Comment avoir une bonne culture générale ?

C’est bien connu : le cor­rec­teur doit dou­ter de tout1. Encore faut-il qu’on lui en laisse le temps, ce qui est rare. Il doit donc se repo­ser sur une excel­lente connais­sance de la langue2 et sur une culture géné­rale aus­si vaste que possible.

Tout est bon pour se culti­ver : lire, bien sûr (jour­naux, livres, sites Inter­net…), regar­der des docu­men­taires (à la télé­vi­sion ou au ciné­ma), écou­ter la radio, visi­ter des expo­si­tions, dis­cu­ter avec des gens…

La culture géné­rale, c’est sur­tout avoir la curio­si­té constam­ment en éveil.

Pour gagner du temps, acqué­rir rapi­de­ment de bonnes bases, on peut faire appel à des conden­sés. Le prin­cipe existe depuis la Renais­sance — voir le livre d’Ann Blair, Tant de choses à savoir. Com­ment maî­tri­ser l’in­for­ma­tion à l’é­poque moderne (Seuil, 2020).

J’en pro­pose quelques-uns, qui m’ont été béné­fiques et dont voi­ci les der­nières éditions :

Dans chaque domaine du savoir, on trouve des ouvrages équi­va­lents, par exemple le grand clas­sique His­toire de la musique d’É­mile Vuiller­moz (Le Livre de Poche, 1977) ou Une brève his­toire du ciné­ma (1895-2020), de Mar­tin Bar­nier et Laurent Jul­lier (Plu­riel, 2021).

Sur les ques­tions les plus actuelles, on peut ajou­ter le Dic­tion­naire du temps pré­sent, diri­gé par Yves Charles Zar­ka et Chris­tian Godin (éd. du Cerf, 2022).

L’accès à la culture est plus aisé que jamais

Il n’a jamais été si facile ni si bon mar­ché de se culti­ver. – Je peux en par­ler, j’a­vais déjà 30 ans quand est appa­ru Internet.

Une bonne part des livres et des docu­ments impri­més tom­bés dans le domaine public sont acces­sibles gra­tui­te­ment en ligne, par exemple sur Gal­li­ca, le site de la Biblio­thèque natio­nale de France, une mine inépui­sable (voir aus­si Wiki­source). On peut les télé­char­ger et les gar­der à vie.

Avec le com­pa­ra­teur de prix Chasse aux livres, on trouve faci­le­ment des livres – récents comme plus anciens – d’occasion.

Les ency­clo­pé­dies sont toutes en ligne et acces­sibles soit gra­tui­te­ment, soit pour une somme modique (voir mon article).

Une grande pro­por­tion, la tota­li­té pour cer­tains titres, des articles des jour­naux et des revues sont gra­tuits en ligne. Pour moi, le quo­ti­dien de réfé­rence reste Le Monde. En com­plé­ment, il est inté­res­sant de consul­ter The Conver­sa­tion, regard d’u­ni­ver­si­taires sur l’ac­tua­li­té. Je suis aus­si l’ac­tua­li­té des revues de sciences humaines sur Cairn.info.

Le pod­cas­ting per­met aujourd’­hui d’é­cou­ter les émis­sions de radio quand on le sou­haite. Je recom­mande par­ti­cu­liè­re­ment France Culture, qui traite de tous les domaines du savoir et offre des éclai­rages his­to­riques, phi­lo­so­phiques, socio­lo­giques ou autres sur l’actualité.

Pod­casts à la une du site de France Culture, le jour où j’ai rédi­gé cet article.

On peut écou­ter qua­si­ment toute la musique du monde sur You­Tube, ou pour envi­ron 10 euros par mois (la moi­tié du prix d’un CD) sur les pla­te­formes de strea­ming comme Spo­ti­fy ou Apple Music.

De même, les pla­te­formes de SVOD per­mettent, pour quelques euros par mois, de voir des mil­liers de films, y com­pris des films rares dont, avant Inter­net, nous devions attendre une pro­gram­ma­tion dans un ciné­ma d’art et essai ou une ciné­ma­thèque – si nous habi­tions une grande ville – pour espé­rer les voir. Mes pré­fé­rées sont La Cine­tek et Uni­vers­Ci­né.

Pièces de théâtre et concerts sont dif­fu­sés gra­tui­te­ment par nombre de sites, dont la Cultu­re­box de France Télé­vi­sions. Pour le clas­sique et le jazz, je regarde Mez­zo.

Enfin, si l’on entend sou­vent dire qu’« il n’y a rien à la télé », on trouve des pro­grammes de grande qua­li­té sur des chaînes comme Arte, France 5 ou His­toire TV.

PS — Je sais qu’il existe aus­si des chaînes You­Tube inté­res­santes, mais comme je n’en suis aucune en par­ti­cu­lier, je pré­fère ren­voyer à la sélec­tion pro­po­sée par Sher­pas.

Article mis à jour le 20 jan­vier 2024.


  1. Voir De quoi le cor­rec­teur doit-il dou­ter ? ↩︎
  2. Voir La biblio­thèque du cor­rec­teur. ↩︎

Ouvrages écrits par ou pour les correcteurs

bureau des correcteurs à l'imprimerie Paul Dupont, Clichy, 1867
Bureau des cor­rec­teurs à l’im­pri­me­rie Paul Dupont, 1867 (gra­vure). Voir mon article.

De quels ouvrages les cor­rec­teurs ont-ils éven­tuel­le­ment pu dis­po­ser au fil de l’his­toire pour tra­vailler ? C’est à cette ques­tion que répond la liste ci-des­sous (en construc­tion). Il s’a­git d’ou­vrages en fran­çais écrits par des cor­rec­teurs ou s’adressant à eux (notam­ment), clas­sés par ordre chro­no­lo­gique. C’est un docu­ment de tra­vail, brut, satu­ré d’in­for­ma­tions (donc sus­cep­tible de conte­nir encore des erreurs diverses, y com­pris… d’or­tho­ty­po­gra­phie). Les don­nés prin­ci­pales figurent en gras.

Les ouvrages de lexi­co­graphes (comme Giro­det, Larousse ou Robert) et de gram­mai­riens contem­po­rains (comme Gre­visse ou Hanse) n’ap­pa­raissent pas ici (☞ voir La biblio­thèque du cor­rec­teur), pas plus que les nom­breux ouvrages sur la langue fran­çaise qui existent ou ont exis­té. Cette liste n’est pas non plus exhaus­tive : je n’ai rete­nu que les noms cités dans les textes.

Comme points de repère, je rap­pelle les dates des prin­ci­paux dic­tion­naires de langue fran­çaise : Riche­let (1680), Fure­tière (1690), Aca­dé­mie fran­çaise (1694), Lit­tré (1863-1873), Petit Larousse (1905), Petit Robert (1967).

Ouvrages de référence

Horn­schuch, Jérôme (1573-1616, cor­rec­teur d’é­preuves, puis méde­cin). Ortho­ty­po­gra­phia : ins­truc­tion utile et néces­saire pour ceux qui vont cor­ri­ger des livres impri­més & conseils à ceux qui vont les publier, 1608. | Trad. du latin par Susan Bad­de­ley avec une introd. et des notes de Jean-Fran­çois Gil­mont. Paris : Éd. des Cendres, 1997. 125 p. : ill., couv. ill. ; 19 cm.

Publié à Leip­zig en latin, puis tra­duit en alle­mand.
☞ Voir Ortho­ty­po­gra­phia, manuel du cor­rec­teur, 1608.

Res­taut, Pierre (1696-1764). Trai­té de l’orthographe fran­çaise en forme de dic­tion­naire. 4e éd. rev. et augm., 1752.

Connu sous le nom de Dic­tion­naire de Poi­tiers, publié pour la pre­mière fois en 1739 par Charles Leroy de La Cor­bi­naye (par­fois appe­lé Leroy ou Le Roy, 1690-1739), lexi­co­graphe et prote d’imprimerie dans cette ville. Le PDF que j’ai trou­vé est celui d’une réédi­tion de 1765 (à Poi­tiers, chez Jean-Félix Fau­con, comme toutes les édi­tions, sauf celle de 1792, chez Fran­çois Bar­bier (même ville), et les nom­breuses contre­fa­çons fran­çaises et étran­gères). Une édi­tion revue par Laurent-Étienne Ron­det paraî­tra en 1775.
☞ Voir Le “Jouette” du xviiie siècle s’appelait le “Res­taut”.

Boiste, Pierre-Claude-Vic­tor (1765-1824, impri­meur, lexi­co­graphe, poète). Dic­tion­naire uni­ver­sel de la langue fran­çaise (1re éd. en 1800 ; 13e éd. en 1851).

« Cet ouvrage est par­ti­cu­liè­re­ment utile aux impri­meurs sur les­quels les écri­vains se reposent trop sou­vent du soin de rec­ti­fier leur ortho­graphe. Ils peuvent, en pâlis­sant sur une épreuve, évi­ter les fautes ordi­naires, mais on n’obtiendra pas encore la cor­rec­tion, parce que les sys­tèmes d’orthographe se trou­ve­ront confon­dus pêle-mêle et les mots écrits tour-à-tour confor­mé­ment à cha­cun d’eux, et dans ce sens rigou­reux, il n’y a que très-peu d’éditions cor­rectes. 
« Les sys­tèmes d’orthographe étant réunis et com­pa­rés dans cet ouvrage, il est le MANUEL d’un cor­rec­teur d’é­preuves qui doit non-seule­ment le consul­ter, mais le lire ; bien plus, qui doit l’étudier. Il en reti­re­ra un très-grand avan­tage, celui de pou­voir, sans perte de temps, suivre au gré des auteurs, le sys­tème de Res­taut, ceux de l’Aca­dé­mie, de Gat­tel [1re éd. 1797, 8e éd. 1854], avec ou sans res­tric­tion ; et si, lorsqu’il aura sai­si les nuances prin­ci­pales, il se pré­sente à lui quelques dif­fi­cul­tés, il pour­ra recou­rir à son MANUEL. En outre, l’immense quan­ti­té de mots ajou­tés, les nomen­cla­tures par­ti­cu­lières de sciences, etc. lui sont abso­lu­ment néces­saires. » (Note de l’a­ver­tis­se­ment, p. X.)

Recom­man­dé par Antoine Frey, 1857, p. 250. — « […] voyez Boiste qui est un tout aus­si mau­vais dic­tion­naire que le dic­tion­naire de l’Académie […] » — Vic­tor Hugo, lettre à Paul Meu­rice, 6 avril 1856.

Lequien, Edme-Alexandre (1779-1835). Trai­té de la ponc­tua­tion. Paris : l’au­teur, 1809. In-12, XII-103 p. | 6e éd., 1826. | 7e éd., Paris : Wer­det et Lequien fils, 1826. | 8e éd., Paris : l’au­teur, 1831. IV-139 p. ; in-12. | 9e éd. Paris : l’au­teur, 1834. In-12, IV-139 p. | 10e éd. Paris : J. Pes­ron, 1847. In-12, 162 p.

Éga­le­ment auteur d’autres ouvrages de gram­maire, dont un Trai­té de la conju­gai­son et un Trai­té des par­ti­cipes.

Laveaux, Jean-Charles (1749-1827, impri­meur-libraire, gram­mai­rien et lexi­co­graphe). Dic­tion­naire rai­son­né des dif­fi­cul­tés gram­ma­ti­cales et lit­té­raires. Paris : Lefèvre, 1818. 810 p. ; in-8, 21 cm ; 2e éd. Paris : Leden­tu, 1822. 2 vol. in-8° ; Paris : Deter­ville, 1828.  2 vol. in-4° ; 3e éd. Paris : A. Leden­tu fils, 1846. VIII-731 p. ; in-8 ; [4e éd.] Paris : L. Hachette, 1847. VIII-731 p. ; in-8. [5e éd.] Paris : Hachette, 1873 ; 6e éd. Paris, 1910. | Nou­veau dic­tion­naire de la langue fran­çaise1820 ; 2e éd. Paris : Deter­ville, 1828. 2 vol. in-4°. | Dic­tion­naire syno­ny­mique de la langue fran­çaise. Paris : A. Eyme­ry, 1826. 2 t. en 1 vol. in-8°.

Auteur recom­man­dé par Antoine Frey, 1857, p. 250. 

Brun, Mar­cel­lin [ou Mar­ce­lin]-Aimé (1778-183?, impri­meur libraire, puis prote à Paris). Manuel pra­tique et abré­gé de la typo­gra­phie fran­çaise. Paris, F. Didot, 1825. 233 p. ; 16 cm. | 2e éd. Bruxelles, Lejeune fils, 1826. In-16, 236 p.

Pre­mier ouvrage du genre, qui aura une belle des­cen­dance. Contient un pro­to­cole des signes de cor­rec­tion, le second après celui, mécon­nu, de Pierre Fran­çois Didot (1731-1795) — voir À la recherche du code typo per­du.

Four­nier, Hen­ri (1800-1888). Trai­té de la typo­gra­phie. Paris : impr. de H. Four­nier, 1825. In-8° , XLII-323 p. | 2e éd. corr. et augm. Tours : A. Mame, 1854. 1 vol. (XII-408 p.) ; in-18. | 3e éd. corr. et augm. Tours : A. Mame et fils, 1870. 492 p. : fig. ; in-8. | 4e éd., ent. rev. et augm. par Arthur Viot [ancien direc­teur de l’im­pri­me­rie Mame]. Paris : Gar­nier frères, 1904. In-18, VI-515 p., fig. | 1919. | 1925. |1927. | [Fac-sim.] Farn­bo­rough, Hants., England : Gregg inter­na­tio­nal publi­shers, 1971. XLII-323 p. ; 19 cm. Fac-sim. de l’éd. de 1825.

Ray­mond, Fran­çois (1769-18.., cor­rec­teur d’im­pri­me­rie à Paris, avant de deve­nir gram­mai­rien et sur­tout lexi­co­graphe). Dic­tion­naire fran­çais, aug­men­té d’en­vi­ron vingt mille mots… rela­tifs aux sciences, aux arts, aux métiers, à la méde­cine…, Paris : A. André : Cro­chard : F. G. Levrault, 1832, 2 vol. (LIX-862, 784-39-99 p.) ; in-4. | 8e éd. Paris : Charles Hin­gray, 1846.

On lui doit aus­si un Nou­veau trai­té de ponc­tua­tion, ou Prin­cipes rai­son­nés et déve­lop­pe­mens ins­truc­tifs sur l’art de ponc­tuer… sui­vi d’une courte expli­ca­tion sur les par­ti­cipes décli­nables, Paris : l’au­teur, 1813. In-12, VIII-180 p.

B*** (« auteur d’un grand nombre de livres sur l’é­du­ca­tion »). Vade-mecum de l’é­cri­vain, du cor­rec­teur et du com­po­si­teur typo­graphe : ouvrage utile aux employés des admi­nis­tra­tions, aux com­mer­çants, aux copistes, etc. Paris : Dela­rue ; Lille : Bloc­quel-Cas­tiaux, [1832], 54 p., 18 cm.

Frey, Antoine (1780-18.., prote et cor­rec­teur, notam­ment des impri­me­ries de Jean-Georges-Antoine Stoupe, de Pierre Didot et de Pierre Plas­san). Manuel nou­veau de typo­gra­phie (t. 1, 2). Paris, Roret, 1835. | Nou­veau manuel com­plet de typo­gra­phie. Nouv. éd, cor­ri­gée par E. Bou­chez. Paris : Roret, 1857. 2 vol. in-18, pl. | Reprod. en fac-sim. de la nouv. éd. de 1857. Paris : L. Laget, 1979. 2 t. en 1 vol., XII-536 p.-[7] f. de pl. dépl. ; 18 cm. 

☞ Voir un extrait dans Médius­cules, échec d’un néo­lo­gisme.

Éga­le­ment auteur des Prin­cipes de ponc­tua­tion fon­dés sur la nature du lan­gage écrit. Paris, Tour­neux, Pon­thieu, 1824. VIII-140 p. ; in-12. | 2e éd., amél. Paris : A. Eyme­ry, 1825. VIII-134 p. ; in-12. | 3e éd. Paris : Eyme­ry, Fru­ger et Cie, 1827.  VIII-134 p. ; in-12. | 4e éd. Paris : Roret : Dela­lain : Hachette ; Vve Maire-Nyon, 1836.  [2]-VIII-134 p. ; in-12. 

Tas­sis, S.-A. [Auguste] (cor­rec­teur à l’im­pri­me­rie de Fir­min Didot frères1). Guide du cor­rec­teur et du com­po­si­teur, don­nant la solu­tion des prin­ci­pales dif­fi­cul­tés pour l’emploi des capi­tales… extrait du « Dic­tion­naire de l’A­ca­dé­mie ». Paris : F. Didot frères, 1852. In-18, 40 p. | 2e éd. In-18, 43 p. | 3e éd. Pro­to­cole pour la cor­rec­tion des épreuves, extrait du Manuel typo­gra­phique de M. Brun. Paris : F. Didot frères, 1853. In-18, 65 p. | 4e éd. rev. et augm. Paris : F. Didot frères, 1856.  In-18, VIII-90 p. | 5e éd. Paris : F. Didot frères, 1859. In-18, VIII-100 p. | 7e éd., rev. et augm. Paris : Fir­min Didot, 1876. In-18, 124 p. | 10e éd. Paris, Librai­rie de Paris, (s. d.). In-16, 124 p.

Lefèvre, Théo­tiste (1798-1887, typo­graphe et impri­meur, prote de l’im­pri­me­rie Fir­min Didot). Guide pra­tique du com­po­si­teur d’imprimerie. Paris, Fir­min Didot frères, 1855-1872. 2 vol. in-8°, fig., pl., tabl. | Paris : Fir­min Didot frères, 1883. In-8°, XVI-758 p., fig., pl., tabl. | [Fac-sim.] Mei­sen­heim / Glan : A. Hain, 1972. X-440-VII-299 p. - [6] dépl. : ill. ; 20 cm, & erra­ta. Fac-sim. de l’éd. de Paris : Fir­min Didot en 1878 et 1880. | Guide pra­tique du com­po­si­teur et de l’im­pri­meur typo­graphes [Reprod. en fac-sim.]. Paris ; Mont­réal : l’Har­mat­tan, 1999. XIV-720-VII p. : ill., couv. ill. ; 22 cm. (Les introuvables).

Déri­vé : Ins­truc­tion pour la lec­ture des épreuves. (Extrait du Guide pra­tique du com­po­si­teur.) Paris : impr. de Fir­min Didot frères, 1854. In-8°, 8 p.

Hétrel, Albert (cor­rec­teur de presse2, lau­réat de l’Ins­ti­tut et du minis­tère de l’Ins­truc­tion publique3). Code ortho­gra­phique, mono­gra­phique et gram­ma­ti­cal : nou­velle méthode don­nant immé­dia­te­ment la solu­tion de toutes les dif­fi­cul­tés de la langue fran­çaise / pré­cé­dé d’une lettre de M. Émile de Girar­din. Paris : Larousse, 1862. XXIII-276 p. ; in-12. | 2e éd., 1867. | 3e éd., Paris : A. Boyer, s.d. In-18, XXVI-276 p.

« Dans ce nou­veau tra­vail, il a conden­sé, sui­vant un ordre métho­dique et simple, la sub­stance de nos meilleurs dic­tion­naires, et en par­ti­cu­lier de celui de l’A­ca­dé­mie. Avec ce livre qui ne coû­te­ra que 3 fr. aux sous­crip­teurs, et 3 fr. 50 c. aux non-sous­crip­teurs, on s’é­par­gne­ra pour plus de 100 fr. de dic­tion­naires et une perte de temps consi­dé­rable qui sou­vent reste sans résul­tat. Dans cette œuvre toute pra­tique, où la théo­rie ne marche qu’ap­puyée sur les faits, on trou­ve­ra consi­gnées les recherches minu­tieuses, les obser­va­tions de plus de dix années, non d’un théo­ri­cien gram­ma­ti­cal, mais d’un homme qui a vu pas­ser et repas­ser sous ses yeux les épreuves à cor­ri­ger des tra­vaux de nos plus grands écri­vains dans tous les genres4. »

« Raris­sime main­te­nant » (en jan­vier 1928), selon Émile Ver­let5.

Claye, Jules (1806-1886, impri­meur-libraire, fon­deur de carac­tères et édi­teur ; a été prote de l’im­pri­me­rie d’Hen­ri Four­nier). Manuel de l’apprenti com­po­si­teur. Paris, 1871. | 2e éd. revue, corr. et augm. Paris : J. Claye, 1874. 192 p. ; in-8. | Typo­gra­phie. Manuel de l’ap­pren­ti com­po­si­teur. 3e éd. Sui­vi de : Un mot sur M. Jules Claye, par M. Charles Rozan. Paris : A. Quan­tin, 1883. In-16, III-192 et 11 p., pl.| 4e éd. Paris : Librai­ries-impri­me­ries réunies, 1891. In-16, XV-192 p. et pl.

Se retire en 1876 en faveur de son prote A. Quan­tin, direc­teur de son impri­me­rie depuis 1873, qui lui succède. 

Dau­pe­ley-Gou­ver­neur, Gus­tave (1842-1906, impri­meur, ancien cor­rec­teur de l’im­pri­me­rie Claye). Le Com­po­si­teur et le cor­rec­teur typo­graphes. Paris : Rou­vier et Logeat, 1880. In-16, XII-240 p.

Déri­vé : Mémen­to à l’u­sage des com­po­si­teurs et des cor­rec­teurs de l’im­pri­me­rie Dau­pe­ley-Gou­ver­neur. Nogent-le-Rotrou : impr. de Dau­pe­ley-Gou­ver­neur, 1903. In-8°, 40 p.
Gendre d’A­ris­tide Gou­ver­neur (1829-1898), il lui suc­cède en 1875. 

Desormes, Émile (1850-19.., lexi­co­graphe et spé­cia­liste de l’im­pri­me­rie, ancien direc­teur tech­nique de l’é­cole Guten­berg, Paris [en 1912]). Notions de typo­gra­phie à l’u­sage des écoles pro­fes­sion­nelles, pré­cé­dées d’un avant-pro­pos sur l’o­ri­gine de l’im­pri­me­rie. Paris, École pro­fes­sion­nelle Guten­berg, 1888.

☞ Voir Quelques obser­va­tions sur le métier de cor­rec­teur, 1888.

Petit, Fer­nand (cor­rec­teur d’im­pri­me­rie). ABC typo­gra­phique : prin­ci­pales règles de la com­po­si­tion d’a­près les ouvrages les plus auto­ri­sés, à l’u­sage des auteurs, édi­teurs, cor­rec­teurs, com­po­si­teurs et appren­tis typo­graphes… Paris : Vve P. Larousse, 1888. In-16, 36 p.

Ano­nyme. Règles typo­gra­phiques adop­tées par les publi­ca­tions de la librai­rie Hachette. Paris, 1889.

Bre­ton, Vic­tor (1844-1916, typo­graphe, pre­mier pro­fes­seur de typo­gra­phie à l’é­cole Estienne). Cours élé­men­taire de com­po­si­tion typo­gra­phique à l’u­sage des élèves de pre­mière année. Paris, 1890. | 2e éd. Paris : impr. de l’É­cole Estienne, 1904. In-16, 103 p., fig.

« Sa pas­sion pour la trans­mis­sion du métier n’était pas réser­vée à la seule école Estienne. Il par­ti­ci­pa éga­le­ment à la fon­da­tion des cours de la Chambre syn­di­cale typo­gra­phique pari­sienne, en 1896. Il pro­lon­geait ses cours par des articles dans la presse et sur­tout édi­ta des manuels à des­ti­na­tions des autres appren­tis, dont le célèbre « manuel Bre­ton », Manuel pra­tique de com­po­si­tion typo­gra­phique, édi­té par la Chambre syn­di­cale typo­gra­phique en 1911, livre qui était la syn­thèse de toutes ses publi­ca­tions anté­rieures, dont les cours de l’école Estienne qu’il avait éla­bo­ré avec ses élèves depuis 1893. Ce livre fut la « bible » des appren­tis typo­graphes can­di­dats au CAP pen­dant l’entre-deux-guerres, rem­pla­cé ensuite par les manuels de G. Val­lette et de l’INIAG6. »

Lefo­res­tier, Joseph Pas­cal Michel. Manuel pra­tique et biblio­gra­phique du cor­rec­teur. Paris, A. Quan­tin, 1890. XII-48 p.-[1] f. de front. ; in-8.

Dumont, Jean (1853-1927, typo­graphe, ancien cor­rec­teur à l’Indé­pen­dance belge, direc­teur de la fon­de­rie typo­gra­phique Van­der­borght et de l’É­cole pro­fes­sion­nelle de typo­gra­phie à Bruxelles). Vade-mecum du typo­graphe. Bruxelles : F. Hayez, 1891, XV-292-[ca 100] p. : ill. ; 23 cm. | 3e éd… conte­nant 200 plans, gra­vures et modèles. Bruxelles : Presses de P. Weis­sen­bruch, 1906. X-524 p. : ill., fac-sim. ; 23 cm. 

Leclerc, Émile (18..-19.., ancien direc­teur de l’é­cole pro­fes­sion­nelle Lahure). Nou­veau manuel com­plet de typo­gra­phie. Paris : L. Mulo, 1897. IV-568-[23] p. - 52 p. cat. éd. du 1er juin 1897 : ill., por­tr. ; in-18. (Manuels Roret). | Paris : L. Mulo, 1921. 655 p. ; 16 cm. | Paris : E. Mal­fère, 1939. 651 p. : ill. ; 15 cm. | Paris : E. Mal­fère, [1933] 655 p. : fig. ; in-16.

Gref­fier, Dési­ré (1862-19.., cor­rec­teur typo­graphe). Les Règles de la com­po­si­tion typo­gra­phique à l’usage des com­po­si­teurs. Paris, Arnold Mul­ler, 1897. In-12, VIII-88 p.

Impri­me­rie Ber­ger-Levrault et Cie. Guide du com­po­si­teur et du cor­rec­teur. Nan­cy : impr. de Ber­ger-Levrault, 1908. In-18, 52 p.

Chol­let, Louis (1864-1949, jour­na­liste, poète, cor­rec­teur). Petit manuel de com­po­si­tion à l’u­sage des typo­graphes et des cor­rec­teurs. Tours : A. Mame et fils, 1912. In-16, 128 p. Consul­table à la biblio­thèque Maza­rine et, sur micro­fiche, à la BnF.

« L’au­teur de ce petit volume, M. Louis Chol­let, connu déjà par des ouvrages pure­ment lit­té­raires, est un pro­fes­sion­nel qui a réus­si à conden­ser là, sans vaines dis­ser­ta­tions, le fruit de vingt-cinq années d’ex­pé­rience. C’est dire que les règles, trop oubliées aujourd’­hui, concer­nant la com­po­si­tion typo­gra­phique, ont été non seule­ment rame­nées autour de quelques points prin­ci­paux, mais codi­fiées, pesées, grou­pées, pour faire de ce modeste livre de 140 pages un guide que com­po­si­teurs et cor­rec­teurs auront, dans leur inté­rêt, tout avan­tage à pos­sé­der.
« Un trai­té suc­cinct de la ponc­tua­tion, des cha­pitres sur les par­ti­cu­la­ri­tés ortho­gra­phiques, la com­po­si­tion du latin, du grec, de l’an­glais, de l’es­pa­gnol, les cou­pures des mots, etc., en com­plètent l’u­ti­li­té pra­tique. » — Bul­le­tin offi­ciel (Union syn­di­cale des maîtres impri­meurs de France), n° 8, août 1912.
Voir aus­si La Typo­lo­gie : jour­nal des arts gra­phiques, n° 402, vol. 1, 15 jan­vier 1913.

Mul­ler, Arnold (1860-1925, impri­meur, direc­teur de la Revue des indus­tries du livre [en 1912-.…]). Nou­veau manuel de typo­gra­phie. Paris : Impr. des beaux-arts, 1913. In-8° , XV-488 p., fig., pl.

Combe, J. Notions de typo­gra­phie. Guide à l’u­sage des auteurs, des typo­graphes et des cor­rec­teurs. Paris : Ber­ger-Levrault, 1915. XLVIII-139 p. : fac-simi­lés ; in-16.

Lau­rens, Edmond (1852-1925, com­po­si­teur). L’Art du cor­rec­teur. Paris : Enoch, 1921. Gr. in-8°, 48 p. avec musique. Consul­table à la BnF.

Il s’a­git d’un manuel de cor­rec­tion des par­ti­tions, texte et musique.

Bros­sard, L.-E. [Louis-Emma­nuel7, 1870-1939, cor­rec­teur typo­graphe puis direc­teur d’une impri­me­rie8, che­va­lier de la Légion d’hon­neur9]. Le Cor­rec­teur typo­graphe. Tours : E. Arrault ; Cha­te­lau­dren : Impr. de Cha­te­lau­dren, 1924-1934. 2 vol. (XV-587, VII-1024 p.) : ill. ; in-8. I. Essai his­to­rique, docu­men­taire et tech­nique ; II. Les règles typo­gra­phiques.

Voir la cri­tique du tome II dans la Cir­cu­laire des protes : bul­le­tin de la Socié­té des protes de pro­vince, n° 406, juin 1934.

Code typo­gra­phique. Choix de règles à l’u­sage des auteurs et des pro­fes­sion­nels du livre. 1928 (1re éd.), 1932 (2e éd.). Bor­deaux : Socié­té ami­cale des direc­teurs, protes et cor­rec­teurs d’imprimerie de France. | 1946 (3e éd.) [?10] | 1947 (4e éd.). Bor­deaux : Syn­di­cat natio­nal des cadres et maî­trises du livre et de la presse. 127 p. | 1954 (5e éd.). Pré­face de Georges Lecomte, aver­tis­se­ment d’É­mile Ver­let, avant-pro­pos de Jean Lau­dat. Paris : Syn­di­cat natio­nal des cadres et maî­trises du livre et de la presse, XVI-123 p. | 1957 (6e éd.), 1961 (7e éd.). Paris : Syn­di­cat natio­nal des cadres et maî­trises du livre, de la presse et des indus­tries gra­phiques. XVI-123 p. | 1965 (8e éd.), id. XV-124 p. | 1968 (9e éd.), 1971 (10e éd.), id. | 1973 (11e éd.), id. XVI-127 p. | 1977 (12e éd.). 121 p. | 1981 (13e éd.), 1983 (14e éd.). Paris : Fédé­ra­tion natio­nale du per­son­nel d’en­ca­dre­ment des indus­tries poly­gra­phiques et de la com­mu­ni­ca­tion (FIPEC). 121 p. | 1986 (15e éd.). Pré­face de Georges Lecomte, de l’A­ca­dé­mie fran­çaise, écrite pour la 1re éd. ; avant-pro­pos de P. Bon­ne­fond. | 1989 (16e éd.), 1993 (17e éd.). Paris : Fédé­ra­tion CGC de la com­mu­ni­ca­tion, 120 p. | Le Nou­veau Code typo­gra­phique. Révi­sé, com­plé­té et moder­ni­sé par Roberg Gui­bert. Les règles typo­gra­phiques de la com­po­si­tion à l’u­sage des auteurs, des pro­fes­sion­nels du livre et des uti­li­sa­teurs d’or­di­na­teurs. Pré­face de Robert Acker ✝, cadre supé­rieur d’une impor­tante librai­rie pari­sienne, tré­so­rier de la Fédé­ra­tion de la com­mu­ni­ca­tion de 1992 à 1997. Paris : Fédé­ra­tion de la com­mu­ni­ca­tion CFE/CGC, 1997. XIII-176 p.

Guide du typo­graphe romand. Groupe de Lau­sanne de l’Association suisse des com­po­si­teurs à la machine (ASCM). Rédi­gé par Gus­tave Ger­ber, Étienne Qua­glia, Hen­ri Pari­sod, Edgar Per­re­noud et Albert Mark, 1943. 84 p. | 2e éd. rev. et augm., 1948. 110 p. | 3e éd. Sous-titre : Règles typo­gra­phiques à l’u­sage des auteurs et édi­teurs, com­po­si­teurs et cor­rec­teurs de langue fran­çaise. Conçue par Albert Javet, avec Car­lo Umi­glia et Gas­ton Cor­thé­sy, en rem­pla­ce­ment de Per­re­noud et Mark, 1963. 176 p. | 4e éd., « brune », conçue par Roger Cha­te­lain. 1982. 176 p. | 5e éd., « grise ». Groupe de Lau­sanne de l’Association suisse des typo­graphes (AST). Conçue par Roger Cha­te­lain, avec Ber­nard Por­chet et Gas­ton Cor­thé­sy. 1993. 216 p. | 6e éd. Guide du typo­graphe [dif­fu­sion inter­na­tio­nale]. Règles et gram­maire typo­gra­phiques pour la pré­pa­ra­tion, la sai­sie et la cor­rec­tion des textes. Pré­face de Marc Lamu­nière. Intro­duc­tion de la com­mis­sion d’é­la­bo­ra­tion : Gas­ton Cor­thé­sy, Roger Cha­te­lain, Oli­vier Bloesch. 2000. 259 p. | 7e éd. Nouv. sous-titre : Règles et gram­maire typo­gra­phique pour la pré­pa­ra­tion, la sai­sie, la mise en pages des textes et leur cor­rec­tion. Pré­face de Jean-Fré­dé­ric Jaus­lin, ambas­sa­deur, délé­gué per­ma­nent de la Suisse auprès de l’U­nes­co et de l’OIF. Intro­duc­tion de Roger Cha­te­lain, coor­di­na­teur de la com­mis­sion de rédac­tion : Marc Augiey, Joseph Christe et Chan­tal Moraz. 2015. 308 p.

La com­mis­sion de rédac­tion de la pre­mière édi­tion a été consti­tuée le 4 octobre 1940, lors d’une assem­blée du Groupe de Lau­sanne de l’Association suisse des com­po­si­teurs à la machine (ASCM). Le pre­mier titre pré­vu était Marche à suivre typo­gra­phique.
Pré­si­dé par Michel Pit­ton, le Groupe de Lau­sanne de l’Association suisse des typo­graphes (AST) résulte d’une fusion, inter­ve­nue en 1984, des sec­tions lau­san­noises de l’ASCM et de l’UEAG (Union édu­ca­tive des arts graphiques). 

Denis, Jules (chef cor­rec­teur de l’im­pri­me­rie Georges Thone). Gram­maire typo­gra­phique. Liège : Georges Thone, 1952. 299 p. ; 24 cm.

Tiré à mille exem­plaires numé­ro­tés pour les col­la­bo­ra­teurs et amis de l’im­pri­meur. Consul­table à la Réserve pré­cieuse de l’U­ni­ver­si­té libre de Bruxelles et dans de rares biblio­thèques fran­çaises.

Tho­mas, Adolphe V. [Vic­tor] (1907-1984, anthro­po­logue et lin­guiste ; chef des ser­vices de cor­rec­tion des dic­tion­naires Larousse). Dic­tion­naire des dif­fi­cul­tés de la langue fran­çaise, sous la dir. de Michel de Toro (1880-1966). Paris : Larousse, 1956, 1971, 1991, 1992, 2001, 2006.

Gou­riou, Ch. [Charles] [cor­rec­teur d’imprimerie et auteur11]. Mémen­to typo­gra­phique. Pré­face de Robert Ranc. Paris : Hachette, 1961, 132 p. ; nouv. éd. ent. rev., 1973, 122 p. Rééd. [sans la pré­face] Cercle de la librai­rie, 1990, 2010.

Lexique des règles typo­gra­phiques en usage à l’Im­pri­me­rie natio­nale. Impri­me­rie natio­nale, 1971. | 2e éd., 1975 ; 3e éd., 1990 ; 4e éd. ; 5e éd., 2002.

Auger, Daniel (1932-2013, pro­fes­seur à l’é­cole Estienne). Pré­pa­ra­tion de la copie, cor­rec­tion des épreuves. INIAG, 1976 ; éd. corr., 1980. | Gram­maire typo­gra­phique, tomes I et II (aux dépens de l’auteur, 2003) et Les Textes impri­més (aux dépens de l’auteur, 2003).

Ces deux der­niers ouvrages ne sont consul­tables qu’à la BnF ou à la biblio­thèque patri­mo­niale de l’é­cole Estienne.

André Jouette
André Jouette.

Jouette, André (1914-2006, cor­rec­teur d’édition spé­cia­li­sé dans les dic­tion­naires et ency­clo­pé­dies). TOP : Toute l’orthographe pra­tique, Paris, 1980. | Nouv. éd. Dic­tion­naire d’orthographe et expres­sion écrite, 6e éd., rema­niée, enri­chie et actua­li­sée. Le Robert, 1999. (Les Usuels).

☞ Voir Le “TOP”, réfé­rence ancienne du métier du cor­rec­teur.

Ramat, Aurel (1926-2017, typo­graphe, lino­ty­piste, cor­rec­teur aux Nations unies pen­dant six mois12 ; de 1967 à 1989, mon­teur au Mon­treal Star, puis cor­rec­teur d’é­preuves pour le quo­ti­dien The Gazette13). Gram­maire typo­gra­phique [divers titres]. Mont­réal : A. Ramat, 1982. | 4e éd. mise à jour, 1989, 93 p. | Le Ramat typo­gra­phique. Charles Cor­let, 1994, 127 p. | Le Ramat de la typo­gra­phie,  éd. A. Ramat, 8e éd., 2004, 224 p. | Le Ramat de la typo­gra­phie : éd. 2008 encore amé­lio­rée, 9e éd., 2008, 224 p., 23 cm. | A. Ramat et Romain Mul­ler [né en 1987, spé­cia­liste de l’orthographe], Le Ramat euro­péen de la typo­gra­phie, éd. De Cham­plain, 2009 (adap­tée aux usages de France, de Bel­gique et de Suisse) | A. Ramat et Anne-Marie Benoit [née en 1952, rédac­trice-révi­seure et ensei­gnante], Le Ramat de la typo­gra­phie, 10e éd., A.-M. Benoit édi­trice, 2012, 256 p. | A. Ramat et A.-M. Benoit, Le Ramat de la typo­gra­phie — Onzième édi­tion, A.-M. Benoit édi­trice, 2017, 11e éd., 255 p., relié.

Louis Guéry
Louis Gué­ry.

Gué­ry, Louis (1919-2016, jour­na­liste, rédac­teur en chef du Monde ouvrier et de la Tri­bune du peuple, direc­teur du Centre de per­fec­tion­ne­ment des jour­na­listes et des cadres de la presse). Abré­gé du code typo­gra­phique à l’u­sage de la presse. CFPJ, 1984. 87 p. | 2e éd. Id., 1989. 94 p. | 3e éd. rev. et corr. Id., 1991. 100 p. (Les Guides du CPFJ). | 4e éd. Id., 1993. 100 p.| 5e éd. rev. et corr. Id., 1997. 100 p. | 6e éd. Id., 2000. 102 p. | 7e éd. corr. et augm. Paris : Vic­toires éd., 2005. 101 p. (Métier jour­na­liste ; 10). | 8e éd. Id., 2010. 103 p. | 9e éd. Paris : Edi­Sens, 2019, 126 p.

Du même auteur, Dic­tion­naire des règles typo­gra­phiques. CFPJ, 1996. 269 p., ill. ; 18 cm. (Les Guides du CFPJ ; 52). | 2e éd. corr. et augm. 2000. 282 p. ; 18 cm. | 3e éd. corr. et augm. Paris : Vic­toires éd., 2005. 282 p. ; 18 cm. (Métier jour­na­liste ; 9). | 4e éd. 2010. 278 p. ; 20 cm. | 5e éd. edi­Sens, 2019. 278 p. ; 20 cm.

Per­rous­seaux, Yves (1940–2011, édi­teur et his­to­rien de la typo­gra­phie). Manuel de typo­gra­phie fran­çaise élé­men­taire. Ate­lier Per­rous­seaux édi­teur, 1995. | 9e éd. Nouv. titre : Règles de l’écriture typo­gra­phique du fran­çais. Id., 2010. | 10e éd. rev. et augm. par David Rault et Michel Bal­le­ri­ni. Id., 2020. 159 p.

Le Monde. Le Style du « Monde », 2002. 71-146 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. ; 30 cm. | 2e éd., 2004.

Hou­dart, Oli­vier (né en 1954, cor­rec­teur au Monde.fr, tra­duc­teur et jour­na­liste), Prioul, Syl­vie (secré­taire de rédac­tion au Nou­vel Obser­va­teur en 2006). La Ponc­tua­tion ou l’Art d’ac­com­mo­der les textes. Seuil, 2006. 200 p. : couv. ill. en coul. ; 21 cm. | Rééd. L’Art de la ponc­tua­tion. Le point, la vir­gule et autres signes fort utiles. Points, 2007. 220 p. : couv. ill. en coul. ; 18 cm. (Le Goût des mots).

Jean-Pierre Lacroux
Jean-Pierre Lacroux.

Lacroux, Jean-Pierre (1947–2002, cor­rec­teur et typo­graphe). Ortho­ty­po­gra­phie [en ligne], 2007. Éga­le­ment édi­té chez Quin­tette, 2008, 2011, 372 p.

Annick Valade (res­pon­sable des ser­vices lec­ture-cor­rec­tion aux Édi­tions Larousse, puis aux Dic­tion­naires Le Robert). Ortho­ty­po & Co. Cor­nées Laliat, 2013.

Richard Her­lin (1959-2019, cor­rec­teur au Monde.fr). Les Règles typo­gra­phiques. Gar­nier, 2017. 96 p. (Petits Guides langue fran­caise ; 27).

Coli­gnon, Jean-Pierre (né en 1941) [« plus jeune cor­rec­teur de France, à 18 ans et demi, tra­vaillant en impri­me­rie, dans le labeur-presse, avant de deve­nir chef du ser­vice de la cor­rec­tion du jour­nal Le Monde »]. Dic­tion­naire ortho­ty­po­gra­phique moderne. CFPJ, 2019.

Jean-Pierre Colignon
Jean-Pierre Coli­gnon.

Jean-Pierre Coli­gnon a écrit plus de soixante ouvrages (voir son site). Les plus utiles au cor­rec­teur sont : La Ponc­tua­tion, art et finesse. [Paris] : [J.-P. Coli­gnon], 1975 ; Paris : éd. Éole, 1981, 1988 [« 8 tirages à ce jour : auto-édi­té et auto­dif­fu­sé », pré­cise cette édi­tion]. | La majus­cule, c’est capi­tal ! Albin Michel, 2005. 214 p. (Les Dicos d’or). | Un point, c’est tout ! La ponc­tua­tion effi­cace. CFPJ, 1992 ; rééd. Vic­toire éd. ; 2e éd., 2001 ; 3e éd., 20XX ; 4e éd., 2011 ; 5e éd., com­pl., edi­Sens, 2018 ; 6e éd., 2021. | Écrire sans faute[s]. Dic­tion­naire moderne et pra­tique des dif­fi­cul­tés du fran­çais. CFPJ, 2022.

Livres parlant du métier

Je mets à part les rares livres racon­tant le métier, sou­vent avec humour. J’ai déjà com­men­té cer­tains de ces ouvrages dans La biblio­thèque du cor­rec­teur.

Lachance, Ginette (révi­seure lin­guis­tique). La Révi­sion lin­guis­tique en fran­çais. Sep­ten­trion, 2006.

Ano­nyme (cor­rec­teur d’é­di­tion). Sou­ve­nirs de la mai­son des mots. 13 bis, 2011.

Vani­na (cor­rec­trice ano­nyme). 35 ans de cor­rec­tions sans mau­vais trai­te­ments. Acra­tie, 2011.

Leroux, Jean-Pierre (1953-2015, révi­seur lin­guis­tique, spé­cia­liste des textes lit­té­raires). Le Gar­dien de la norme. Les Édi­tions du Boréal, 2016. ☞ Lire mon article.

Rous­seau, Mar­tine (née en 1951), Hou­dart, Oli­vier (né en 1954), Her­lin, Richard (1959-2019), tous trois cor­rec­teurs au Monde.frRetour sur l’accord du par­ti­cipe pas­sé et autres bizar­re­ries de la langue fran­çaise. Flam­ma­rion, 2016 ; Points, 2017. (Le Goût des mots).

Muriel Gilbert
Muriel Gil­bert.

Gil­bert, Muriel (née en 1965, cor­rec­trice au Monde, autrice, chro­ni­queuse sur RTL). Au bon­heur des fautes. Confes­sions d’une domp­teuse de mots. La Librai­rie Vui­bert, 2017 ; Points, 2019. (Le Goût des mots).

Lagrue, Pierre (né en 1957, chef cor­rec­teur à l’Ency­clopæ­dia Uni­ver­sa­lis de 1989 à 2015), Mat­teuc­ci, Sil­vio (né en 1943, cor­rec­teur pigiste de 1991 à 2015, rou­leur en presse de 1993 à 2008). La Cor­po­ra­tion des cor­rec­teurs et le Livre (un abé­cé­daire inat­ten­du). L’Harmattan, 2017.

Ber­thier, Pierre-Valen­tin (1911-2012, jour­na­liste, cor­rec­teur, poète, écri­vain liber­taire et paci­fiste). Coau­teur, avec Jean-Pierre Coli­gnon, d’une dizaine de livres sur les par­ti­cu­la­ri­tés de la langue fran­çaise. Les qua­trième et cin­quième par­ties de son auto­bio­gra­phie, Les Plumes (éd. Sut­ton, 2018, p. 211-388) évoquent ses années de cor­rec­teur, notam­ment au Monde de 1957 à 1976.

Goutte, Guillaume (né en 1988, cor­rec­teur dans la presse pari­sienne). Cor­rec­teurs et cor­rec­trices, entre pres­tige et pré­ca­ri­té. Liber­ta­lia, 2021.

Nous espé­rons les Mémoires de Jean-Pierre Coli­gnon14.

Prin­ci­pales sources : 

Com­plé­tées par des recherches personnelles.

Article mis à jour le 25 octobre 2023.


  1. Comœ­dia, 15 février 1915, p. 3. ↩︎
  2. « […] M. Albert Het­zel [sic], cor­rec­teur de la Presse — auteur d’un esti­mable Code ortho­gra­phique — et des Plumes du Paon […]. » Figa­ro, 16 octobre 1864, p. 8. ↩︎
  3. Le Lan­nion­nais, cité par Le Guten­berg, 1er octobre 1861. ↩︎
  4. Ibid. ↩︎
  5. Cir­cu­laire des protes, n° 329. ↩︎
  6. https://maitron.fr/spip.php?article179622, notice BRETON Vic­tor [BRETON Pierre, Vic­tor] par Marie-Cécile Bou­ju, ver­sion mise en ligne le 28 mars 2016, der­nière modi­fi­ca­tion le 7 novembre 2019. ↩︎
  7. Wiki­source. ↩︎
  8. Voir nécro­lo­gie dans Cir­cu­laire des protes : bul­le­tin de la Socié­té des protes de pro­vince, n° 466, juin 1939. ↩︎
  9. Voir Cir­cu­laire des protes : bul­le­tin de la Socié­té des protes de pro­vince, n° 457, sep­tembre 1938. ↩︎
  10. Dans sa pré­face de l’é­di­tion de 1997, Robert Acker évoque « le Code Typo­gra­phique que nous avons connu depuis 1946 ». ↩︎
  11. Index géné­ral du Dic­tion­naire ency­clo­pé­dique du livre (2011). ↩︎
  12. Wiki­pé­dia. ↩︎
  13. « Aurel Ramat, la cor­rec­tion faite homme », Le Devoir, 1er juin 2017. ↩︎
  14. Il en a men­tion­né le pro­jet le 11 mars et le 28 mars 2021. ↩︎

Le “Quid”, pour tout savoir avant Internet

collection privée de "Quid"
Une col­lec­tion pri­vée d’é­di­tions annuelles du Quid.

Bien que le mot annuaire désigne cou­ram­ment une liste de numé­ros de télé­phone, pour les biblio­logues, tout « ouvrage publié chaque année conte­nant […] des ren­sei­gne­ments d’ordres très divers » (TLF) est un annuaire.

couverture du "Quid" 1963
Cou­ver­ture du Quid 1963.

Le Dic­tion­naire ency­clo­pé­dique du livre (éd. Cercle de la librai­rie, 2002) illustre l’entrée « annuaire » avec la cou­ver­ture du Quid 1963, ce qui me donne l’oc­ca­sion d’y revenir.

La pre­mière édi­tion de cette « ency­clo­pé­die annuelle », donc, a la taille d’un livre de poche de 632 pages, sans aucune illus­tra­tion. L’encyclopédie gros­sit régu­liè­re­ment pour atteindre, en 2007, le volume d’un gros dic­tion­naire : plus de 2 200 pages.

Créé et diri­gé par Domi­nique et Michèle Fré­my, le Quid est d’abord édi­té aux édi­tions Plon (1963 à 1974) puis aux édi­tions Robert Laf­font (1975 à 2007).

« Domi­nique Fré­my […] a le che­veu rare et l’œil mali­cieux, un air affable et curieux de tout, écri­vait Le Monde en mai 20001. On le sent à l’affût de ce qui se passe, des petits chan­ge­ments de la socié­té. C’est nor­mal : il a l’esprit Quid. Dans son bureau, on voit des dic­tion­naires et des ency­clo­pé­dies aux reliures anciennes, mais pas d’ordinateur. Il avoue ne pas savoir s’en ser­vir et attend que la machine s’adapte à l’homme et non le contraire. […] [Michèle, elle,] a épou­sé le Quid en même temps que son mari. Ils se sont mariés le jour de la sor­tie du pre­mier volume. Leur voyage de noces était un périple dans les librai­ries de l’Hexagone pour suivre l’implantation du nouveau-né. »

Dominique, Michèle et Fabrice Frémy lors du lancement du "Quid" 2007
Domi­nique, Michèle et Fabrice Fré­my, lors du lan­ce­ment du Quid 2007.

Moins cher qu’une ency­clo­pé­die en plu­sieurs volumes, le Quid ven­dra entre 300 000 et 400 000 exem­plaires en moyenne dans les années 1990 — 500 000 pour l’é­di­tion 2000. Avant Inter­net, il était bien utile au correcteur.

L’ul­time édi­tion était pré­sen­tée en ces termes :

« De la pré­his­toire à l’année en cours, les grands sujets, les nou­veau­tés, les infor­ma­tions les plus pré­cises sont dans Quid 2007 : arts, astro­no­mie, Bourse, ciné­ma, défense natio­nale, éco­no­mie, ensei­gne­ment, envi­ron­ne­ment, États, his­toire, Inter­net, jeux, lit­té­ra­ture, musique, “people”, poli­tique, régions, reli­gions, retraites, san­té, sports, stra­té­gie, télé­vi­sion, vie quotidienne… […] »

Le texte publi­ci­taire se ter­mi­nait par le slo­gan : « Quid 2007, le “moteur de recherche” idéal. »

Mais depuis 2002, avec la concur­rence de Google et de Wiki­pé­dia, les ventes chu­taient. Le contrat liant les Fré­my à Robert Laf­font, arri­vé à échéance, n’a pas été renou­ve­lé2.

Lan­cé dès 1997 par Fabrice Fré­my, le fils, le site quid.fr a dis­pa­ru, à son tour, en mars 2010.

Mort en 2008, Domi­nique Fré­my est enter­ré au cime­tière de Passy.

Article rédi­gé d’après la fiche Wiki­pé­dia.

☞ Voir aus­si Ency­clo­pé­dies en ligne (pour chan­ger de Wiki­pé­dia).


Le Bled, souvenir d’enfance de nombreux correcteurs

"Premières leçons d'orthographe", d'Edouard et Odette Bled
Pre­mières leçons d’or­tho­graphe, d’É­douard et Odette Bled, 1965.

J’i­gnore dans quel manuel les éco­liers d’au­jourd’­hui apprennent les règles d’or­tho­graphe et de gram­maire, mais pour ceux de ma géné­ra­tion, c’é­tait un fameux livre blanc et bleu, le Bled. Nous pro­non­cions conscien­cieu­se­ment le d final, et voi­ci que, cin­quante ans plus tard, je découvre dans Wiki­pé­dia qu’on pro­nonce « blé1 ».

Un article du JDD Maga­zine2, où l’on peut enfin iden­ti­fier « E. & O. » — Édouard (1899-1996) et Odette (1906-1991) — et décou­vrir le sym­pa­thique visage de ces deux ins­ti­tu­teurs, me donne l’oc­ca­sion d’une petite séquence nos­tal­gie. J’en publie quelques extraits.

« Les mots étaient des amis qui me contaient des his­toires. Quand j’en décou­vrais un nou­veau, je le notais sur un petit car­net. » — Édouard Bled

À l’école, les époux Bled cherchent de nou­velles façons d’enseigner et d’aider les élèves à apprendre. Et ils pro­fitent des vacances pour tra­vailler sur une nou­velle péda­go­gie. Leurs méthodes com­mencent à intri­guer : des ins­pec­teurs viennent même visi­ter leurs classes pour obser­ver leurs façons de faire. En 1937, ils entament la rédac­tion de leur pre­mier livre. […] 

Automne 1941. Le couple pré­sente une pre­mière ver­sion de son manus­crit à Hachette. « Votre ouvrage est une nou­veau­té péda­go­gique qui a rete­nu notre atten­tion, leur dit-on. Mais le papier est contin­gen­té et réser­vé aux titres déjà exis­tants. D’autre part, ce qui nous inté­resse, c’est une col­lec­tion qui cou­vri­rait toute la sco­la­ri­té. Êtes-vous prêts à vous lan­cer dans un tel tra­vail ? » Édouard et Odette répondent oui d’une seule voix, sans même avoir pris le temps de se concerter.

Après signa­ture du contrat, en mai 1945, « […] le couple publie­ra plu­sieurs ver­sions de son manuel. Qui se ven­dra à plu­sieurs dizaines de mil­lions d’exemplaires – et se vend encore. »

Édouard et Odette Bled, ins­ti­tu­teurs. Archives muni­ci­pales de Saint-Maur. Source : fiche Mai­tron d’É­douard Bled.

Apprendre à écrire un article de presse

Hédi Kaddour, "Inventer sa phrase", ediSens, 2021

Qu’est-ce qu’un bon article de presse ? Com­ment ça marche ? Com­ment trans­mettre l’information brute tout en sus­ci­tant l’intérêt ? Com­ment don­ner à voir, à entendre, à sen­tir ? Com­ment réus­sir une attaque, une relance, une chute ? Quel est le poids d’un on, d’un déjà ou d’un impar­fait ? Com­ment émou­voir sans sor­tir les vio­lons ? Pour­quoi les cli­chés sont-ils impor­tants dans la rubrique faits divers ? Qu’est-ce que l’écriture « froide » et l’écriture « sèche » ? Com­ment un rédac­teur peut-il faire pas­ser un choix poli­tique pour le seul pos­sible, en diri­geant les regards ailleurs ? Com­ment un autre peut-il s’exprimer sur une affaire en cours sans craindre d’être atta­qué pour atteinte à la pré­somp­tion d’innocence ? 

Dans ce petit livre, lumi­neux d’intelligence, sans jar­gon aucun, Hédi Kad­dour répond à toutes ces ques­tions et à beau­coup d’autres. 

Une lec­ture que je recom­mande chau­de­ment pour apprendre à écrire des articles… ou à mieux les lire.

Pré­sen­ta­tion de l’éditeur : 

« Un sujet, un verbe, un com­plé­ment. Et pour les adjec­tifs, vous vien­drez me voir ». Telle est la consigne que les rédac­teurs en chef sont cen­sés don­ner aux jeunes jour­na­listes débu­tants. La bonne phrase du jour­na­liste fait, en effet, pen­ser au coup de pin­ceau de l’aquarelliste : pas le temps de lécher la besogne, car le soleil va dis­pa­raître ; pas le temps d’un retour, car on ne ferait que diluer ; pas non plus trente-six choses à déployer, car il n’y a qu’un angle de prise de vue. Dans ce guide, l’auteur se sai­sit d’une phrase, de quelques lignes d’un para­graphe parues dans la presse, les décor­tique, les ana­lyse, les cri­tique pour mon­trer com­ment ils répondent ou non aux exi­gences de l’écriture jour­na­lis­tique. Une invi­ta­tion à amé­lio­rer son style, à inven­ter sa phrase. »

Hédi Kad­dour est, par ailleurs, l’au­teur d’un gros roman, fort remar­qué en 2005, Wal­ten­berg, qui figure dans ma – trop longue – liste de lec­tures à venir.

☞ Pour d’autres réfé­rences, voir La biblio­thèque du cor­rec­teur.

Hédi Kad­dour, Inven­ter sa phrase, 2e éd., edi­Sens, 2021, 128 p.

Le “TOP”, référence ancienne du métier du correcteur

"TOP. Toute l'orthographe pratique", d'André Jouette, édition Nathan de 1986
Édi­tion de 1986

Cer­tains cor­rec­teurs, aujourd’­hui retrai­tés, ont eu entre les mains un « Jouette » dif­fé­rent de celui que nous connais­sons aujourd’­hui (☞ lire La biblio­thèque du cor­rec­teur). Il por­tait, au choix de l’é­di­teur, le petit nom de « TOP », abré­via­tion du titre entier : Toute l’orthographe pra­tique. L’ou­vrage a été publié par Nathan (coll. Plu­ri­guides, 765 pages) en 1980.

Portrait d'André Jouette dans la pression quotidienne marnaise en 1996
André Jouette dans la presse mar­naise en 1996

Né le 22 juin 1914 à Allian­celles (Marne), André Jouette a été direc­teur d’é­cole, biblio­thé­caire en chef de la ville de Mar­ra­kech, cor­rec­teur d’é­di­tion spé­cia­li­sé dans les dic­tion­naires et ency­clo­pé­dies. Il est l’au­teur d’une dizaine d’ou­vrages sur la langue, dont La Gram­maire facile du fran­çais (Nathan), Le Savoir-écrire (Solar) et Les Pièges du fran­çais actuel (Mara­bout) ; du Secret des nombres (Albin Michel) et d’une chro­no­lo­gie, Toute l’his­toire (Per­rin).

Couverture de "Ortho" rouge, édition scolaire, d'André Sève, 1946
L’Ortho rouge, sco­laire, de 1946

Dès sa sor­tie, le TOP trou­va sa place dans le petit mar­ché des dic­tion­naires d’or­tho­graphe. Seul réel concur­rent, l’Ortho d’An­dré Sève et Jean Per­rot. Conçu comme ouvrage sco­laire dès 1946, il a été édi­té pour le grand public de 1950 à 1983. Le Dic­tion­naire d’or­tho­graphe et des dif­fi­cul­tés du fran­çais, de Jean-Yves Dour­non, paraî­tra tout juste un an après celui de Jouette. Le Dic­tion­naire ortho­gra­phique de Bled le sui­vra de quelques années (1987).

Un ouvrage unique en son genre

Couverture de "Ortho. Dictionnaire orthographique et grammatical", d'André Sève et Jean Perrot, 1983
Ortho vert, grand public, 1983

Le « Jouette » leur est net­te­ment supé­rieur en nombre de mots enre­gis­trés (50 000 dans la pre­mière édi­tion, 70 000 ensuite), mais aus­si par la foule d’in­for­ma­tions pra­tiques qu’il leur adjoint et qui lui donne son carac­tère pra­tique. Homme du métier, André Jouette sait quels sont les doutes que doit lever le cor­rec­teur au quo­ti­dien. Il four­nit donc de nom­breux exemples (Ils s’en sont aper­çus ; les deux heures qu’ils ont cou­ru) et expres­sions (L’en­tre­prise change de mains ; l’ou­vrier fati­gué change de main) aptes à nous tirer d’af­faire1. Mais ce n’est pas tout.

Des articles de syn­thèse […] concernent : la gram­maire (avec une étude com­plète sur l’accord du par­ti­cipe pas­sé) ; le voca­bu­laire (des listes métho­diques faci­litent la connais­sance ana­lo­gique du fran­çais) ; les recom­man­da­tions offi­cielles de fran­ci­sa­tion des mots étran­gers ; la pré­sen­ta­tion (ponc­tua­tion, typo­gra­phie…) ; la culture géné­rale (les noms des sept Muses, des trois Grâces…). On trouve éga­le­ment : des tableaux de conju­gai­son com­plets ; des tableaux ana­lo­giques (liste des noms de col­lec­tion­neurs, des noms de femelles et de petits d’animaux, des États avec le nom de leurs habi­tants et de leur mon­naie…). […]2

Un bon accueil critique dès sa parution

J’ai trou­vé une recen­sion de la pre­mière édi­tion, parue dans la revue Com­mu­ni­ca­tions et lan­gage.

Couverture de "TOP. Toute l'orthographe pratique", d'André Jouette, édition originale de 1980
Édi­tion ori­gi­nale, 1980

Le titre de cet ouvrage est à la fois juste et trom­peur. En effet, pour four­nir tout ce qui est néces­saire à une écri­ture sans faute, il fal­lait dépas­ser lar­ge­ment le cadre strict de l’or­tho­graphe. Et c’est bien cela qu’An­dré Jouette a fait.

« T.O.P. » est beau­coup plus qu’un dic­tion­naire ortho­gra­phique (pour­tant cin­quante mille mots et expres­sions s’y trouvent) et qu’un dic­tion­naire de gram­maire (pour­tant tous les points déli­cats sont pas­sés en revue), c’est une somme d’une sur­pre­nante richesse. De la liste des sept cent soixante-huit villes fran­çaises de plus de dix mille habi­tants et des soixante-dix-neuf sous-pré­fec­tures n’at­tei­gnant pas ce nombre aux lois et décrets concer­nant la langue fran­çaise, des gal­li­ca­nismes [sic, gal­li­cismes] à l’é­cri­ture des noms de vins, il est bien dif­fi­cile d’en rendre compte en quelques mots.

Par ailleurs, ce qui frappe tout de suite, c’est le plai­sir que semble avoir pris l’au­teur à nous faire entrer dans les secrets de la langue. Tou­jours pré­cis et rigou­reux, il va jus­qu’à employer une anno­ta­tion spé­ciale dans le cas par­ti­cu­lier où un mot com­po­sé se trouve cou­pé en fin de ligne à la hau­teur du trait d’u­nion… Ain­si, on peut voir écrit :

… porte-
-cou­teau.

Pour ache­ver, je ne résiste pas au plai­sir de citer quelques curio­si­tés que l’on ren­contre rare­ment ailleurs. Savez-vous, par exemple, que la phrase « Por­tez ce vieux whis­ky au juge blond qui fume » emploie toutes les lettres de l’al­pha­bet ? ou encore qu’un palin­drome est un diver­tis­se­ment ortho­gra­phique fait d’un mot ou d’une phrase pou­vant se lire de droite à gauche comme de gauche à droite (ain­si, engage le jeu que je le gagne) ? Quel est l’a­ni­mal qui ancoule ? Quelle est la conte­nance de la bou­teille qui porte le nom de sal­ma­na­zar ? Vous trou­ve­rez les réponses res­pec­ti­ve­ment aux articles « ani­maux » (p. 65) et « bou­teille » (p. 111). Enfin, il faut men­tion­ner l’an­nexe inti­tu­lée « On en parle, mais quels sont-ils ? », com­po­sée de plus de soixante rubriques qui donnent aus­si bien les noms des douze sybilles, des pro­phètes de la Bible que ceux des six femmes d’Hen­ry VIII ou des quatre poches de l’es­to­mac des rumi­nants. Un livre de pre­mière uti­li­té qui sort vrai­ment de l’or­di­naire3.

Le suc­cès de cet ouvrage, repris par les Édi­tions Le Robert en 1993, ne s’est jamais démen­ti, comme le montre la régu­la­ri­té des rééditions. 

Sans comp­ter les édi­tions dans les clubs du livre. 


Plus réédi­té depuis la mort de l’au­teur (le 9 novembre 2006, à Chan­tilly, Oise, à 92 ans), le « Jouette » reste à ce jour sans véri­table concur­rent, aus­si je recom­mande à ceux qui ne le pos­sèdent pas encore d’en acqué­rir un exem­plaire d’oc­ca­sion, tant qu’il s’en trouve. 

PS – En 2010, 2011 et 2015, Le Robert a publié, au for­mat de poche, un Dic­tion­naire d’or­tho­graphe et de dif­fi­cul­tés sans nom d’au­teur sur la cou­ver­ture, ce qui a pu induire en erreur cer­tains ache­teurs. Rédi­gé par Édouard Trouillez et Géral­dine Moi­nard, sous la direc­tion de Domi­nique Le Fur, c’est avant tout un dic­tion­naire d’or­tho­graphe, les déve­lop­pe­ments étant plus rares et plus suc­cincts que chez Jouette ; les enca­drés qua­si inexis­tants. Dans leur pré­face, les auteurs saluent la mémoire de leur pré­dé­ces­seur, dont ils se sont ins­pi­rés, recon­nais­sant « un tra­vail dont l’ex­cel­lence, l’ex­haus­ti­vi­té et le ton inimi­table furent appré­ciés par le grand public comme par les spé­cia­listes de l’écrit ». 

« Inimi­table»… Je dirais plu­tôt « irrem­pla­çable », en tout cas irremplacé.


Comment choisir un dictionnaire

Il existe des dic­tion­naires pour tous les besoins (mono­lingues, bilingues, par domaines d’ac­ti­vi­té…). La Mai­son du dic­tion­naire en a fait une spécialité.

En ce qui concerne les dic­tion­naires géné­raux, posez-vous les ques­tions sui­vantes. Voulez-vous :

  • un dic­tion­naire d’ap­pren­tis­sage (col­lège, lycée, étudiant) ?
  • un dic­tion­naire de langue fran­çaise pour tout public ?
  • un dic­tion­naire ency­clo­pé­dique avec des illustrations ?
  • un dic­tion­naire com­por­tant le plus de mots possible ?

Les édi­tions Larousse et les édi­tions Le Robert pro­posent un vaste choix de dic­tion­naires selon vos besoins. (Il existe d’autres mai­sons d’é­di­tion, mais celles-ci sont les plus célèbres.)

Un bon dic­tion­naire de langue fran­çaise doit, pour chaque mot, vous don­ner l’é­ty­mo­lo­gie, la pro­non­cia­tion, les dif­fé­rentes signi­fi­ca­tions illus­trées d’exemples et de cita­tions, les expres­sions et les locu­tions où il figure, les syno­nymes et contraires.

Un dic­tion­naire dit illus­tré est un dic­tion­naire ency­clo­pé­dique : il mêle noms com­muns (langue fran­çaise) et noms propres (savoir et culture). Comme le mot l’in­dique, il com­porte des illus­tra­tions en cou­leurs : cartes, des­sins, pho­to­gra­phies, sché­mas et planches.

Les mots petit et grand sont une indi­ca­tion du nombre de mots. Par exemple, 60 000 mots dans Le Petit Robert, 100 000 dans Le Grand Robert, deux dic­tion­naires de langue fran­çaise (non encyclopédiques).

À noter : Le Petit Larousse est un dic­tion­naire ency­clo­pé­dique en un volume, alors que Le Petit Robert est en deux volumes (ils s’a­chètent sépa­ré­ment) : un de langue fran­çaise, un de noms propres. Les défi­ni­tions du Robert sont donc plus détaillées que celles du Larousse.

☞ Voir aus­si Petit Larousse ou Petit Robert ?

Si vous pen­sez ache­ter un dic­tion­naire impri­mé et avez des pro­blèmes de vue, prê­tez atten­tion à la typo­gra­phie. Dans les gros dic­tion­naires, les carac­tères sont par­fois petits. Il vaut mieux les feuille­ter en librai­rie avant de les acheter.

Dictionnaires en ligne

Larousse met gra­tui­te­ment à dis­po­si­tion son dic­tion­naire, son ency­clo­pé­die et son dic­tion­naire des dif­fi­cul­tés (inté­gré aux entrées du dictionnaire).

Le Robert pro­pose, lui, des abon­ne­ments annuels à ses dic­tion­naires. Depuis peu, un Dico en ligne, plus suc­cinct, est pro­po­sé gratuitement.

Le Tré­sor de la langue fran­çaise infor­ma­ti­sé est gra­tuit – mais il n’est plus mis à jour depuis 1994.

Tous trois pro­posent aus­si des appli­ca­tions pour iPhone et Android.

Le Dic­tion­naire de l’A­ca­dé­mie fran­çaise est éga­le­ment gratuit.

Per­son­nel­le­ment, ayant besoin de dic­tion­naires de langue fran­çaise tou­jours actua­li­sés et aus­si pré­cis que pos­sible, j’ai opté pour Le Grand Robert en ligne par abon­ne­ment. Il per­met des recherches avancées.

☞ Voir aus­si ma biblio­thèque du cor­rec­teur.

Il existe d’autres dic­tion­naires en ligne, plus anciens, comme le célèbre Lit­tré. Ils gardent leur inté­rêt, mais le fran­çais étant une langue vivante, seul un dic­tion­naire récent four­nit les mots qu’on ren­contre dans la presse et dans la lit­té­ra­ture contemporaine.