Dans L’Amour en fuite (1979), de François Truffaut, Antoine Doinel est correcteur d’imprimerie. Trois scènes se passent dans le cassetin, au cœur de l’atelier. On comprend bien pourquoi Simenon a appelé ce bureau la cage de verre (Presses de la Cité, 1971). ☞ Voir aussi Georges Simenon et ses correcteurs.
Dans la deuxième des trois scènes se déroulant dans le cassetin, le collègue d’Antoine vient lui confier un travail secret :
« Voilà les épreuves du bouquin. Ça raconte, minute par minute, ce que le général de Gaulle a fait, le 30 mai 68, tu sais, quand il avait disparu. Et toute la presse veut savoir ce qu’il y a dans ce livre, mais le patron a promis un silence absolu. En plus, il y a un seul jeu d’épreuves et, tu vois, les plombs seront fondus juste après l’impression. Alors, écoute, tu les mets dans le coffre, je me tire, et je ne veux même pas connaître la combinaison. »
Le thème du manuscrit secret confié à un correcteur se retrouve dans Les Souffrances du jeune ver de terre, roman de Claro, coll. Babel noir, Actes Sud, 2014.
☞ Voir aussi L’Homme fragile, un correcteur au cinéma.