Extrait de ma liste d’URL de recherche sur Google (incliné pour l’effet graphique).
Comme je l’ai expliqué dans un autre article, la polysémie du mot correcteur (et aussi de correctrice) fait que, lorsqu’on utilise un moteur de recherche, on reçoit un très grand nombre de résultats.
Pour réduire ce nombre, les premières solutions sont :
soit d’ajouter des mots-clés pertinents. Ainsi, [correcteur imprimerie] ou [correcteur édition] ;
soit d’éliminer ce qui n’est pas pertinent, en le faisant précéder d’un signe moins (le trait d’union du clavier, sans espace derrière). Ainsi, [correcteur -maquillage].
NB — Dans les commandes que j’indique, les crochets servent uniquement à délimiter le code ; il ne faut pas les saisir dans Google.
On peut, bien sûr, additionner les mots-clés (ajoutés ou retranchés), par exemple :
[correcteur édition emploi]
ou [correcteur -maquillage -cosmétique]
Pour gagner encore en pertinence, on peut utiliser un opérateur puissant (méconnu) qui permet d’afficher uniquement les pages contenant tous les mots demandés, [allintext:].
Par exemple, [allintext:correcteur imprimerie] est beaucoup plus efficace que le simple [correcteur imprimerie].
Attention : il est impératif qu’il n’y ait pas d’espace après le deux-points de l’opérateur avancé.
Pour rechercher une expression, comme correcteur d’imprimerie, on l’encadre de guillemets droits : ["correcteur d’imprimerie"]. C’est utile notamment pour retrouver un proverbe ou une citation.
Un site à la fois
On peut aussi restreindre la recherche à un site particulier, avec l’opérateur [site:].
Par exemple, si je veux chercher le mot-clé correcteur dans le site Lemonde.fr, l’URL sera [site:lemonde.fr correcteur] — ou [correcteur site:lemonde.fr], l’ordre n’ayant pas d’importance ici.
Si je veux rechercher l’expression correcteur d’imprimerie sur Lemonde.fr, l’URL sera :
[site:lemonde.fr "correcteur d’imprimerie"]
Pour rechercher l’alternativecorrecteur ou correctrice, j’ajoute [OR correctrice] :
[site:lemonde.fr correcteur OR correctrice]
Je peux aussi éliminer une expression. En tapant :
[site:lemonde.fr correcteur OR correctrice -"langue sauce piquante"]
j’exclus des résultats les articles du blog des correcteurs du Monde.fr, Langue sauce piquante (que je connais déjà).
Une fois que j’ai délimité correctement ma recherche, j’enregistre ce signet tel quel pour ne plus avoir à le saisir.
Lors de mes prochaines visites, si je le souhaite, je pourrai restreindre les résultats à une périodedonnée (de moins d’un an à moins d’une heure), en cliquant sur Outils au-dessus du premier résultat, ce qui fera apparaître un nouveau menu.
Par exemple, ma dernière recherche sur le site de Libération, restreinte à l’année écoulée, ne donnait que deux résultats :
Bureau des correcteurs à l’imprimerie Paul Dupont, 1867 (gravure). Voir mon article.
De quels ouvrages les correcteurs ont-ils éventuellement pu disposer au fil de l’histoire pour travailler ? C’est à cette question que répond la liste ci-dessous (en construction). Il s’agit d’ouvrages en français écrits par des correcteurs ou s’adressant à eux (notamment), classés par ordre chronologique. C’est un document de travail, brut, saturé d’informations (donc susceptible de contenir encore des erreurs diverses, y compris… d’orthotypographie). Les donnés principales figurent en gras.
Les ouvrages de lexicographes (comme Girodet, Larousse ou Robert) et de grammairiens contemporains (comme Grevisse ou Hanse) n’apparaissent pas ici (☞ voir La bibliothèque du correcteur), pas plus que les nombreux ouvrages sur la langue française qui existent ou ont existé. Cette liste n’est pas non plus exhaustive : je n’ai retenu que les noms cités dans les textes.
Hornschuch, Jérôme (1573-1616, correcteur d’épreuves, puis médecin). Orthotypographia : instruction utile et nécessaire pour ceux qui vont corriger des livres imprimés & conseils à ceux qui vont les publier, 1608. | Trad. du latin par Susan Baddeley avec une introd. et des notes de Jean-François Gilmont. Paris : Éd. des Cendres, 1997. 125 p. : ill., couv. ill. ; 19 cm.
Restaut, Pierre (1696-1764). Traité de l’orthographe française en forme de dictionnaire. 4e éd. rev. et augm., 1752.
Connu sous le nom de Dictionnaire de Poitiers, publié pour la première fois en 1739 par Charles Leroy de La Corbinaye (parfois appelé Leroy ou Le Roy, 1690-1739), lexicographe et prote d’imprimerie dans cette ville. Le PDF que j’ai trouvé est celui d’une réédition de 1765 (à Poitiers, chez Jean-Félix Faucon, comme toutes les éditions, sauf celle de 1792, chez François Barbier (même ville), et les nombreuses contrefaçons françaises et étrangères). Une édition revue par Laurent-Étienne Rondet paraîtra en 1775. ☞ Voir Le “Jouette” du xviiie siècle s’appelait le “Restaut”.
« Cet ouvrage est particulièrement utile aux imprimeurs sur lesquels les écrivains se reposent trop souvent du soin de rectifier leur orthographe. Ils peuvent, en pâlissant sur une épreuve, éviter les fautes ordinaires, mais on n’obtiendra pas encore la correction, parce que les systèmes d’orthographe se trouveront confondus pêle-mêle et les mots écrits tour-à-tour conformément à chacun d’eux, et dans ce sens rigoureux, il n’y a que très-peu d’éditions correctes. « Les systèmes d’orthographe étant réunis et comparés dans cet ouvrage, il est le MANUEL d’un correcteur d’épreuves qui doit non-seulement le consulter, mais le lire ; bien plus, qui doit l’étudier. Il en retirera un très-grand avantage, celui de pouvoir, sans perte de temps, suivre au gré des auteurs, le système de Restaut, ceux de l’Académie, de Gattel [1re éd. 1797, 8e éd. 1854], avec ou sans restriction ; et si, lorsqu’il aura saisi les nuances principales, il se présente à lui quelques difficultés, il pourra recourir à son MANUEL. En outre, l’immense quantité de mots ajoutés, les nomenclatures particulières de sciences, etc. lui sont absolument nécessaires. » (Note de l’avertissement, p. X.)
Recommandé par Antoine Frey, 1857, p. 250. — « […] voyez Boiste qui est un tout aussi mauvais dictionnaire que le dictionnaire de l’Académie […] » — Victor Hugo, lettre à Paul Meurice, 6 avril 1856.
Lequien, Edme-Alexandre (1779-1835). Traité de la ponctuation. Paris : l’auteur, 1809. In-12, XII-103 p. | 6e éd., 1826. | 7e éd., Paris : Werdet et Lequien fils, 1826. | 8e éd., Paris : l’auteur, 1831. IV-139 p. ; in-12. | 9e éd. Paris : l’auteur, 1834. In-12, IV-139 p. | 10e éd. Paris : J. Pesron, 1847. In-12, 162 p.
Également auteur d’autres ouvrages de grammaire, dont un Traité de la conjugaison et un Traité des participes.
Laveaux, Jean-Charles (1749-1827, imprimeur-libraire, grammairien et lexicographe). Dictionnaire raisonné des difficultés grammaticales et littéraires. Paris : Lefèvre, 1818. 810 p. ; in-8, 21 cm ; 2e éd. Paris : Ledentu, 1822. 2 vol. in-8° ; 2 vol. in-4° ; 3e éd. Paris : A. Ledentu fils, 1846. ; Paris : L. Hachette, 1847 ; VIII-731 p. ; in-8 ; 4e éd. Paris : L. Hachette, 1873. VIII-731 p. ; in-8. 5e éd. Paris : L. Hachette, 1892 ; 6e éd. Paris, 1910. | Nouveau dictionnaire de la langue française. 1820 ; 2e éd. rev., corr. et augm. Paris : Deterville, 1828. 2 vol. [4]-VIII-1120 p. ; [4]-1086 p. ; in-4°. | Dictionnaire synonymique de la langue française. Paris : A. Eymery, 1826. 2 t. en 1 vol. (XIV, 399 ; 306 p.) ; in-8°.
Auteur recommandé par Antoine Frey, 1857, p. 250.
Premier ouvrage du genre, qui aura une belle descendance. Contient un protocole des signes de correction, le second après celui, méconnu, de Pierre François Didot (1731-1795) — voir À la recherche du code typo perdu.
Fournier, Henri (1800-1888). Traité de la typographie. Paris : impr. de H. Fournier, 1825. In-8° , XLII-323 p. | 2e éd. corr. et augm. Tours : A. Mame, 1854. 1 vol. (XII-408 p.) ; in-18. |3e éd. corr. et augm. Tours : A. Mame et fils, 1870. 492 p. : fig. ; in-8. | 4e éd., ent. rev. et augm. par Arthur Viot [ancien directeur de l’imprimerie Mame]. Paris : Garnier frères, 1904. In-18, VI-515 p., fig. | 1919. | 1925. |1927. |[Fac-sim.] Farnborough, Hants., England : Gregg international publishers, 1971. XLII-323 p. ; 19 cm. Fac-sim. de l’éd. de 1825.
« Ce livre mérite incontestablement un haut rang dans la littérature technique française. Il contient l’histoire et le développement de l’imprimerie ; la partie technique est traitée de main de maitre ; malheureusement il ne contient aucune illustration1. »
B*** (« auteur d’un grand nombre de livres sur l’éducation »). Vade-mecum de l’écrivain, du correcteur et du compositeur typographe : ouvrage utile aux employés des administrations, aux commerçants, aux copistes, etc. Paris : Delarue ; Lille : Blocquel-Castiaux, [1832], 54 p., 18 cm.
Également auteur des Principes de ponctuation fondés sur la nature du langage écrit. Paris, Tourneux, Ponthieu, 1824. VIII-140 p. ; in-12. | 2e éd., amél. Paris : A. Eymery, 1825.VIII-134 p. ; in-12. | 3e éd. Paris : Eymery, Fruger et Cie, 1827. VIII-134 p. ; in-12. | 4e éd. Paris : Roret : Delalain : Hachette ; Vve Maire-Nyon, 1836. [2]-VIII-134 p. ; in-12.
« Ces deux écrits proviennent de deux correcteurs et sont d’excellents aides pour l’étude du français. Tassis appartenait à l’imprimerie Firmin-Didot frères ; il a également publié un Traité de Ponctuation4. »
Lefèvre, Théotiste (1798-1887, typographe et imprimeur, prote de l’imprimerie Firmin Didot). Guide pratique du compositeur d’imprimerie. Paris, Firmin Didot frères, 1855-1872. 2 vol. in-8°, fig., pl., tabl. | Paris : Firmin Didot frères, 1883.In-8°, XVI-758 p., fig., pl., tabl. | [Fac-sim.] Meisenheim / Glan : A. Hain, 1972. X-440-VII-299 p. - [6] dépl. : ill. ; 20 cm, & errata. Fac-sim. de l’éd. de Paris : Firmin Didot en 1878 et 1880. | Guide pratique du compositeur et de l’imprimeur typographes [Reprod. en fac-sim.]. Paris ; Montréal : l’Harmattan, 1999. XIV-720-VII p. : ill., couv. ill. ; 22 cm. (Les introuvables).
« C’est le Manuel le meilleur, le plus complet sur la composition et l’impression. Son auteur, décédé à quatre-vingt-huit ans, fut longtemps directeur des Imprimeries Didot5. » Dérivé : Instruction pour la lecture des épreuves. (Extrait du Guide pratique du compositeur.) Paris : impr. de Firmin Didot frères, 1854. In-8°, 8 p.
« Dans ce nouveau travail, il a condensé, suivant un ordre méthodique et simple, la substance de nos meilleurs dictionnaires, et en particulier de celui de l’Académie. Avec ce livre qui ne coûtera que 3 fr. aux souscripteurs, et 3 fr. 50 c. aux non-souscripteurs, on s’épargnera pour plus de 100 fr. de dictionnaires et une perte de temps considérable qui souvent reste sans résultat. Dans cette œuvre toute pratique, où la théorie ne marche qu’appuyée sur les faits, on trouvera consignées les recherches minutieuses, les observations de plus de dix années, non d’un théoricien grammatical, mais d’un homme qui a vu passer et repasser sous ses yeux les épreuves à corriger des travaux de nos plus grands écrivains dans tous les genres8. »
« Rarissime maintenant » (en janvier 1928), selon Émile Verlet9.
Claye, Jules (1806-1886, imprimeur-libraire, fondeur de caractères et éditeur ; a été prote de l’imprimerie d’Henri Fournier). Manuel de l’apprenti compositeur. Paris, 1871. | 2e éd. revue, corr. et augm. Paris : J. Claye, 1874. 192 p. ; in-8. | Typographie. Manuel de l’apprenti compositeur. 3e éd. Suivi de : Un mot sur M. Jules Claye, par M. Charles Rozan. Paris : A. Quantin, 1883. In-16, III-192 et 11 p., pl.| 4e éd. Paris : Librairies-imprimeries réunies, 1891. In-16, XV-192 p. et pl.
Se retire en 1876 en faveur de son prote A. Quantin, directeur de son imprimerie depuis 1873, qui lui succède.
Daupeley-Gouverneur, Gustave (1842-1906, imprimeur, ancien correcteur de l’imprimerie Claye). Guide orthographique à l’usage des compositeurs et des correcteurs typographes10. Paris : Rouvier et Logeat, 1878. In-16, 60 p. | Le Compositeur et le correcteur typographes. Paris : Rouvier et Logeat, 1880. In-16, XII-240 p.
« L’auteur est un imprimeur praticien qui a été longtemps correcteur dans l’imprimerie de J. Claye, renommée pour ses excellents travaux. Ce qu’il écrit et les règles qu’il donne sont le fruit d’une longue expérience ; son style est simple et clair11. » Dérivé : Mémento à l’usage des compositeurs et des correcteurs de l’imprimerie Daupeley-Gouverneur. Nogent-le-Rotrou : impr. de Daupeley-Gouverneur, 1903. In-8°, 40 p. Gendre d’Aristide Gouverneur (1829-1898), il lui succède en 1875.
« L’auteur de ce livre est le directeur de l’École Gutenberg. L’ouvrage a donc pour but d’instruire et de servir de Manuel. Bien conçu, il mérite d’être chaudement recommandé12. » ☞ Voir Quelques observations sur le métier de correcteur, 1888.
« M. Petit, correcteur à l’imprimerie Larousse, avait consigné en quelques pages, à l’usage des typographes, la marche à suivre dans la maison. Les directeurs de cette imprimerie, dont le but constant est de démocratiser le Livre, ont jugé qu’un recueil plus étendu des règles typographiques les plus usuelles, extraites des auteurs qui font loi en la matière, suivies de nombreux exemples, permettrait aux compositeurs de se rappeler l’enseignement de leur apprentissage, aux correcteurs de suivre une marche régulière, aux écrivains d’éviter des frais onéreux et des imperfections en préparant leurs manuscrits suivant les usages de l’imprimerie, et cela sans avoir à feuilleter des ouvrages dont les prix ne sont pas abordables à tous ou très longs à consulter par la diversité des matières qu’ils contiennent13. »
Anonyme. Règles typographiques adoptées par les publications de la librairie Hachette. Paris, 1889.
Da Costa, Gaston(1850-1909). Nouvelle méthode d’enseignement de la grammaire française. Cours supérieur. Livre de l’élève, Paris : Librairie des imprimeries réunies, 1889. 628 p. « Chapitres particulièrement utiles aux typographes, aux correcteurs et aux auteurs : Gent et gens, pages 91 à 95. — Noms composés, 123 à 133. — Être précédé de ce, 355 à 365. Adjectif verbal, 547 à 558. Ne, particule explétive, 606 à 612. »
« À corriger les erreurs du passé, il y a un champ indéfini pour l’intelligence humaine, c’est ce qui constitue le progrès. Si, comme nous le croyons, la Grammaire Da Costa a été un effort heureux dans ce sens, il ne pourra qu’être agréable à nos lecteurs d’apprendre que la troisième partie, Cours supérieur (partie de l’élève ; celle du maître est sous presse), vient de paraître. Celle-ci sera surtout le livre des lettrés, des délicats, et plus particulièrement des correcteurs d’imprimerie et des auteurs. De plus, c’est un traité de morale comme il n’y en a pas d’aussi complet. Rien n’a été épargné par l’auteur et par son collaborateur l’imprimeur, pour en faire un bon et beau livre à tous les points de vue14. »
Dérivé : La Grammaire en portefeuille. Paris : Librairie des imprimeries réunies, 1889. In-18, 71 p. « Pour faire suite à la Grammaire Da Costa, l’auteur a résumé toutes les difficultés de la syntaxe française dans un petit volume de poche à l’usage de tous ceux qui mettent la main à la plume. L’utile petit livre qui vient de paraître s’appelle la Grammaire en portefeuille. Ce petit volume est surtout indispensable aux typographes […]15 »
Breton, Victor (1844-1916, typographe, premier professeur de typographie à l’école Estienne). Cours élémentaire de composition typographique à l’usage des élèves de première année. Paris, 1890. | 2e éd. Paris : impr. de l’École Estienne, 1904. In-16, 103 p., fig.
« Sa passion pour la transmission du métier n’était pas réservée à la seule école Estienne. Il participa également à la fondation des cours de la Chambre syndicale typographique parisienne, en 1896. Il prolongeait ses cours par des articles dans la presse et surtout édita des manuels à destinations des autres apprentis, dont le célèbre « manuel Breton », Manuel pratique de composition typographique, édité par la Chambre syndicale typographique en 1911, livre qui était la synthèse de toutes ses publications antérieures, dont les cours de l’école Estienne qu’il avait élaboré avec ses élèves depuis 1893. Ce livre fut la « bible » des apprentis typographes candidats au CAP pendant l’entre-deux-guerres, remplacé ensuite par les manuels de G[eorges]. Vallette [sic, Valette] ]et de l’INIAG16. »
« Ce volume, tant attendu, répondant à un véritable besoin, et que la maison Quantin a eu l’excellente idée de publier, intéressera les correcteurs, les typographes, les professeurs, les auteurs et les bibliographes. Ils y trouveront, avec les signes de correction, la description claire et précise des délicates opérations du correcteur, un traité nouveau de ponctuation, l’analyse des lois, trop peu connues, qui président à l’emploi des majuscules, des abréviations, etc. Enfin une préface, littérairement écrite, pleine de curiosités sur les coquilles ; d’excellents conseils aux auleurs ; une savante bibliographie des Traités de typographie ; une liste des meilleurs Dictionnaires à consulter sur chaque langue, font de celle élégante plaquette un vade-mecum indispensable à tous ceux qui écrivent, composent ou corrigent17. »
Dumont, Jean (1853-1927, typographe, ancien correcteur à l’Indépendance belge, directeur de la fonderie typographique Vanderborght et de l’École professionnelle de typographie à Bruxelles). Vade-mecum du typographe. Bruxelles : F. Hayez, 1891, XV-292-[ca 100] p. : 86 ill. ; 23 cm. | 2e éd. Bruxelles : P. Weissenbruch, 1894. | 3e éd… contenant 200 plans, gravures et modèles. Bruxelles : Presses de P. Weissenbruch, 1906. X-524 p. : ill., fac-sim. ; 23 cm. | 4e éd. Bruxelles : A. Lesigne, 1915. | Lexique typographique, complément du Vade-Mecum du typographe. Bruxelles : Imp. Leempoel, 1917.
« M. Désiré Greffier est un artiste dans l’art de la composition typographique. Son petit travail en est la preuve. Des règles typographiques précises, il n’en existe pas. Chaque correcteur, chaque typographe y va un peu à sa manière.. Les imprimeries suivent presque toutes une marche différente, et de là, il résulte évidemment un chaos et une confusion très grande, lesquels seraient aisément dissipés par l’adoption d’une marche uniforme basée sur l’usage, le goût et la logique. M. Greffier ne semble pas vouloir imposer des règles, mais il voudrait unifier la marche typographique. Arrivera-t-on à ce résultat ? Le goût et la logique sont souvent très diversement interprétés. Nous souhaitons néanmoins que la question des règles typographiques soit abordée à un prochain congrès d’imprimerie. Là nous trouverons peut-être une solution. — A.S.18 »
Imprimerie Berger-Levrault et Cie. Guide du compositeur et du correcteur. Nancy : impr. de Berger-Levrault, 1908. In-18, 52 p.
Chollet, Louis (1864-1949, journaliste, poète, correcteur). Petit manuel de composition à l’usage des typographes et des correcteurs. Tours : A. Mame et fils, 1912. In-16, 128 p. Consultable à la bibliothèque Mazarine et, sur microfiche, à la BnF.
« L’auteur de ce petit volume, M. Louis Chollet, connu déjà par des ouvrages purement littéraires, est un professionnel qui a réussi à condenser là, sans vaines dissertations, le fruit de vingt-cinq années d’expérience. C’est dire que les règles, trop oubliées aujourd’hui, concernant la composition typographique, ont été non seulement ramenées autour de quelques points principaux, mais codifiées, pesées, groupées, pour faire de ce modeste livre de 140 pages un guide que compositeurs et correcteurs auront, dans leur intérêt, tout avantage à posséder. « Un traité succinct de la ponctuation, des chapitres sur les particularités orthographiques, la composition du latin, du grec, de l’anglais, de l’espagnol, les coupures des mots, etc., en complètent l’utilité pratique. » — Bulletin officiel (Union syndicale des maîtres imprimeurs de France), n° 8, août 1912. Voir aussi La Typologie : journal des arts graphiques, n° 402, vol. 1, 15 janvier 1913.
Muller, Arnold (1860-1925, imprimeur, directeur de la Revue des industries du livre [en 1912-.…]). Nouveau manuel de typographie. Paris : Impr. des beaux-arts, 1913. In-8° , XV-488 p., fig., pl.
Laurens, Edmond (1852-1925, compositeur). L’Art du correcteur. Paris : Enoch, 1921. Gr. in-8°, 48 p. avec musique. Consultable à la BnF.
Il s’agit d’un manuel de correction des partitions, texte et musique.
Brossard, L.-E. [Louis Emmanuel] (1870-1939, correcteur typographe puis directeur d’une imprimerie, chevalier de la Légion d’honneur). Le Correcteur typographe. Tours : E. Arrault ; Chatelaudren : Impr. de Chatelaudren, 1924-1934. 2 vol. (XV-587, VII-1024 p.) : ill. ; in-8. I. Essai historique, documentaire et technique ; II. Les règles typographiques.
Code typographique. Choix de règles à l’usage des auteurs et des professionnels du livre. 1928 (1re éd.), 1932 (2e éd.). Bordeaux : Société amicale des directeurs, protes et correcteurs d’imprimerie de France. | 1946 (3e éd.) [?19] | 1947 (4e éd.). Bordeaux : Syndicat national des cadres et maîtrises du livre et de la presse. 127 p. | 1954 (5e éd.). Préface de Georges Lecomte, avertissement d’Émile Verlet, avant-propos de Jean Laudat. Paris : Syndicat national des cadres et maîtrises du livre et de la presse, XVI-123 p. | 1957 (6e éd.), 1961 (7e éd.). Paris : Syndicat national des cadres et maîtrises du livre, de la presse et des industries graphiques. XVI-123 p. | 1965 (8e éd.), id. XV-124 p. | 1968 (9e éd.), 1971 (10e éd.), id. | 1973 (11e éd.), id. XVI-127 p. | 1977 (12e éd.). 121 p. | 1981 (13e éd.), 1983 (14e éd.). Paris : Fédération nationale du personnel d’encadrement des industries polygraphiques et de la communication (FIPEC). 121 p. | 1986 (15e éd.). Préface de Georges Lecomte, de l’Académie française, écrite pour la 1re éd. ; avant-propos de P. Bonnefond. | 1989 (16e éd.), 1993 (17e éd.). Paris : Fédération CGC de la communication, 120 p. | Le Nouveau Code typographique. Révisé, complété et modernisé par Robert Guibert. Les règles typographiques de la composition à l’usage des auteurs, des professionnels du livre et des utilisateurs d’ordinateurs. Préface de Robert Acker†, cadre supérieur d’une importante librairie parisienne, trésorier de la Fédération de la communication de 1992 à 1997. Paris : Fédération de la communication CFE/CGC, 1997. XIII-176 p.
Guide du typographe romand. Groupe de Lausanne de l’Association suisse des compositeurs à la machine (ASCM). Rédigé par Gustave Gerber, Étienne Quaglia, Henri Parisod, Edgar Perrenoud et Albert Mark, 1943. 84 p. | 2e éd. rev. et augm., 1948. 110 p. | 3e éd. Sous-titre : Règles typographiques à l’usage des auteurs et éditeurs, compositeurs et correcteurs de langue française. Conçue par Albert Javet, avec Carlo Umiglia et Gaston Corthésy, en remplacement de Perrenoud et Mark, 1963. 176 p. | 4e éd., « brune », conçue par Roger Chatelain. 1982. 176 p. | 5e éd., « grise ». Groupe de Lausanne de l’Association suisse des typographes (AST). Conçue par Roger Chatelain, avec Bernard Porchet et Gaston Corthésy. 1993. 216 p. | 6e éd. Guide du typographe [diffusion internationale]. Règles et grammaire typographiques pour la préparation, la saisie et la correction des textes. Préface de Marc Lamunière. Introduction de la commission d’élaboration : Gaston Corthésy, Roger Chatelain, Olivier Bloesch. 2000. 259 p. | 7e éd. Nouv. sous-titre : Règles et grammaire typographique pour la préparation, la saisie, la mise en pages des textes et leur correction. Préface de Jean-Frédéric Jauslin, ambassadeur, délégué permanent de la Suisse auprès de l’Unesco et de l’OIF. Introduction de Roger Chatelain, coordinateur de la commission de rédaction : Marc Augiey, Joseph Christe et Chantal Moraz. 2015. 308 p.
La commission de rédaction de la première édition a été constituée le 4 octobre 1940, lors d’une assemblée du Groupe de Lausanne de l’Association suisse des compositeurs à la machine (ASCM). Le premier titre prévu était Marche à suivre typographique. Présidé par Michel Pitton, le Groupe de Lausanne de l’Association suisse des typographes (AST) résulte d’une fusion, intervenue en 1984, des sections lausannoises de l’ASCM et de l’UEAG (Union éducative des arts graphiques).
Denis, Jules (chef correcteur de l’imprimerie Georges Thone). Grammaire typographique. Liège : Georges Thone, 1952. 299 p. ; 24 cm.
Gouriou, C. [Charles] (1905-1982, lecteur-correcteur à la Librairie Hachette). Mémento typographique. Préface de Robert Ranc. Paris : Hachette, 1961, XII-132 p. ; nouv. éd. ent. rev., 1973, V-122 p. [sans la préface] ; rééd. Cercle de la librairie, 1990, 2010.
Auger, Daniel (1932-2013, professeur à l’école Estienne). Préparation de la copie, correction des épreuves. INIAG, 1976 ; éd. corr., 1980. | Grammaire typographique, tomes I et II (aux dépens de l’auteur, 2003) et Les Textes imprimés (aux dépens de l’auteur, 2003).
Ces deux derniers ouvrages ne sont consultables qu’à la BnF ou à la bibliothèque patrimoniale de l’école Estienne.
André Jouette.
Jouette, André (1914-2006, correcteur d’édition spécialisé dans les dictionnaires et encyclopédies). TOP : Toute l’orthographe pratique, Paris, 1980. | Nouv. éd. Dictionnaire d’orthographe et expression écrite, 6e éd., remaniée, enrichie et actualisée. Le Robert, 1999. (Les Usuels).
Ramat, Aurel (1926-2017, typographe, linotypiste, correcteur aux Nations unies pendant six mois20 ; de 1967 à 1989, monteur au Montreal Star, puis correcteur d’épreuves pour le quotidien The Gazette21). Grammaire typographique [divers titres]. Montréal : A. Ramat, 1982. | 4e éd. mise à jour, 1989, 93 p. | Le Ramat typographique. Charles Corlet, 1994, 127 p. | Le Ramat de la typographie, éd. A. Ramat, 8e éd., 2004, 224 p. | Le Ramat de la typographie : éd. 2008 encore améliorée, 9e éd., 2008, 224 p., 23 cm. | A. Ramat et Romain Muller [né en 1987, spécialiste de l’orthographe], Le Ramat européen de la typographie, éd. De Champlain, 2009 (adaptée aux usages de France, de Belgique et de Suisse) | A. Ramat et Anne-Marie Benoit [née en 1952, rédactrice-réviseure et enseignante], Le Ramat de la typographie, 10e éd., A.-M. Benoit éditrice, 2012, 256 p. | A. Ramat et A.-M. Benoit, Le Ramat de la typographie — Onzième édition, A.-M. Benoit éditrice, 2017, 11e éd., 255 p., relié.
Louis Guéry.
Guéry, Louis (1919-2016, journaliste, rédacteur en chef du Monde ouvrier et de la Tribune du peuple, directeur du Centre de perfectionnement des journalistes et des cadres de la presse). Abrégé du code typographique à l’usage de la presse. CFPJ, 1984. 87 p. | 2e éd.Id., 1989. 94 p. | 3e éd. rev. et corr. Id., 1991. 100 p. (Les Guides du CPFJ). | 4e éd.Id., 1993. 100 p.| 5e éd. rev. et corr.Id., 1997. 100 p. | 6e éd.Id., 2000. 102 p. | 7e éd. corr. et augm. Paris : Victoires éd., 2005. 101 p. (Métier journaliste ; 10). | 8e éd.Id., 2010. 103 p. | 9e éd. Paris : EdiSens, 2019, 126 p.
Perrousseaux, Yves (1940–2011, éditeur et historien de la typographie). Manuel de typographie française élémentaire. Atelier Perrousseaux éditeur, 1995. | 9e éd. Nouv. titre : Règles de l’écriture typographique du français. Id., 2010. | 10e éd. rev. et augm. par David Rault et Michel Ballerini. Id., 2020. 159 p.
Le Monde. Le Style du « Monde », 2002. 71-146 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. ; 30 cm. | 2e éd., 2004.
Lacroux, Jean-Pierre (1947–2002, correcteur et typographe). Orthotypographie [en ligne], 2007. Également édité chez Quintette, 2008, 2011, 372 p.
Annick Valade (responsable des services lecture-correction aux Éditions Larousse, puis aux Dictionnaires Le Robert). Orthotypo & Co. Cornées Laliat, 2013.
Richard Herlin (1959-2019, correcteur au Monde.fr). Les Règles typographiques. Garnier, 2017. 96 p. (Petits Guides langue francaise ; 27).
Colignon, Jean-Pierre (né en 1941) [« plus jeune correcteur de France, à 18 ans et demi, travaillant en imprimerie, dans le labeur-presse, avant de devenir chef du service de la correction du journal LeMonde »]. Dictionnaire orthotypographique moderne. CFPJ, 2019.
Je mets à part les rares livres racontant le métier, souvent avec humour. J’ai déjà commenté certains de ces ouvrages dans La bibliothèque du correcteur.
Leroux, Jean-Pierre (1953-2015, réviseur linguistique, spécialiste des textes littéraires). Le Gardien de la norme. Les Éditions du Boréal, 2016. ☞ Lire mon article.
Berthier, Pierre-Valentin (1911-2012, journaliste, correcteur, poète, écrivain libertaire et pacifiste). Coauteur, avec Jean-Pierre Colignon, d’une dizaine de livres sur les particularités de la langue française. Les quatrième et cinquième parties de son autobiographie, Les Plumes (éd. Sutton, 2018, p. 211-388) évoquent ses années de correcteur, notamment au Monde de 1957 à 1976.
L’Imprimerie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
L’Imprimerie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
« […] M. Albert Hetzel [sic], correcteur de la Presse — auteur d’un estimable Code orthographique — et des Plumes du Paon […]. » Figaro, 16 octobre 1864, p. 8. ↩︎
Le Lannionnais, cité par Le Gutenberg, 1er octobre 1861. ↩︎
« C’est une nomenclature par ordre alphabétique de tous les mots et toutes les locutions pouvant offrir quelque difficulté, ou même être l’objet d’un simple doute. La septième édition du Dictionnaire de l’Académie venant de paraître, le moment était venu de publier un ouvrage qui permit aux compositeurs et aux correcteurs de s’assurer sans perte de temps de l’orthographe de certains inots douteux fixée par les dernières décisions de l’Académie à ce sujet. » Bulletin de l’imprimerie, 1er janvier 1878, p. 567. ↩︎
L’Imprimerie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
L’Imprimerie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
L’Imprimerie, n° 346, 15 novembre 1888, p. 276. ↩︎
L’Imprimerie, n° 373, 31 décembre 1889, p. 686. ↩︎
https://maitron.fr/spip.php?article179622, notice BRETON Victor [BRETON Pierre, Victor] par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 28 mars 2016, dernière modification le 7 novembre 2019. ↩︎
Pratiquez-vous l’élision ç’a été ? Personnellement, dans mes textes, j’évite le double hiatusa/a/é et je propose à mes clients d’en faire autant.
André Jouette (1993) écrit :
C’, Ç’ Élision de ce, pronom démonstratif devant une voyelle. La cédille se met devant a, o, u. C’est nouveau. Ç’a été un grand malheur. C’eût été trop beau (conditionnel car on pourrait dire : Ç’aurait été). Et n’allez pas croire que ç’ait été toujours pour dire du bien de vous (Diderot). C’en est (sera) fini de cette histoire.
Ça ne s’élide pas. On écrit : Ça ira. Ça arrive. Ça allait mieux. Ça a un bon côté.
Dans Ç’a été, on a élidé ce et mis la cédille pour le son [s].
Hanse et Blampain (2012) donnent comme exemples : Ç’allait être les vacances. Ç’avait l’air d’une bonne blague. Ç’allaitêtre mon tour.
Et Le Dico en ligne du Robert : Ç’a été une belle journée. Ç’allait être difficile.
Mais cette élision est facultative et tend à disparaître. La non-élision se rencontre chez de grands auteurs (donnés par La Culture générale) :
— Non, il est passé dans les miennes ; je ne dirai pas que ça a été sans peine, par exemple, car je mentirais. (Dumas, Les Trois Mousquetaires.) Non, ça aurait été stupide, sa visite était justement cette excuse […]. » (Proust, À la recherche du temps perdu.) Ça en estvenu à un tel point que nombre de magasins ouvrent des crédits à leurs clientes, qui ne payent plus que l’intérêt de leurs achats. » (Journal, Goncourt.)
Pour l’Académie, plutôt que ça a été, il est préférable d’employer ç’a été.
La correction au stylo rouge, une évidence pour Internet (images proposées par iStock).
Il y a deux ans, j’avais parlé d’un article d’ActuaLitté consacré à une tablette égyptienne antique, produite entre 1981 et 1802 av. J.-C : elle servait de support à un exercice d’élève scribe et présentait des corrections en rouge. La récente lecture du passionnant ouvrage de Michel Pastoureau Rouge. Histoire d’une couleur (Seuil, 2016) a suscité chez moi des recherches complémentaires. En voici la synthèse.
L’encre rouge n’était pas employée par les scribes égyptiens qu’à des fins pédagogiques. Dans les textes, elle avait surtout les trois fonctions suivantes :
1. Mettre en évidence (rubrication [du latin rubrico, « colorer en rouge »] des titres et incipit ; additions, insertions, corrections ; dates, totaux, quantités et proportions dans les papyrus documentaires ; incantations dans les papyrus magiques) ; 2. signaler le caractère dangereux, dans les papyrus magiques, par cette couleur qui est celle de la terre rouge du désert (noms des démons et, en général, ce qui est de mauvais augure) ; 3. organiser le texte, séparer, ponctuer (lignes rouges pour séparer les sections ; points rouges ou « points de vers »)1.
En ce qui concerne les papyrus littéraires grecs et latins, une enquête (Marie-Hélène Marganne, 2019) a montré que
« l’utilisation de l’encre rouge est exceptionnelle à la période hellénistique, occasionnelle à l’époque romaine et plus fréquente à la période byzantine2, spécialement dans les codices de parchemin ». Elle « […] poursuit des buts à la fois fonctionnels (organiser le texte, mettre en évidence) et esthétiques (agrémenter le texte)3. »
Au Moyen Âge, la rubrication est courante : les moines rubricateurs ajoutent des rubriques (parties de texte en rouge) aux manuscrits « pour marquer la fin d’une section d’un texte et le début d’une autre […,] pour introduire le sujet d’une section suivante ou pour déclarer son but ou sa fonction » (Wikipédia). Le rouge sert aussi à orner les lettrines et les enluminures.
Les mentions de corrections en rouge dans les manuscrits médiévaux sont très rares, et cette pratique semble avoir disparu tout à fait avec l’invention de l’imprimerie, et ce, pour plusieurs siècles.
Cependant, dans les premiers temps de la typographie, où l’on ne connaissait pas encore les errata, l’imprimeur anglais William Caxton [v. 1422 – v. 1492] corrigeait dans les tirages définitifs, à la plume et à l’encre rouge, les fautes d’impression qu’il avait commises4.
Le manuscrit de la traduction des Psaumes (1517) par Martin Luther (1483-1546) porte également des corrections en rouge5. On peut en voir une page sur Alamy.
Plus tard, on a aussi observé la présence de quelques marques au crayon rouge, de la main de César de Missy, dans un manuscrit de Voltaire, la pièce Mahomet, datée de 17426. Missy était alors chapelain de l’église française de Saint-James à Londres, et Voltaire souhaitait qu’il l’aide à y faire éditer sa pièce.
Le rouge des épreuves
Selon Michel Pastoureau7, le rouge est la « couleur première » (penser à l’art pariétal), bien avant de devenir une des trois couleurs primaires. Aristote le situe « à mi-chemin entre le blanc et le noir, aussi éloigné de l’un que de l’autre ». « Sans rival pendant des siècles, voire des millénaires », il est « symboliquement plus fort que n’importe quelle autre couleur ». Le rouge de la justice, de la faute, de la punition, entre autres, avait tout pour se glisser entre le blanc du papier et le noir de l’encre. Son symbolisme explique, d’ailleurs, pourquoi il est parfois mal perçu par les écoliers, comme par certains auteurs.
Pastoureau date l’apparition du rouge dans les épreuves d’imprimerie de la fin du xixe siècle8. Il l’illustre par une double page d’un jeu d’épreuves de Jamais un coup de dés n’abolira le hasard9, « grand poème typographique et cosmogonique » (P. Claudel) et ultime œuvre de Stéphane Mallarmé, en 1897.
Stéphane Mallarmé, Jamais un coup de dés n’abolira le hasard, jeu d’épreuves, Paris, imprimerie Firmin-Didot, 2 juillet 1897, p. 6 et 7. Coll. BnF.
La description qu’en fournit la BnF est riche de précisions :
« Le poème du Coup de dés parut d’abord en mai 1897 dans la revue Cosmopolis […]. Le marchand d’art Ambroise Vollard se proposa de le publier sous forme de livre, en l’accompagnant de trois lithographiques [sic] d’Odilon Redon. La maison Didot imprima de juillet à novembre 1897 cinq tirages d’épreuves successifs, et de chacun plusieurs jeux : Mallarmé en corrigeait deux, l’un pour l’imprimeur et l’autre pour lui. Dix-sept exemplaires sont aujourd’hui connus, plus ou moins complets et corrigés. Le présent exemplaire est celui du premier tirage que Mallarmé renvoya à l’imprimeur, complet, et il est le plus annoté de tous. Il est constitué d’un jeu d’épreuves, corrigé par l’auteur à l’encre noire et au crayon rouge, portant le cachet de l’imprimerie Firmin-Didot et la date du 2 juillet 1897. En plus des corrections à la plume, les remarques au crayon rouge y sont comme les notes d’orchestration d’une partition. La mort de Mallarmé, le 9 septembre 1898, mit un terme à la publication. […] » (Pour plus de détails, lire cet article.)
Pour ma part, j’ai choisi, toujours à la BnF, une « mise au net » d’un manuscrit de Jules Verne, Sans dessus dessous10, légèrement antérieure (1888) et présentant de nombreuses corrections en rouge — ainsi que des annotations d’imprimerie au crayon bleu.
Jules Verne, Sans dessus dessous. Mise au net ayant servi pour l’impression, 1888, 1er feuillet. Coll. BnF.
L’encre rouge était aussi employée dans l’édition musicale. En témoigne la notice d’un manuscrit de Ravel possédé par la BnF : 3 Poèmes de Stéphane Mallarmé. Il s’agit des secondes épreuves corrigées de l’édition pour chant et piano, par A. Durand & fils, 1914. « Les corrections au crayon, de la main de Jane Bathori ; à l’encre rouge du correcteur des éditions Durand11. »
Il faut savoir que l’encre rouge alors disponible était de qualité inégale. Marcellin-Aimé Brun note en 182512 :
Il y a des Correcteurs qui marquent leurs corrections avec de l’encre rouge : c’est un très-bon usage quand l’encre est bonne ; mais quand elle est mauvaise, les corrections ne se voient pas, surtout à la lumière ; alors il vaut mieux se servir d’encre noire.
Cependant, dès 1855, Théotiste Lefevre écrit que « les corrections ajoutées après coup sur une épreuve déjà lue, ou quelquefois corrigée, doivent être entourées ou écrites à l’encre rouge, afin d’éviter, pour leur recherche, une perte de temps inutile13 ».
À la suite de son confrère, le même souci est exprimé par Daupeley-Gouverneur (1880) : « […] il [le correcteur] relit cette dernière épreuve, revêtue du visa de l’auteur, en ayant soin de distinguer ses propres corrections par une encre de couleur différente14. »
On ne trouve aucune mention de la couleur des corrections dans la Circulaire des protes (bulletin de la Société des protes de province, la collection disponible en ligne couvrant la période 1895-1940).
Dans les années 1920, les rares allusions qu’y fait Louis-Emmanuel Brossard15 montrent que l’usage n’est toujours pas fixé :
• […] sur le manuscrit [en cas de bourdon], le passage omis est entouré d’une manière spéciale (au crayon bleu ou rouge, ou autrement) […]. • Le correcteur signale — au crayon bleu, à l’encre rouge ou de toute autre manière, suivant les conventions — les lettres d’œil différent. • Sur la copie, le terme illisible est entouré d’un trait de crayon rouge ou bleu très apparent, destiné à attirer l’attention de l’auteur […].
Les corrections en rouge apparaissent seulement, par l’exemple, dans les protocoles publiés par Charles Gouriou (196116) et par Daniel Auger (197617), proches de celui que propose Wikipédia :
Mémento des signes de correction proposé par Wikipédia.
Mais l’utilisation de l’encre rouge restait encore une simple recommandation pour Jean-Pierre Lacroux, il y a une vingtaine d’années18 :
« Les corrections doivent être écrites à l’encre (stylo, stylo-bille, feutre, etc.) : les indications tracées au crayon ne sont pas prises en compte par le compositeur. À l’évidence, il est préférable d’employer une couleur différente de celle du texte composé. Celui-ci étant généralement noir, le meilleur contraste est obtenu avec l’encre rouge. »
L’usage de l’encre rouge pour la correction, qui nous semble une évidence aujourd’hui, a donc connu bien des fluctuations.
Le Miroir est le quatrième long métrage d’Andreï Tarkovski (1932-1986). « À bien des égards autobiographique, [le film adopte] une structure discontinue et non chronologique, mêlant rêves, archives, souvenirs et extraits de poèmes pour retracer la vie de son personnage principal, Alexei, entre les années 1930 et l’après-guerre » (Wikipédia).
Dans une séquence avant-guerre, Maria (également appelée Macha ou Maroussia), la mère d’Alexei, « est vue se précipiter frénétiquement vers son lieu de travail dans une imprimerie. Relectrice, elle s’inquiète d’une erreur qu’elle a peut-être négligée, mais est réconfortée par sa collègue Lisa (Alla Demidova) » (ibid.). Sur le forum du site Dvdclassik, un commentateur (Thaddeus) analyse la séquence :
Quant à Staline, Tarkovski ne l’élude pas et consacre à son ombre menaçante la séquence de l’imprimerie, où la mère travaille comme correctrice. Elle revient à son atelier, courant sous la pluie en dehors de son temps de travail. On devine qu’elle croit avoir laissé passer une coquille dans un texte important, une édition spéciale. Et l’on saisit clairement l’angoisse moite exacerbée par les longs couloirs qu’il faut parcourir dans une lumière malsaine, parmi les rouleaux et les chutes de papier, accompagné des pleurnicheries d’une jeune employée qui sent le drame et ne le formule pas, avec le portrait du petit père des peuples visible derrière la ferraille d’une linotype. L’apaisement viendra de la douche, tandis que la femme, nue sous l’eau tiède, sourit puis rit, rassurée. Mais seule pour goûter une joie qui n’est que l’envers de la peur.
Photogrammes de la séquence de l’imprimerie dans Le Miroir, empruntés au ciné-club de Caen.
« […] dans les années 1930, une femme fut envoyée dans un camp à cause d’une erreur qui ridiculisait Staline », précise Télérama dans sa critique du film.
Andreï Tarkovski avait trois ans lorsque son père, le poète russe Arseni Tarkovski, a quitté le foyer familial. Les Tarkovski s’installent alors à Moscou, où sa mère, Maria Vichniakova, issue d’une ancienne famille noble, travaille comme correctrice d’épreuves. Elle joue son propre rôle (Maroussia âgée) dans Le Miroir.
Affiche du film La Vie secrète de Walter Mitty (Norman Z. McLeod, 1947).
« Un jeune auteur, Walter Mitty, travaille comme correcteur dans une maison d’édition de pulp fictions (ouvrages à bon marché). Au cours de rêves éveillés, il s’imagine tour à tour grand chirurgien, pilote de la Royal Air Force, capitaine d’un vaisseau corsaire, terreur de l’Ouest américain, etc. Dans chacune de ces scènes, il voit une superbe jeune fille blonde en danger. Jusqu’au jour où, malencontreusement, il se retrouve face à un vrai réseau d’espions à la poursuite de la jeune fille blonde, bien réelle. Personne ne le croit dans son entourage. Il lutte donc seul contre un psychanalyste trop doux pour être honnête et contre une bande de personnages dirigée par un professeur hollandais passionné de roses » (Wikipédia).
Montage de photogrammes des vies secrètes de Walter Mitty, emprunté au blog Out of One’s Comfort Zone.
« […] la Vie secrète de Walter Mitty en 1947, lointainement inspirée de James Thurber, le [Danny Kaye] fait accéder au Panthéon des grands comiques. Walter Mitty, devenu l’archétype qu’on cite volontier[s] comme référence pour ce genre de personnage, mène deux vies parallèles, et se venge du réel par l’imaginaire », écrit Le Monde à la mort de l’acteur.
NB — Dans le remake réalisé et interprété par Ben Stiller (2013, intitulé La Vie rêvée de Walter Mitty en France), le personnage est « employé aux négatifs du magazine Life » (Wikipédia).
Katharine Hepburn dans La Rebelle (1936) de Mark Sandrich.
« Pamela et sa sœur Flora ont un père glacial, sévère, dénué d’affection pour elles, qui pense bientôt à les marier ; Flora tombe sincèrement amoureuse d’un officier de marine, tandis que Pamela a des rendez-vous romantiques au musée Tussaud avec un jeune (futur) lord, en cachette de son père, elle cède à la passion sans savoir qu’il est marié. Elle part en Italie rejoindre les jeunes mariés, qui attendent un enfant, elle-même est enceinte ; elle fait la connaissance d’un ami de son beau-frère, Thomas, un brillant diplomate, qui tombe amoureux d’elle. Les malheurs surviennent brutalement : le mari de Flora meurt accidentellement, la jeune mère décède en couches ainsi que le bébé. Pamela va faire passer sa propre fille pour sa nièce avec l’accord de sa sœur mourante. Pamela rentre à Londres avec la fillette, bien décidée à vivre seule, en femme indépendante. Elle travaille avec succès [comme correctrice] dans la presse [une petite revue hebdomadaire19] féminine. Mais le scandale la rattrape… […] » (Wikipédia).
Myriam Mézières et Jean-Luc Bideau dans Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 (1976), d’Alain Tanner.
« Genève. Mathieu se désole d’être au chômage depuis si longtemps. C’est Mathilde, sa femme, qui nourrit toute la famille ; aussi, quand un jeune couple de maraîchers, Marcel et Marguerite, accepte de l’embaucher et de lui fournir le logement, Mathieu [interprété par Rufus] n’hésite-t-il pas à renoncer à la typographie, son ancien métier. Déçu depuis 1968, Max s’est réfugié dans le jeu et gagne péniblement sa vie comme correcteur de presse. Pourtant, un déclic se produit en lui quand il rencontre Madeleine, secrétaire intérimaire, envoûtée par l’Inde et le tantrisme. Marie est caissière dans une grande surface. Certains clients ne paient pas tout ce qu’ils achètent. C’est ainsi que Marco, professeur d’histoire aux méthodes pédagogiques très contestées par l’administration, fait sa connaissance avant de la séduire. Une suite de hasards et de circonstances met en présence les huit personnages. […]. » (résumé CMC / Les Fiches du Cinéma, sur le site alaintanner.ch.)
Roger Coggio (à droite) dans son film Le Journal d’un fou (1963).
« Pascal Canteloup est correcteur d’imprimerie, dans un journal [parisien, précise Le Monde]. Il est amer et irritable envers ses chefs et les personnes avec lesquelles il travaille. Il est rempli de haine, au sujet de la vie. Petit a petit, il va sombrer dans la folie ! » (Unifrance.)
Le personnage de Gogol, Avksenty Ivanovitch Poprichtchine, était un modeste fonctionnaire dans un ministère de Saint-Pétersbourg (il taillait des plumes pour le directeur).
Roger Coggio réalisera en 1987 une autre version, où le protagoniste retrouvera son nom et sa fonction d’origine.
Jason Watkins dans The Overcoat (2017) de Patrick Myles.
Christopher Clobber (Jason Watkins) dans The Overcoat (2017), court métrage (19 min) de Patrick Myles, adaptation d’une autre nouvelle de Nicolas Gogol, Le Manteau (1843). Bande-annonce sur Indieactivity.com.
Christopher Clobber est correcteur d’épreuves dans un ministère, où personne ne le remarque. Chaque jour, il prend le même petit déjeuner, se réveille à la même heure, porte les mêmes vêtements et le même pardessus. Lorsque ce dernier tombe en lambeaux, il s’en fait tailler un sur mesure, ce qui le rend populaire auprès de ses collègues. Mais cette nouvelle popularité est de courte durée, car il se fait voler son précieux pardessus.
Là aussi, chez Gogol, le personnage (Akaki Akakievitch Bachmatchkine) est un petit fonctionnaire pétersbourgeois : « [il] consacre l’essentiel de son temps à des copies d’actes, tâche qu’il accomplit avec zèle au milieu des moqueries et des vexations » (Wikipédia).
Elisabeth Moss dans The French Dispatch (2021) de Wes Anderson. Image tirée de la bande-annonce.
« Le journal américain The Evening Sun, de Liberty dans le Kansas, possède une antenne nommée The French Dispatch à Ennui-sur-Blasé, une ville française fictive évoquant Paris dans les années 1950-60. Arthur Howitzer Jr., le rédacteur en chef du French Dispatch, meurt subitement d’une crise cardiaque. Selon les souhaits exprimés dans son testament, la publication du journal est immédiatement suspendue après un dernier numéro d’adieu, dans lequel trois articles des éditions précédentes du journal sont republiés, ainsi qu’une nécrologie. « Les trois articles traitent de Moses Rosenthaler, un détenu psychopathe qui se révèle être un grand artiste peintre, des évènements de Mai 68 et enfin d’une enquête gastronomique qui vire au polar » (Wikipédia).
Selon L’Humanité, Elisabeth Moss y campe « une correctrice très à cheval sur la grammaire ». À lire France Inter, le journal emploie à la fois un secrétaire de rédaction (Fisher Stevens), une correctrice (E. Moss) et une relectrice (Anjelica Bette Fellini). On est bien à une autre époque !
Évelyne Didi et Jacques Dhery.
D’après la fiche de distribution des films, Jacques Dhery [ou Dhéry] joue aussi un correcteur dans Cette nuit-là (1958) de Maurice Cazeneuve, et Évelyne Didi est correctrice dans Mauvais genre (1997) de Laurent Bénégui.
Enfin, Claire Rocher (Karin Viard) dit l’être, une fois, dans Le Rôle de sa vie (2004), de François Favrat, mais le synopsis officiel la décrit seulement comme « pigiste dans un magazine de mode » et la mise en scène du métier se résume à lui faire porter trois gros dictionnaires au sein du magazine Elle (dont on aperçoit furtivement le logo près des cages d’ascenseur). Le « rôle de sa vie » ne sera pas d’être correctrice mais, un temps, l’assistante d’une star de cinéma, Élisabeth Becker, incarnée par Agnès Jaoui.
Karin Viard, en sage correctrice, timide, effacée, dans Le Rôle de sa vie (2004), de François Favrat. Pour ce rôle de composition, elle sera nommée au César de la meilleure actrice.
Après avoir publié une première liste de Correcteurs et correctrices célèbres, j’ai poursuivi les recherches. Résultat : une nouvelle fournée, aussi abondante que la première — plus de cent cinquante noms en tout. Comme précédemment, les noms sont classés par date de naissance.
Francesco Petrarca, érudit, poète et humaniste florentin. Avec Dante Alighieri et Boccace, il compte parmi les premiers grands auteurs de la littérature italienne, et en demeure l’un des plus éminents. « On connaît […] moins bien en général l’érudit, le découvreur et correcteur inlassable de manuscrits, le sectateur des orateurs, des historiens et des poètes de l’Antiquité latine […] » (Europe, PDF).
Pierre Felce, dit aussi Pietro Cirneo, prêtre et historien corse. « Après avoir fait toutes sortes de métiers, il s’attacha à Benedictus Brognolius, professeur de latin et de grec à Venise, et suivit ses leçons pendant douze ans. Plus tard il fut professeur, puis correcteur d’imprimerie, et il entra enfin dans les ordres, où il trouva le repos nécessaire pour se livrer à ses études » (Larousse).
Andreas Rudolf Bodenstein, ou encore Andreas Rudolff-Bodenstein von Karlstadt, le plus souvent dénommé Karlstadt, aussi orthographié Carlstadt, réformateur allemand, considéré comme un précurseur du spiritualisme. « Exilé à Zurich, il est accueilli par Zwingli, qui lui procure un emploi de correcteur dans une imprimerie et lui obtient un poste de diacre » (Universalis).
Du Chastel, Castellanus, ou Pierre Castellan, aumônier de François Ier, lettré, évêque, maître de la Librairie du Roi et directeur du Collège royal (actuel Collège de France). « À la recommandation d’Érasme, il est employé pendant quelque temps à Bâle en Suisse comme correcteur dans l’imprimerie de Froben » (Wikipédia).
Théologien allemand, proche des anabaptistes. « Né à Habach (Haute-Bavière), Hans Denck entre à dix-sept ans à l’université d’Ingolstadt. Il poursuit ses études à l’université de Bâle et se perfectionne en latin, grec et hébreu, tout en travaillant comme correcteur dans une imprimerie » (Universalis).
Jean Gilles (né vers la fin du xve siècle)
J. Aegidius Nucerensis, professeur et correcteur d’imprimerie à Paris (Imago Mundi).
Imprimeur et érudit français.« Installé à Paris, il donne des leçons de grec à quelques jeunes gens, puis travaille comme correcteur d’épreuves dans l’imprimerie de Jean Loys, dit Tilletan » (Wikipédia).
Dit Antesignanus, humaniste et musicien actif à Lyon et Genève au milieu du xvie siècle. « […] même s’il avait pu être correcteur à l’occasion, comme certains humanistes, il ne fut sûrement pas imprimeur (le psautier qu’il édite en 1560 est imprimé par Michel Du Bois) » (Wikipédia).
Ou Lonicer ou Lonicerus, botaniste, naturaliste et médecin allemand. « Lonicer fut très utile à son beau-père, en remplissant dans son atelier les fonctions de correcteur ; on lui doit plusieurs éditions estimées d’ouvrages de médecine et d’histoire naturelle » (Imago Mundi).
Ou Georg Draut ou Draud, philologue, théologien et bibliographe allemand, fils d’un pasteur luthérien. « Comme son père, il se destinait au pastorat, mais le manque de moyens l’obligea à travailler pour subvenir à ses besoins. C’est alors qu’il se rendit à Francfort où il se plaça chez un imprimeur, Nicolas Bassäus, en qualité de correcteur. Il y resta près de dix ans, de 1590 à 1599, et, parvenu aux fonctions de prote, il se retira pour exercer le ministère évangélique, après avoir pu passer tous ses examens » (Gallica).
Écrivain anglais. « Passionné pour la lecture, il fit lui-même son instruction, devint compositeur et correcteur d’imprimerie, et en 1719 s’établit imprimeur » (Imago Mundi).
Voyageur et poète allemand. « Après quinze ans d’une vie agitée, mais qui lui laisse aussi le temps de parachever de brillantes études, il travaille comme correcteur dans une maison d’édition, et songe à ses voyages » (En attendant Nadeau).
Ou Mikhail Ibrahim Sabbagh, copiste, écrivain et orientaliste arabe, sujet de l’Empire ottoman. « […] c’est à la Révolution française que l’on doit de connaître la manière d’élever les pigeons voyageurs dont le merveilleux instinct avait été oublié à l’époque de la grande prospérité des colombiers. L’auteur qui révéla cette étonnante faculté était un Syrien nommé Michel Sabbagh, venu à Paris à la suite de l’armée d’Égypte et vivant à la Bibliothèque nationale, où on l’employait à copier des manuscrits arabes. Plus tard il fut employé comme correcteur à l’Imprimerie impériale » (Wikisource).
Pierre-Henri Leroux, éditeur, philosophe et homme politique français, théoricien du socialisme. « Il renonce à présenter le concours de l’École polytechnique en 1814, pour aider sa mère, devenue veuve, et ses trois frères. Il se fait maçon puis se met en apprentissage chez un cousin imprimeur. Devenu ouvrier typographe et correcteur, dès ses débuts il trace les plans d’une machine à composer (1820) qui ne sera jamais fabriquée » (Wikipédia).
xixe siècle
Gustavo Modena (1801-1861)
Tragédien italien. « Patriote ardent, Modena fut compromis en 1831 dans l’insurrection des Romagnes et dut se réfugier en France, puis à Bruxelles, où il se fit, pour vivre, correcteur d’imprimerie, professeur de langues et de littérature et même marchand de macaroni » (Imago Mundi).
Joseph Naftali Derenbourg, historien et orientaliste franco-allemand. « célèbre hébraïsant et talmudiste français […]. Docteur en philosophie en 1834, M. Derenbourg vint se fixer à Paris en 1838, et fut nommé en 1859 correcteur à l’Imprimerie nationale, puis chargé plus spécialement des impressions orientales en 1886 » (Gallica).
Écrivain et biographe britannique. « […] fut le plus proche ami, le confident de Dickens, et son ouvrage biographique, la Vie de Charles Dickens en trois volumes (1872-1874), constitue […] le document indispensable à toute étude sur Dickens […]. En 1832, il entre au True Sun comme critique, mais, à la suite de sa rencontre avec Leigh Hunt, il va se transformer en agent d’affaires, conseiller et correcteur des écrivains en vue de cette époque » (Encyclopédie Larousse).
Homme politique français, président du Conseil et ministre des Affaires étrangères (août 1882 – janvier 1883), ministre des Finances (mai-juin 1848). « Engagé comme correcteur au journal Le Bon Sens en 1836, il entame alors une carrière dans le journalisme en devenant rapidement rédacteur » (Wikipédia).
Éditeur (notamment de Jules Verne), écrivain, traducteur et homme politique français. « Éditeur exigeant, relecteur et correcteur, Pierre-Jules Hetzel traitait en réalité les romans qu’il traduisait comme les manuscrits qu’il recevait : ils n’étaient publiés qu’une fois revus et corrigés par ses soins » (commentaire sur Babelio, à confirmer).
Inventeur français de la première machine capable de donner une trace graphique d’un son. « Typographe et correcteur d’épreuves, il apprit la sténographie et, critiquant toutes les méthodes existantes, rechercha un moyen mécanique d’enregistrer la parole » (Wikipédia). « Issu d’une famille noble ruinée à la Révolution, cet enfant surdoué est formé à la typographie par son père, un correcteur d’exception qui devient aveugle, avec les émanations de l’imprimerie. D’une intelligence qui sort de l’ordinaire, le jeune Édouard acquiert seul des bases scientifiques en dévorant les livres qu’il corrige comme ouvrier typographe. Au point de suggérer à l’astrophysicien François Arago de modifier la présentation d’une équation, qui prête à confusion. Désormais Arago exigera qu’Édouard, et lui seul, corrige tous ses ouvrages » (France TV info).
Georges Duchêne (1824-1876)
Publiciste français. « Compositeur dans l’atelier de la maison Mame à Tours (1848), puis compositeur et correcteur dans plusieurs imprimeries de Paris, il fut délégué des typographes aux séances de la commission du travail (1848), créa un journal, le Représentant du peuple, auquel il sut attirer la collaboration de Proudhon, devint gérant du Peuple et, poursuivi en cette qualité, fut enfermé à Sainte-Pélagie, à Mazas, à Clairvaux et à Belle-Isle. Délivré par l’amnistie de 1852, il collabora au Manuel du spéculateur de Proudhon, au Dictionnaire des communes édité par Hachette, et entra dans la rédaction du Courrier français en 1867. Plus tard, il fut rédacteur en chef du Havre, de l’Écho du Nord, et en 1871, collabora à la Commune » (Gallica).
Bibliothécaire, écrivain, typographe et musicien important dans la renaissance de la langue d’oc du xixe siècle autour du Félibrige. Fondateur de l’Escolo de Lar, correcteur du Trésor du Félibrige, il a donné des œuvres très significatives à la littérature provençale dont son livre Lou Tambourin. « Frédéric Mistral donne à l’imprimerie aixoise Remondet-Aubin, dans laquelle Vidal est correcteur, l’édition de son grand dictionnaire encyclopédique provençal-français, le Trésor du félibrige. Le premier fascicule sort en mars 1879, le dernier en août 1886. C’est donc sous la direction de François Vidal que sera édité Lou Tresor dóu Felibrige. Vidal prend une large part à la composition des 2 375 pages mais surtout, c’est lui qui assure la correction des épreuves. Ces sept années de travail lui coûteront la vue » (Wikipédia).
Photographe, autrice, et épouse de l’écrivain russe Léon Tolstoï. « […] lectrice, correctrice et première critique des œuvres de son mari » (blog Les Petites Analyses).
Écrivain roumain. « […] il fait plusieurs métiers, correcteur et collaborateur dans différents journaux, inspecteur scolaire, directeur général des théâtres, sa plume seule ne lui suffisant pas pour vivre » (Le Matricule des anges).
Écrivain russe, auteur de poèmes, de nouvelles et de romans, lauréat du prix Nobel de littérature en 1933. Il est considéré comme l’un des plus grands prosateurs russes du xxe siècle. « Jeune et pauvre, il avait exercé tous les métiers : il avait été successivement traducteur dans, un journal, correcteur d’imprimerie, fonctionnaire de province, bibliothécaire, libraire ; il songeait à devenir peintre » (Le Monde).
Traducteur de littérature de langue allemande. « Né dans une famille wallonne, il a dû, à cause de la mort de son père, travailler très jeune dans des raffineries sucrières. Il s’est installé à Paris en 1905, à l’âge de 24 ans. Il est d’abord correcteur d’imprimerie, très engagé dans le syndicalisme » (Le Monde).
Pseudonyme du poète japonais Hajime Ishikawa. Surnommé « le Rimbaud japonais » et « le poète de la tristesse », il est plus connu sous la signature de son seul prénom, Takuboku. « Takuboku fut successivement instituteur, journaliste ou correcteur » (Le Matricule des anges). « […] il était correcteur au Asahi Shimbun, l’un des grands quotidiens nationaux » (En attendant Nadeau).
Dimco Debeljanov (1887-1916)
Poète bulgare. « Après des études inachevées de droit et de lettres, Debeljanov travailla comme rédacteur, traducteur et correcteur au sein de la “famille” d’artistes (Liliev, Konstantinov, Podvarzacov) réunie autour de la revue le Chaînon » (Encyclopédie Larousse).
Nur Sutan Iskandar (1893-1975)
Écrivain indonésien. « Il fit des études à Bukittinggi, travailla comme enseignant puis, dès 1919, occupa à Balai Pustaka un poste de correcteur-rédacteur » (Encyclopédie Larousse).
Peintre et acteur français. « Malkine fut également acteur de théâtre dans la troupe de Michel de Ré, acteur de cinéma, violoniste, photographe, correcteur d’imprimerie, monteur de manèges, plongeur à bord d’un navire… » (Wikipédia).
Écrivain et poète surréaliste, usant également des pseudonymes de Satyremont, Peralda et Peralta. « […] Benjamin Péret s’est toujours placé en dehors du petit cirque littéraire, au point de finir sa vie misérablement, obligé de travailler de nuit comme correcteur d’imprimerie alors qu’une maladie cardiaque le menaçait gravement » (France Culture).
Écrivain, dramaturge et poète français. « Vers les mois de palotin-merdre 53 (mai-juin 1926), Torma connut une période de prospérité relative. Rentré à Paris, il soutira quelques fonds à Crevel, puis devenu correcteur d’imprimerie […] » — (Jean-François Jeandillou, Supercheries littéraires : la vie et l’œuvre des auteurs supposés, Usher, 1989, p. 307 — Wiktionnaire).
Mathématicienne suisse. « […] pendant plusieurs années, elle dut se contenter d’un gagne-pain de misère : calculatrice dans une compagnie d’assurances, correctrice de journal » — (Lorette Perdoli-Brodbeck, « Une grande Neuchâteloise : hommage à Sophie Piccard », dans Femmes suisses et le Mouvement féministe, no 4, avril 1990, p. 19 — Wiktionnaire).
Kathrine Kressmann Taylor, écrivaine américaine d’origine allemande. « Katherine Taylor fait des études de lettres et de journalisme. Correctrice et rédactrice dans la publicité entre 1926 et 1928, elle se met à l’écriture. Elle publie alors sa première nouvelle, Inconnu à cette adresse, dans Story Magazine sous le pseudonyme de Kressmann Taylor » (Booknode).
Né Charles François Victor Navel, écrivain communiste-libertaire français, manœuvre, ajusteur, terrassier, ouvrier agricole, apiculteur, correcteur d’imprimerie à Paris (1954-1970). « Du nord au sud, embauché au gré des possibilités et des rencontres, Georges Navel est tour à tour ajusteur dans les usines Berliet à Lyon, les ateliers Citroën et Renault en région parisienne, bûcheron, charpentier, terrassier à la frontière espagnole, cueilleur de pêches et de lavande, ouvrier aux Salins du midi, apiculteur et correcteur d’imprimerie » (France Culture).
Ou Kočo Racin, né Kosta Apostol Solev, poète et révolutionnaire macédonien, considéré comme le fondateur de la littérature macédonienne moderne. « […] issu d’une famille modeste, Kočo Racin dut renoncer à poursuivre ses études après sa première année de lycée et exerça successivement les métiers de potier, de tailleur de pierre et, durant un temps, de correcteur » (Universalis).
Veronika Strēlerte (1912-1995)
Poétesse lettonne. « Après avoir émigré en Suède en 1945, Veronika Strēlerte travailla comme traductrice et correctrice pour la maison d’édition Daugava, fondée par des Lettons en exil » (Encyclopédie Larousse).
Économiste et historien français. « J’ai été correcteur d’épreuves, rédacteur à Intourist, traducteur au Journal de Moscou, chargé de la doublure des films en français dans un studio […] » (Le Monde).
Écrivain français. « Il tâte du journalisme [à Combat de 1947 à 1952], écrit des chroniques de variétés et de music-hall et sympathise avec Boris Vian. Cet amoureux de la langue dont les écrivains favoris s’appellent Henri Calet, Alexandre Vialatte, Raymond Guérin, Emmanuel Bove et Antoine Blondin entre à Constellation comme correcteur, avant de passer secrétaire de rédaction à L’Express – journal pour lequel il compose les grilles de mots croisés (Le Dilettante). « Ses confrères journalistes le tenaient pour un correcteur particulièrement scrupuleux » (L’Union).
Poète, essayiste et éditeur mexicain. Il a été membre, de 1964 à sa mort, de l’Académie mexicaine de la langue. « En tant qu’auteur, éditeur, rédacteur et correcteur, Alí Chumacero est une figure clé de l’histoire du Fondo de Cultura Económica, maison d’édition pour laquelle il travailla cinquante ans. Il y est connu pour avoir corrigé une centaine d’œuvres, parmi lesquelles le Pedro Páramo de Juan Rulfo. Il a nié à plusieurs reprises avoir amélioré drastiquement la qualité de l’œuvre par sa correction mais la rumeur sur la véracité de cette information persiste » (Wikipédia).
Poétesse américaine. « Née dans le Midwest américain, Amy Clampitt gagna New York pour y poursuivre des études qu’elle abandonna pour travailler comme secrétaire, puis comme bibliothécaire avant de devenir relectrice-correctrice indépendante » (Le Matricule des anges).
Gustave Théophile Losfeld, éditeur et écrivain d’ouvrages de genre, insolites et érotiques franco-belge publiant sous pseudonymes, notamment celui de Dellfos. « D’origine belge […], Éric Losfeld […] avait fait ses débuts d’éditeur à Paris en 1951, après une jeunesse mouvementée et hasardeuse de journaliste pigiste, correcteur d’imprimerie, auteur de romans érotico-policiers, courtier en librairie, coupée par les années de guerre, où il fut blessé, puis emprisonné en Allemagne » (Le Monde).
Dit Georges Cousin, écrivain et militant internationaliste français du xxe siècle, actif notamment dans les groupes de l’extrême-gauche dissidente « Socialisme ou Barbarie » et « Informations et Correspondance ouvrières ». Il est l’un des auteurs de La Grève généralisée en France, ouvrage de référence sur la période Mai 1968. Aussi traducteur, fourreur, correcteur (Wikipédia).
Les Certitudes du doute, où Goliarda Sapienza évoque son expérience de correctrice.
Comédienne et écrivaine italienne, athée et anarchiste. « Goliarda a été libérée [de prison], elle survit économiquement grâce à différents travaux un peu hasardeux de journaliste, de correctrice d’épreuves » (Le Matricule des anges).
Auteur belge de monographies. « Je suis un écrivain autodidacte. Tout à fait. Ma formation essentielle s’est déroulée dans un journal où j’étais un employé qualifié (correcteur) » (Objectif plumes).
Malcolm Benjamin Graham Christopher Williamson, compositeur australien. « Il vient à Londres en 1950 et trouve un emploi de correcteur dans la maison d’édition Boosey & Hawkes » (Universalis).
Enseignante puis correctrice au quotidien Le Monde et militante anticolonialiste. « Revenue en France dans les années 1970, Janine Cahen travaille, entre autres, à l’hebdomadaire Jeune Afrique, puis à la Revue d’études palestiniennes d’Elias Sanbar. En 1983, elle arrive au Monde, rue des Italiens, où le quotidien d’Hubert Beuve-Méry l’embauche comme correctrice. Elle y reste cinq ans » (Le Monde).
Marcel Moreau (collage d’une photo de Pete Hawk et d’un brouillon de M. Moreau).
Écrivain francophone belge, naturalisé français en 1974. « En 1953, Marcel Moreau intègre le journal Le Peuple en tant qu’aide-comptable, avant de devenir correcteur au quotidien Le Soir [« métier qu’il exercera durant trente-cinq ans », France Culture], à Bruxelles. En 2016, dans l’émission Sur les docks sur France Culture, Marcel Moreau racontait cette période ennuyeuse de sa vie et sa soif grandissante de poésie : “J’ai lu dans un journal qu’on cherchait un correcteur. Je ne savais pas très bien ce que ça voulait dire, mais je savais au moins que ça concernait la langue française. Alors j’ai posé ma candidature, on m’a pris à l’essai et on m’a gardé, au journal Le Soir. Pour moi, c’était une période infernale, il était temps que j’en sorte. J’avais une haine pour un chef, une espèce d’ingénieur. J’ai trouvé le même emploi, mais à Paris. Alors là, ma vie a changé. […] L’écriture journalistique me hérissait. Je rêvais d’une autre écriture, plus poétique peut-être, plus brutale aussi.” » (France Culture). « À partir de 1968, il réside à Paris, correcteur aux éditions Alpha, et se lie d’amitié avec Anaïs Nin » (Livres Hebdo).
Poète suisse. « Il interrompit ses études, se sentant attiré par les métiers du livre. Tour à tour, il fut libraire et correcteur d’imprimerie, mais le désespoir le gagna. La vie devint impossible. […] Le 13 mai 1965, il met fin à ses jours, laissant une œuvre importante qui ne paraîtra que quelques années après sa mort grâce à ses amis Georges Haldas et Hughes Richard » (Booknode).
Édouard Veniaminovitch Savenko, écrivain soviétique puis français et enfin russe et dissident politique, fondateur et chef du Parti national-bolchévique. « Pour gagner sa vie, il faisait un peu tous les métiers, de correcteur dans un journal russe à valet de chambre chez un millionnaire, en passant par garçon de café, cuisinier, docker, terrassier, etc. » (Babelio).
Écrivain français. « […] Christian Grenier a été professeur de lettres avant d’être édité (dès 1972) et de travailler dans l’édition comme lecteur, correcteur, rewriter et directeur de collection (Folio-Junior SF chez Gallimard de 1981 à 1986) » (Booknode et Sud-Ouest).
Comédienne française. « Il [Patrick Chesnais] a écrit La vie est belle à la main, sur des cahiers, avant de les dicter à Josiane, sa compagne depuis toujours. Sa première lectrice et correctrice, un drôle d’exercice pour elle aussi, puisque la vie de Patrick Chesnais a gambadé sur foule de chemins » (Le Temps).
Écrivain français. « Après avoir exercé divers métiers dont celui de surveillant dans un lycée, de vendeur en librairie et de correcteur, Christian Oster fait ses débuts en littérature en écrivant des polars pour le Fleuve Noir » (Booknode).
« Anarchiste, libertaire, syndicaliste, Marc Tomsin a été correcteur et relecteur, avant de s’engager aux côtés des rebelles zapatistes et de créer deux maisons d’édition » (Livres Hebdo).
Bertrand Redonnet (né en 1950)
Poète français. « […] sa biographie indique qu’il fut employé de l’éducation nationale, correcteur, bûcheron, guitariste et qu’il vit maintenant en Biélorussie » (Le Matricule des anges).
Alice Barzilay (1952-2014)
Directrice artistique du Monde diplomatique. « Après avoir appris le métier de secrétaire de rédaction à Libération, cette amoureuse des textes, lectrice et correctrice de grande qualité tant pour la presse que pour l’édition et les catalogues d’art, travaille pour plusieurs autres publications, avant de rejoindre Le Monde diplomatique en septembre 1999 » (Le Monde diplomatique).
Poète français. « Il fut longtemps correcteur au Journal officiel. Il est membre du comité littéraire de la revue électronique de littérature Secousse » (Wikipédia).
Écrivain et poète français. « En 2010, le correcteur Jacques Barbaut entreprenait d’établir un alphabet personnel qu’il vient enrichit du volume consacré à la lettre H » (Le Matricule des anges).
Femme de lettres française. « Parallèlement, elle exerçait l’activité de correctrice en free-lance. […] Elle a ensuite travaillé durant sept ans, en tant que lectrice-correctrice et réviseuse de traductions, au sein de la maison d’édition Phébus » (Wikipédia).
Nicolas Grondin (né en 1963)
Romancier français. « […] a été successivement libraire, représentant en librairie, éditeur et correcteur » (Lisez !).
Francisco Gonçalves César, chanteur, compositeur, écrivain et journaliste brésilien. « Après avoir goûté, tour à tour, aux métiers de journaliste, libraire et correcteur, le petit homme à la peau noire […] a posé sa voix susurrante et légèrement éraillée sur des compositions raffinées, principalement de forró, musique de son Nordeste natal » (L’Humanité).
Sylvie Yvert (née en 1964)
Romancière française. « […] a été correctrice pour la presse et l’édition avant de travailler comme chargée de missions au Quai d’Orsay puis au ministère de l’Intérieur » (Livres Hebdo).
Autrice française. « Elle se consacre à sa matière de prédilection, l’écriture (et ce qui l’entoure) : écrivaine, animatrice d’ateliers d’écriture, formatrice, correctrice, porteuse de projet culturel autour de l’écriture » (Booknode).
Femme de lettres française, fille de Bernard Pivot. « Alors, la jeune Cécile, qui aime la langue, la grammaire, la syntaxe, choisit de faire une école de journalisme et devient correctrice pour des publications » (Babelio).
Écrivain français. « À la fin des années 1980, il échoue au concours d’entrée à l’école de la rue d’Ulm qu’il n’a pas préparé, entreprend de vagues études de droit et vit de petits métiers : nègre, sous-titreur, correcteur » (L’Éditeur).
Romancière française. « Après avoir travaillé dans une maison d’édition spécialisée dans l’écologie, elle est aujourd’hui correctrice, et auteur pour la jeunesse et pour les adultes » (Booknode).
Fabrice Emont (né en 1975)
Lecteur-correcteur, traducteur et romancier (Babelio).
François Tison (né en 1977)
Ancien professeur de lettres, lecteur-correcteur, menuisier, musicien (Babelio). « Correcteur, éditeur, écrivain (France Culture).
Susan Fletcher (née en 1979)
Romancière britannique. « Avant de se consacrer à l’écriture, elle a effectué de nombreux petits boulots comme serveuse, libraire, ou encore correctrice » (Lisez !).
Écrivain et éditeur français « […] a tout fait avec, pour et autour des livres : libraire, éditeur, bibliothécaire, attaché de presse, correcteur, nègre à l’occasion, et pourquoi pas visiteur de grand écrivain » (La République des livres).
Delphine Monteil (née en 19??)
Éditrice française. « “J’étais correctrice indépendante, je lisais énormément et j’avais plaisir à partager mes coups de cœur, se souvient-elle. Cette activité de blogueuse m’a ouvert un début de réseau dans l’édition jeunesse. Passer de la correction à l’édition est vite devenu un challenge que j’ai souhaité relever” » (Livres Hebdo).
« Dans leurs bureaux situés sur Time Square, certaines des meilleures plumes des Etats-Unis s’écharpent sur des questions de syntaxe. “Ce n’était pas rare qu’on discute assez longuement de la tournure d’une seule et unique phrase dans un article de plus de 10 000 mots”, raconte par téléphone un collègue et ami de David Grann, Raffi Khatchadourian, ancien correcteur du magazine devenu grand reporter » (Le Monde).
Auteur et éditeur français. « Quand on épluche son CV, presque tous les arcanes de la chaîne du livre s’y retrouvent. Employé de librairie de 1997 à 2001, auteur de 80 ouvrages, rédacteur d’une centaine d’articles pour le magazine d’actualité littéraire Le Matricule des anges, correcteur pour une maison d’édition, éditeur depuis 2019… Et désormais libraire depuis quelques jours » (ActuaLitté).
Divers
Antoine Blondin (1922-1991), romancier et journaliste français, fils de la poétesse Germaine Blondin et d’un père correcteur d’imprimerie (Wikipédia).
« Emmanuel Lepage [né en 1966, bédéiste] prend conscience du décalage social entre ses parents et les autres… Son père, d’abord militaire, avait fait le tour du monde avant de devenir correcteur de presse à Ouest-France. Sa mère était peintre… » (France Inter).
Il est assez cocasse que la certification de compétence en orthographe en vogue ait choisi de se baptiser du nom de Voltaire, car si l’auteur de Candide est reconnu comme l’un de nos meilleurs écrivains, son orthographe n’était pas fameuse — mais cela était alors assez courant20 — et il était, par ailleurs, un piètre correcteur d’épreuves. Cela dit, Molière n’aurait pas été un meilleur choix21.
Une chose qu’on a pu constater [dans ses lettres], c’est une orthographe défectueuse. Mais, en France, à cette date, et lettrés et gens du monde étaient également peu soucieux de cette sorte de correction ; et, bien que l’on parle souvent de « l’orthographe de Voltaire22 », Voltaire n’en avait guère plus que ses contemporains, petits et grands, comme il est facile de s’en assurer par le simple examen de ses lettres autographes23.
En effet, dans un de ses articles, un correcteur de l’Imprimerie nationale en donne un exemple :
Voici un échantillon de l’orthographe de Voltaire dans une de ses lettres : chambelan, nouvau, touttes, nourit, souhaitté, baucoup, ramaux, le fonds de mon cœur, etc., etc., et tous les verbes sans distinction de l’indicatif et du subjonctif ; à préposition comme a verbe. » Et notez que Voltaire a écrit d’assez nombreuses observations sur la langue24.
À Paris, il peut compter sur une équipe de fidèles, en premier lieu d’Alembert, futur secrétaire de l’Académie française, dont les relations mondaines et littéraires lui sont de précieux atouts, et qui n’hésite pas à le mettre en garde ou à corriger ses erreurs […].
« Un auteur est peu propre à corriger les feuilles de ses propres ouvrages : il lit toujours comme il a écrit et non comme il est imprimé » — Voltaire.
Quant à ses capacités de correcteur d’épreuves, Voltaire en a reconnu la faiblesse dans des lettres à son secrétaire, Cosimo Alessandro Collini, en juin 1734 :
Cosimo Alessandro Collini, secrétaire de Voltaire.
Voltaire était en route pour se rendre à l’abbaye de Senones [Vosges]. Il m’avait chargé de lui faire parvenir les épreuves des Annales de l’Empire, avant le tirage. Mais il était mauvais correcteur d’imprimerie ; il l’avoue lui-même un peu plus bas.
9 juin — « En passant par Saint-Dié, je corrige la feuille ; je la renvoie ; je recommande à M. Colini les lacunes de Venise : il aura la bonté de faire mettre un g au lieu du c. Et ces chevaliers, qui sortent de son pays ; on peut d’un son faire aisément un leur. […] »
23 juin — « […] Il est bien triste que je ne puisse corriger la préface qui court les champs ; il n’y a qu’à attendre. A-t-on corrigé à la main les deux fautes essentielles qui sont dans le corps du livre ? […] »
24 juin — « Al fine ò ricevuto il gran pacchetto25 ; je garde la demi-feuille, ou pour mieux dire la feuille entière imprimée. Je n’y ai trouvé de fautes que les miennes ; vous corrigez les épreuves bien mieux que moi ; corrigez donc le reste sans que je m’en mêle et que M. Schœpflin26 fasse d’ailleurs comme il l’entendra […]27 »
Peut-être la certification Voltaire a-t-elle surtout retenu, outre la célébrité de l’auteur, le fait qu’il fut, tout de même, le correcteur de Frédéric II de Prusse. Un correcteur de style, sans doute, plus que d’orthographe.
Pendant deux heures de la matinée, Voltaire restait auprès de Frédéric, dont il corrigeait les ouvrages, ne manquant point de louer vivement ce qu’il y rencontrait de bon, effaçant d’une main légère ce qui blessait la grammaire ou la rhétorique. Cette fonction de correcteur royal était, à vrai dire, l’attache officielle de Voltaire. En l’appelant auprès de lui, Frédéric avait sans doute eu pour premier mobile la gloire de fixer à sa cour un génie célèbre dans toute l’Europe ; mais il n’avait pas été non plus insensible à l’idée de faire émonder sa prose et ses vers par le plus grand écrivain du siècle. Pour celui-ci, cet exercice pédagogique n’était pas une besogne de nature bien relevée. Il s’en dégoûta vite quand les premiers enchantements du début furent passés, et il mit une certaine négligence à revoir les écrits du roi. Passe encore à la rigueur pour la prose ou la poésie royale ; mais les amis, les généraux de Frédéric, venaient aussi demander à l’auteur de la Henriade de corriger leurs mémoires. C’est à une prière de ce genre faite par le général Manstein, que Voltaire répondit dans un moment de mauvaise humeur : « J’ai le linge sale de votre roi à blanchir, il faut que le vôtre attende28. »
Un modeste correcteur d’imprimerie n’aurait pu se permettre un tel comportement.
C’est avec plaisir que je reconnais ce que je dois aux auteurs, chercheurs, archivistes, bibliothécaires, webmasters et autres, dont le travail m’a permis de mener mes recherches. Cette liste est sélective et ne suit aucune norme. Ce sont des notes personnelles. J’ai cité nombre d’autres sources au fil de mes articles.
Histoire de la correction
Les auteurs sont peu nombreux, mais ils existent.
Louis-Emmanuel Brossard (1870-1939), Le Correcteur typographe. Essai historique, documentaire et technique, Tours, Imprimerie E. Arrault et Cie, 1924.
Correcteur puis directeur d’une imprimerie, il a synthétisé, en son temps, tout ce qu’on avait écrit avant lui sur le sujet. Un siècle plus tard, je poursuis dans la même voie.
« Les correcteurs d’imprimerie et les textes classiques », trad. par Luce Giard, dans Des Alexandries I. Du livre au texte (dir. Luce Giard et Christian Jacob), BnF, 2001, p. 425-439.
The Culture of Correction in Renaissance Europe (The Panizzi Lectures 2009), Londres, The British Library, 2011. Un résumé en français est disponible sur le site du département d’histoire de l’École normale supérieure.
Humanists with Inky Fingers. The Culture of Correction in Renaissance Europe (The Annual Balzan Lecture, 2), Leo S. Olschki, 2011.
Percy Simpson (1865-1962), Proof-reading in the Sixteenth, Seventeenth and Eighteenth Centuries, Oxford University Press, 1935 ; rééd. avec un avant-propos de Harry Carter, 1970. Le premier livre sur la question (que j’ai encore à lire).
Les deux livres ci-dessus sont les premiers avec lesquels j’ai entamé ce voyage.
Roger Chartier (né en 1945) et Henri-Jean Martin, Histoire de l’édition française, en quatre tomes de 800 pages chacun, Promodis, 1983-1986 ; rééd. Fayard-Cercle de la librairie, 1989-1991. Surtout pour Jeanne Veyrin-Forrer (1919-2010), « Fabriquer un livre au xvie siècle », dans le tome I, p. 279-301 ; et Jacques Rychner (1941-2017), « Le travail de l’atelier », dans le tome II, p. 46-70.
Marie-Cécile Bouju (IDHES), qui travaille notamment sur l’histoire des industries du livre. J’ai cité certains de ses travaux dans mes articles.
Dominique Varry (né en 1956), dont les pages personnelles (sur le site de l’Enssib) m’ont fait découvrir qu’il existait une histoire de la correction (Simpson, Grafton) et un manuel du correcteur de 1608, Orthotypographia. Disponible en PDF (gratuit), un livre qu’il a dirigé : 50 ans d’histoire du livre : 1958-2008, Villeurbanne, Presses de l’Enssib, 2014.
Roger Dédame (1933-2018), pour son livre Les Artisans de l’écrit. Des origines à l’ère du numérique (« Rivages des Xantons », Les Indes savantes, 2009).
La revue Histoire et civilisation du livre (éd. Librairie Droz), fondée en 2005 par Frédéric Barbier et dont Yann Sordet est rédacteur en chef depuis 2015.
Les auteurs de codes typographiques (voir mon article).
Syndicalisme
J’ai peu abordé cette question, qui est complexe et a été très bien traitée par d’autres. Aux auteurs cités plus haut, dans « Histoire sociale des correcteurs », j’ajouterai :
Yves Blondeau, Le Syndicat des correcteurs de Paris et de la région parisienne, 1881-1973, supplément au Bulletin des correcteurs, no 99, Syndicat des correcteurs, 1973. L’essentiel est résumé dans HistoLivre, nos 18, 19 et 20.
Dictionnaire encyclopédique du livre, sous la direction de Pascal Fouché, Daniel Péchoin et Philippe Schuwer ; et la responsabilité scientifique de Pascal Fouché, Jean-Dominique Mellot, Alain Nave [et al.], 3 tomes et un index général, Paris, éd. du Cercle de la librairie, 2002, 2005 et 2011. Une somme impressionnante d’érudition.
Dictionnaire encyclopédique du livre.
Marc Combier et Yvette Pesez (dir.), Encyclopédie de la chose imprimée du papier @ l’écran, Retz, 1999.
Jean-Claude Faudouas, Dictionnaire des grands noms de la chose imprimée, Retz, 1991.
Le Scribe accroupi, du musée du Louvre. Source : Louvre.fr.
On peut légitimement supposer que le métier de correcteur est presque aussi vieux que l’écriture. « Le jour où le copiste était né, le correcteur avait paru ; sitôt qu’une ligne, qu’une page avait été écrite, elle avait dû être lue », affirme Louis-Emmanuel Brossard (1924)29. Mais qu’en savons-nous exactement ? On ne peut pas dire que les livres d’histoire soient très bavards sur la question… En complétant la partie historique de l’essai de Brossard par des lectures de travaux récents, j’ai fini par rassembler de quoi rédiger cet article.
Notons, avant d’aller plus loin, que de nombreux manuscrits anciens présentent des traces de correction, ce qui ne signifie pas nécessairement qu’un correcteur professionnel les a relus. En effet, il faut distinguer la fonction de correction du métier de correcteur. Les philologues emploient parfois le terme de « correcteur antique » (ou médiéval, selon la période) pour désigner la main qui a tracé des signes de correction30, sans forcément interroger le statut de son propriétaire (il peut s’agir d’un lecteur ayant annoté son exemplaire).
Manuscrit byzantin des pièces d’Euripide, probablement du xie s. « Une seconde main médiévale présente des variantes marginales ou interlinéaires » (Vanessa Desclaux, « Euripide mss grec 2713 », L’Antiquité à la BnF, 1er juin 2018). Source : Gallica/BnF.
Cependant, « l’écriture, considérée comme un métier manuel, était dans l’antiquité31 une affaire de professionnels (esclaves ou affranchis)32 ». Même s’ils ne recevaient pas de salaire, c’était bien leur état.
Égypte ancienne
Cartoon de Dan Piraro (blog Bizarro), version française et version originale (américaine).
Il y a 4 500 ans, des ouvriers (lapicides) ont gravé sur des parois de pierre les plus anciens écrits religieux du monde. Il s’agit des Textes des pyramides, la somme des conceptions funéraires des Égyptiens de l’Ancien Empire. Il semble que le texte de base ait été un original sur papyrus, auquel on a comparé la copie.
Une fois le texte hiéroglyphique gravé, un scribe a procédé à une relecture du texte. Il a signalé les erreurs aux sculpteurs en inscrivant les modifications à apporter avec de la peinture noire ou rouge (☞ voir aussi Corriger en rouge, une pratique antique). Les textes de la pyramide d’Ounas présentent ainsi 163 modifications [… Elles] vont d’un seul signe hiéroglyphique à des passages entiers […]. On a procédé à la correction, à l’inversion, à la suppression ou à l’insertion d’un signe hiéroglyphique ; à l’insertion ou à la suppression d’un mot ou d’une phrase ou à la substitution d’un mot à un autre. […] lorsqu’il a fallu changer le texte, les anciens hiéroglyphes ont été cachés par une couche de plâtre, puis le nouveau texte a été gravé par-dessus33.
C’est la plus ancienne mention de l’intervention d’un correcteur que j’aie lue à ce jour34. Une belle découverte.
Grèce antique
« Chez les Grecs, une même personne, tour à tour copiste (bibliographus), relieur (bibliopegus) et marchand (bibliophila), assumait la confection ainsi que la vente des manuscrits » (Brossard, op. cit., p. 19).
On sait qu’il existait en Grèce antique35 des correcteurs ou diorthote, parfois francisés en diorthontes. Les corrections (ou diorthoses36, du grec ancien διόρθωσις, diórthôsis, « rectification, redressement ») les plus célèbres sont celles des œuvres d’Homère et de Platon. Il s’agit alors plutôt d’éditions critiques que du travail habituel d’un correcteur. Pour plus d’informations, consulter :
Antimaque de Colophon, un des diorthote d’Homère.
l’article « diorthontes » (pour les diorthoses d’Homère) de l’encyclopédie Imago Mundi ;
Henri Alline (1884-1918), Histoire du texte de Platon, édité par Émile Chatelain et Bernard Haussoullier, « Bibliothèque de l’École des hautes études. Sciences historiques et philologiques », 218, E. Champion (Paris), 1915 ;
L’exposé de Brossard donne davantage d’informations sur la librairie dans la capitale de l’Empire romain.
École romaine. Stèle du iie s., retrouvée à Trier, Allemagne. Source : « Lire et écrire dans la Rome antique », La Toge et le Glaive, 19 janvier 2014.
On sait qu’à Rome nombre de copistes tenaient en même temps boutique de libraires ; ils étaient désignés sous le nom de librarii […]. La plupart d’entre eux étaient des affranchis ou des étrangers ; ils vendaient pour leur compte les travaux qu’ils avaient minutieusement et longuement transcrits. […] Les copistes qui se livraient à la transcription des ouvrages anciens étaient désignés du nom particulier d’antiquarii […].
Parmi ces libraires de l’ancienne Rome l’histoire a surtout conservé le souvenir des frères Socio [sic, Sosii], qui furent les éditeurs d’Horace (65-8 av. J.-C), et de Pomponius Alliais [Pomponius Élien ou Aelianus], l’ami de Cicéron (106-43 av. J.-C.) et le plus grand libraire de l’époque. D’après Cornelius Nepos [ou Cornélius Népos], ces marchands avaient à leur service un nombre élevé de lecteurs, d’écrivains, de correcteurs, de relieurs, […] avec lesquels ils pouvaient, en un temps relativement court, reproduire un manuscrit à plusieurs milliers d’exemplaires.
Au milieu d’un profond silence, le lecteur dictait le texte aux copistes : esclaves de condition, souvent élevés et instruits à grands frais, ceux-ci étaient d’habiles écrivains qui, pour toute rémunération, recevaient la nourriture, le logement et l’entretien […].
[La copie achevée,] le parchemin était alors confié au correcteur, grammarien ou éditeur de profession, chargé de reviser le texte, de rectifier les interprétations erronées du lecteur et de corriger les fautes du copiste37.
Selon René Ménard (1883), « le nom du correcteur figurait avec celui de l’auteur38 ». J’ai l’intuition que cette généralisation pourrait être nuancée. Il est vrai que les nombreux livres antiques qui nous ont été transmis par copie médiévale portent une souscription chrétienne. Or, explique Wikipédia, « c’était un bref appendice, qui décrivait quand le livre avait été recopié, et qui l’avait relu pour s’assurer de sa conformité. Ce type de souscription était probablement usuel aussi avant les temps chrétiens, au moins pour les livres de valeur. Il témoignait de l’origine et de l’exactitude de la copie. » Néanmoins, là encore, il ne s’agit pas nécessairement d’un correcteur professionnel39.
Signes de correction dans l’Antiquité
Sur la pratique même de la correction, d’autres détails intéressants sont fournis par un texte de Daniel Delattre (directeur de recherche émérite CNRS-IRHT), à propos de la bibliothèque des Papyrus, à Herculanum (Italie), où furent retrouvés de nombreux textes, notamment de philosophie grecque (Lucrèce, Épicure, Philomène de Gadara). Un cours collectif en ligne, Le Livre de l’Antiquité à la Renaissance, dont il a écrit une partie, complète ce qui suit (les notes précisent la source des différents extraits) :
Les rouleaux conservés dans la bibliothèque d’Herculanum sont généralement soignés et ont été relus avec attention et corrigés par le scribe lui-même, parfois aussi par un correcteur professionnel (un diorthôtès). Des interventions nombreuses en témoignent, qui souvent sont faites avec un égal souci de lisibilité et de discrétion40.
[…] cela [la relecture par un correcteur professionnel] était probablement de règle dans les ateliers de librairie, par exemple celui d’Atticus, ami et éditeur de Cicéron41.
« J’ai laissé passer une erreur énorme. J’ai confondu les noms d’Aristophane et d’Eupolis. Est-ce que tu as moyen de faire corriger les copies déjà mises en circulation ? »
En quoi les interventions du correcteur consistaient-elles ?
La plupart des corrections sont faites dans l’interligne qui précède la ligne fautive, et en caractères plus petits43. Les principes de correction sont simples : quand une ou plusieurs lettres erronées sont à supprimer, on les exponctue, c’est-à-dire qu’un point noir est placé au-dessus de la (ou des) lettre(s) à annuler ; dans certains cas, la lettre est simplement biffée. Si la lettre est à remplacer par une autre, le point est remplacé par la nouvelle lettre, centrée au-dessus de la lettre erronée (quelquefois, le scribe réécrit directement sur cette dernière). Si une lettre a été omise, elle est tracée dans l’interligne à cheval au-dessus des deux lettres entre lesquelles il faut l’insérer. Dans certains cas, si c’est une ligne entière qui a été omise par le copiste, elle est ajoutée de la même manière dans l’interligne, le début étant placé au-dessus du point d’insertion dans la ligne à compléter. En revanche, si ce qui est à rajouter est trop long, on peut trouver, détaché en marge gauche, un signe du type « ancre » (flèche oblique montante ou descendante, selon que l’ajout est reporté dans la marge supérieure ou inférieure), un trait oblique ou encore une « diplè simple » [un chevron], qui ont alors leur correspondant dans l’une des deux marges, devant ce qui a été omis44.
Source : Daniel Delattre-Laurent Capron, CD-Rom Les Sources documentaires du Livre IV des Commentaires sur la musique de Philodème (réalisation : Institut de Papyrologie de la Sorbonne – université de la Sorbonne, Paris IV), Paris, 2007.
Manuscrits orientaux
J’ai trouvé peu d’informations sur la correction antique hors du monde gréco-romain45. Je ne traiterai donc que le cas des manuscrits arabes — où la notion de texte original était considérée différemment qu’en Occident —, sur lesquels j’ai été informé par un article de Christine Jungen :
[…] dans le monde arabe et musulman[,] la copie manuscrite […] a constitué le mode principal de transmission des textes jusqu’au milieu du xixe siècle, voire au-delà. […] Exécutées par des copistes professionnels, par des lettrés ou par des étudiants, les copies produites se singularisent par leur matière [… mais] également par leur contenu […]. Chaque copie est un exemplaire unique, qui, au-delà des différences de version, parfois infimes, entre copies d’un même texte, peut également différer de ses copies « parentes » soit par l’ajout d’une introduction ou de commentaires in texto par le copiste ou le commanditaire de la copie, soit par l’introduction de marques de vérification ou de confirmation (effectuées lors de la copie ou de lectures publiques). À ces interventions s’ajoutent les annotations portées en marge par les lecteurs. Sans cesse amendé et corrigé au fil des copies et des lectures (dont témoignent les multiples marques de vérification, d’audition et de correction que portent les manuscrits), le kitâb, le « livre », s’est longtemps défini, dans sa tradition manuscrite, comme un support d’écriture mouvant et dynamique appelé à être sans cesse modifié au cours des pratiques lettrées46.
Double page extraite du Livre de Sibawayh, manuscrit de la BnF.
De telles corrections ont été étudiées par Geneviève Humbert sur un manuscrit trouvé à Milan du Livre de Sibawayh (Kitâb Sîbawayh), un traité de grammaire arabe (dont la BnF possède un manuscrit copié à quatre mains).
Le Kitâb de Sîbawayhi fut rédigé au iie/viiie siècle. Bien que l’auteur soit considéré comme l’un des plus grands grammairiens arabes, on ne connaît rien de sa biographie, ce qui est bien illustré par le simple fait que même la date de sa mort est située dans une “fourchette” qui peut aller de 160-161/776-777 à 194/809-810. La même incertitude se trouve autour du Kitâb47.
Pour plus d’informations, on peut lire Geneviève Humbert, Les Voies de la transmission du Kitâb de Sîbawayhi, Studies in Semitic Languages and Linguistics, XX, Leiden, E. J. Brill, 1995, en particulier « Le travail du correcteur et la banalisation d’un texte », p. 172-176 (pages en libre accès dans l’aperçu sur Google Livres).
Bonus : corriger sur tablette de cire
Styles. Illustration dans Le Livre d’Albert Cim, p. 65.
Les tablettes de cire « sont des supports d’écriture effaçables […] et réutilisables, connus depuis la haute antiquité et qui ont été utilisés jusqu’au milieu du xixe siècle » (Wikipédia). Dans sa somme, Le Livre (1905), Albert Cim dévoile que, tels certains de nos crayons de papier équipés d’une gomme, le style comportait un embout de correction.
Le style, qui servait à écrire sur les tablettes de cire, « était un petit instrument d’os, de fer, de cuivre ou d’argent, long de quatre à cinq pouces, mince, effilé et pointu à l’une de ses extrémités, tandis que l’autre, assez forte, était aplatie… La pointe traçait l’écriture sur la cire, et, si l’on avait une lettre ou un mot à corriger ou à effacer, on retournait le style et l’on employait l’extrémité aplatie pour faire disparaître la lettre ou le mot réprouvé, pour rendre unie, dans cet endroit, la surface de la cire, et pouvoir substituer un autre mot à celui qu’on venait d’effacer. L’expression vertere stylum, retourner le style, passait en proverbe chez les Romains pour dire corriger un ouvrage48 […]. »
Cornelius Kiliaan (1528/1530 – 1607), correcteur chez Christophe Plantin pendant cinquante ans. Source : musée Moretus-Plantin.
Au fil de mes recherches, j’ai croisé nombre de personnes citées comme ayant exercé, au moins un temps, le métier de correcteur. Certains noms revenaient sans cesse, d’autres étaient plus rares, ce qui m’a incité à ouvrir un fichier spécifique pour m’en souvenir. Voici donc le Hall of Fame des correcteurs. Cette liste ne prétend pas, bien sûr, à l’exhaustivité et reste susceptible d’ajouts, de précisions et aussi de suggestions bienvenues. NB — Les citations sont parfois coupées abruptement quand je n’ai eu accès qu’à un extrait de la page.
« Poète et grammairien grec contemporain des guerres médiques. Ses œuvres sont aujourd’hui perdues : on en possède seulement quelques fragments » (Wikipédia). « Antimaque de Colophon, poète lui-même, est, je crois, le plus ancien diorthonte [ou diorthôte], dont le travail, du moins en partie, soit arrivé jusqu’à nous » (Jean-Baptiste Dugas-Montbel, Histoire des poésies homériques, 1831, p. 78).
« Mis au rang des premiers diorthôte, c’est-à-dire des correcteurs, grâce à son importante production d’éditions critiques des textes homériques » (Wikipédia).
Les glorieux ancêtres
Constamment cités, au long du xixe siècle, parmi les premiers « correcteurs », même si la correction d’épreuves ne constituait qu’une petite partie de leur activité. Classés par date de naissance.
Imprimeur et éditeur bâlois. « Associé, à partir de 1493, à Johann Petri, et à partir de 1500 environ, à Johann Amerbach dont il a été le correcteur, travaillant ensemble jusqu’en 1512 » (BnF). « Un livre où il y a des fautes n’est pas un livre » (cité par J.-B. Prodhomme dans cet article).
Jodocus Badius en latin, surnommé Ascensius, imprimeur et libraire d’origine belge, ayant principalement exercé en France, d’abord à Lyon puis à Paris. « […] après avoir professé avec tant de distinction les belles-lettres à Lyon, fut correcteur chez Trechsel, dont il devint le gendre […] » (Larousse du xixe siècle). « Correcteur chez Jean Trechsel, puis Robert Gaguin, installé à son compte en 1500 » (Encyclopédie Larousse).
Chanoine régulier de Saint-Augustin, philosophe, humaniste et théologien néerlandais. « Érasme l’énonce en 1505 dans sa préface aux Adnotationes de Lorenzo Valla : la perfection du texte écrit est une des ambitions les plus hautes ; elle impose une vigilance d’autant plus exigeante que “l’imprimerie […] répand aussitôt une faute unique en mille exemplaires […]”. Ainsi, l’humaniste sera souvent un homme qui travaille au cœur de l’atelier typographique » (Yann Sordet, p. 290, voir mon article).
« Imprimeur-libraire, également éditeur humaniste, traducteur, dessinateur, peintre, enlumineur, graveur, fondeur de caractères et relieur français. Il est l’un des introducteurs des caractères romains en France et l’un des premiers réformateurs de l’orthographe française » (Wikipédia). Correcteur d’Henri Estienne (Brossard).
Philologue érudit et imprimeur, correcteur et lecteur d’épreuves (chez Sébastien Gryphe49, à Lyon, en 1534). Brûlé vif avec ses livres, place Maubert à Paris (Universalis).
De son vrai nom, Cornelis Abts van Kiele. Poète, historien, lexicographe, linguiste, traducteur néerlandais. « Après ses études, il a trouvé un emploi dans l’imprimerie récemment fondée par Christophe Plantin, imprimerie qui se développera jusqu’à devenir la plus importante d’Europe à cette époque. Il a commencé au bas de l’échelle en tant que typographe et imprimeur, mais il a été promu premier assistant en 1558. Plantin avait manifestement confiance dans les qualités de Kiliaan car en 1565, il a été nommé correcteur d’épreuves, une fonction rémunératrice réservée alors aux érudits » (Wikipédia). « Kiliaan a travaillé pendant 50 ans en tant que correcteur chez Plantin. Ce veuf vivait avec ses trois enfants dans la maison située sur la place du Vrijdagmarkt. Lorsque Plantin émet le souhait d’éditer un dictionnaire traductif néerlandais, il pense aussitôt à faire appel à son correcteur. Les dictionnaires vont désormais remplir toute la vie de Kiliaan » (musée Moretus-Plantin). « Kilian peut être considéré comme le phénix des correcteurs morts et vivants. Il savait que la correction est à l’art typographique, suivant l’heureuse expression d’Henri Estienne, ce que l’âme est au corps humain ; elle lui donne l’être et la vie » (Léon Degeorge, La Maison Plantin à Anvers, Impr. Félix Callewaert père (Bruxelles), 1877).
Philologue allemand. « […] à partir de 1582, il se voue tout entier à la révision et à la correction des anciens auteurs grecs et latins. Jusqu’en 1591, il travaille chez l’imprimeur Wechel à Francfort-sur-le-Main, ensuite il passe à Heidelberg, auprès de Commelin, et est nommé bibliothécaire de l’université » (Wikipédia). Cité par Larousse.
Franciscus Raphelengius en latin, aussi connu comme François Rapheleng, né en Flandres, orientaliste, linguiste et imprimeur de la Renaissance. « […] aima mieux rester correcteur chez Plantin [en 1564, BnF] que d’aller occuper à Cambridge la chaire de professeur de grec, à laquelle son mérite l’avait appelé […] » (Larousse). Plantin dont il a épousé Marguerite, la fille aînée (Wikipédia).
Iustus Lipsius en latin, de son nom d’origine Joost Lips. Philologue et humaniste qui vécut dans ce qui était alors les Pays-Bas espagnols et aujourd’hui la Belgique.
D’autres noms sont cités par L.-E. Brossard, Le Correcteur typographe, 1924.
Les écrivains, les journalistes et quelques autres
Maniant la plume, ils l’ont mise au service de la correction, souvent le temps de se faire un nom. Classés par date de naissance.
Compositeur français. Mourut à Lyon, victime des massacres de la Saint-Barthélemy. « Fut associé à l’éditeur Nicolas Du Chemin comme correcteur (1551) » (Universalis). Lire François Lesure, « Claude Goudimel, étudiant, correcteur et éditeur parisien », Musica Disciplina, vol. 2, nos 3-4, 1948, p. 225-230.
Imprimeur, philologue, helléniste et humaniste français, fils de l’imprimeur Robert Estienne. « Adolescent, il avait commencé à corriger les textes grecs, en travaillant avec son père sur les épreuves d’une magnifique édition de Denys d’Halicarnasse, un exemple impressionnant des “grecs du roi” que Robert publia en 1547 » (Anthony Grafton, « Les correcteurs d’imprimerie et les textes classiques », dans Des Alexandries I. Du livre au texte (dir. Luce Giard et Christian Jacob), BnF, 2001, p. 427).
Frère dominicain et philosophe napolitain, brûlé vif pour athéisme et hérésie. « […] à Genève, […] il […] survit comme correcteur d’imprimerie » (Le Monde, 17 février 2000).
Médecin et épistolier français. « Brouillé avec sa famille pour son refus d’entrer dans la carrière ecclésiastique, il se livra à l’étude de la médecine et, comme il était dépourvu de ressources, il se fit correcteur d’imprimerie (aux dires de Théophraste Renaudot et de Pierre Bayle) » (Wikipédia).
Diplomate, homme de lettres et prélat français qui fut ambassadeur à Venise (1752-1755), ministre d’État (1757), secrétaire d’État des Affaires étrangères (1757-1758) et enfin chargé d’affaires auprès du Saint-Siège (1769-1791). « […] ma famille se rappelle encore l’abbé de Bernis, qui lisait des épreuves chez mon bisaïeul François Didot » (Ambroise Firmin-Didot, dans son discours d’installation comme président honoraire de la Société des correcteurs, le 1er novembre 1866).
Écrivain, mémorialiste et homme politique français. « L’académicien Charles Nodier fut correcteur d’imprimerie. Chateaubriand occupa le même emploi à Londres où la tourmente révolutionnaire l’avait jeté dénué de toutes ressources » (note de la chanson Embauchés sous l’aimable loi / Du grand saint Jean Porte-Latine, 1858).
Écrivain, romancier et académicien français. « En août 1809, il entra en relations avec l’écrivain anglais Herbert Croft et Lady Mary Hamilton, installés à Amiens. Devenu leur secrétaire le 3 septembre, il réalisa pour eux de fastidieux travaux de copie littéraire et de correction d’épreuves, jusqu’à leur ruine, en juin 1810 » (Wikipédia).
Chansonnier français. « Béranger se présente à ma mémoire » (Ambroise Firmin-Didot, dans son discours d’installation comme président honoraire de la Société des correcteurs, le 1er novembre 1866).
Philologue allemand, « vient dès 1832 se fixer à Paris, où il prend une part active à tous les grands travaux de la librairie Firmin Didot (Thesaurus linguæ græcæ, Collection grecque-latine) » (Wikipédia). Cité par Larousse.
Patron de presse français, directeur de la Revue des Deux-Mondes. « Fils de cultivateurs, chimiste de formation, François Buloz est d’abord prote d’imprimerie, puis compositeur d’imprimerie et correcteur » (Wikipédia). « […] il entra alors dans une imprimerie où il apprit le métier de typographe : il y réussit, et devint même un assez habile ouvrier. En 1825, il fut admis à l’imprimerie de l’archevêché comme correcteur. De huit heures du matin à huit heures du soir, le jeune Buloz était chargé de la lecture des épreuves ; tous les livres latins ou français lui passaient par les mains : ce dut être excellent pour compléter ses humanités » (Marie-Louise Pailleron, François Buloz et ses amis, 1918). « Enfin, en 1828, F. Buloz entra, comme correcteur encore, à l’imprimerie d’Éverat, 18, rue du Cadran. C’est là que se décida son avenir, et qu’il abandonna le métier de typographe, pour devenir directeur de [r]evue » (ibid.).
Polémiste, journaliste, économiste, philosophe, politique et sociologue français. « Il avait commencé correcteur avant d’apprendre le métier de compositeur, ainsi que l’indiquent les dates. M. Milliet (aujourd’hui rédacteur du Journal de I’Ain), qui était, en 1829, prote d’imprimerie a Besançon, dans la maison où […] » « Proudhon, servi par son activité, son savoir, était vite devenu correcteur à la maison Gauthier, qui avait alors en chantier une édition latine de la Vie des Saints, accompagnée de notes également latines. […] » (Daniel Halévy, La Vie de Proudhon, 1809-1847, 1948).
Philologue helléniste allemand, « connu pour la qualité de ses nombreuses éditions de textes en grec ancien et leurs traductions en latin » (Wikipédia). Cité par Larousse.
Romancier français. « Son œuvre abondante, composée de plus de 70 romans populaires édités en feuilleton et de près de 70 nouvelles […] eut un succès considérable de son vivant, égalant celles d’Honoré de Balzac et d’Alexandre Dumas » (Wikipédia). Correcteur au Nouvelliste (Universalis).
Personnalité militaire de la Commune de Paris. « Après avoir quitté l’armée, il est d’abord garçon d’écurie à Saint-Germain puis il devient correcteur d’imprimerie et typographe » (Wikipédia).
Journaliste et essayiste politique, républicain anticlérical franc-maçon et révolutionnaire français. « Correcteur à L’Opinion nationale, il collabora à La Rue (1er juin 1867 – 11 janvier 1868) de Jules Vallès (de qui il fut proche et qui le mentionne dans Le Bachelier sous le nom de Roc — Ranc signifiant en occitan roc ou rocher), au Réveil de Charles Delescluze, au Diable à Quatre (1868), à La Cloche (1869) » (Maitron).
Militant syndicaliste et socialiste hongrois d’origine juive. Prend une part active à la Commune de Paris de 1871. Ouvrier d’orfèvrerie, correcteur puis journaliste (BM Lyon).
Romancier et essayiste français. « Après la guerre, il revient habiter la rue Rousselet et reprend auprès de son vieux maître [Jules Barbey d’Aurevilly] les fonctions de secrétaire et de correcteur d’épreuves, qu’il partageait avec M. Landry » (L’Agora).
Compositeur, chef d’orchestre et critique français. « Il travaille comme correcteur chez l’éditeur de musique Georges Hartmann » (Universalis).
Écrivain, poète, essayiste et officier de réserve français. « Mon cher Péguy « Les Tharaud [les frères Jean et Jérôme Tharaud] me disent que vous êtes un peu souffrant, que vous vous êtes trop fatigué. Cela me peine. Il n’est pas possible en effet que vous continuiez ce métier de correcteur d’épreuves, qui est le plus tuant de tous, et surtout que vous y mettiez cette application excessive. Il vaut mieux que quelques fautes typographiques se glissent dans les Cahiers [de la Quinzaine, 1900-1914, revue bimensuelle fondée et dirigée par Péguy], et que vous alliez bien : les chefs-d’œuvres classiques n’ont rien perdu aux coquilles qui émaillent leurs premières éditions » (Romain Rolland [?], Cahiers Romain Rolland, vol. 22, 1948). « Péguy y était un maître Jacques, tour à tour éditeur, vendeur, correcteur d’épreuves, comptable et parfois typographe » (André Suarès, La Condottiere de la beauté, De Nederlandsche Boekhandel, 1954, p. 10). « Il s’est usé les yeux sur les épreuves. Pendant longtemps, il a corrigé lui-même et mis en pages tous les livres qu’il publiait. Correcteur acharné, il faisait la chasse aux lettres cassées, à l’œil douteux, aux virgules sans pointe » (Alexandre Millerand, André Suarès, Charles Péguy : sa vie, son œuvre et son engagement, éd. Homme et Littérature, 2021).
« Correcteur d’imprimerie et militant français. Figure majeure du syndicalisme, il est l’un des responsables de la CGT au début du xxe siècle » (Wikipédia). Correcteur de presse, L’Époque, La Liberté du temps, France-Soir, rue Réaumur. En janvier 1908, il entre comme correcteur à l’imprimerie confédérale de la CGT.
Né Pierre Dumarchey, écrivain français. Correcteur à La Dépêche de Rouen de 1901 à 1905 (éd. Sillages). « Quand André Maurois était au lycée Corneille et qu’Émile Chartier, sous le pseudonyme d’Alain, publiait chaque jour des propos dans la Dépêche de Rouen, il y avait, à l’imprimerie de celle-ci, un jeune correcteur particulièrement chargé d’apporter tous ses soins à la lecture des épreuves de chacun des propos. Ce jeune correcteur s’appelait Pierre Dumarchais [sic]. Un jour, il deviendrait célèbre en littérature sous le pseudonyme de Pierre Mac Orlan » (Michel Droit, André Maurois et Rouen, 25 octobre 1985, Académie française).
Philosophe et théologien catholique français. « Péguy et Jacques Maritain s’entendirent tout de suite à merveille : on sait que Péguy prit même un moment ce dernier comme collaborateur, en tant que réviseur et correcteur attitré des Cahiers [de la Quinzaine] […] » (Georges Cattaui, Péguy, témoin du temporel chrétien, 1964).
Compositeur et chef d’orchestre autrichien. « […] exercer l’humble métier de correcteur d’épreuves dans une grande maison d’édition musicale viennoise. Aussi bien cette obscurité convenait-elle à son extrême modestie et à son apparente absence d’ambition (André Hodeir, La Musique étrangère contemporaine, « Que sais-je ? », no 631, PUF, 1954, p. 60).
Écrivain, poète, journaliste et parolier français. « Carco entra dès lors comme lecteur et correcteur-typographe à la Belle Édition de Francois Bernouard, située rue Dupuytren, où chaque collaborateur allait à son tour actionner une presse à bras gémissante et d’antique modèle (Emmanuel Aegerter, Pierre Labracherie, Au temps de Guillaume Apollinaire, Julliard, 1945).
Militant pacifiste et anarchiste français. « Louis Lecoin était issu d’une famille très pauvre, de parents illettrés : il ne possédait lui-même qu’un certificat d’études primaires. Il devint correcteur d’imprimerie après avoir exercé les professions de manœuvre, jardinier, cimentier et avoir été aussi mendiant » (Wikipédia).
Poète français. « 1912 — Il gagne modestement sa vie comme correcteur d’imprimerie rue Falguière. Il assure le secrétariat de rédaction du bulletin de la Section d’or, dont la parution s’interrompt après le premier numéro » (Jean-Baptiste Para, Pierre Reverdy, Culturesfrance, ministère des Affaires étrangères, 2006, p. 80).
Romancier et essayiste américain. « À l’automne 1931, Miller obtient un premier emploi de correcteur d’épreuves pour un journal américain, le Chicago Tribune, grâce à son ami Alfred Perlès qui y travaille déjà » (Wikipédia).
Écrivain russe, spécialiste de l’histoire de la littérature russe du début du xixe siècle. Chercheur, enseignant, traducteur, correcteur (Universalis).
Poète et écrivain français, principal animateur et théoricien du surréalisme. « “[…] de vous recommander un jeune homme dont la situation me touche et auquel vous pourrez peut-être donner les moyens d’échapper aux plus graves difficultés. Il est étudiant en médecine et s’occupe passionnément de littérature.” Le jeune homme est André Breton, qui a décidé d’arrêter ses études pour se livrer à son exclusive passion, et à qui son père a coupé les vivres. Le père a pris contact avec Valéry, qui a tenté de le calmer et veut aider le jeune poète à se débrouiller jusqu’à ce que sa situation s’éclaircisse. Paulhan l’engage comme correcteur. » (Denis Bertholet, Paul Valéry, Plon, 1995). « André Breton, correcteur, vraiment correcteur, au sens correcteur d’imprimerie, d’un Du côté de Guermantes, dont il monte les “paperoles” en semblant passer à côté de l’immensité de l’entreprise. » (Bernard-Henri Lévy, « Les mots de Sartre. Le jour où Proust et Joyce se sont rencontrés. La mort de François Baudot », Le Point, 11 mai 2010).
Traductrice professionnelle française et, pendant vingt-cinq ans, secrétaire littéraire de Louis-Ferdinand Céline, dont elle corrigea les épreuves. Lire le détail de sa collaboration avec Céline sur Wikipédia.
Écrivain, poète et journaliste français, cofondateur du surréalisme. « Estimé par Valéry et Gide, il est engagé comme correcteur à la N.R.F. » (Bernard Morlino, Philippe Soupault, 1986).
Romancier, grand reporter, aventurier, résistant et académicien français. « […] jeune homme qui fut […] correcteur d’épreuves aux Débats » (Le Monde).
Militante anarcho-syndicaliste et antimilitariste libertaire française. « May Picqueray a été une des figures du syndicat des correcteurs. Elle fut notamment correctrice à Ce Soir, Libération et pendant vingt ans, au Canard enchaîné » (Wikipédia). « Quand les communistes prirent le contrôle de la Fédération des métaux, May Picqueray abandonna son travail et partit en province où elle travailla comme rédactrice et correctrice dans un journal régional. […] Devenue correctrice à la Libération, d’abord à l’Imprimerie du Croissant, puis au journal Libre Soir Express, elle fut admise le 1er octobre 1945 au syndicat CGT des correcteurs qui ne comptait alors que 4 ou 5 femmes. À la disparition du journal, elle obtint avec une de ses camarades, devant le conseil des prudhommes, un mois d’indemnité de licenciement, ce qui ne s’était encore jamais vu. Le jugement fit jurisprudence. Elle fut ensuite correctrice au Canard enchaîné » (Maitron).
Né Joseph-Casimir Rabe, premier écrivain malgache d’expression française, considéré comme une figure littéraire majeure à Madagascar et en Afrique. « 1924 : Il devient correcteur à l’Imprimerie de l’Imerina et y travaille bénévolement les deux premières années. Il gardera ce travail jusqu’à sa mort malgré une maigre paie. L’imprimerie de l’Imerina publiera cependant plusieurs de ses ouvrages en tirage limité » (Wikipédia).
Acteur, réalisateur et scénariste allemand. « À l’âge de gagner sa vie, il retourna aux environs de Hanovre et entra à la rédaction d’un tout petit journal, dans une toute petite ville de la région. Il y était à la fois rédacteur, critique théâtral, correcteur, publiciste, guichetier, et, pour tout ce travail, il gagnait 35 marks par mois » (Cinémonde, no 77, 10 avril 1930).
Écrivain, journaliste, homme de radio français, humaniste et libertaire. « Après ses études, il exerça divers petits métiers : clerc d’huissier, employé, etc. Il fut aussi correcteur d’imprimerie » (Henri Calet, Fièvre des polders, « L’Imaginaire », Gallimard, 2018). « Sa vie d’errance finit par se stabiliser à Paris, où Jean Paulhan lui trouve un emploi de correcteur qui lui laisse du temps pour se consacrer à l’écriture » (Médiapart, 9 août 2017).
Écrivain juif polonais naturalisé américain. « Ce poème fut publié dans l’hebdomadaire littéraire Literarishebleter (Les pages littéraires) le 4 septembre 1936. […], à cette époque, Isaac Bashevis Singer n’était déjà plus le correcteur de ce magazine qui parut sans interruption de 1924 à 1939 et était le plus important magazine littéraire en yiddish de Pologne » (Benny Mer, Smotshè :biographie d’une rue juive de Varsovie, L’Antilope, 2021). « À la fin des années 1920, il vit toujours à Varsovie et ses premiers écrits ne le satisfont pas.[…] Il vit de très peu, pratiquement de rien, correcteur d’épreuves dans tel ou tel journal qui accepte de temps en temps de publier un de ses textes, pigé misérablement » (Le Monde, 26 juillet 1991).
Dramaturge et écrivain roumano-français. « Après la guerre, à Paris, il gagne sa vie comme correcteur dans une maison d’éditions administratives » (Universalis). « Eugène Ionesco est embauché comme débardeur chez Ripolin, mais sa science de l’orthographe lui permet d’être agréé par les Éditions techniques au titre de correcteur d’épreuves » (Le Monde, 26 janvier 1996). « […] pour les Ionesco, la fin des années quarante est bien le temps des vaches maigres. L’heure est au travail. […] Voici l’exilé roumain correcteur d’épreuves, chez Durieu, rue Séguier. La tâche consiste en une relecture méticuleuse des publications juridiques […] que la maison édite, et qu’il s’agit de nettoyer de leurs incorrections orthographiques et syntaxiques avant parution. De septembre 1948 jusqu’au milieu des années cinquante, Eugène Ionesco s’appliquera à détecter toutes les scories qui peuvent polluer un texte. Il y gagnera une familiarité renouvelée avec les mots. La charge est lourde, mais, travaillant vite, l’œil en éveil, le correcteur Ionesco obtiendra de ne paraître au bureau que le matin, emportant à domicile le reliquat des pages à relire, et consacrant son loisir à ses propres travaux littéraires. À partir de 1952, ce plein temps fera place à un mi-temps (9 heures/13 heures). Ionesco n’a pas détesté ce moment de sa vie. En 1978, dans sa conversation avec P. Sollers et P.A. Boutang, il déclare : “J’étais, entre 45 et 50 [en fait entre 1948 et 1955 (?)] un petit employé dans une maison d’édition juridique… Et je regrette maintenant de ne pas être resté petit employé. Je n’aurais rien écrit, je ne serais pas entré dans ce bruit, dans ce chaos, dans cette notoriété, et je prendrais maintenant ma retraite.” » (André Le Gall, Ionesco, Flammarion, 2009, p. 250).
Écrivain et journaliste portugais. « Loin de se cantonner à un seul métier, il fut également dessinateur industriel, puis correcteur d’épreuves, éditeur, lançant en 1947 son tout premier roman, Terre du péché, inspiré de sa région natale » (André Lavoie, « Faut-il relire… José Saramago ? », Le Devoir, 29 juillet 2023). « Dans Histoire du siège de Lisbonne (História do cerco de Lisboa, 1989), roman dans le roman, un correcteur inverse le cours de l’Histoire lors du siège de Lisbonne afin de trouver un sens à son existence » (Wikipédia). ☞ Voir Le correcteur, personnage littéraire.
Écrivain et journaliste français. « D’abord mousse dans la marine marchande et peintre en bâtiment puis correcteur dans une imprimerie […] » (Wikipédia).
Pierre Deligny (1926-2005)
Ancien chef correcteur adjoint de l’Encyclopædia Universalis. Correcteur bénévole de Georges Simenon. ☞ Voir Georges Simenon et ses correcteurs.
Doringe (19??-20??)
Henriette Blot, dite « Doringe », journaliste et traductrice de l’anglais en français. « Correctrice attitrée » de Georges Simenon. ☞ Voir Georges Simenon et ses correcteurs.
Graphiste plasticien, réalisateur, scénariste, monteur et producteur québécois. « Il subvient à ses besoins en exerçant tous les métiers : il se fait laitier, camionneur, draveur, bûcheron, mineur, comptable, dessinateur, danseur, figurant et correcteur d’épreuve[s] selon les besoins du moment et les occasions qui se présentent à lui » (L’Agora).
Poète, écrivain et essayiste français. « Né en 1930, Bernard Noël signe son premier livre, Les Yeux chimères, en 1953 et en 1958, Extraits du corps. Ce n’est que dix ans plus tard qu’il publie son troisième ouvrage, La Face de silence. La publication de ces poèmes lui ouvre alors les portes de l’édition où il travaille comme lecteur, correcteur et traducteur » (Babelio).
Romancière, journaliste, essayiste et scénariste américaine. « Après des études de littérature à l’université de Berkeley, elle part en 1956 pour la capitale culturelle de la côte est des Etats-Unis, où elle débute comme correctrice chez Vogue » (La Croix, 23 décembre 2021).
« Il suit des études à l’université San Marcos de Lima et s’exerce parallèlement aux fonctions de correcteur et collaborateur de revues littéraires » (France Culture, 7 octobre 2010).
Homme politique français. « Au premier trimestre 1974, il est correcteur pour l’imprimerie Néo-Typo de Besançon puis travaille quelques mois comme ouvrier dans une usine de l’horloger Maty » (Wikipédia).
Lecteur-correcteur algéro-français. « Il intègre le groupe d’édition Hachette, où il travaille notamment, en qualité de correcteur, à la rédaction de l’encyclopédie Axis publiée par Le Livre de Paris, puis pour divers journaux, dont Viva et Charlie Hebdo. C’est au siège du journal qu’il meurt assassiné le 7 janvier 2015 » (Wikipédia).
Romancier américain. « En 1980, il s’installe à New York, où il travaille comme correcteur [« vérificateur » pour Wikipédia] au New Yorker » (Booknode). Il transposera cette expérience dans Bright Lights, Big City (1984).
Christophe Claro, plus connu sous le nom de Claro, écrivain, traducteur et éditeur français. « Après des études de lettres supérieures au lycée Lakanal de Sceaux, il travaille en librairie de 1983 à 1986, et devient correcteur pour différentes maisons d’édition » (Wikipédia), dont le Seuil (Radio France).
« J’ai […] toujours redouté la précarité matérielle. Alors je suis devenue fabricante, au Seuil, en même temps que préparatrice de copie et correctrice pour Christian Bourgois et Balland. Puis, plus tard, éditrice. Sans jamais cesser d’écrire ! » (La Croix, 23 mars 2023).
Éditrice et écrivaine française. « Après des études de philosophie, elle sera lectrice et correctrice chez Calmann-Lévy, puis éditrice aux éditions Stock » (Jean-Louis Beaucarnot, Frédéric Dumoulin, Dictionnaire étonnant des célébrités, 2015).
Correcteurs-poètes
Vivant ou survivant de la correction, ils ont laissé une œuvre poétique.
Poète et romancier français. « Avocat au barreau de Paris en 1847, il fut successivement typographe, correcteur, puis chef de publicité chez Didot de 1848 à 1877, date à laquelle il fut nommé bibliothécaire de l’École des arts décoratifs » (Wikipédia). ☞ Voir André Lemoyne, un correcteur statufié.
Anecdotes glanées ici ou là
Auteurs célèbres, eux n’ont pas exercé le métier de correcteur, et c’était sans doute préférable.
Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, comédien et dramaturge français. « […] criblées de fautes d’impression, au point qu’on a proclamé Molière le plus négligent correcteur d’épreuves de notre littérature. Il avait coutume de dire, du reste, qu’il ne faut juger d’une pièce “qu’aux chandelles” c’est-à-dire à la scène, et non sur sa lecture. Nul n’est moins “homme de lettres” que lui » (Alphonse de Parvillez, M. Moncarey, M. L. Durand, Littérature française, vol. 1-4, 1952, p. 274).
Écrivain, poète, romancier, essayiste et traducteur français. « Je suis un très mauvais correcteur d’épreuves : je manque de patience, les premières fautes que j’aperçois m’irritent, me découragent, font que j’accomplis cette besogne fastidieuse avec moins d’attention que si je voyais qu’on a fait quelque effort pour imprimer correctement mon texte, et comme, en général, je le sais par cœur, il m’arrive de passer dix fois près d’une coquille, — ô pages ! ô plages — sans la remarquer : ma pensée a corrigé spontanément l’erreur, m’a fait voir ce qui n’était pas sur l’épreuve » (« Lettre aux imprimeurs », Sous l’invocation de saint Jérome, « Tel », Gallimard, 1946, 1997, p. 297).
Pour ne pas allonger indéfiniment cet article, j’ai créé une seconde liste.