi Shim­bun, l’un des grands quo­ti­diens natio­naux » (En atten­dant Nadeau).

Jouette André (1914-2006). Cor­rec­teur d’édition spé­cia­li­sé dans les dic­tion­naires et ency­clo­pé­dies. TOP : Toute l’orthographe pra­tique (1980). Nouv. éd. Dic­tion­naire d’orthographe et expres­sion écrite (1993). — Voir Le TOP, réfé­rence ancienne du métier du cor­rec­teur.

Kal­lier­gis Zacha­rie (actif de 1499 à 1524). Copiste de manus­crits, pion­nier de l’imprimerie pour la langue grecque.

Kes­sel Joseph (1898-1979). Roman­cier, grand repor­ter, aven­tu­rier, résis­tant et aca­dé­mi­cien fran­çais. — « […] jeune homme qui fut […] cor­rec­teur d’épreuves aux Débats » (Le Monde).

Khat­cha­dou­rian Raf­fi (né en 19..). « Dans leurs bureaux situés sur Time Square, cer­taines des meilleures plumes des États-Unis s’écharpent sur des ques­tions de syn­taxe. “Ce n’était pas rare qu’on dis­cute assez lon­gue­ment de la tour­nure d’une seule et unique phrase dans un article de plus de 10 000 mots”, raconte par télé­phone un col­lègue et ami de David Grann, Raf­fi Khat­cha­dou­rian, ancien cor­rec­teur du maga­zine deve­nu grand repor­ter » (Le Monde).

Kiliaan Cor­ne­lius (1528/1530 – 1607). De son vrai nom, Cor­ne­lis Abts van Kiele. Poète, his­to­rien, lexi­co­graphe, lin­guiste, tra­duc­teur néer­lan­dais. — « Après ses études, il a trou­vé un emploi dans l’imprimerie récem­ment fon­dée par Chris­tophe Plan­tin, impri­me­rie qui se déve­lop­pe­ra jusqu’à deve­nir la plus impor­tante d’Europe à cette époque. Il a com­men­cé au bas de l’échelle en tant que typo­graphe et impri­meur, mais il a été pro­mu pre­mier assis­tant en 1558. Plan­tin avait mani­fes­te­ment confiance dans les qua­li­tés de Kiliaan car en 1565, il a été nom­mé cor­rec­teur d’épreuves, une fonc­tion rému­né­ra­trice réser­vée alors aux éru­dits » (Wiki­pé­dia). — « Kiliaan a tra­vaillé pen­dant 50 ans en tant que cor­rec­teur chez Plan­tin. Ce veuf vivait avec ses trois enfants dans la mai­son située sur la place du Vri­j­dag­markt. Lorsque Plan­tin émet le sou­hait d’éditer un dic­tion­naire tra­duc­tif néer­lan­dais, il pense aus­si­tôt à faire appel à son cor­rec­teur. Les dic­tion­naires vont désor­mais rem­plir toute la vie de Kiliaan » (musée More­tus-Plan­tin). — « Kilian peut être consi­dé­ré comme le phé­nix des cor­rec­teurs morts et vivants. Il savait que la cor­rec­tion est à l’art typo­gra­phique, sui­vant l’heureuse expres­sion d’Henri Estienne, ce que l’âme est au corps humain ; elle lui donne l’être et la vie » (Léon Degeorge, La Mai­son Plan­tin à Anvers, Impr. Félix Cal­le­waert père (Bruxelles), 1877).

Kress­mann Tay­lor (1903-1996). Kathrine Kress­mann Tay­lor, écri­vaine amé­ri­caine d’origine alle­mande. — « Kathe­rine Tay­lor fait des études de lettres et de jour­na­lisme. Cor­rec­trice et rédac­trice dans la publi­ci­té entre 1926 et 1928, elle se met à l’écriture. Elle publie alors sa pre­mière nou­velle, Incon­nu à cette adresse, dans Sto­ry Maga­zine sous le pseu­do­nyme de Kress­mann Tay­lor » (Book­node).

Lacroux Jean-Pierre (1947–2002). Cor­rec­teur et typo­graphe. Ortho­ty­po­gra­phie (post­hume, 2007).

Lagrue Pierre (né en 1957. Chef cor­rec­teur à l’Ency­clopæ­dia Uni­ver­sa­lis de 1989 à 2015). La Cor­po­ra­tion des cor­rec­teurs et le Livre (un abé­cé­daire inat­ten­du) (avec Sil­vio Mat­teuc­ci, 2017).

La Hous­saye Nico­las Ame­lot de (1634-1706). His­to­rien et tra­duc­teur fran­çais (Wiki­pé­dia). — A été cor­rec­teur d’im­pri­me­rie (La France pit­to­resque).

Lalonde Brice (né en 1946). A été cor­rec­teur après Mai 68. Voir mon article.

Lamar­tine Eli­sa (ou Marianne) de (1790-1863). Artiste peintre et sculp­trice fran­çaise d’origine bri­tan­nique (Wiki­pé­dia). — Elle s’est usé la san­té à cor­ri­ger les épreuves de son poète de mari, Alphonse. — Voir Les cor­rec­trices cachées de Bal­zac et de Lamar­tine.

Lanz­mann Claude (1925-2018). Jour­na­liste, écri­vain, cinéaste et pro­duc­teur de ciné­ma fran­çais (Wiki­pé­dia). — « Claude Lanz­mann a long­temps été un jour­na­liste. Il a rejoint très jeune l’équipe des Temps modernes avant de prendre la direc­tion de la revue de Sartre et Simone de Beau­voir, mais il gagnait sa vie comme cor­rec­teur-rewri­ter pour France-Dimanche sous la férule de Roger Gre­nier et la haute auto­ri­té de Pierre Laza­reff. » (CERISUELO Marc, « Un jour­na­liste des pro­fon­deurs », Cri­tique, 2018/5, n° 852, p. 393-402).

Las­ca­ris Janus (1445-1535). Éru­dit grec de la Renaissance.

Lau­rens Edmond (1852-1925). Com­po­si­teur et, sans doute, cor­rec­teur, puis­qu’il a écrit un manuel de cor­rec­tion des par­ti­tions, texte et musique, L’Art du cor­rec­teur (1921). 

Lebailly Armand (1840-1864). — « Son des­tin est très sem­blable à celui d’Hégésippe Moreau dont il se fit le bio­graphe et l’éditeur post­hume : cor­rec­teur d’imprimerie en pro­vince, à Caen, il vint à Paris pour y traî­ner une vie misé­rable. Roman­tique, patriote enflam­mé, il a lu Vic­tor Hugo et s’est pas­sion­né pour la ques­tion romaine qui est au centre de son œuvre, omni­pré­sente. Il y avait sans doute chez Lebailly un grand poète en puis­sance, au talent bien supé­rieur à celui d’Hégésippe Moreau qu’il admi­rait tant » (Edmond Tho­mas, Voix d’en bas, 1979, p. 412).

Lecoin Louis (1888-1971). Mili­tant paci­fiste et anar­chiste fran­çais. « Louis Lecoin était issu d’une famille très pauvre, de parents illet­trés : il ne pos­sé­dait lui-même qu’un cer­ti­fi­cat d’études pri­maires. Il devint cor­rec­teur d’imprimerie après avoir exer­cé les pro­fes­sions de manœuvre, jar­di­nier, cimen­tier et avoir été aus­si men­diant » (Wiki­pé­dia).

Lefèvre Théo­tiste (1798-1887). Typo­graphe et impri­meur, prote de l’imprimerie Fir­min Didot. Guide pra­tique du com­po­si­teur d’imprimerie (1855-1872). 

Lefo­res­tier Joseph Pas­cal Michel. Manuel pra­tique et biblio­gra­phique du cor­rec­teur (1890).

Lemoyne André (1822-1907). Poète et roman­cier fran­çais. — « Avo­cat au bar­reau de Paris en 1847, il fut suc­ces­si­ve­ment typo­graphe, cor­rec­teur, puis chef de publi­ci­té chez Didot de 1848 à 1877, date à laquelle il fut nom­mé biblio­thé­caire de l’École des arts déco­ra­tifs » (Wiki­pé­dia). — Voir André Lemoyne, un cor­rec­teur sta­tu­fié.

Leroux Jean-Pierre (1953-2015). Révi­seur lin­guis­tique, spé­cia­liste des textes lit­té­raires. Le Gar­dien de la norme (2016). ☞ Lire mon article. « Exer­cices de révi­sion », Liber­té, 162 (27, 6), décembre 1985, p. 15-16. ☞ Lire Le cor­rec­teur face à l’auteur médiocre.

Leroux Pierre (1797-1871). Pierre-Hen­ri Leroux, édi­teur, phi­lo­sophe et homme poli­tique fran­çais, théo­ri­cien du socia­lisme. — « Il renonce à pré­sen­ter le concours de l’École poly­tech­nique en 1814, pour aider sa mère, deve­nue veuve, et ses trois frères. Il se fait maçon puis se met en appren­tis­sage chez un cou­sin impri­meur. Deve­nu ouvrier typo­graphe et cor­rec­teur, dès ses débuts il trace les plans d’une machine à com­po­ser (1820) qui ne sera jamais fabri­quée » (Wiki­pé­dia).

Lévy Jus­tine (née en 1974). Édi­trice et écri­vaine fran­çaise. — « Après des études de phi­lo­so­phie, elle sera lec­trice et cor­rec­trice chez Cal­mann-Lévy, puis édi­trice aux édi­tions Stock » (Jean-Louis Beau­car­not, Fré­dé­ric Dumou­lin, Dic­tion­naire éton­nant des célé­bri­tés, 2015).

Lewi­no Wal­ter (1924-2003). Écri­vain et jour­na­liste fran­çais. « D’abord mousse dans la marine mar­chande et peintre en bâti­ment puis cor­rec­teur dans une impri­me­rie […] » (Wiki­pé­dia).

Limo­nov Édouard (1943-2020). Édouard Venia­mi­no­vitch Saven­ko, écri­vain sovié­tique puis fran­çais et enfin russe et dis­si­dent poli­tique, fon­da­teur et chef du Par­ti natio­nal-bol­ché­vique. — « Pour gagner sa vie, il fai­sait un peu tous les métiers, de cor­rec­teur dans un jour­nal russe à valet de chambre chez un mil­lion­naire, en pas­sant par gar­çon de café, cui­si­nier, docker, ter­ras­sier, etc. » (Babe­lio).

Lipse Juste (1547-1606). Ius­tus Lip­sius en latin, de son nom d’origine Joost Lips. Phi­lo­logue et huma­niste qui vécut dans ce qui était alors les Pays-Bas espa­gnols et aujourd’hui la Belgique.

Lonit­zer Adam (1528-1586). Ou Loni­cer ou Loni­ce­rus, bota­niste, natu­ra­liste et méde­cin alle­mand. — « Loni­cer fut très utile à son beau-père, en rem­plis­sant dans son ate­lier les fonc­tions de cor­rec­teur ; on lui doit plu­sieurs édi­tions esti­mées d’ouvrages de méde­cine et d’histoire natu­relle » (Ima­go Mun­di).

Los­feld Éric (1922-1979). Gus­tave Théo­phile Los­feld, édi­teur et écri­vain d’ouvrages de genre, inso­lites et éro­tiques fran­co-belge publiant sous pseu­do­nymes, notam­ment celui de Dell­fos. — « D’origine belge […], Éric Los­feld […] avait fait ses débuts d’éditeur à Paris en 1951, après une jeu­nesse mou­ve­men­tée et hasar­deuse de jour­na­liste pigiste, cor­rec­teur d’imprimerie, auteur de romans éro­ti­co-poli­ciers, cour­tier en librai­rie, cou­pée par les années de guerre, où il fut bles­sé, puis empri­son­né en Alle­magne » (Le Monde).

Lucas Pol (1927-2014). Auteur belge de mono­gra­phies. — « Je suis un écri­vain auto­di­dacte. Tout à fait. Ma for­ma­tion essen­tielle s’est dérou­lée dans un jour­nal où j’étais un employé qua­li­fié (cor­rec­teur) » (Objec­tif plumes).

Mac Orlan Pierre (1882-1970). Né Pierre Dumar­chey, écri­vain fran­çais. Cor­rec­teur à La Dépêche de Rouen de 1901 à 1905 (éd. Sillages). —  « Quand André Mau­rois était au lycée Cor­neille et qu’Émile Char­tier, sous le pseu­do­nyme d’Alain, publiait chaque jour des pro­pos dans la Dépêche de Rouen, il y avait, à l’imprimerie de celle-ci, un jeune cor­rec­teur par­ti­cu­liè­re­ment char­gé d’apporter tous ses soins à la lec­ture des épreuves de cha­cun des pro­pos. Ce jeune cor­rec­teur s’appelait Pierre Dumar­chais [sic]. Un jour, il devien­drait célèbre en lit­té­ra­ture sous le pseu­do­nyme de Pierre Mac Orlan » (Michel Droit, André Mau­rois et Rouen, 25 octobre 1985, Aca­dé­mie française).

Maî­tre­jean Rirette (1887-1968). Née Anna Hen­riette Estorges, anar­chiste indi­vi­dua­liste liber­taire, membre de la bande à Bon­not. « For­cée de sub­ve­nir aux besoins de ses deux filles, elle cherche un emploi sala­rié et tra­vaille comme typo­graphe, avant de deve­nir cor­rec­trice de presse à Paris Soir et d’in­té­grer le syn­di­cat des cor­rec­teurs en 1923. Elle y fré­quente de nom­breux anar­chistes. […] Après la Seconde Guerre mon­diale, elle […] tra­vaille comme cor­rec­trice au jour­nal Libé­ra­tion, jus­qu’en 1953, puis aux Édi­tions Flam­ma­rion. Elle par­ti­ci­pe­ra encore, en 1959, au jour­nal Liber­té fon­dé par Louis Lecoin » (Wiki­pé­dia).

Mal­kine Georges (1898-1970). Peintre et acteur fran­çais. — « Mal­kine fut éga­le­ment acteur de théâtre dans la troupe de Michel de Ré, acteur de ciné­ma, vio­lo­niste, pho­to­graphe, cor­rec­teur d’imprimerie, mon­teur de manèges, plon­geur à bord d’un navire… » (Wiki­pé­dia).

Mar­chand Pros­per (1678-1756). Libraire fran­çais (Wiki­pé­dia). — « Réfor­mé, il dut fuir aux Pro­vinces Unies en 1709. Là, il aban­don­na la librai­rie en 1713, et se fit rédac­teur de cata­logues, cor­rec­teur d’imprimerie et jour­na­liste » (« Le monde de la librai­rie pari­sienne vers 1713 ». In : « Var­rya­tions » : Gens du livre, mar­ron­neurs et biblio­thé­caires [en ligne]. Vil­leur­banne : Presses de l’Enssib, 2020). — Lire Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, Pros­per Mar­chand, la vie et l’œuvre, 1678-1756. Lei­den ; New York ; Køben­havn : E.J. Brill, 1987 (BnF).

Mari­tain Jacques (1882-1973). Phi­lo­sophe et théo­lo­gien catho­lique fran­çais. — « Péguy et Jacques Mari­tain s’entendirent tout de suite à mer­veille : on sait que Péguy prit même un moment ce der­nier comme col­la­bo­ra­teur, en tant que révi­seur et cor­rec­teur atti­tré des Cahiers [de la Quin­zaine] […] » (Georges Cat­taui, Péguy, témoin du tem­po­rel chré­tien, 1964).

Mat­teuc­ci Sil­vio (né en 1943). Cor­rec­teur pigiste de 1991 à 2015, rou­leur en presse de 1993 à 2008. La Cor­po­ra­tion des cor­rec­teurs et le Livre (un abé­cé­daire inat­ten­du) (avec Pierre Lagrue, 2017).

McI­ner­ney Jay (né en 1955). Roman­cier amé­ri­cain. — « En 1980, il s’installe à New York, où il tra­vaille comme cor­rec­teur [« véri­fi­ca­teur » pour Wiki­pé­dia] au New Yor­ker » (Book­node). Il trans­po­se­ra cette expé­rience dans Bright Lights, Big City (1984).

Mélen­chon Jean-Luc (né en 1951). Homme poli­tique fran­çais. — « Au pre­mier tri­mestre 1974, il est cor­rec­teur pour l’imprimerie Néo-Typo de Besan­çon puis tra­vaille quelques mois comme ouvrier dans une usine de l’horloger Maty » (Wiki­pé­dia).

Mer­cier Pierre (né en 1923). Cor­rec­teur à l’Im­pri­me­rie natio­nale de 1954 à 1983.

Mer­cier-Vega Louis (1914-1977). De son vrai nom Charles Cort­vrint, mili­tant liber­taire et syn­di­ca­liste belge. — « Il avait com­men­cé à mili­ter tout jeune, déro­geant bruyam­ment à ses obli­ga­tions mili­taires et s’installant à Paris sous le nom de Charles Ridel. Tour à tour manœuvre aux Halles, ouvrier des cuirs, came­lot, “vais­se­lier à la petite argen­te­rie”, cor­rec­teur d’épreuves, il fait sienne la cou­tume ouvrière dont le syn­di­cat est, faute de mieux, l’expression la plus adé­quate » (Marianne Enckell, « In memo­riam, dans La Che­vau­chée ano­nyme, 2006, p. 215-224).

Michaux Hen­ri. « Michaux, à cette époque-là, passe par des dif­fi­cul­tés maté­rielles et gagne sa vie comme cor­rec­teur d’é­preuves aux Édi­tions Kra. […] Phi­lippe Sou­pault, l’un des direc­teurs de Kra à cette époque, déclare : “Conscien­cieux, appli­qué, il cor­ri­geait soi­gneu­se­ment les épreuves. Pour­tant, il rica­nait à tout bout de champ et l’on devi­nait qu’il jugeait assez sévè­re­ment tous les écri­vains dont il devait lire les œuvres”. Voir Ph. SOUPAULT, Mémoires de l’ou­bli. 1923-1926, Paris, Lache­nal & Rit­ter, 1986, p. 128-129, et aus­si B. OUVRYVIAL, Hen­ri Michaux. Qui êtes-vous ?, Lyon, La Manu­fac­ture, 1989, p. 60-61 » (CASTILLO DE BERCHENKO, Adria­na. « Cha­pitre III. Ami­tiés ». In Alfre­do Gan­go­te­na, poète équa­to­rien (1904-1944) : Ou l’é­cri­ture par­ta­gée [en ligne]. Per­pi­gnan : Presses uni­ver­si­taires de Per­pi­gnan, 1992).

Miche­let Jules (1798-1874). His­to­rien fran­çais, fils d’un maître-impri­meur (cité par Brossard).

Mil­ler Hen­ry (1891-1980). Roman­cier et essayiste amé­ri­cain. « À l’automne 1931, Mil­ler obtient un pre­mier emploi de cor­rec­teur d’épreuves pour un jour­nal amé­ri­cain, le Chi­ca­go Tri­bune, grâce à son ami Alfred Per­lès qui y tra­vaille déjà » (Wiki­pé­dia).

Mode­na Gus­ta­vo (1801-1861). Tra­gé­dien ita­lien. — « Patriote ardent, Mode­na fut com­pro­mis en 1831 dans l’insurrection des Romagnes et dut se réfu­gier en France, puis à Bruxelles, où il se fit, pour vivre, cor­rec­teur d’imprimerie, pro­fes­seur de langues et de lit­té­ra­ture et même mar­chand de maca­ro­ni » (Ima­go Mun­di).

Mofo­lo Tho­mas (1876-1948). Écri­vain du Leso­tho de langue seso­tho. — « […] cor­rec­teur à la Mis­sion de Paris » (Gal­li­ca).

Mohand Paul Jean-Louis (né en 19..). Cor­rec­teur, met­teur en page, édi­teur, roman­cier (Le Matri­cule des anges).

Monatte Pierre (1881-1960). « Cor­rec­teur d’imprimerie (de 1904 à 1952) et mili­tant fran­çais. Figure majeure du syn­di­ca­lisme, il est l’un des res­pon­sables de la CGT au début du xxe siècle » (Wiki­pé­dia). — Cor­rec­teur de presse, L’Époque, La Liber­té du temps, France-Soir, rue Réau­mur. En jan­vier 1908, il entre comme cor­rec­teur à l’imprimerie confé­dé­rale de la CGT. — Mai­tron. — Larousse. — BnF. — Mai­son natale.

Mon­teil Del­phine (née en 19..). Édi­trice fran­çaise. « “J’étais cor­rec­trice indé­pen­dante, je lisais énor­mé­ment et j’avais plai­sir à par­ta­ger mes coups de cœur, se sou­vient-elle. Cette acti­vi­té de blo­gueuse m’a ouvert un début de réseau dans l’édition jeu­nesse. Pas­ser de la cor­rec­tion à l’édition est vite deve­nu un chal­lenge que j’ai sou­hai­té rele­ver” » (Livres Heb­do).

Mon­tel Jean-Claude (1940-2013. Écri­vain fran­çais (Wiki­pé­dia). — « Au sein de la revue Change, Mon­tel occupe une posi­tion sin­gu­lière. Son acti­vi­té dans la presse pari­sienne (il est secré­taire de rédac­tion de la revue Réa­li­té puis cor­rec­teur au Pari­sien libé­ré, avant d’occuper suc­ces­si­ve­ment plu­sieurs emplois au Monde – cor­rec­teur, met­teur en page…) l’installe peut-être plus for­te­ment que ses cama­rades dans un monde du tra­vail dont il par­tage les conflits et la culture » (VIART, Domi­nique. « Pré­face : Jean-Claude Mon­tel : une cri­tique mili­tante ». In La lit­té­ra­ture pour mémoire [en ligne]. Vil­le­neuve d’Ascq : Presses uni­ver­si­taires du Sep­ten­trion, 2000).

Moreau Mar­cel (1933-2020). Écri­vain fran­co­phone belge, natu­ra­li­sé fran­çais en 1974. — « En 1953, Mar­cel Moreau intègre le jour­nal Le Peuple en tant qu’aide-comptable, avant de deve­nir cor­rec­teur au quo­ti­dien Le Soir [« métier qu’il exer­ce­ra durant trente-cinq ans », France Culture], à Bruxelles. En 2016, dans l’émission Sur les docks sur France Culture, Mar­cel Moreau racon­tait cette période ennuyeuse de sa vie et sa soif gran­dis­sante de poé­sie : “J’ai lu dans un jour­nal qu’on cher­chait un cor­rec­teur. Je ne savais pas très bien ce que ça vou­lait dire, mais je savais au moins que ça concer­nait la langue fran­çaise. Alors j’ai posé ma can­di­da­ture, on m’a pris à l’essai et on m’a gar­dé, au jour­nal Le Soir. Pour moi, c’était une période infer­nale, il était temps que j’en sorte. J’avais une haine pour un chef, une espèce d’ingénieur. J’ai trou­vé le même emploi, mais à Paris. Alors là, ma vie a chan­gé. […] L’écriture jour­na­lis­tique me héris­sait. Je rêvais d’une autre écri­ture, plus poé­tique peut-être, plus bru­tale aus­si.” » (France Culture). — « À par­tir de 1968, il réside à Paris, cor­rec­teur aux édi­tions Alpha, et se lie d’amitié avec Anaïs Nin » (Livres Heb­do).

Morel Guillaume (1505-1564). Impri­meur et éru­dit fran­çais. — « Ins­tal­lé à Paris, il donne des leçons de grec à quelques jeunes gens, puis tra­vaille comme cor­rec­teur d’épreuves dans l’imprimerie de Jean Loys, dit Tille­tan » (Wiki­pé­dia). — « Il devint cor­rec­teur de l’imprimerie royale, après que Tur­nebe se fut démis de cet emploi en 1555. Ses édi­tions greques sont fort esti­mées. Il com­men­ça lui-même quelques ouvrages, entr’autres un dic­tion­naire grec, latin, fran­çois » (Ency­clo­pé­die de Dide­rot et D’Alembert).

Mou­nié Didier. Cor­rec­teur aux édi­tions Milan à Tou­louse depuis 1997, ensei­gnant. Voir mon article.

Mül­ler Karl (1813-1894). Phi­lo­logue hel­lé­niste alle­mand, « connu pour la qua­li­té de ses nom­breuses édi­tions de textes en grec ancien et leurs tra­duc­tions en latin » (Wiki­pé­dia). — Cité par Larousse.

Musu­rus Mar­cus (1470-1517). Hel­lé­niste et huma­niste d’origine grecque.

Nabo­kov Véra (1901-1991). Épouse, dac­ty­lo­graphe, édi­trice, ins­pi­ra­trice et par­fois tra­duc­trice, voire garde du corps de Vla­di­mir Nabo­kov (Wiki­pé­dia). — « Véra Nabo­kov tra­vaille dans l’ombre de son conjoint écri­vain dans les fonc­tions d’agent de rela­tions publiques, de chauf­feur, de lec­trice et de cor­rec­trice, mais dans ce cas-ci on ne parle pas de “muse”. […] Non seule­ment Madame Nabo­kov reli­sait et “cor­ri­geait” les manus­crits de son mari, mais après la dis­pa­ri­tion de celui-ci elle ten­ta constam­ment de rec­ti­fier les pro­pos de ses bio­graphes, afin de per­pé­tuer une image idéa­li­sée de leur couple » (Nuit blanche [en ligne], 14 jan­vier 2003, mis à jour le 27 juillet 2022).

Nadeau Mau­rice (1911-2013). Ins­ti­tu­teur, écri­vain, cri­tique lit­té­raire, direc­teur lit­té­raire de col­lec­tions, direc­teur de revues et édi­teur fran­çais (Wiki­pé­dia). — « Il [Pierre Naville] fai­sait La Véri­té, et m’a deman­dé si je vou­lais l’aider. J’ai bien sûr acquies­cé. Je quit­tais donc mon école et venais le jeu­di matin à l’imprimerie. J’y fai­sais le cor­rec­teur, Trots­ky trou­vait qu’il y avait beau­coup de fautes dans ce jour­nal » (« Ren­contres et iti­né­raires croi­sés ». In : Les Vies de Pierre Naville [en ligne]. Vil­le­neuve d’Ascq : Presses uni­ver­si­taires du Sep­ten­trion, 2007).

Nau­roy Amau­ry (né en 1982).  Écri­vain et édi­teur fran­çais. — « […] a tout fait avec, pour et autour des livres : libraire, édi­teur, biblio­thé­caire, atta­ché de presse, cor­rec­teur, nègre à l’occasion, et pour­quoi pas visi­teur de grand écri­vain » (La Répu­blique des livres).

Navel Georges (1904-1993). Né Charles Fran­çois Vic­tor Navel, écri­vain com­mu­niste-liber­taire fran­çais, manœuvre, ajus­teur, ter­ras­sier, ouvrier agri­cole, api­cul­teur, cor­rec­teur d’imprimerie à Paris (1954-1970). — « Du nord au sud, embau­ché au gré des pos­si­bi­li­tés et des ren­contres, Georges Navel est tour à tour ajus­teur dans les usines Ber­liet à Lyon, les ate­liers Citroën et Renault en région pari­sienne, bûche­ron, char­pen­tier, ter­ras­sier à la fron­tière espa­gnole, cueilleur de pêches et de lavande, ouvrier aux Salins du midi, api­cul­teur et cor­rec­teur d’imprimerie » (France Culture).

Nodier Charles (1780-1844). Écri­vain, roman­cier et aca­dé­mi­cien fran­çais. — « En août 1809, il entra en rela­tions avec l’écrivain anglais Her­bert Croft et Lady Mary Hamil­ton, ins­tal­lés à Amiens. Deve­nu leur secré­taire le 3 sep­tembre, il réa­li­sa pour eux de fas­ti­dieux tra­vaux de copie lit­té­raire et de cor­rec­tion d’épreuves, jusqu’à leur ruine, en juin 1810 » (Wiki­pé­dia).

Noël Ber­nard (1930-2021). Poète, écri­vain et essayiste fran­çais. — « Né en 1930, Ber­nard Noël signe son pre­mier livre, Les Yeux chi­mères, en 1953 et en 1958, Extraits du corps. Ce n’est que dix ans plus tard qu’il publie son troi­sième ouvrage, La Face de silence. La publi­ca­tion de ces poèmes lui ouvre alors les portes de l’édition où il tra­vaille comme lec­teur, cor­rec­teur et tra­duc­teur » (Babe­lio).

Nor­ris Mary (née en 1952). Écri­vaine, rédac­trice et cor­rec­trice pour le maga­zine amé­ri­cain The New Yor­ker (1993-2002). Ani­ma­trice d’une série de vidéos dans les­quelles elle ana­lyse des points d’or­tho­graphe et de gram­maire de la langue anglaise, et où elle expli­cite les conven­tions ortho­ty­po­gra­phiques du New Yor­ker (Wiki­pé­dia). Bet­ween You & Me. Confes­sions of a Com­ma Queen (2015).

Nur Sutan Iskan­dar (1893-1975). Écri­vain indo­né­sien. — « Il fit des études à Bukit­ting­gi, tra­vailla comme ensei­gnant puis, dès 1919, occu­pa à Balai Pus­ta­ka un poste de cor­rec­teur-rédac­teur » (Ency­clo­pé­die Larousse).

Orrit Eugène (1817-1843). Poète roman­tique, cor­rec­teur typo­graphe. — « Né en 1817 à Paris, il s’instruisit par ses propres moyens et put trou­ver une place de cor­rec­teur d’imprimerie qui lui per­mit de faire vivre sa famille (il avait alors ses parents à charge). Par la suite, son père devint typo­graphe : c’est lui qui com­po­sa le pre­mier livre de son fils. Mais Eugène Orrit n’eut pas le temps de publier les mil­liers de pages qu’il écri­vait pour lut­ter contre l’isolement. Il mou­rut de la tuber­cu­lose à vingt-six ans, le 3 juin 1843 » (Edmond Tho­mas, Voix d’en bas, 1979, p. 330). — Lire Œuvres post­humes d’Eu­gène Orrit : cor­rec­teur typo­graphe, mort en 1843, à l’âge de vingt-six ans / recueillies et publiées avec une notice bio­gra­phique et lit­té­raire, par Sébas­tien Rhéal. Paris : Moreau : Mas­son, 1845 (BnF).

Oster Chris­tian (né en 1949). Écri­vain fran­çais. — « Après avoir exer­cé divers métiers dont celui de sur­veillant dans un lycée, de ven­deur en librai­rie et de cor­rec­teur, Chris­tian Oster fait ses débuts en lit­té­ra­ture en écri­vant des polars pour le Fleuve Noir » (Book­node).

Our­rad Mus­ta­pha (1954-2015). Lec­teur-cor­rec­teur algé­ro-fran­çais. — « Il intègre le groupe d’édition Hachette, où il tra­vaille notam­ment, en qua­li­té de cor­rec­teur, à la rédac­tion de l’encyclopédie Axis publiée par Le Livre de Paris, puis pour divers jour­naux, dont Viva et Char­lie Heb­do. C’est au siège du jour­nal qu’il meurt assas­si­né le 7 jan­vier 2015 » (Wiki­pé­dia).

Oval­dé Véro­nique (née en 1972). — « J’ai […] tou­jours redou­té la pré­ca­ri­té maté­rielle. Alors je suis deve­nue fabri­cante, au Seuil, en même temps que pré­pa­ra­trice de copie et cor­rec­trice pour Chris­tian Bour­gois et Bal­land. Puis, plus tard, édi­trice. Sans jamais ces­ser d’écrire ! » (La Croix, 23 mars 2023).

Par­fait Noël (1813-1896). Écri­vain et homme poli­tique fran­çais. « Noël Par­fait cor­rige éga­le­ment les épreuves des livres de poé­sie de Vic­tor Hugo, alors exi­lé à Guer­ne­sey, avec lequel il a une abon­dante cor­res­pon­dance. Il rentre en France lors de l’am­nis­tie de 1859 et col­la­bore à plu­sieurs jour­naux, notam­ment Le Siècle. Il devient cor­rec­teur pour l’é­di­teur Michel Lévy et, à ce titre, échange une cor­res­pon­dance avec Gus­tave Flau­bert au sujet de L’É­du­ca­tion sen­ti­men­tale, lui signa­lant des fautes de style » (Wiki­pé­dia). — Lire Jean-Yves Mol­lier, Noël Par­fait, 1813-1896. Bio­gra­phie lit­té­raire et his­to­rique, 1978.

Patin Guy (1601-1672). Méde­cin et épis­to­lier fran­çais. — « Brouillé avec sa famille pour son refus d’entrer dans la car­rière ecclé­sias­tique, il se livra à l’étude de la méde­cine et, comme il était dépour­vu de res­sources, il se fit cor­rec­teur d’imprimerie (aux dires de Théo­phraste Renau­dot et de Pierre Bayle) » (Wiki­pé­dia).

Péguy Charles (1873-1914). Écri­vain, poète, essayiste et offi­cier de réserve fran­çais. — « Mon cher Péguy, / Les Tha­raud [les frères Jean et Jérôme Tha­raud] me disent que vous êtes un peu souf­frant, que vous vous êtes trop fati­gué. Cela me peine. Il n’est pas pos­sible en effet que vous conti­nuiez ce métier de cor­rec­teur d’épreuves, qui est le plus tuant de tous, et sur­tout que vous y met­tiez cette appli­ca­tion exces­sive. Il vaut mieux que quelques fautes typo­gra­phiques se glissent dans les Cahiers [de la Quin­zaine, 1900-1914, revue bimen­suelle fon­dée et diri­gée par Péguy], et que vous alliez bien : les chefs-d’œuvres clas­siques n’ont rien per­du aux coquilles qui émaillent leurs pre­mières édi­tions » (Romain Rol­land [?], Cahiers Romain Rol­land, vol. 22, 1948). — « Péguy y était un maître Jacques, tour à tour édi­teur, ven­deur, cor­rec­teur d’épreuves, comp­table et par­fois typo­graphe » (André Sua­rès, La Condot­tiere de la beau­té, De Neder­landsche Boe­khan­del, 1954, p. 10). — « Il s’est usé les yeux sur les épreuves. Pen­dant long­temps, il a cor­ri­gé lui-même et mis en pages tous les livres qu’il publiait. Cor­rec­teur achar­né, il fai­sait la chasse aux lettres cas­sées, à l’œil dou­teux, aux vir­gules sans pointe » (Alexandre Mil­le­rand, André Sua­rès, Charles Péguy : sa vie, son œuvre et son enga­ge­ment, éd. Homme et Lit­té­ra­ture, 2021).

Péret Ben­ja­min (1899-1959).  Écri­vain et poète sur­réa­liste, usant éga­le­ment des pseu­do­nymes de Saty­re­mont, Per­al­da et Per­al­ta. « […] Ben­ja­min Péret s’est tou­jours pla­cé en dehors du petit cirque lit­té­raire, au point de finir sa vie misé­ra­ble­ment, obli­gé de tra­vailler de nuit comme cor­rec­teur d’imprimerie alors qu’une mala­die car­diaque le mena­çait gra­ve­ment » (France Culture).

Petit Fer­nand. Cor­rec­teur d’imprimerie. ABC typo­gra­phique (1888).

Pétrarque (1304-1374). Fran­ces­co Petrar­ca, éru­dit, poète et huma­niste flo­ren­tin. Avec Dante Ali­ghie­ri et Boc­cace, il compte par­mi les pre­miers grands auteurs de la lit­té­ra­ture ita­lienne, et en demeure l’un des plus émi­nents (Wiki­pé­dia). — « On connaît […] moins bien en géné­ral l’érudit, le décou­vreur et cor­rec­teur inlas­sable de manus­crits, le sec­ta­teur des ora­teurs, des his­to­riens et des poètes de l’Antiquité latine […] » (Europe, PDF).

Pia Pas­cal (1903-1979).  Poète et jour­na­liste fran­çais. — « Pour vivre, il est cor­rec­teur d’imprimerie et tra­vaille chez un agent de change » (Uni­ver­sa­lis).

Pic­card Sophie (1904-1990). Mathé­ma­ti­cienne suisse. — « […] pen­dant plu­sieurs années, elle dut se conten­ter d’un gagne-pain de misère : cal­cu­la­trice dans une com­pa­gnie d’assurances, cor­rec­trice de jour­nal » (Lorette Per­do­li-Brod­beck, « Une grande Neu­châ­te­loise : hom­mage à Sophie Pic­card », dans Femmes suisses et le Mou­ve­ment fémi­niste, n° 4, avril 1990, p. 19 — Wiktionnaire).

Pic­que­ray May (1898-1983). Mili­tante anar­cho-syn­di­ca­liste et anti­mi­li­ta­riste liber­taire fran­çaise. — « May Pic­que­ray a été une des figures du syn­di­cat des cor­rec­teurs. Elle fut notam­ment cor­rec­trice à Ce Soir, Libé­ra­tion et pen­dant vingt ans, au Canard enchaî­né » (Wiki­pé­dia). —  « Quand les com­mu­nistes prirent le contrôle de la Fédé­ra­tion des métaux, May Pic­que­ray aban­don­na son tra­vail et par­tit en pro­vince où elle tra­vailla comme rédac­trice et cor­rec­trice dans un jour­nal régio­nal. […] Deve­nue cor­rec­trice à la Libé­ra­tion, d’abord à l’Imprimerie du Crois­sant, puis au jour­nal Libre Soir Express, elle fut admise le 1er octobre 1945 au syn­di­cat CGT des cor­rec­teurs qui ne comp­tait alors que 4 ou 5 femmes. À la dis­pa­ri­tion du jour­nal, elle obtint avec une de ses cama­rades, devant le conseil des prud­hommes, un mois d’indemnité de licen­cie­ment, ce qui ne s’était encore jamais vu. Le juge­ment fit juris­pru­dence. Elle fut ensuite cor­rec­trice au Canard enchaî­né » (Mai­tron).

Pignard Cyrille. Cor­rec­teur d’imprimerie. Le Cor­rec­teur d’imprimerie (1867) — Voir mon article : Pour l’augmentation du salaire des cor­rec­teurs, 1867.

Pivot Cécile (née en 1966). Femme de lettres fran­çaise, fille de Ber­nard Pivot. — « Alors, la jeune Cécile, qui aime la langue, la gram­maire, la syn­taxe, choi­sit de faire une école de jour­na­lisme et devient cor­rec­trice pour des publi­ca­tions » (Babe­lio).

Plat­ter Félix (1536-1614). Méde­cin et bio­lo­giste suisse, cor­rec­teur d’imprimerie à Bâle (Uni­ver­sa­lis).

Prod­homme J.-B. Cor­rec­teur à l’Imprimerie natio­nale. Rédac­teur d’un article dans le Dic­tion­naire uni­ver­sel des connais­sances humaines, de Benes­tor Lunel (1857-1859). — Voir Les erreurs de typo­gra­phie dues au cor­rec­teur, 1886.

Prou­dhon Pierre-Joseph (1809-1865). Polé­miste, jour­na­liste, éco­no­miste, phi­lo­sophe, poli­tique et socio­logue fran­çais. — « Il avait com­men­cé cor­rec­teur avant d’apprendre le métier de com­po­si­teur, ain­si que l’indiquent les dates. M. Mil­liet (aujourd’hui rédac­teur du Jour­nal de I’Ain), qui était, en 1829, prote d’imprimerie a Besan­çon, dans la mai­son où […] ». « Prou­dhon, ser­vi par son acti­vi­té, son savoir, était vite deve­nu cor­rec­teur à la mai­son Gau­thier, qui avait alors en chan­tier une édi­tion latine de la Vie des Saints, accom­pa­gnée de notes éga­le­ment latines. […] » (Daniel Halé­vy, La Vie de Prou­dhon, 1809-1847, 1948).

Rabea­ri­ve­lo Jean-Joseph (1901 ou 1903 – 1937). Né Joseph-Casi­mir Rabe, pre­mier écri­vain mal­gache d’expression fran­çaise, consi­dé­ré comme une figure lit­té­raire majeure à Mada­gas­car et en Afrique. — « 1924 : Il devient cor­rec­teur à l’Imprimerie de l’Imerina et y tra­vaille béné­vo­le­ment les deux pre­mières années. Il gar­de­ra ce tra­vail jusqu’à sa mort mal­gré une maigre paie. L’imprimerie de l’Imerina publie­ra cepen­dant plu­sieurs de ses ouvrages en tirage limi­té » (Wiki­pé­dia).

Rabe­lais Fran­çois (1483 ou 1494 – 1553). Écri­vain fran­çais huma­niste de la Renais­sance. Cor­rec­teur chez Sébas­tien Gryphe, à Lyon, dans les années 1530. — « “Seule­ment une vir­gule ajou­tée, retran­chée ou chan­gée de place, peut cau­ser la mort à des mil­liers d’hommes”, rele­vait Rabe­lais solen­nel­le­ment en pré­pa­rant les textes d’Hip­po­crate pour l’im­pres­sion de 15321. »

Ramat Aurel (1926-2017). Typo­graphe, lino­ty­piste, cor­rec­teur aux Nations unies pen­dant six mois ; de 1967 à 1989, mon­teur au Mon­treal Star, puis cor­rec­teur d’épreuves pour le quo­ti­dien The Gazette. Gram­maire typo­gra­phique (1982), renom­mée Le Ramat typo­gra­phique (1994) puis Le Ramat de la typo­gra­phie (2004).

Ranc Arthur (1831-1908). Jour­na­liste et essayiste poli­tique, répu­bli­cain anti­clé­ri­cal franc-maçon et révo­lu­tion­naire fran­çais. — « Cor­rec­teur à L’Opinion natio­nale, il col­la­bo­ra à La Rue (1 juin 1867 – 11 jan­vier 1868) de Jules Val­lès (de qui il fut proche et qui le men­tionne dans Le Bache­lier sous le nom de Roc — Ranc signi­fiant en occi­tan roc ou rocher), au Réveil de Charles Deles­cluze, au Diable à Quatre (1868), à La Cloche (1869) » (Mai­tron).

Rat­sin Kot­cho (1908-1943). Ou Kočo Racin, né Kos­ta Apos­tol Solev, poète et révo­lu­tion­naire macé­do­nien, consi­dé­ré comme le fon­da­teur de la lit­té­ra­ture macé­do­nienne moderne. — « […] issu d’une famille modeste, Kočo Racin dut renon­cer à pour­suivre ses études après sa pre­mière année de lycée et exer­ça suc­ces­si­ve­ment les métiers de potier, de tailleur de pierre et, durant un temps, de cor­rec­teur » (Uni­ver­sa­lis).

Rav­len­ghien Fran­çois (1539-1597). Fran­cis­cus Raphe­len­gius en latin, aus­si connu comme Fran­çois Raphe­leng, né en Flandres, orien­ta­liste, lin­guiste et impri­meur de la Renais­sance. — « […] aima mieux res­ter cor­rec­teur chez Plan­tin [en 1564, BnF] que d’aller occu­per à Cam­bridge la chaire de pro­fes­seur de grec, à laquelle son mérite l’avait appe­lé […] » (Larousse). Plan­tin dont il a épou­sé Mar­gue­rite, la fille aînée (Wiki­pé­dia).

Ray­mond Fran­çois (1769-18..). Cor­rec­teur d’imprimerie à Paris, avant de deve­nir gram­mai­rien et sur­tout lexi­co­graphe. Nou­veau trai­té de ponc­tua­tion (1813) et sur­tout Dic­tion­naire fran­çais (1832).

Redon­net Ber­trand (né en 1950). Poète fran­çais. « […] sa bio­gra­phie indique qu’il fut employé de l’éducation natio­nale, cor­rec­teur, bûche­ron, gui­ta­riste et qu’il vit main­te­nant en Bié­lo­rus­sie » (Le Matri­cule des anges).

Renoult Daniel (Paris, 1880 – 17 juillet 1958). — « Les amis de Sou­va­rine lui deman­dèrent de res­ter à l’Humanité comme rédac­teur, mais il pré­fé­ra pen­dant un cer­tain temps tra­vailler comme cor­rec­teur d’imprimerie tout en mili­tant à la base. Il fut admis au Syn­di­cat des impri­meurs, ain­si qu’à la FFTL le 1er octobre 1932. […] Fut un des témoins de l’assassinat de Jean Jau­rès au café Le Crois­sant » (Mai­tron).

Res­tif de La Bre­tonne Nico­las Edme (1734-1806). Écri­vain fran­çais. — « À Paris, il devient “prote” et cor­rec­teur dans diverses impri­me­ries, dont l’Imprimerie royale du Louvre » (Gérard Blan­chard, « Res­tif de La Bre­tonne : typo­graphe et écri­vain », Com­mu­ni­ca­tion et lan­gages, n° 30, 1976, p. 65). Il raconte ces années dans sa vaste auto­bio­gra­phie, Mon­sieur Nico­las, ou le Cœur humain dévoi­lé.

Rever­dy Pierre (1889-1960). Poète fran­çais. — « 1912 — Il gagne modes­te­ment sa vie comme cor­rec­teur d’imprimerie rue Fal­guière. Il assure le secré­ta­riat de rédac­tion du bul­le­tin de la Sec­tion d’or, dont la paru­tion s’interrompt après le pre­mier numé­ro » (Jean-Bap­tiste Para, Pierre Rever­dy, Cultu­res­france, minis­tère des Affaires étran­gères, 2006, p. 80).

Reys­set Karine (née en 1974).  Roman­cière fran­çaise. — « Après avoir tra­vaillé dans une mai­son d’édition spé­cia­li­sée dans l’écologie, elle est aujourd’hui cor­rec­trice, et auteur pour la jeu­nesse et pour les adultes » (Book­node).

Richard­son Samuel (1689-1761). Écri­vain anglais. — « Pas­sion­né pour la lec­ture, il fit lui-même son ins­truc­tion, devint com­po­si­teur et cor­rec­teur d’imprimerie, et en 1719 s’établit impri­meur » (Ima­go Mun­di).

Ring­mann Mathias (1482-1511). « Huma­niste hel­lé­niste, géo­graphe, poète, péda­gogue et cor­rec­teur d’imprimerie fran­co-alsa­cien. On lui doit, au même titre que le car­to­graphe Mar­tin Wald­seemül­ler, l’in­ven­tion du terme Ame­ri­ca pour dési­gner le Nou­veau Monde, en hon­neur à l’ex­plo­ra­teur Ame­ri­go Ves­puc­ci et dont la pre­mière occur­rence appa­rait dans le pla­ni­sphère publié en 1507 et sur lequel ils tra­vaillèrent tous deux » (Wiki­pé­dia).

Robert Suzanne. Écri­vaine et révi­seure qué­bé­coise. « Prête-moi ta plume… et ton cer­veau », Liber­té, 162 (27, 6), décembre 1985. — Voir De quoi le cor­rec­teur doit-il dou­ter ? et Le cor­rec­teur, « taupe de l’édition ».

Rof­fi­nel­la Mar­tine (née en 1961). Femme de lettres fran­çaise. — « Paral­lè­le­ment, elle exer­çait l’activité de cor­rec­trice en free-lance. […] Elle a ensuite tra­vaillé durant sept ans, en tant que lec­trice-cor­rec­trice et révi­seuse de tra­duc­tions, au sein de la mai­son d’édition Phé­bus » (Wiki­pé­dia).

Ros­mer Alfred (1877-1964). De son vrai nom Alfred Griot. « Syn­di­ca­liste qui s’illus­tra à La Vie ouvrière (VO), un des fon­da­teurs de la Troi­sième Inter­na­tio­nale, membre du bureau poli­tique du par­ti com­mu­niste-SFIC (futur PCF) entre 1922 et 1924, proche de Trots­ki à par­tir de son exclu­sion en 1924, his­to­rien du mou­ve­ment ouvrier. […] Ros­mer devient […] cor­rec­teur, mais pri­vi­lé­gie l’ac­tion poli­tique. […] son métier de cor­rec­teur […] lui assure des reve­nus suf­fi­sants pour mener une vie simple à la cité-jar­din des Lilas […]. De retour en France à l’é­té 1946, [… il] reprend un tra­vail de cor­rec­teur chez les édi­teurs Gal­li­mard et Gras­set, ain­si que dans la presse quo­ti­dienne » (Wiki­pé­dia).

Rous­seau Mar­tine (née en 1951). Cor­rec­trice au Monde.fr (retrai­tée), blo­gueuse. Retour sur l’accord du par­ti­cipe pas­sé et autres bizar­re­ries de la langue fran­çaise (avec O. Hou­dart et R. Her­lin, 2016).

Sab­bagh Michel (v. 1784 – 1816). Ou Mikhail Ibra­him Sab­bagh, copiste, écri­vain et orien­ta­liste arabe, sujet de l’Empire otto­man. — « […] c’est à la Révo­lu­tion fran­çaise que l’on doit de connaître la manière d’élever les pigeons voya­geurs dont le mer­veilleux ins­tinct avait été oublié à l’époque de la grande pros­pé­ri­té des colom­biers. L’auteur qui révé­la cette éton­nante facul­té était un Syrien nom­mé Michel Sab­bagh, venu à Paris à la suite de l’armée d’Égypte et vivant à la Biblio­thèque natio­nale, où on l’employait à copier des manus­crits arabes. Plus tard il fut employé comme cor­rec­teur à l’Imprimerie impé­riale » (Wiki­source).

Sapien­za Goliar­da (1924-1996). Comé­dienne et écri­vaine ita­lienne, athée et anar­chiste. — « Goliar­da a été libé­rée [de pri­son], elle sur­vit éco­no­mi­que­ment grâce à dif­fé­rents tra­vaux un peu hasar­deux de jour­na­liste, de cor­rec­trice d’épreuves » (Le Matri­cule des anges).

Sara­ma­go José (1922-2010). Écri­vain et jour­na­liste por­tu­gais. — « Loin de se can­ton­ner à un seul métier, il fut éga­le­ment des­si­na­teur indus­triel, puis cor­rec­teur d’épreuves, édi­teur, lan­çant en 1947 son tout pre­mier roman, Terre du péché, ins­pi­ré de sa région natale » (André Lavoie, « Faut-il relire… José Sara­ma­go ? », Le Devoir, 29 juillet 2023). —  « Dans His­toire du siège de Lis­bonne (Histó­ria do cer­co de Lis­boa, 1989), roman dans le roman, un cor­rec­teur inverse le cours de l’Histoire lors du siège de Lis­bonne afin de trou­ver un sens à son exis­tence » (Wiki­pé­dia). —  Voir Le cor­rec­teur, per­son­nage littéraire.

Scott de Mar­tin­ville Édouard-Léon (1817-1879). Inven­teur fran­çais de la pre­mière machine capable de don­ner une trace gra­phique d’un son. — « Typo­graphe et cor­rec­teur d’épreuves, il apprit la sté­no­gra­phie et, cri­ti­quant toutes les méthodes exis­tantes, recher­cha un moyen méca­nique d’enregistrer la parole » (Wiki­pé­dia). — « Issu d’une famille noble rui­née à la Révo­lu­tion, cet enfant sur­doué est for­mé à la typo­gra­phie par son père, un cor­rec­teur d’exception qui devient aveugle, avec les éma­na­tions de l’imprimerie. D’une intel­li­gence qui sort de l’ordinaire, le jeune Édouard acquiert seul des bases scien­ti­fiques en dévo­rant les livres qu’il cor­rige comme ouvrier typo­graphe. Au point de sug­gé­rer à l’astrophysicien Fran­çois Ara­go de modi­fier la pré­sen­ta­tion d’une équa­tion, qui prête à confu­sion. Désor­mais Ara­go exi­ge­ra qu’Édouard, et lui seul, cor­rige tous ses ouvrages » (France TV info).

Seume Johann Gott­fried (1763-1810). Voya­geur et poète alle­mand. — « Après quinze ans d’une vie agi­tée, mais qui lui laisse aus­si le temps de par­ache­ver de brillantes études, il tra­vaille comme cor­rec­teur dans une mai­son d’édition, et songe à ses voyages » (En atten­dant Nadeau).

Ser­vet Michel (1511-1553). Cor­rec­teur typo­graphe, méde­cin, arche­vêque. Brû­lé comme héré­tique (Uni­ver­sa­lis).

Sin­ger Isaac Bashe­vis (1904-1991). Écri­vain juif polo­nais natu­ra­li­sé amé­ri­cain. — « Ce poème fut publié dans l’hebdomadaire lit­té­raire Lite­ra­rishe ble­ter (Les pages lit­té­raires) le 4 sep­tembre 1936. […], à cette époque, Isaac Bashe­vis Sin­ger n’était déjà plus le cor­rec­teur de ce maga­zine qui parut sans inter­rup­tion de 1924 à 1939 et était le plus impor­tant maga­zine lit­té­raire en yid­dish de Pologne » (Ben­ny Mer, Smot­shè : bio­gra­phie d’une rue juive de Var­so­vie, L’Antilope, 2021). — « À la fin des années 1920, il vit tou­jours à Var­so­vie et ses pre­miers écrits ne le satis­font pas.[…] Il vit de très peu, pra­ti­que­ment de rien, cor­rec­teur d’épreuves dans tel ou tel jour­nal qui accepte de temps en temps de publier un de ses textes, pigé misé­ra­ble­ment » (Le Monde, 26 juillet 1991).

Sis­ti Car­lo. Un cor­ret­tore a Roma. Sto­rie di vita e rota­tive (2005).

Souêtre Oli­vier (1831-1896). Chan­son­nier révo­lu­tion­naire. Offi­cier fédé­ré pen­dant la Com­mune (BnF). — « Cor­rec­teur d’imprimerie, puis employé de banque sous la IIIe Répu­blique, il mou­rut à Paris le 30 décembre 1896. Il avait débu­té dans la poé­sie par des vers bre­tons, au temps du sémi­naire. Mais c’est sur­tout après la Com­mune qu’il s’y consa­cra. On lui doit de nom­breuses chan­sons socia­listes et révo­lu­tion­naires, dont la plus célèbre, La Marianne, ne fut détrô­née que par L’Internationale (Edmond Tho­mas, Voix d’en bas, 1979, p. 436).

Sou­pault Phi­lippe (1897-1990).  Écri­vain, poète et jour­na­liste fran­çais, cofon­da­teur du sur­réa­lisme. — « Esti­mé par Valé­ry et Gide, il est enga­gé comme cor­rec­teur à la N.R.F. » (Ber­nard Mor­li­no, Phi­lippe Sou­pault, 1986).

Steeg Jules (1836-1898. Pas­teur pro­tes­tant et homme poli­tique fran­çais (Wiki­pé­dia). — « […] licen­cié ès lettres, impri­meur et cor­rec­teur d’imprimerie et ins­pec­teur géné­ral de l’enseignement pri­maire […] » (« Intro­duc­tion ». In : Un pas­teur répu­bli­cain au xixe siècle : Lettres de Jules Steeg à Mau­rice Schwalb 1851-1898 [en ligne]. Paris : Presses Sor­bonne Nou­velle, 1993).

Sto­lé­ru Josiane (née en 1949). Comé­dienne fran­çaise. — « Il [Patrick Ches­nais] a écrit La vie est belle à la main, sur des cahiers, avant de les dic­ter à Josiane, sa com­pagne depuis tou­jours. Sa pre­mière lec­trice et cor­rec­trice, un drôle d’exercice pour elle aus­si, puisque la vie de Patrick Ches­nais a gam­ba­dé sur foule de che­mins » (Le Temps).

Strē­lerte Vero­ni­ka (1912-1995). Poé­tesse let­tonne. — « Après avoir émi­gré en Suède en 1945, Vero­ni­ka Strē­lerte tra­vailla comme tra­duc­trice et cor­rec­trice pour la mai­son d’édition Dau­ga­va, fon­dée par des Let­tons en exil » (Ency­clo­pé­die Larousse).

Sur­ville Laure (1800-1871). Née Laure Bal­zac, femme de lettres fran­çaise. (Wiki­pé­dia). — « […] la col­la­bo­ra­trice de ses pre­miers romans [ceux de Bal­zac], la cor­rec­trice des der­niers […] (La Presse, 1er sep­tembre 1900). — Voir Les cor­rec­trices cachées de Bal­zac et de Lamar­tine.

Syl­burg Frie­drich (1536-1596). Phi­lo­logue alle­mand. « […] à par­tir de 1582, il se voue tout entier à la révi­sion et à la cor­rec­tion des anciens auteurs grecs et latins. Jusqu’en 1591, il tra­vaille chez l’imprimeur Wechel à Franc­fort-sur-le-Main, ensuite il passe à Hei­del­berg, auprès de Com­me­lin, et est nom­mé biblio­thé­caire de l’université » (Wiki­pé­dia). — Cité par Larousse.

Tas­sis, S.-A. [Auguste]. Cor­rec­teur à l’imprimerie de Fir­min Didot frères. Guide du cor­rec­teur et du com­po­si­teur (1852). 

Tho­mas Adolphe Vic­tor (1907-1984). Anthro­po­logue et lin­guiste ; chef des ser­vices de cor­rec­tion des dic­tion­naires Larousse. Dic­tion­naire des dif­fi­cul­tés de la langue fran­çaise (1956).

Tison Fran­çois (né en 1977). Ancien pro­fes­seur de lettres, lec­teur-cor­rec­teur, menui­sier, musi­cien (Babe­lio). — « Cor­rec­teur, édi­teur, écri­vain » (France Culture).

Tol­stoï Sophie (1844-1919).  Pho­to­graphe, autrice, et épouse de l’écrivain russe Léon Tol­stoï. — « […] lec­trice, cor­rec­trice et pre­mière cri­tique des œuvres de son mari » (blog Les Petites Ana­lyses).

Tom­sin Marc (1950-2021). — « Anar­chiste, liber­taire, syn­di­ca­liste, Marc Tom­sin a été cor­rec­teur et relec­teur, avant de s’engager aux côtés des rebelles zapa­tistes et de créer deux mai­sons d’édition » (Livres Heb­do).

Tor­ma Julien (1902-1933).  Écri­vain, dra­ma­turge et poète fran­çais. — « Vers les mois de palo­tin-merdre 53 (mai-juin 1926), Tor­ma connut une période de pros­pé­ri­té rela­tive. Ren­tré à Paris, il sou­ti­ra quelques fonds à Cre­vel, puis deve­nu cor­rec­teur d’imprimerie […] » — (Jean-Fran­çois Jean­dillou, Super­che­ries lit­té­raires : la vie et l’œuvre des auteurs sup­po­sés, Usher, 1989, p. 307 — Wiktionnaire).

Tory Geof­froy (1485-1533). — « Impri­meur-libraire, éga­le­ment édi­teur huma­niste, tra­duc­teur, des­si­na­teur, peintre, enlu­mi­neur, gra­veur, fon­deur de carac­tères et relieur fran­çais. Il est l’un des intro­duc­teurs des carac­tères romains en France et l’un des pre­miers réfor­ma­teurs de l’orthographe fran­çaise » (Wiki­pé­dia). — Cor­rec­teur d’Henri Estienne (Bros­sard).

Trech­sel Jean (14..-1498). Impri­meur-libraire, gra­veur et fon­deur de carac­tères, ori­gi­naire d’Allemagne, pro­ba­ble­ment de Mayence.

Tynia­nov Iou­ri (1894-1943). Écri­vain russe, spé­cia­liste de l’histoire de la lit­té­ra­ture russe du début du xixe siècle. — Cher­cheur, ensei­gnant, tra­duc­teur, cor­rec­teur (Uni­ver­sa­lis).

Valade Annick. Res­pon­sable des ser­vices lec­ture-cor­rec­tion aux Édi­tions Larousse, puis aux Dic­tion­naires Le Robert. Ortho­ty­po & Co (2013).

Vani­na (pseu­do­nyme). Cor­rec­trice de presse. 35 ans de cor­rec­tions sans mau­vais trai­te­ments (2011).

Var­gas Llo­sa Mario (né en 1936). Écri­vain péru­vien natu­ra­li­sé espa­gnol (Wiki­pé­dia). — « Il suit des études à l’université San Mar­cos de Lima et s’exerce paral­lè­le­ment aux fonc­tions de cor­rec­teur et col­la­bo­ra­teur de revues lit­té­raires » (France Culture, 7 octobre 2010).

Ver­let Émile. Pré­sident (de février 1925 à mai 1928) de la com­mis­sion char­gée de la rédac­tion du pre­mier Code typo­gra­phique2. — Voir Un poème fête la nais­sance du Code typo­gra­phique, 1928.

Vidal Fran­çois (1832-1911). Biblio­thé­caire, écri­vain, typo­graphe et musi­cien impor­tant dans la renais­sance de la langue d’oc du xixe siècle autour du Féli­brige. Fon­da­teur de l’Escolo de Lar, cor­rec­teur du Tré­sor du Féli­brige, il a don­né des œuvres très signi­fi­ca­tives à la lit­té­ra­ture pro­ven­çale dont son livre Lou Tam­bou­rin. — « Fré­dé­ric Mis­tral donne à l’imprimerie aixoise Remon­det-Aubin, dans laquelle Vidal est cor­rec­teur, l’édition de son grand dic­tion­naire ency­clo­pé­dique pro­ven­çal-fran­çais, le Tré­sor du féli­brige. Le pre­mier fas­ci­cule sort en mars 1879, le der­nier en août 1886. C’est donc sous la direc­tion de Fran­çois Vidal que sera édi­té Lou Tre­sor dóu Feli­brige. Vidal prend une large part à la com­po­si­tion des 2 375 pages mais sur­tout, c’est lui qui assure la cor­rec­tion des épreuves. Ces sept années de tra­vail lui coû­te­ront la vue » (Wiki­pé­dia).

Webern Anton (1883-1945). Com­po­si­teur et chef d’orchestre autri­chien. — « […] exer­cer l’humble métier de cor­rec­teur d’épreuves dans une grande mai­son d’édition musi­cale vien­noise. Aus­si bien cette obs­cu­ri­té conve­nait-elle à son extrême modes­tie et à son appa­rente absence d’ambition (André Hodeir, La Musique étran­gère contem­po­raine, « Que sais-je ? », n° 631, PUF, 1954, p. 60).

William­son Mal­colm (1931-2003). Mal­colm Ben­ja­min Gra­ham Chris­to­pher William­son, com­po­si­teur aus­tra­lien. — « Il vient à Londres en 1950 et trouve un emploi de cor­rec­teur dans la mai­son d’édition Boo­sey & Hawkes » (Uni­ver­sa­lis).

Yvert Syl­vie (née en 1964). Roman­cière fran­çaise. — « […] a été cor­rec­trice pour la presse et l’édition avant de tra­vailler comme char­gée de mis­sions au Quai d’Orsay puis au minis­tère de l’Intérieur » (Livres Heb­do).

Zéno­dote (330-260 av. J.-C.). « Mis au rang des pre­miers dior­thôte, c’est-à-dire des cor­rec­teurs, grâce à son impor­tante pro­duc­tion d’éditions cri­tiques des textes homé­riques » (Wiki­pé­dia).

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Article mis à jour le 3 juin 2025.


  1. Vio­let Mol­ler, Les Sept Cités du savoir. Com­ment les plus grands manus­crits de l’An­ti­qui­té voya­gèrent jus­qu’à nous, trad. de l’an­glais par Odile Demange, Paris, Payot, 2020, p. 285. Cité dans Eugène Noël, Rabe­lais et son œuvre : étude his­to­rique et lit­té­raire, Paris, Librai­rie des biblio­philes, 1870, p. 60. ↩︎
  2. « La com­mis­sion était ain­si com­po­sée :
    Pré­sident : M. VERLET, vice-pré­sident de l’A­mi­cale des direc­teurs, protes et cor­rec­teurs d’im­pri­me­rie de France.
    Vice-pré­si­dents : MM. LELOUP, vice-pré­sident de la Socié­té des cor­rec­teurs de Paris, et DILLY, membre du Syn­di­cat des cor­rec­teurs de Paris.
    Secré­taire : M. RÉROLLE. cor­rec­teur, pro­fes­seur à l’é­cole pro­fes­sion­nelle de l’im­pri­me­rie Chaix, membre de la Socié­té des cor­rec­teurs de Paris.
    Membres : MM. MONLOUP, pré­sident de la Socié­té des cor­rec­teurs de Paris, et JURY, membre de la même socié­té ; — GAUDILLIÈRE, DAMOUR, SERVANT et BISDORFF, membres de la Fra­ter­nelle des protes de Paris ; — VALETTE, pro­fes­seur à l’é­cole Estienne, et MANGEOT, membre de l’As­so­cia­tion des anciens élèves de l’é­cole Estienne ; — DESCHAMPS, vice-pré­sident de l’A­mi­cale de l’im­pri­me­rie ; COROUGE, TISSIER et BRETEAUDEAU, membres de la même socié­té ; — DELRIEU, GENEST et LAGNY, membres de l’As­so­cia­tion ami­cale des anciens élèves de l’im­pri­me­rie Chaix ; — EUDIER et DESPRÉS, vice-pré­si­dents de la sec­tion pari­sienne de l’A­mi­cale des direc­teurs, protes et cor­rec­teurs d’im­pri­me­rie de France ; PERNET, tré­so­rier, et DERMONT, membre de la même sec­tion.
    Th. Bélu, D. Benoist et la sec­tion d’Évreux ; R. Billoux, Bis­son et  la sec­tion de Chartres ; Blan­chet, P. Bro­dard, L. Bros­sard, F. Bulin, Cagnat, A. Car­cy, Car­tier et la sec­tion de Mâcon ; Chambres syn­di­cales patro­nales des impri­meurs de Bor­deaux et de Lyon ; MM. A. Cla­ve­rie, J. Combe, G. Dan­guin, G. Degaast, Derache et la sec­tion d’A­miens ; J. Der­ny, Jean Dumont, M. Dumont ; Fédé­ra­tion des syn­di­cats de maîtres impri­meurs de France ; MM. R. Fran­çois, D. Gref­fier, Gre­net et la sec­tion de Bor­deaux ; Guer­nier, Hob­son et la sec­tion de Tou­louse ; les impri­me­ries Arrault, Ber­ger-Levrault, Bro­dard, Del­mas, Cha­pon et Gou­nouil­hou, des Der­nières Nou­velles de Stras­bourg, Dou­riez-Bataille, Durand, Fech, Hum­blot et Cie, Moderne sté­pha­noise, Pri­vat, Texier, de Vau­gi­rard, Yvert et Tel­lier ; MM. A. Jan­not et la sec­tion de Lyon ; Léau­mond et la sec­tion de Mar­seille ; E. Leclerc, Legendre, Letel­lier, Letou­zey, Lorot et la sec­tion de Cou­lom­miers ; P. Manou­vrier, Mar­quet, Men­ne­teau, Mon­not, E. Morin, L. Morin (de Troyes), L. Mot­ti, Nec­toux et la sec­tion de Dijon ; Oudot et la sec­tion de Cor­beil ; L. Pas­quier, M. Per­rot et la sec­tion de Gre­noble ; Picau­dé et la sec­tion de Nan­cy ; L. Prin, Quoist, Riou et la sec­tion de Rennes ; Rous­sel, Sen­nin­ger, Stan­da­char et  la sec­tion de Tours ; Syn­di­cat des maîtres impri­meurs du Haut-Rhin ; MM. The­bert, A. Tho­mas, Tou­reng et Wal­te­ner. » (« Aver­tis­se­ment » [de la pre­mière édi­tion], Code typo­gra­phique, Syn­di­cat des cadres et maî­trises du livre, de la presse et des indus­tries gra­phiques, 4e éd., 1947.)
    ↩︎

Technique de recherche avancée sur Google

Extrait de ma liste d'URL de recherche sur Google
Extrait de ma liste d’URL de recherche sur Google (incli­né pour l’ef­fet graphique).

Comme je l’ai expli­qué dans un autre article, la poly­sé­mie du mot cor­rec­teur (et aus­si de cor­rec­trice) fait que, lors­qu’on uti­lise un moteur de recherche, on reçoit un très grand nombre de résultats. 

Pour réduire ce nombre, les pre­mières solu­tions sont :

  • soit d’ajou­ter des mots-clés per­ti­nents. Ain­si,
    [correcteur imprimerie] ou [correcteur édition] ;
  • soit d’éli­mi­ner ce qui n’est pas per­ti­nent, en le fai­sant pré­cé­der d’un signe moins (le trait d’u­nion du cla­vier, sans espace der­rière). Ain­si,
    [correcteur -maquillage].

NB — Dans les com­mandes que j’in­dique, les cro­chets servent uni­que­ment à déli­mi­ter le code ; il ne faut pas les sai­sir dans Google.

On peut, bien sûr, addi­tion­ner les mots-clés (ajou­tés ou retran­chés), par exemple :

[correcteur édition emploi]

ou [correcteur -maquillage -cosmétique]

Pour gagner encore en per­ti­nence, on peut uti­li­ser un opé­ra­teur puis­sant (mécon­nu) qui per­met d’af­fi­cher uni­que­ment les pages conte­nant tous les mots deman­dés, [allintext:].

Par exemple, [allintext:correcteur imprimerie] est beau­coup plus effi­cace que le simple [correcteur imprimerie].

Atten­tion : il est impé­ra­tif qu’il n’y ait pas d’es­pace après le deux-points de l’o­pé­ra­teur avancé. 

Pour recher­cher une expres­sion, comme cor­rec­teur d’imprimerie, on l’en­cadre de guille­mets droits : ["correcteur d’imprimerie"]. C’est utile notam­ment pour retrou­ver un pro­verbe ou une citation.

Un site à la fois

On peut aus­si res­treindre la recherche à un site par­ti­cu­lier, avec l’opérateur [site:].

Par exemple, si je veux cher­cher le mot-clé cor­rec­teur dans le site Lemonde.fr, l’URL sera [site:lemonde.fr correcteur] — ou [correcteur site:lemonde.fr], l’ordre n’ayant pas d’im­por­tance ici.

Si je veux recher­cher l’ex­pres­sion cor­rec­teur d’imprimerie sur Lemonde.fr, l’URL sera : 

[site:lemonde.fr "correcteur d’imprimerie"]

Pour recher­cher l’alter­na­tive cor­rec­teur ou cor­rec­trice, j’a­joute [OR correctrice]

[site:lemonde.fr correcteur OR correctrice]

Je peux aus­si éli­mi­ner une expres­sion. En tapant :

[site:lemonde.fr correcteur OR correctrice -"langue sauce piquante"]

j’ex­clus des résul­tats les articles du blog des cor­rec­teurs du Monde.fr, Langue sauce piquante (que je connais déjà).

Une fois que j’ai déli­mi­té cor­rec­te­ment ma recherche, j’enregistre ce signet tel quel pour ne plus avoir à le saisir. 

Lors de mes pro­chaines visites, si je le sou­haite, je pour­rai res­treindre les résul­tats à une période don­née (de moins d’un an à moins d’une heure), en cli­quant sur Outils au-des­sus du pre­mier résul­tat, ce qui fera appa­raître un nou­veau menu. 

Par exemple, ma der­nière recherche sur le site de Libé­ra­tion, res­treinte à l’an­née écou­lée, ne don­nait que deux résultats : 

recherche des mots-clés "correcteur" et "correctrice" sur le site de "Libération"

Il existe d’autres astuces, que je n’emploie pas ou rare­ment, mais qui peuvent vous être utiles. Vous les trou­ve­rez sur la page Google consa­crée à la recherche avan­cée ain­si que dans les articles Les opé­ra­teurs boo­léens : la recherche opti­mi­sée dans Google & Co et Les recherches appro­fon­dies avec les opé­ra­teurs Google du Digi­tal Guide IONOS. 

Ouvrages écrits par ou pour les correcteurs

bureau des correcteurs à l'imprimerie Paul Dupont, Clichy, 1867
Bureau des cor­rec­teurs à l’im­pri­me­rie Paul Dupont, 1867 (gra­vure). Voir mon article.

De quels ouvrages les cor­rec­teurs ont-ils éven­tuel­le­ment pu dis­po­ser au fil de l’his­toire pour tra­vailler ? C’est à cette ques­tion que répond la liste ci-des­sous (en construc­tion). Il s’a­git d’ou­vrages en fran­çais écrits par des cor­rec­teurs ou s’adressant à eux (notam­ment), clas­sés par ordre chro­no­lo­gique. C’est un docu­ment de tra­vail, brut, satu­ré d’in­for­ma­tions (donc sus­cep­tible de conte­nir encore des erreurs diverses, y com­pris… d’or­tho­ty­po­gra­phie). Les don­nés prin­ci­pales figurent en gras.

Les ouvrages de lexi­co­graphes (comme Giro­det, Larousse ou Robert) et de gram­mai­riens contem­po­rains (comme Gre­visse ou Hanse) n’ap­pa­raissent pas ici (☞ voir La biblio­thèque du cor­rec­teur), pas plus que les nom­breux ouvrages sur la langue fran­çaise qui existent ou ont exis­té. Cette liste n’est pas non plus exhaus­tive : je n’ai rete­nu que les noms cités dans les textes.

Comme points de repère, je rap­pelle les dates des prin­ci­paux dic­tion­naires de langue fran­çaise : Riche­let (1680), Fure­tière (1690), Aca­dé­mie fran­çaise (1694), Lit­tré (1863-1873), Petit Larousse (1905), Petit Robert (1967).

Ouvrages de référence

Horn­schuch, Jérôme (1573-1616, cor­rec­teur d’é­preuves, puis méde­cin). Ortho­ty­po­gra­phia : ins­truc­tion utile et néces­saire pour ceux qui vont cor­ri­ger des livres impri­més & conseils à ceux qui vont les publier, 1608. | Trad. du latin par Susan Bad­de­ley avec une introd. et des notes de Jean-Fran­çois Gil­mont. Paris : Éd. des Cendres, 1997. 125 p. : ill., couv. ill. ; 19 cm.

Publié à Leip­zig en latin, puis tra­duit en alle­mand.
☞ Voir Ortho­ty­po­gra­phia, manuel du cor­rec­teur, 1608.

Res­taut, Pierre (1696-1764). Trai­té de l’orthographe fran­çaise en forme de dic­tion­naire. 4e éd. rev. et augm., 1752.

Connu sous le nom de Dic­tion­naire de Poi­tiers, publié pour la pre­mière fois en 1739 par Charles Leroy de La Cor­bi­naye (par­fois appe­lé Leroy ou Le Roy, 1690-1739), lexi­co­graphe et prote d’imprimerie dans cette ville. Le PDF que j’ai trou­vé est celui d’une réédi­tion de 1765 (à Poi­tiers, chez Jean-Félix Fau­con, comme toutes les édi­tions, sauf celle de 1792, chez Fran­çois Bar­bier (même ville), et les nom­breuses contre­fa­çons fran­çaises et étran­gères). Une édi­tion revue par Laurent-Étienne Ron­det paraî­tra en 1775.
☞ Voir Le “Jouette” du xviiie siècle s’appelait le “Res­taut”.

Boiste, Pierre-Claude-Vic­tor (1765-1824, impri­meur, lexi­co­graphe, poète). Dic­tion­naire uni­ver­sel de la langue fran­çaise (1re éd. en 1800 ; 13e éd. en 1851).

« Cet ouvrage est par­ti­cu­liè­re­ment utile aux impri­meurs sur les­quels les écri­vains se reposent trop sou­vent du soin de rec­ti­fier leur ortho­graphe. Ils peuvent, en pâlis­sant sur une épreuve, évi­ter les fautes ordi­naires, mais on n’obtiendra pas encore la cor­rec­tion, parce que les sys­tèmes d’orthographe se trou­ve­ront confon­dus pêle-mêle et les mots écrits tour-à-tour confor­mé­ment à cha­cun d’eux, et dans ce sens rigou­reux, il n’y a que très-peu d’éditions cor­rectes. 
« Les sys­tèmes d’orthographe étant réunis et com­pa­rés dans cet ouvrage, il est le MANUEL d’un cor­rec­teur d’é­preuves qui doit non-seule­ment le consul­ter, mais le lire ; bien plus, qui doit l’étudier. Il en reti­re­ra un très-grand avan­tage, celui de pou­voir, sans perte de temps, suivre au gré des auteurs, le sys­tème de Res­taut, ceux de l’Aca­dé­mie, de Gat­tel [1re éd. 1797, 8e éd. 1854], avec ou sans res­tric­tion ; et si, lorsqu’il aura sai­si les nuances prin­ci­pales, il se pré­sente à lui quelques dif­fi­cul­tés, il pour­ra recou­rir à son MANUEL. En outre, l’immense quan­ti­té de mots ajou­tés, les nomen­cla­tures par­ti­cu­lières de sciences, etc. lui sont abso­lu­ment néces­saires. » (Note de l’a­ver­tis­se­ment, p. X.)

Recom­man­dé par Antoine Frey, 1857, p. 250. — « […] voyez Boiste qui est un tout aus­si mau­vais dic­tion­naire que le dic­tion­naire de l’Académie […] » — Vic­tor Hugo, lettre à Paul Meu­rice, 6 avril 1856.

Lequien, Edme-Alexandre (1779-1835). Trai­té de la ponc­tua­tion. Paris : l’au­teur, 1809. In-12, XII-103 p. | 6e éd., 1826. | 7e éd., Paris : Wer­det et Lequien fils, 1826. | 8e éd., Paris : l’au­teur, 1831. IV-139 p. ; in-12. | 9e éd. Paris : l’au­teur, 1834. In-12, IV-139 p. | 10e éd. Paris : J. Pes­ron, 1847. In-12, 162 p.

Éga­le­ment auteur d’autres ouvrages de gram­maire, dont un Trai­té de la conju­gai­son et un Trai­té des par­ti­cipes.

Laveaux, Jean-Charles (1749-1827, impri­meur-libraire, gram­mai­rien et lexi­co­graphe). Dic­tion­naire rai­son­né des dif­fi­cul­tés gram­ma­ti­cales et lit­té­raires. Paris : Lefèvre, 1818. 810 p. ; in-8, 21 cm ; 2e éd. Paris : Leden­tu, 1822. 2 vol. in-8° ; 2 vol. in-4° ; 3e éd. Paris : A. Leden­tu fils, 1846. ; Paris : L. Hachette, 1847 ; VIII-731 p. ; in-8 ; 4e éd. Paris : L. Hachette, 1873. VIII-731 p. ; in-8. 5e éd. Paris : L. Hachette, 1892 ; 6e éd. Paris, 1910. | Nou­veau dic­tion­naire de la langue fran­çaise1820 ; 2e éd. rev., corr. et augm. Paris : Deter­ville, 1828. 2 vol. [4]-VIII-1120 p. ; [4]-1086 p. ; in-4°. | Dic­tion­naire syno­ny­mique de la langue fran­çaise. Paris : A. Eyme­ry, 1826. 2 t. en 1 vol. (XIV, 399 ; 306 p.) ; in-8°.

Auteur recom­man­dé par Antoine Frey, 1857, p. 250.

Brun, Mar­cel­lin-Aimé (1778-183?, impri­meur à Nantes de 1806 à 1817, puis prote à Paris, chez Jules Didot). Manuel pra­tique et abré­gé de la typo­gra­phie fran­çaise. Paris, F. Didot, 1825. 233 p. ; 16 cm. | 2e éd. Bruxelles, Lejeune fils, 1826. In-16, 236 p.

Pre­mier ouvrage du genre, qui aura une belle des­cen­dance. Contient un pro­to­cole des signes de cor­rec­tion, le second après celui, mécon­nu, de Pierre Fran­çois Didot (1731-1795) — voir À la recherche du code typo per­du.

Four­nier, Hen­ri (1800-1888). Trai­té de la typo­gra­phie. Paris : impr. de H. Four­nier, 1825. In-8° , XLII-323 p. | 2e éd. corr. et augm. Tours : A. Mame, 1854. 1 vol. (XII-408 p.) ; in-18. | 3e éd. corr. et augm. Tours : A. Mame et fils, 1870. 492 p. : fig. ; in-8. | 4e éd., ent. rev. et augm. par Arthur Viot [ancien direc­teur de l’im­pri­me­rie Mame]. Paris : Gar­nier frères, 1904. In-18, VI-515 p., fig. | 1919. | 1925. |1927. | [Fac-sim.] Farn­bo­rough, Hants., England : Gregg inter­na­tio­nal publi­shers, 1971. XLII-323 p. ; 19 cm. Fac-sim. de l’éd. de 1825.

« Ce livre mérite incon­tes­ta­ble­ment un haut rang dans la lit­té­ra­ture tech­nique fran­çaise. Il contient l’his­toire et le déve­lop­pe­ment de l’im­pri­me­rie ; la par­tie tech­nique est trai­tée de main de maitre ; mal­heu­reu­se­ment il ne contient aucune illus­tra­tion1. »

Ray­mond, Fran­çois (1769-18.., cor­rec­teur d’im­pri­me­rie à Paris, avant de deve­nir gram­mai­rien et sur­tout lexi­co­graphe). Dic­tion­naire fran­çais, aug­men­té d’en­vi­ron vingt mille mots… rela­tifs aux sciences, aux arts, aux métiers, à la méde­cine…, Paris : A. André : Cro­chard : F. G. Levrault, 1832, 2 vol. (LIX-862, 784-39-99 p.) ; in-4. | 8e éd. Paris : Charles Hin­gray, 1846.

On lui doit aus­si un Nou­veau trai­té de ponc­tua­tion, ou Prin­cipes rai­son­nés et déve­lop­pe­mens ins­truc­tifs sur l’art de ponc­tuer… sui­vi d’une courte expli­ca­tion sur les par­ti­cipes décli­nables, Paris : l’au­teur, 1813. In-12, VIII-180 p.

B*** (« auteur d’un grand nombre de livres sur l’é­du­ca­tion »). Vade-mecum de l’é­cri­vain, du cor­rec­teur et du com­po­si­teur typo­graphe : ouvrage utile aux employés des admi­nis­tra­tions, aux com­mer­çants, aux copistes, etc. Paris : Dela­rue ; Lille : Bloc­quel-Cas­tiaux, [1832], 54 p., 18 cm.

Frey, Antoine (1780-18.., prote et cor­rec­teur, notam­ment des impri­me­ries de Jean-Georges-Antoine Stoupe, de Pierre Didot et de Pierre Plas­san). Manuel nou­veau de typo­gra­phie (t. 1, 2). Paris, Roret, 1835. | Nou­veau manuel com­plet de typo­gra­phie. Nouv. éd., rev., corr. et augm. par E. Bou­chez, cor­rec­teur à l’Im­pri­me­rie J. Claye. Paris : Roret, 1857. 2 vol. in-18, pl. | Reprod. en fac-sim. de la nouv. éd. de 1857. Paris : L. Laget, 1979. 2 t. en 1 vol., XII-536 p.-[7] f. de pl. dépl. ; 18 cm.

☞ Voir un extrait dans Médius­cules, échec d’un néo­lo­gisme.

Éga­le­ment auteur des Prin­cipes de ponc­tua­tion fon­dés sur la nature du lan­gage écrit. Paris, Tour­neux, Pon­thieu, 1824. VIII-140 p. ; in-12. | 2e éd., amél. Paris : A. Eyme­ry, 1825. VIII-134 p. ; in-12. | 3e éd. Paris : Eyme­ry, Fru­ger et Cie, 1827.  VIII-134 p. ; in-12. | 4e éd. Paris : Roret : Dela­lain : Hachette ; Vve Maire-Nyon, 1836.  [2]-VIII-134 p. ; in-12.

Cra­pe­let, G.-A. [Georges-Adrien] (1789-1842). Impri­meur-libraire. Fils et suc­ces­seur de l’im­pri­meur-libraire pari­sien Charles Cra­pe­let. Études pra­tiques et lit­té­raires sur la Typo­gra­phie à l’u­sage des gens de lettres, des édi­teurs, des libraires, des impri­meurs, des protes, des cor­rec­teurs et de tous ceux qui se des­tinent à l’im­pri­me­rie. Paris : impr. de Cra­pe­let, 1837. 2 tomes en 1 vol. in-8°. Le t. II est inachevé.

« Mal­heu­reu­se­ment un seul volume a paru sur plu­sieurs que devait publier ce savant impri­meur pari­sien2. »

Réper­toire d’or­tho­graphe usuelle, signa­lant nombre de fautes qui peuvent échap­per, en écri­vant, même à des per­sonnes ins­truites sur la gram­maire… / par un cor­rec­teur d’im­pri­me­rie. Mâcon : imp. du Cha[…]pollet, 1844. 36 p. ; in-12.

Tas­sis, S.-A. [Auguste] (cor­rec­teur à l’im­pri­me­rie de Fir­min Didot frères3). Guide du cor­rec­teur et du com­po­si­teur, don­nant la solu­tion des prin­ci­pales dif­fi­cul­tés pour l’emploi des capi­tales… extrait du « Dic­tion­naire de l’A­ca­dé­mie ». Paris : F. Didot frères, 1852. In-18, 40 p. | 2e éd. In-18, 43 p. | 3e éd. Pro­to­cole pour la cor­rec­tion des épreuves, extrait du Manuel typo­gra­phique de M. Brun. Paris : F. Didot frères, 1853. In-18, 65 p. | 4e éd. rev. et augm. Paris : F. Didot frères, 1856.  In-18, VIII-90 p. | 5e éd. Paris : F. Didot frères, 1859. In-18, VIII-100 p. | 7e éd., rev. et augm. Paris : Fir­min Didot, 1876. In-18, 124 p. | 10e éd. Paris, Librai­rie de Paris, (s. d.). In-16, 124 p.

Vincent, J.-B. [Jean-Bar­thé­le­my]. (Cor­rec­teur et typo­graphe à l’im­pri­me­rie de M. Mar­cel Hayez.) Manuel gram­ma­ti­cal à l’u­sage des Com­po­si­teurs typo­graphes, ou les Dif­fi­cul­tés de la Langue fran­çaise réduites à leur plus simple expres­sion (ouvrage éga­le­ment utile aux édi­teurs et aux per­sonnes qui s’oc­cupent de la cor­rec­tion des épreuves d’im­pri­me­rie). Bruxelles : Hayez, 1854. 94 p.

« Ces deux écrits pro­viennent de deux cor­rec­teurs et sont d’ex­cel­lents aides pour l’é­tude du fran­çais. Tas­sis appar­te­nait à l’im­pri­me­rie Fir­min-Didot frères ; il a éga­le­ment publié un Trai­té de Ponc­tua­tion4. »

Lefèvre, Théo­tiste (1798-1887, typo­graphe et impri­meur, prote de l’im­pri­me­rie Fir­min Didot). Guide pra­tique du com­po­si­teur d’imprimerie. Paris, Fir­min Didot frères, 1855-1872. 2 vol. in-8°, fig., pl., tabl. | Paris : Fir­min Didot frères, 1883. In-8°, XVI-758 p., fig., pl., tabl. | [Fac-sim.] Mei­sen­heim / Glan : A. Hain, 1972. X-440-VII-299 p. - [6] dépl. : ill. ; 20 cm, & erra­ta. Fac-sim. de l’éd. de Paris : Fir­min Didot en 1878 et 1880. | Guide pra­tique du com­po­si­teur et de l’im­pri­meur typo­graphes [Reprod. en fac-sim.]. Paris ; Mont­réal : l’Har­mat­tan, 1999. XIV-720-VII p. : ill., couv. ill. ; 22 cm. (Les introuvables).

« C’est le Manuel le meilleur, le plus com­plet sur la com­po­si­tion et l’im­pres­sion. Son auteur, décé­dé à quatre-vingt-huit ans, fut long­temps direc­teur des Impri­me­ries Didot5. »
Déri­vé : Ins­truc­tion pour la lec­ture des épreuves. (Extrait du Guide pra­tique du com­po­si­teur.) Paris : impr. de Fir­min Didot frères, 1854. In-8°, 8 p.

Hétrel, Albert (cor­rec­teur de presse6, lau­réat de l’Ins­ti­tut et du minis­tère de l’Ins­truc­tion publique7). Code ortho­gra­phique, mono­gra­phique et gram­ma­ti­cal : nou­velle méthode don­nant immé­dia­te­ment la solu­tion de toutes les dif­fi­cul­tés de la langue fran­çaise / pré­cé­dé d’une lettre de M. Émile de Girar­din. Paris : Larousse, 1862. XXIII-276 p. ; in-12. | 2e éd., 1867. | 3e éd., Paris : A. Boyer, s.d. In-18, XXVI-276 p.

« Dans ce nou­veau tra­vail, il a conden­sé, sui­vant un ordre métho­dique et simple, la sub­stance de nos meilleurs dic­tion­naires, et en par­ti­cu­lier de celui de l’A­ca­dé­mie. Avec ce livre qui ne coû­te­ra que 3 fr. aux sous­crip­teurs, et 3 fr. 50 c. aux non-sous­crip­teurs, on s’é­par­gne­ra pour plus de 100 fr. de dic­tion­naires et une perte de temps consi­dé­rable qui sou­vent reste sans résul­tat. Dans cette œuvre toute pra­tique, où la théo­rie ne marche qu’ap­puyée sur les faits, on trou­ve­ra consi­gnées les recherches minu­tieuses, les obser­va­tions de plus de dix années, non d’un théo­ri­cien gram­ma­ti­cal, mais d’un homme qui a vu pas­ser et repas­ser sous ses yeux les épreuves à cor­ri­ger des tra­vaux de nos plus grands écri­vains dans tous les genres8. »

« Raris­sime main­te­nant » (en jan­vier 1928), selon Émile Ver­let9.

Claye, Jules (1806-1886, impri­meur-libraire, fon­deur de carac­tères et édi­teur ; a été prote de l’im­pri­me­rie d’Hen­ri Four­nier). Manuel de l’apprenti com­po­si­teur. Paris, 1871. | 2e éd. revue, corr. et augm. Paris : J. Claye, 1874. 192 p. ; in-8. | Typo­gra­phie. Manuel de l’ap­pren­ti com­po­si­teur. 3e éd. Sui­vi de : Un mot sur M. Jules Claye, par M. Charles Rozan. Paris : A. Quan­tin, 1883. In-16, III-192 et 11 p., pl.| 4e éd. Paris : Librai­ries-impri­me­ries réunies, 1891. In-16, XV-192 p. et pl.

Se retire en 1876 en faveur de son prote A. Quan­tin, direc­teur de son impri­me­rie depuis 1873, qui lui succède. 

Dau­pe­ley-Gou­ver­neur, Gus­tave (1842-1906, impri­meur, ancien cor­rec­teur de l’im­pri­me­rie Claye). Guide ortho­gra­phique à l’u­sage des com­po­si­teurs et des cor­rec­teurs typo­graphes10. Paris : Rou­vier et Logeat, 1878. In-16, 60 p. | Le Com­po­si­teur et le cor­rec­teur typo­graphes. Paris : Rou­vier et Logeat, 1880. In-16, XII-240 p.

« L’au­teur est un impri­meur pra­ti­cien qui a été long­temps cor­rec­teur dans l’im­pri­me­rie de J. Claye, renom­mée pour ses excel­lents tra­vaux. Ce qu’il écrit et les règles qu’il donne sont le fruit d’une longue expé­rience ; son style est simple et clair11. »
Déri­vé : Mémen­to à l’u­sage des com­po­si­teurs et des cor­rec­teurs de l’im­pri­me­rie Dau­pe­ley-Gou­ver­neur. Nogent-le-Rotrou : impr. de Dau­pe­ley-Gou­ver­neur, 1903. In-8°, 40 p.
Gendre d’A­ris­tide Gou­ver­neur (1829-1898), il lui suc­cède en 1875. 

Desormes, Émile (1850-19.., lexi­co­graphe et spé­cia­liste de l’im­pri­me­rie, ancien direc­teur tech­nique de l’é­cole Guten­berg, Paris [en 1912]). Notions de typo­gra­phie à l’u­sage des écoles pro­fes­sion­nelles, pré­cé­dées d’un avant-pro­pos sur l’o­ri­gine de l’im­pri­me­rie. Paris, École pro­fes­sion­nelle Guten­berg, 1888.

« L’au­teur de ce livre est le direc­teur de l’É­cole Guten­berg. L’ou­vrage a donc pour but d’ins­truire et de ser­vir de Manuel. Bien conçu, il mérite d’être chau­de­ment recom­man­dé12. »
☞ Voir Quelques obser­va­tions sur le métier de cor­rec­teur, 1888.

Petit, Fer­nand (cor­rec­teur d’im­pri­me­rie). ABC typo­gra­phique : prin­ci­pales règles de la com­po­si­tion d’a­près les ouvrages les plus auto­ri­sés, à l’u­sage des auteurs, édi­teurs, cor­rec­teurs, com­po­si­teurs et appren­tis typo­graphes… Paris : Vve P. Larousse, 1888. In-16, 36 p.

« M. Petit, cor­rec­teur à l’im­pri­me­rie Larousse, avait consi­gné en quelques pages, à l’u­sage des typo­graphes, la marche à suivre dans la mai­son. Les direc­teurs de cette impri­me­rie, dont le but constant est de démo­cra­ti­ser le Livre, ont jugé qu’un recueil plus éten­du des règles typo­gra­phiques les plus usuelles, extraites des auteurs qui font loi en la matière, sui­vies de nom­breux exemples, per­met­trait aux com­po­si­teurs de se rap­pe­ler l’en­sei­gne­ment de leur appren­tis­sage, aux cor­rec­teurs de suivre une marche régu­lière, aux écri­vains d’é­vi­ter des frais oné­reux et des imper­fec­tions en pré­pa­rant leurs manus­crits sui­vant les usages de l’im­pri­me­rie, et cela sans avoir à feuille­ter des ouvrages dont les prix ne sont pas abor­dables à tous ou très longs à consul­ter par la diver­si­té des matières qu’ils contiennent13. »

Ano­nyme. Règles typo­gra­phiques adop­tées par les publi­ca­tions de la librai­rie Hachette. Paris, 1889.

Da Cos­ta, Gas­ton (1850-1909). Nou­velle méthode d’en­sei­gne­ment de la gram­maire fran­çaise. Cours supé­rieur. Livre de l’é­lève, Paris : Librai­rie des impri­me­ries réunies, 1889. 628 p. « Cha­pitres par­ti­cu­liè­re­ment utiles aux typo­graphes, aux cor­rec­teurs et aux auteurs : Gent et gens, pages 91 à 95. — Noms com­po­sés, 123 à 133. — Être pré­cé­dé de ce, 355 à 365. Adjec­tif ver­bal, 547 à 558. Ne, par­ti­cule explé­tive, 606 à 612. »

« À cor­ri­ger les erreurs du pas­sé, il y a un champ indé­fi­ni pour l’in­tel­li­gence humaine, c’est ce qui consti­tue le pro­grès. Si, comme nous le croyons, la Gram­maire Da Cos­ta a été un effort heu­reux dans ce sens, il ne pour­ra qu’être agréable à nos lec­teurs d’ap­prendre que la troi­sième par­tie, Cours supé­rieur (par­tie de l’é­lève ; celle du maître est sous presse), vient de paraître. Celle-ci sera sur­tout le livre des let­trés, des déli­cats, et plus par­ti­cu­liè­re­ment des cor­rec­teurs d’im­pri­me­rie et des auteurs.
De plus, c’est un trai­té de morale comme il n’y en a pas d’aus­si com­plet. Rien n’a été épar­gné par l’au­teur et par son col­la­bo­ra­teur l’im­pri­meur, pour en faire un bon et beau livre à tous les points de vue14. »

Déri­vé : La Gram­maire en por­te­feuille. Paris : Librai­rie des impri­me­ries réunies, 1889. In-18, 71 p.
« Pour faire suite à la Gram­maire Da Cos­ta, l’au­teur a résu­mé toutes les dif­fi­cul­tés de la syn­taxe fran­çaise dans un petit volume de poche à l’u­sage de tous ceux qui mettent la main à la plume. L’u­tile petit livre qui vient de paraître s’ap­pelle la Gram­maire en por­te­feuille. Ce petit volume est sur­tout indis­pen­sable aux typo­graphes […]15 »

Bre­ton, Vic­tor (1844-1916, typo­graphe, pre­mier pro­fes­seur de typo­gra­phie à l’é­cole Estienne). Cours élé­men­taire de com­po­si­tion typo­gra­phique à l’u­sage des élèves de pre­mière année. Paris, 1890. | 2e éd. Paris : impr. de l’É­cole Estienne, 1904. In-16, 103 p., fig.

« Sa pas­sion pour la trans­mis­sion du métier n’était pas réser­vée à la seule école Estienne. Il par­ti­ci­pa éga­le­ment à la fon­da­tion des cours de la Chambre syn­di­cale typo­gra­phique pari­sienne, en 1896. Il pro­lon­geait ses cours par des articles dans la presse et sur­tout édi­ta des manuels à des­ti­na­tions des autres appren­tis, dont le célèbre « manuel Bre­ton », Manuel pra­tique de com­po­si­tion typo­gra­phique, édi­té par la Chambre syn­di­cale typo­gra­phique en 1911, livre qui était la syn­thèse de toutes ses publi­ca­tions anté­rieures, dont les cours de l’école Estienne qu’il avait éla­bo­ré avec ses élèves depuis 1893. Ce livre fut la « bible » des appren­tis typo­graphes can­di­dats au CAP pen­dant l’entre-deux-guerres, rem­pla­cé ensuite par les manuels de G[eorges]. Val­lette [sic, Valette] ]et de l’INIAG16. »

Lefo­res­tier, Joseph Pas­cal Michel. Manuel pra­tique et biblio­gra­phique du cor­rec­teur. Paris, A. Quan­tin, 1890. XII-48 p.-[1] f. de front. ; in-8.

« Ce volume, tant atten­du, répon­dant à un véri­table besoin, et que la mai­son Quan­tin a eu l’ex­cel­lente idée de publier, inté­res­se­ra les cor­rec­teurs, les typo­graphes, les pro­fes­seurs, les auteurs et les biblio­graphes. Ils y trou­ve­ront, avec les signes de cor­rec­tion, la des­crip­tion claire et pré­cise des déli­cates opé­ra­tions du cor­rec­teur, un trai­té nou­veau de ponc­tua­tion, l’a­na­lyse des lois, trop peu connues, qui pré­sident à l’emploi des majus­cules, des abré­via­tions, etc. Enfin une pré­face, lit­té­rai­re­ment écrite, pleine de curio­si­tés sur les coquilles ; d’ex­cel­lents conseils aux auleurs ; une savante biblio­gra­phie des Trai­tés de typo­gra­phie ; une liste des meilleurs Dic­tion­naires à consul­ter sur chaque langue, font de celle élé­gante pla­quette un vade-mecum indis­pen­sable à tous ceux qui écrivent, com­posent ou cor­rigent17. »

Dumont, Jean (1853-1927, typo­graphe, ancien cor­rec­teur à l’Indé­pen­dance belge, direc­teur de la fon­de­rie typo­gra­phique Van­der­borght et de l’É­cole pro­fes­sion­nelle de typo­gra­phie à Bruxelles). Vade-mecum du typo­graphe. Bruxelles : F. Hayez, 1891, XV-292-[ca 100] p. : 86 ill. ; 23 cm. | 2e éd. Bruxelles : P. Weis­sen­bruch, 1894. | 3e éd… conte­nant 200 plans, gra­vures et modèles. Bruxelles : Presses de P. Weis­sen­bruch, 1906. X-524 p. : ill., fac-sim. ; 23 cm. | 4e éd. Bruxelles : A. Lesigne, 1915. | Lexique typo­gra­phique, com­plé­ment du Vade-Mecum du typo­graphe. Bruxelles : Imp. Leem­poel, 1917.

Leclerc, Émile (18..-19.., ancien direc­teur de l’é­cole pro­fes­sion­nelle Lahure). Nou­veau manuel com­plet de typo­gra­phie. Paris : L. Mulo, 1897. IV-568-[23] p. - 52 p. cat. éd. du 1er juin 1897 : ill., por­tr. ; in-18. (Manuels Roret). | Paris : L. Mulo, 1921. 655 p. ; 16 cm. | Paris : E. Mal­fère, 1939. 651 p. : ill. ; 15 cm. | Paris : E. Mal­fère, [1933] 655 p. : fig. ; in-16.

Gref­fier, Dési­ré (1862-19.., cor­rec­teur typo­graphe). Les Règles de la com­po­si­tion typo­gra­phique à l’usage des com­po­si­teurs. Paris : Arnold Mul­ler, 1897. In-12, VIII-88 p.

« M. Dési­ré Gref­fier est un artiste dans l’art de la com­po­si­tion typo­gra­phique. Son petit tra­vail en est la preuve. 
Des règles typo­gra­phiques pré­cises, il n’en existe pas. Chaque cor­rec­teur, chaque typo­graphe y va un peu à sa manière.. Les impri­me­ries suivent presque toutes une marche dif­fé­rente, et de là, il résulte évi­dem­ment un chaos et une confu­sion très grande, les­quels seraient aisé­ment dis­si­pés par l’adoption d’une marche uni­forme basée sur l’usage, le goût et la logique. 
M. Gref­fier ne semble pas vou­loir impo­ser des règles, mais il vou­drait uni­fier la marche typo­gra­phique. 
Arri­ve­ra-t-on à ce résul­tat ? Le goût et la logique sont sou­vent très diver­se­ment inter­pré­tés.
Nous sou­hai­tons néan­moins que la ques­tion des règles typo­gra­phiques soit abor­dée à un pro­chain congrès d’imprimerie. 
Là nous trou­ve­rons peut-être une solu­tion. — A.S.18 »

—,  Manuel des signes de la cor­rec­tion typo­gra­phique, à l’u­sage des auteurs, cor­rec­teurs et com­po­si­teurs. Paris : A. Mul­ler, 1899 [ou 1897 ?]. In-12, 45 p. [2e par­tie de l’ou­vrage pré­cé­dent, avec une page de titre propre].

Pin­sard, Jules. Marche typo­gra­phique : petit code de la com­po­si­tion basé sur l’au­to­ri­té des tra­vaux de Bre­ton, Jules Claye, Desormes, Dumont, Dési­ré Gref­fier, Théo­tiste Lefèvre [et al.]. Résu­mé à l’in­ten­tion des auteurs, édi­teurs, cor­rec­teurs et com­po­si­teurs d’im­pri­me­rie. Lau­sanne : J Pache-Périllard, 1907. 34 p. ; ill. ; 26 cm. 

Impri­me­rie Ber­ger-Levrault et Cie. Guide du com­po­si­teur et du cor­rec­teur. Nan­cy : impr. de Ber­ger-Levrault, 1908. In-18, 52 p.

Chol­let, Louis (1864-1949, jour­na­liste, poète, cor­rec­teur). Petit manuel de com­po­si­tion à l’u­sage des typo­graphes et des cor­rec­teurs. Tours : A. Mame et fils, 1912. In-16, 128 p. Consul­table à la biblio­thèque Maza­rine et, sur micro­fiche, à la BnF.

« L’au­teur de ce petit volume, M. Louis Chol­let, connu déjà par des ouvrages pure­ment lit­té­raires, est un pro­fes­sion­nel qui a réus­si à conden­ser là, sans vaines dis­ser­ta­tions, le fruit de vingt-cinq années d’ex­pé­rience. C’est dire que les règles, trop oubliées aujourd’­hui, concer­nant la com­po­si­tion typo­gra­phique, ont été non seule­ment rame­nées autour de quelques points prin­ci­paux, mais codi­fiées, pesées, grou­pées, pour faire de ce modeste livre de 140 pages un guide que com­po­si­teurs et cor­rec­teurs auront, dans leur inté­rêt, tout avan­tage à pos­sé­der.
« Un trai­té suc­cinct de la ponc­tua­tion, des cha­pitres sur les par­ti­cu­la­ri­tés ortho­gra­phiques, la com­po­si­tion du latin, du grec, de l’an­glais, de l’es­pa­gnol, les cou­pures des mots, etc., en com­plètent l’u­ti­li­té pra­tique. » — Bul­le­tin offi­ciel (Union syn­di­cale des maîtres impri­meurs de France), n° 8, août 1912.
Voir aus­si La Typo­lo­gie : jour­nal des arts gra­phiques, n° 402, vol. 1, 15 jan­vier 1913.

Mul­ler, Arnold (1860-1925, impri­meur, direc­teur de la Revue des indus­tries du livre [en 1912-.…]). Nou­veau manuel de typo­gra­phie. Paris : Impr. des beaux-arts, 1913. In-8° , XV-488 p., fig., pl.

Combe, J. Notions de typo­gra­phie. Guide à l’u­sage des auteurs, des typo­graphes et des cor­rec­teurs. Paris : Ber­ger-Levrault, 1915. XLVIII-139 p. : fac-simi­lés ; in-16.

Lau­rens, Edmond (1852-1925, com­po­si­teur). L’Art du cor­rec­teur. Paris : Enoch, 1921. Gr. in-8°, 48 p. avec musique. Consul­table à la BnF.

Il s’a­git d’un manuel de cor­rec­tion des par­ti­tions, texte et musique.

Bros­sard, L.-E. [Louis Emma­nuel] (1870-1939, cor­rec­teur typo­graphe puis direc­teur d’une impri­me­rie, che­va­lier de la Légion d’hon­neur). Le Cor­rec­teur typo­graphe. Tours : E. Arrault ; Cha­te­lau­dren : Impr. de Cha­te­lau­dren, 1924-1934. 2 vol. (XV-587, VII-1024 p.) : ill. ; in-8. I. Essai his­to­rique, docu­men­taire et tech­nique ; II. Les règles typo­gra­phiques.

Voir la cri­tique du tome II dans la Cir­cu­laire des protes : bul­le­tin de la Socié­té des protes de pro­vince, n° 406, juin 1934.

Code typo­gra­phique. Choix de règles à l’u­sage des auteurs et des pro­fes­sion­nels du livre. 1928 (1re éd.), 1932 (2e éd.). Bor­deaux : Socié­té ami­cale des direc­teurs, protes et cor­rec­teurs d’imprimerie de France. | 1946 (3e éd.) [?19] | 1947 (4e éd.). Bor­deaux : Syn­di­cat natio­nal des cadres et maî­trises du livre et de la presse. 127 p. | 1954 (5e éd.). Pré­face de Georges Lecomte, aver­tis­se­ment d’É­mile Ver­let, avant-pro­pos de Jean Lau­dat. Paris : Syn­di­cat natio­nal des cadres et maî­trises du livre et de la presse, XVI-123 p. | 1957 (6e éd.), 1961 (7e éd.). Paris : Syn­di­cat natio­nal des cadres et maî­trises du livre, de la presse et des indus­tries gra­phiques. XVI-123 p. | 1965 (8e éd.), id. XV-124 p. | 1968 (9e éd.), 1971 (10e éd.), id. | 1973 (11e éd.), id. XVI-127 p. | 1977 (12e éd.). 121 p. | 1981 (13e éd.), 1983 (14e éd.). Paris : Fédé­ra­tion natio­nale du per­son­nel d’en­ca­dre­ment des indus­tries poly­gra­phiques et de la com­mu­ni­ca­tion (FIPEC). 121 p. | 1986 (15e éd.). Pré­face de Georges Lecomte, de l’A­ca­dé­mie fran­çaise, écrite pour la 1re éd. ; avant-pro­pos de P. Bon­ne­fond. | 1989 (16e éd.), 1993 (17e éd.). Paris : Fédé­ra­tion CGC de la com­mu­ni­ca­tion, 120 p. | Le Nou­veau Code typo­gra­phique. Révi­sé, com­plé­té et moder­ni­sé par Robert Gui­bert. Les règles typo­gra­phiques de la com­po­si­tion à l’u­sage des auteurs, des pro­fes­sion­nels du livre et des uti­li­sa­teurs d’or­di­na­teurs. Pré­face de Robert Acker, cadre supé­rieur d’une impor­tante librai­rie pari­sienne, tré­so­rier de la Fédé­ra­tion de la com­mu­ni­ca­tion de 1992 à 1997. Paris : Fédé­ra­tion de la com­mu­ni­ca­tion CFE/CGC, 1997. XIII-176 p.

Guide du typo­graphe romand. Groupe de Lau­sanne de l’Association suisse des com­po­si­teurs à la machine (ASCM). Rédi­gé par Gus­tave Ger­ber, Étienne Qua­glia, Hen­ri Pari­sod, Edgar Per­re­noud et Albert Mark, 1943. 84 p. | 2e éd. rev. et augm., 1948. 110 p. | 3e éd. Sous-titre : Règles typo­gra­phiques à l’u­sage des auteurs et édi­teurs, com­po­si­teurs et cor­rec­teurs de langue fran­çaise. Conçue par Albert Javet, avec Car­lo Umi­glia et Gas­ton Cor­thé­sy, en rem­pla­ce­ment de Per­re­noud et Mark, 1963. 176 p. | 4e éd., « brune », conçue par Roger Cha­te­lain. 1982. 176 p. | 5e éd., « grise ». Groupe de Lau­sanne de l’Association suisse des typo­graphes (AST). Conçue par Roger Cha­te­lain, avec Ber­nard Por­chet et Gas­ton Cor­thé­sy. 1993. 216 p. | 6e éd. Guide du typo­graphe [dif­fu­sion inter­na­tio­nale]. Règles et gram­maire typo­gra­phiques pour la pré­pa­ra­tion, la sai­sie et la cor­rec­tion des textes. Pré­face de Marc Lamu­nière. Intro­duc­tion de la com­mis­sion d’é­la­bo­ra­tion : Gas­ton Cor­thé­sy, Roger Cha­te­lain, Oli­vier Bloesch. 2000. 259 p. | 7e éd. Nouv. sous-titre : Règles et gram­maire typo­gra­phique pour la pré­pa­ra­tion, la sai­sie, la mise en pages des textes et leur cor­rec­tion. Pré­face de Jean-Fré­dé­ric Jaus­lin, ambas­sa­deur, délé­gué per­ma­nent de la Suisse auprès de l’U­nes­co et de l’OIF. Intro­duc­tion de Roger Cha­te­lain, coor­di­na­teur de la com­mis­sion de rédac­tion : Marc Augiey, Joseph Christe et Chan­tal Moraz. 2015. 308 p.

La com­mis­sion de rédac­tion de la pre­mière édi­tion a été consti­tuée le 4 octobre 1940, lors d’une assem­blée du Groupe de Lau­sanne de l’Association suisse des com­po­si­teurs à la machine (ASCM). Le pre­mier titre pré­vu était Marche à suivre typo­gra­phique.
Pré­si­dé par Michel Pit­ton, le Groupe de Lau­sanne de l’Association suisse des typo­graphes (AST) résulte d’une fusion, inter­ve­nue en 1984, des sec­tions lau­san­noises de l’ASCM et de l’UEAG (Union édu­ca­tive des arts graphiques).

Denis, Jules (chef cor­rec­teur de l’im­pri­me­rie Georges Thone). Gram­maire typo­gra­phique. Liège : Georges Thone, 1952. 299 p. ; 24 cm.

Tiré à mille exem­plaires numé­ro­tés pour les col­la­bo­ra­teurs et amis de l’im­pri­meur. Consul­table à la Réserve pré­cieuse de l’U­ni­ver­si­té libre de Bruxelles et dans de rares biblio­thèques fran­çaises.

Tho­mas, Adolphe V. [Vic­tor] (1907-1984, anthro­po­logue et lin­guiste ; chef des ser­vices de cor­rec­tion des dic­tion­naires Larousse). Dic­tion­naire des dif­fi­cul­tés de la langue fran­çaise, sous la dir. de Michel de Toro (1880-1966). Paris : Larousse, 1956, 1971, 1991, 1992, 2001, 2006.

Gou­riou, C. [Charles] (1905-1982, lec­teur-cor­rec­teur à la Librai­rie Hachette). Mémen­to typo­gra­phique. Pré­face de Robert Ranc. Paris : Hachette, 1961, XII-132 p. ; nouv. éd. ent. rev., 1973, V-122 p. [sans la pré­face] ; rééd. Cercle de la librai­rie, 1990, 2010.

Lexique des règles typo­gra­phiques en usage à l’Im­pri­me­rie natio­nale. Impri­me­rie natio­nale, 1971. | 2e éd., 1975 ; 3e éd., 1990 ; 4e éd. ; 5e éd., 2002.

Auger, Daniel (1932-2013, pro­fes­seur à l’é­cole Estienne). Pré­pa­ra­tion de la copie, cor­rec­tion des épreuves. INIAG, 1976 ; éd. corr., 1980. | Gram­maire typo­gra­phique, tomes I et II (aux dépens de l’auteur, 2003) et Les Textes impri­més (aux dépens de l’auteur, 2003).

Ces deux der­niers ouvrages ne sont consul­tables qu’à la BnF ou à la biblio­thèque patri­mo­niale de l’é­cole Estienne.

André Jouette
André Jouette.

Jouette, André (1914-2006, cor­rec­teur d’édition spé­cia­li­sé dans les dic­tion­naires et ency­clo­pé­dies). TOP : Toute l’orthographe pra­tique, Paris, 1980. | Nouv. éd. Dic­tion­naire d’orthographe et expres­sion écrite, 6e éd., rema­niée, enri­chie et actua­li­sée. Le Robert, 1999. (Les Usuels).

☞ Voir Le “TOP”, réfé­rence ancienne du métier du cor­rec­teur.

Ramat, Aurel (1926-2017, typo­graphe, lino­ty­piste, cor­rec­teur aux Nations unies pen­dant six mois20 ; de 1967 à 1989, mon­teur au Mon­treal Star, puis cor­rec­teur d’é­preuves pour le quo­ti­dien The Gazette21). Gram­maire typo­gra­phique [divers titres]. Mont­réal : A. Ramat, 1982. | 4e éd. mise à jour, 1989, 93 p. | Le Ramat typo­gra­phique. Charles Cor­let, 1994, 127 p. | Le Ramat de la typo­gra­phie,  éd. A. Ramat, 8e éd., 2004, 224 p. | Le Ramat de la typo­gra­phie : éd. 2008 encore amé­lio­rée, 9e éd., 2008, 224 p., 23 cm. | A. Ramat et Romain Mul­ler [né en 1987, spé­cia­liste de l’orthographe], Le Ramat euro­péen de la typo­gra­phie, éd. De Cham­plain, 2009 (adap­tée aux usages de France, de Bel­gique et de Suisse) | A. Ramat et Anne-Marie Benoit [née en 1952, rédac­trice-révi­seure et ensei­gnante], Le Ramat de la typo­gra­phie, 10e éd., A.-M. Benoit édi­trice, 2012, 256 p. | A. Ramat et A.-M. Benoit, Le Ramat de la typo­gra­phie — Onzième édi­tion, A.-M. Benoit édi­trice, 2017, 11e éd., 255 p., relié.

Louis Guéry
Louis Gué­ry.

Gué­ry, Louis (1919-2016, jour­na­liste, rédac­teur en chef du Monde ouvrier et de la Tri­bune du peuple, direc­teur du Centre de per­fec­tion­ne­ment des jour­na­listes et des cadres de la presse). Abré­gé du code typo­gra­phique à l’u­sage de la presse. CFPJ, 1984. 87 p. | 2e éd. Id., 1989. 94 p. | 3e éd. rev. et corr. Id., 1991. 100 p. (Les Guides du CPFJ). | 4e éd. Id., 1993. 100 p.| 5e éd. rev. et corr. Id., 1997. 100 p. | 6e éd. Id., 2000. 102 p. | 7e éd. corr. et augm. Paris : Vic­toires éd., 2005. 101 p. (Métier jour­na­liste ; 10). | 8e éd. Id., 2010. 103 p. | 9e éd. Paris : Edi­Sens, 2019, 126 p.

Du même auteur, Dic­tion­naire des règles typo­gra­phiques. CFPJ, 1996. 269 p., ill. ; 18 cm. (Les Guides du CFPJ ; 52). | 2e éd. corr. et augm. 2000. 282 p. ; 18 cm. | 3e éd. corr. et augm. Paris : Vic­toires éd., 2005. 282 p. ; 18 cm. (Métier jour­na­liste ; 9). | 4e éd. 2010. 278 p. ; 20 cm. | 5e éd. edi­Sens, 2019. 278 p. ; 20 cm.

Per­rous­seaux, Yves (1940–2011, édi­teur et his­to­rien de la typo­gra­phie). Manuel de typo­gra­phie fran­çaise élé­men­taire. Ate­lier Per­rous­seaux édi­teur, 1995. | 9e éd. Nouv. titre : Règles de l’écriture typo­gra­phique du fran­çais. Id., 2010. | 10e éd. rev. et augm. par David Rault et Michel Bal­le­ri­ni. Id., 2020. 159 p.

Le Monde. Le Style du « Monde », 2002. 71-146 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. ; 30 cm. | 2e éd., 2004.

Hou­dart, Oli­vier (né en 1954, cor­rec­teur au Monde.fr, tra­duc­teur et jour­na­liste), Prioul, Syl­vie (secré­taire de rédac­tion au Nou­vel Obser­va­teur en 2006). La Ponc­tua­tion ou l’Art d’ac­com­mo­der les textes. Seuil, 2006. 200 p. : couv. ill. en coul. ; 21 cm. | Rééd. L’Art de la ponc­tua­tion. Le point, la vir­gule et autres signes fort utiles. Points, 2007. 220 p. : couv. ill. en coul. ; 18 cm. (Le Goût des mots).

Jean-Pierre Lacroux
Jean-Pierre Lacroux.

Lacroux, Jean-Pierre (1947–2002, cor­rec­teur et typo­graphe). Ortho­ty­po­gra­phie [en ligne], 2007. Éga­le­ment édi­té chez Quin­tette, 2008, 2011, 372 p.

Annick Valade (res­pon­sable des ser­vices lec­ture-cor­rec­tion aux Édi­tions Larousse, puis aux Dic­tion­naires Le Robert). Ortho­ty­po & Co. Cor­nées Laliat, 2013.

Richard Her­lin (1959-2019, cor­rec­teur au Monde.fr). Les Règles typo­gra­phiques. Gar­nier, 2017. 96 p. (Petits Guides langue fran­caise ; 27).

Coli­gnon, Jean-Pierre (né en 1941) [« plus jeune cor­rec­teur de France, à 18 ans et demi, tra­vaillant en impri­me­rie, dans le labeur-presse, avant de deve­nir chef du ser­vice de la cor­rec­tion du jour­nal Le Monde »]. Dic­tion­naire ortho­ty­po­gra­phique moderne. CFPJ, 2019.

Jean-Pierre Colignon
Jean-Pierre Coli­gnon.

Jean-Pierre Coli­gnon a écrit plus de soixante ouvrages (voir son site). Les plus utiles au cor­rec­teur sont : La Ponc­tua­tion, art et finesse. [Paris] : [J.-P. Coli­gnon], 1975 ; Paris : éd. Éole, 1981, 1988 [« 8 tirages à ce jour : auto-édi­té et auto­dif­fu­sé », pré­cise cette édi­tion]. | La majus­cule, c’est capi­tal ! Albin Michel, 2005. 214 p. (Les Dicos d’or). | Un point, c’est tout ! La ponc­tua­tion effi­cace. CFPJ, 1992 ; rééd. Vic­toire éd. ; 2e éd., 2001 ; 3e éd., 20XX ; 4e éd., 2011 ; 5e éd., com­pl., edi­Sens, 2018 ; 6e éd., 2021. | Écrire sans faute[s]. Dic­tion­naire moderne et pra­tique des dif­fi­cul­tés du fran­çais. CFPJ, 2022.

Livres parlant du métier

Je mets à part les rares livres racon­tant le métier, sou­vent avec humour. J’ai déjà com­men­té cer­tains de ces ouvrages dans La biblio­thèque du cor­rec­teur.

Lachance, Ginette (révi­seure lin­guis­tique). La Révi­sion lin­guis­tique en fran­çais. Sep­ten­trion, 2006.

Ano­nyme (cor­rec­teur d’é­di­tion). Sou­ve­nirs de la mai­son des mots. 13 bis, 2011.

Vani­na (cor­rec­trice ano­nyme). 35 ans de cor­rec­tions sans mau­vais trai­te­ments. Acra­tie, 2011.

Leroux, Jean-Pierre (1953-2015, révi­seur lin­guis­tique, spé­cia­liste des textes lit­té­raires). Le Gar­dien de la norme. Les Édi­tions du Boréal, 2016. ☞ Lire mon article.

Rous­seau, Mar­tine (née en 1951), Hou­dart, Oli­vier (né en 1954), Her­lin, Richard (1959-2019), tous trois cor­rec­teurs au Monde.frRetour sur l’accord du par­ti­cipe pas­sé et autres bizar­re­ries de la langue fran­çaise. Flam­ma­rion, 2016 ; Points, 2017. (Le Goût des mots).

Muriel Gilbert
Muriel Gil­bert.

Gil­bert, Muriel (née en 1965, cor­rec­trice au Monde, autrice, chro­ni­queuse sur RTL). Au bon­heur des fautes. Confes­sions d’une domp­teuse de mots. La Librai­rie Vui­bert, 2017 ; Points, 2019. (Le Goût des mots).

Lagrue, Pierre (né en 1957, chef cor­rec­teur à l’Ency­clopæ­dia Uni­ver­sa­lis de 1989 à 2015), Mat­teuc­ci, Sil­vio (né en 1943, cor­rec­teur pigiste de 1991 à 2015, rou­leur en presse de 1993 à 2008). La Cor­po­ra­tion des cor­rec­teurs et le Livre (un abé­cé­daire inat­ten­du). L’Harmattan, 2017.

Ber­thier, Pierre-Valen­tin (1911-2012, jour­na­liste, cor­rec­teur, poète, écri­vain liber­taire et paci­fiste). Coau­teur, avec Jean-Pierre Coli­gnon, d’une dizaine de livres sur les par­ti­cu­la­ri­tés de la langue fran­çaise. Les qua­trième et cin­quième par­ties de son auto­bio­gra­phie, Les Plumes (éd. Sut­ton, 2018, p. 211-388) évoquent ses années de cor­rec­teur, notam­ment au Monde de 1957 à 1976.

Goutte, Guillaume (né en 1988, cor­rec­teur dans la presse pari­sienne). Cor­rec­teurs et cor­rec­trices, entre pres­tige et pré­ca­ri­té. Liber­ta­lia, 2021.

Nous espé­rons les Mémoires de Jean-Pierre Coli­gnon22.

Prin­ci­pales sources :

Com­plé­tées par des recherches personnelles.

Article mis à jour le 1er juin 2025.


  1. L’Im­pri­me­rie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
  2. L’Im­pri­me­rie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
  3. Comœ­dia, 15 février 1915, p. 3. ↩︎
  4. L’Im­pri­me­rie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
  5. L’Im­pri­me­rie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
  6. « […] M. Albert Het­zel [sic], cor­rec­teur de la Presse — auteur d’un esti­mable Code ortho­gra­phique — et des Plumes du Paon […]. » Figa­ro, 16 octobre 1864, p. 8. ↩︎
  7. Le Lan­nion­nais, cité par Le Guten­berg, 1er octobre 1861. ↩︎
  8. Ibid. ↩︎
  9. Cir­cu­laire des protes, n° 329. ↩︎
  10. « C’est une nomen­cla­ture par ordre alpha­bé­tique de tous les mots et toutes les locu­tions pou­vant offrir quelque dif­fi­cul­té, ou même être l’ob­jet d’un simple doute. La sep­tième édi­tion du Dic­tion­naire de l’A­ca­dé­mie venant de paraître, le moment était venu de publier un ouvrage qui per­mit aux com­po­si­teurs et aux cor­rec­teurs de s’as­su­rer sans perte de temps de l’or­tho­graphe de cer­tains inots dou­teux fixée par les der­nières déci­sions de l’A­ca­dé­mie à ce sujet. » Bul­le­tin de l’im­pri­me­rie, 1er jan­vier 1878, p. 567. ↩︎
  11. L’Im­pri­me­rie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
  12. L’Im­pri­me­rie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
  13. L’Im­pri­me­rie, n° 346, 15 novembre 1888, p. 276. ↩︎
  14. L’Im­pri­me­rie, n° 360, 15 juin 1889, p. 475. ↩︎
  15. L’Im­pri­me­rie, n° 373, 31 décembre 1889, p. 686. ↩︎
  16. https://maitron.fr/spip.php?article179622, notice BRETON Vic­tor [BRETON Pierre, Vic­tor] par Marie-Cécile Bou­ju, ver­sion mise en ligne le 28 mars 2016, der­nière modi­fi­ca­tion le 7 novembre 2019. ↩︎
  17. L’Im­pri­me­rie, n° 382, 15 mai 1890, p. 815. ↩︎
  18. Revue biblio­gra­phique belge, vol. 10, 1898. ↩︎
  19. Dans sa pré­face de l’é­di­tion de 1997, Robert Acker évoque « le Code Typo­gra­phique que nous avons connu depuis 1946 ». ↩︎
  20. Wiki­pé­dia. ↩︎
  21. « Aurel Ramat, la cor­rec­tion faite homme », Le Devoir, 1er juin 2017. ↩︎
  22. Il en a men­tion­né le pro­jet le 11 mars et le 28 mars 2021. ↩︎

“Ç’a été” ou “ça a été” ?

Pra­ti­quez-vous l’élision ç’a été ? Per­son­nel­le­ment, dans mes textes, j’évite le double hia­tus a/a/é et je pro­pose à mes clients d’en faire autant.

André Jouette (1993) écrit : 

C’, Ç’ Éli­sion de ce, pro­nom démons­tra­tif devant une voyelle. La cédille se met devant a, o, u. C’est nou­veau. Ç’a été un grand mal­heur. C’eût été trop beau (condi­tion­nel car on pour­rait dire : Ç’aurait été). Et n’allez pas croire que ç’ait été tou­jours pour dire du bien de vous (Dide­rot). C’en est (sera) fini de cette histoire. 

Ça ne s’élide pas. On écrit : Ça ira. Ça arrive. Ça allait mieux. Ça a un bon côté. 

Dans Ç’a été, on a éli­dé ce et mis la cédille pour le son [s]. 

Hanse et Blam­pain (2012) donnent comme exemples : Ç’allait être les vacances. Ç’avait l’air d’une bonne blague. Ç’allait être mon tour. 

Et Le Dico en ligne du Robert : Ç’a été une belle jour­née. Ç’al­lait être difficile.

On peut lire d’autres exemples dans le Wik­tion­naire.

Mais cette éli­sion est facul­ta­tive et tend à dis­pa­raître. La non-éli­sion se ren­contre chez de grands auteurs (don­nés par La Culture géné­rale) :

— Non, il est pas­sé dans les miennes ; je ne dirai pas que ça a été sans peine, par exemple, car je men­ti­rais. (Dumas, Les Trois Mous­que­taires.)
Non, ça aurait été stu­pide, sa visite était jus­te­ment cette excuse […]. » (Proust, À la recherche du temps per­du.)
Ça en est venu à un tel point que nombre de maga­sins ouvrent des cré­dits à leurs clientes, qui ne payent plus que l’intérêt de leurs achats. » (Jour­nal, Gon­court.)

Pour l’Aca­dé­mie, plu­tôt que ça a été, il est pré­fé­rable d’employer ç’a été

Pour les réfé­rences des auteurs cités, voir La biblio­thèque du cor­rec­teur.

Petite histoire de la correction en rouge

La correction au stylo rouge, une évidence pour Internet (images proposées par iStock).
La cor­rec­tion au sty­lo rouge, une évi­dence pour Inter­net (images pro­po­sées par iStock).

Il y a deux ans, j’avais par­lé d’un article d’Actua­Lit­té consa­cré à une tablette égyp­tienne antique, pro­duite entre 1981 et 1802 av. J.-C : elle ser­vait de sup­port à un exer­cice d’élève scribe et pré­sen­tait des cor­rec­tions en rouge. La récente lec­ture du pas­sion­nant ouvrage de Michel Pas­tou­reau Rouge. His­toire d’une cou­leur (Seuil, 2016) a sus­ci­té chez moi des recherches com­plé­men­taires. En voi­ci la synthèse.

L’encre rouge n’était pas employée par les scribes égyp­tiens qu’à des fins péda­go­giques. Dans les textes, elle avait sur­tout les trois fonc­tions suivantes :

1. Mettre en évi­dence (rubri­ca­tion [du latin rubri­co, « colo­rer en rouge »] des titres et inci­pit ; addi­tions, inser­tions, cor­rec­tions ; dates, totaux, quan­ti­tés et pro­por­tions dans les papy­rus docu­men­taires ; incan­ta­tions dans les papy­rus magiques) ; 2. signa­ler le carac­tère dan­ge­reux, dans les papy­rus magiques, par cette cou­leur qui est celle de la terre rouge du désert (noms des démons et, en géné­ral, ce qui est de mau­vais augure) ; 3. orga­ni­ser le texte, sépa­rer, ponc­tuer (lignes rouges pour sépa­rer les sec­tions ; points rouges ou « points de vers »)1.

En ce qui concerne les papy­rus lit­té­raires grecs et latins, une enquête (Marie-Hélène Mar­ganne, 2019) a mon­tré que 

« l’utilisation de l’encre rouge est excep­tion­nelle à la période hel­lé­nis­tique, occa­sion­nelle à l’époque romaine et plus fré­quente à la période byzan­tine2, spé­cia­le­ment dans les codices de par­che­min ». Elle « […] pour­suit des buts à la fois fonc­tion­nels (orga­ni­ser le texte, mettre en évi­dence) et esthé­tiques (agré­men­ter le texte)3. »

Au Moyen Âge, la rubri­ca­tion est cou­rante : les moines rubri­ca­teurs ajoutent des rubriques (par­ties de texte en rouge) aux manus­crits « pour mar­quer la fin d’une sec­tion d’un texte et le début d’une autre […,] pour intro­duire le sujet d’une sec­tion sui­vante ou pour décla­rer son but ou sa fonc­tion » (Wiki­pé­dia). Le rouge sert aus­si à orner les let­trines et les enluminures. 

Rubrication et lettrine historiée dans la "Bible de Malmesbury", manuscrit de 1407.
Rubri­ca­tion et let­trine his­to­riée dans la Bible de Mal­mes­bu­ry, manus­crit de 1407. Pour d’autres exemples de rubri­ca­tion, voir cette page en anglais.

Les men­tions de cor­rec­tions en rouge dans les manus­crits médié­vaux sont très rares, et cette pra­tique semble avoir dis­pa­ru tout à fait avec l’invention de l’im­pri­me­rie, et ce, pour plu­sieurs siècles. 

Cepen­dant, dans les pre­miers temps de la typo­gra­phie, où l’on ne connais­sait pas encore les erra­ta, l’im­pri­meur anglais William Cax­ton [v. 1422 – v. 1492] cor­ri­geait dans les tirages défi­ni­tifs, à la plume et à l’encre rouge, les fautes d’im­pres­sion qu’il avait com­mises4.

Le manus­crit de la tra­duc­tion des Psaumes (1517) par Mar­tin Luther (1483-1546) porte éga­le­ment des cor­rec­tions en rouge5. On peut en voir une page sur Ala­my.

Plus tard, on a aus­si obser­vé la pré­sence de quelques marques au crayon rouge, de la main de César de Mis­sy, dans un manus­crit de Vol­taire, la pièce Maho­met, datée de 17426. Mis­sy était alors cha­pe­lain de l’église fran­çaise de Saint-James à Londres, et Vol­taire sou­hai­tait qu’il l’aide à y faire édi­ter sa pièce.

Le rouge des épreuves

Selon Michel Pas­tou­reau7, le rouge est la « cou­leur pre­mière » (pen­ser à l’art parié­tal), bien avant de deve­nir une des trois cou­leurs pri­maires. Aris­tote le situe « à mi-che­min entre le blanc et le noir, aus­si éloi­gné de l’un que de l’autre ». « Sans rival pen­dant des siècles, voire des mil­lé­naires », il est « sym­bo­li­que­ment plus fort que n’importe quelle autre cou­leur ». Le rouge de la jus­tice, de la faute, de la puni­tion, entre autres, avait tout pour se glis­ser entre le blanc du papier et le noir de l’encre. Son sym­bo­lisme explique, d’ailleurs, pour­quoi il est par­fois mal per­çu par les éco­liers, comme par cer­tains auteurs.

Pas­tou­reau date l’ap­pa­ri­tion du rouge dans les épreuves d’im­pri­me­rie de la fin du xixe siècle8. Il l’illustre par une double page d’un jeu d’épreuves de Jamais un coup de dés n’abolira le hasard9, « grand poème typo­gra­phique et cos­mo­go­nique » (P. Clau­del) et ultime œuvre de Sté­phane Mal­lar­mé, en 1897. 

La des­crip­tion qu’en four­nit la BnF est riche de précisions :

« Le poème du Coup de dés parut d’abord en mai 1897 dans la revue Cos­mo­po­lis […]. Le mar­chand d’art Ambroise Vol­lard se pro­po­sa de le publier sous forme de livre, en l’accompagnant de trois litho­gra­phiques [sic] d’Odilon Redon. La mai­son Didot impri­ma de juillet à novembre 1897 cinq tirages d’épreuves suc­ces­sifs, et de cha­cun plu­sieurs jeux : Mal­lar­mé en cor­ri­geait deux, l’un pour l’imprimeur et l’autre pour lui. Dix-sept exem­plaires sont aujourd’hui connus, plus ou moins com­plets et cor­ri­gés. Le pré­sent exem­plaire est celui du pre­mier tirage que Mal­lar­mé ren­voya à l’imprimeur, com­plet, et il est le plus anno­té de tous. Il est consti­tué d’un jeu d’épreuves, cor­ri­gé par l’auteur à l’encre noire et au crayon rouge, por­tant le cachet de l’imprimerie Fir­min-Didot et la date du 2 juillet 1897. En plus des cor­rec­tions à la plume, les remarques au crayon rouge y sont comme les notes d’orchestration d’une par­ti­tion. La mort de Mal­lar­mé, le 9 sep­tembre 1898, mit un terme à la publi­ca­tion. […] » (Pour plus de détails, lire cet article.)

Pour ma part, j’ai choi­si, tou­jours à la BnF, une « mise au net » d’un manus­crit de Jules Verne, Sans des­sus des­sous10, légè­re­ment anté­rieure (1888) et pré­sen­tant de nom­breuses cor­rec­tions en rouge — ain­si que des anno­ta­tions d’im­pri­me­rie au crayon bleu

Jules Verne, "Sans dessus dessous". Mise au net ayant servi pour l'impression, 1888. Coll. BnF.
Jules Verne, Sans des­sus des­sous. Mise au net ayant ser­vi pour l’im­pres­sion, 1888, 1er feuillet. Coll. BnF.

L’encre rouge était aus­si employée dans l’é­di­tion musi­cale. En témoigne la notice d’un manus­crit de Ravel pos­sé­dé par la BnF : 3 Poèmes de Sté­phane Mal­lar­mé. Il s’a­git des secondes épreuves cor­ri­gées de l’é­di­tion pour chant et pia­no, par A. Durand & fils, 1914. « Les cor­rec­tions au crayon, de la main de Jane Batho­ri ; à l’encre rouge du cor­rec­teur des édi­tions Durand11. »

Il faut savoir que l’encre rouge alors dis­po­nible était de qua­li­té inégale. Mar­cel­lin-Aimé Brun note en 182512 :

Il y a des Cor­rec­teurs qui marquent leurs cor­rec­tions avec de l’encre rouge : c’est un très-bon usage quand l’encre est bonne ; mais quand elle est mau­vaise, les cor­rec­tions ne se voient pas, sur­tout à la lumière ; alors il vaut mieux se ser­vir d’encre noire.

Cepen­dant, dès 1855, Théo­tiste Lefevre écrit que « les cor­rec­tions ajou­tées après coup sur une épreuve déjà lue, ou quel­que­fois cor­ri­gée, doivent être entou­rées ou écrites à l’encre rouge, afin d’é­vi­ter, pour leur recherche, une perte de temps inutile13 ».

À la suite de son confrère, le même sou­ci est expri­mé par Dau­pe­ley-Gou­ver­neur (1880) : « […] il [le cor­rec­teur] relit cette der­nière épreuve, revê­tue du visa de l’au­teur, en ayant soin de dis­tin­guer ses propres cor­rec­tions par une encre de cou­leur dif­fé­rente14. »

On ne trouve aucune men­tion de la cou­leur des cor­rec­tions dans la Cir­cu­laire des protes (bul­le­tin de la Socié­té des protes de pro­vince, la col­lec­tion dis­po­nible en ligne cou­vrant la période 1895-1940).

Dans les années 1920, les rares allu­sions qu’y fait Louis-Emma­nuel Bros­sard15 montrent que l’u­sage n’est tou­jours pas fixé : 

• […] sur le manus­crit [en cas de bour­don], le pas­sage omis est entou­ré d’une manière spé­ciale (au crayon bleu ou rouge, ou autre­ment) […].
• Le cor­rec­teur signale — au crayon bleu, à l’encre rouge ou de toute autre manière, sui­vant les conven­tions — les lettres d’œil dif­fé­rent. 
• Sur la copie, le terme illi­sible est entou­ré d’un trait de crayon rouge ou bleu très appa­rent, des­ti­né à atti­rer l’attention de l’auteur […].

Les cor­rec­tions en rouge appa­raissent seule­ment, par l’exemple, dans les pro­to­coles publiés par Charles Gou­riou (196116) et par Daniel Auger (197617), proches de celui que pro­pose Wiki­pé­dia :

Mémento des signes de correction proposé par Wikipédia.
Mémen­to des signes de cor­rec­tion pro­po­sé par Wikipédia.

Mais l’u­ti­li­sa­tion de l’encre rouge res­tait encore une simple recom­man­da­tion pour Jean-Pierre Lacroux, il y a une ving­taine d’an­nées18 :

« Les cor­rec­tions doivent être écrites à l’encre (sty­lo, sty­lo-bille, feutre, etc.) : les indi­ca­tions tra­cées au crayon ne sont pas prises en compte par le com­po­si­teur. À l’évidence, il est pré­fé­rable d’employer une cou­leur dif­fé­rente de celle du texte com­po­sé. Celui-ci étant géné­ra­le­ment noir, le meilleur contraste est obte­nu avec l’encre rouge. »

L’u­sage de l’encre rouge pour la cor­rec­tion, qui nous semble une évi­dence aujourd’­hui, a donc connu bien des fluctuations. 

Article mis à jour le 2 novembre 2023.