Le correcteur antique, qu’en savons-nous ?

Le Scribe accrou­pi, du musée du Louvre. Source : Louvre.fr.

On peut légi­ti­me­ment sup­po­ser que le métier de cor­rec­teur est presque aus­si vieux que l’écriture. « Le jour où le copiste était né, le cor­rec­teur avait paru ; sitôt qu’une ligne, qu’une page avait été écrite, elle avait dû être lue », affirme Louis-Emma­nuel Bros­sard (1924)1. Mais qu’en savons-nous exac­te­ment ? On ne peut pas dire que les livres d’histoire soient très bavards sur la ques­tion… En com­plé­tant la par­tie his­to­rique de l’es­sai de Bros­sard par des lec­tures de tra­vaux récents, j’ai fini par ras­sem­bler de quoi rédi­ger cet article. 

Notons, avant d’al­ler plus loin, que de nom­breux manus­crits anciens pré­sentent des traces de cor­rec­tion, ce qui ne signi­fie pas néces­sai­re­ment qu’un cor­rec­teur pro­fes­sion­nel les a relus. En effet, il faut dis­tin­guer la fonc­tion de cor­rec­tion du métier de cor­rec­teur. Les phi­lo­logues emploient par­fois le terme de « cor­rec­teur antique » (ou médié­val, selon la période) pour dési­gner la main qui a tra­cé des signes de cor­rec­tion2, sans for­cé­ment inter­ro­ger le sta­tut de son pro­prié­taire (il peut s’a­gir d’un lec­teur ayant anno­té son exemplaire).

Manus­crit byzan­tin des pièces d’Eu­ri­pide, pro­ba­ble­ment du xie s. « Une seconde main médié­vale pré­sente des variantes mar­gi­nales ou inter­li­néaires » (Vanes­sa Des­claux, « Euri­pide mss grec 2713 », L’An­ti­qui­té à la BnF, 1er juin 2018). Source : Gallica/BnF.

Cepen­dant, « l’é­cri­ture, consi­dé­rée comme un métier manuel, était dans l’an­ti­qui­té3 une affaire de pro­fes­sion­nels (esclaves ou affran­chis)4 ». Même s’ils ne rece­vaient pas de salaire, c’é­tait bien leur état.

Égypte ancienne

Il y a 4 500 ans, des ouvriers (lapi­cides) ont gra­vé sur des parois de pierre les plus anciens écrits reli­gieux du monde. Il s’agit des Textes des pyra­mides, la somme des concep­tions funé­raires des Égyp­tiens de l’Ancien Empire. Il semble que le texte de base ait été un ori­gi­nal sur papy­rus, auquel on a com­pa­ré la copie. 

Une fois le texte hié­ro­gly­phique gra­vé, un scribe a pro­cé­dé à une relec­ture du texte. Il a signa­lé les erreurs aux sculp­teurs en ins­cri­vant les modi­fi­ca­tions à appor­ter avec de la pein­ture noire ou rouge (☞ voir aus­si Cor­ri­ger en rouge, une pra­tique antique). Les textes de la pyra­mide d’Ou­nas pré­sentent ain­si 163 modi­fi­ca­tions [… Elles] vont d’un seul signe hié­ro­gly­phique à des pas­sages entiers […]. On a pro­cé­dé à la cor­rec­tion, à l’in­ver­sion, à la sup­pres­sion ou à l’in­ser­tion d’un signe hié­ro­gly­phique ; à l’in­ser­tion ou à la sup­pres­sion d’un mot ou d’une phrase ou à la sub­sti­tu­tion d’un mot à un autre.
[…] lors­qu’il a fal­lu chan­ger le texte, les anciens hié­ro­glyphes ont été cachés par une couche de plâtre, puis le nou­veau texte a été gra­vé par-des­sus5

C’est la plus ancienne men­tion de l’intervention d’un cor­rec­teur que j’aie lue à ce jour6. Une belle découverte.

Grèce antique 

« Chez les Grecs, une même per­sonne, tour à tour copiste (biblio­gra­phus), relieur (biblio­pe­gus) et mar­chand (biblio­phi­la), assu­mait la confec­tion ain­si que la vente des manus­crits » (Bros­sard, op. cit., p. 19). 

On sait qu’il exis­tait en Grèce antique7 des cor­rec­teurs ou dior­thote, par­fois fran­ci­sés en dior­thontes. Les cor­rec­tions (ou dior­thoses8, du grec ancien διόρθωσις, diór­thô­sis, « rec­ti­fi­ca­tion, redres­se­ment ») les plus célèbres sont celles des œuvres d’Homère et de Pla­ton. Il s’agit alors plu­tôt d’é­di­tions cri­tiques que du tra­vail habi­tuel d’un cor­rec­teur. Pour plus d’informations, consulter :

Antimaque de Colophon
Anti­maque de Colo­phon, un des dior­thote d’Homère.

Sur la cor­rec­tion telle que pra­ti­quée par les dior­thote, voir plus bas « Signes de cor­rec­tion dans l’An­ti­qui­té ».

Rome antique 

L’ex­po­sé de Bros­sard donne davan­tage d’in­for­ma­tions sur la librai­rie dans la capi­tale de l’Em­pire romain. 

École romaine. Stèle du iie s., retrou­vée à Trier, Alle­magne. Source : « Lire et écrire dans la Rome antique », La Toge et le Glaive, 19 jan­vier 2014.

On sait qu’à Rome nombre de copistes tenaient en même temps bou­tique de libraires ; ils étaient dési­gnés sous le nom de libra­rii […]. La plu­part d’entre eux étaient des affran­chis ou des étran­gers ; ils ven­daient pour leur compte les tra­vaux qu’ils avaient minu­tieu­se­ment et lon­gue­ment trans­crits. […]
Les copistes qui se livraient à la trans­crip­tion des ouvrages anciens étaient dési­gnés du nom par­ti­cu­lier d’anti­qua­rii […].

Par­mi ces libraires de l’an­cienne Rome l’his­toire a sur­tout conser­vé le sou­ve­nir des frères Socio [sic, Sosii], qui furent les édi­teurs d’Horace (65-8 av. J.-C), et de Pom­po­nius Alliais [Pom­po­nius Élien ou Aelia­nus], l’a­mi de Cicé­ron (106-43 av. J.-C.) et le plus grand libraire de l’é­poque. D’a­près Cor­ne­lius Nepos [ou Cor­né­lius Népos], ces mar­chands avaient à leur ser­vice un nombre éle­vé de lec­teurs, d’é­cri­vains, de cor­rec­teurs, de relieurs, […] avec les­quels ils pou­vaient, en un temps rela­ti­ve­ment court, repro­duire un manus­crit à plu­sieurs mil­liers d’exemplaires.

Au milieu d’un pro­fond silence, le lec­teur dic­tait le texte aux copistes : esclaves de condi­tion, sou­vent éle­vés et ins­truits à grands frais, ceux-ci étaient d’ha­biles écri­vains qui, pour toute rému­né­ra­tion, rece­vaient la nour­ri­ture, le loge­ment et l’entretien […].

[La copie ache­vée,] le par­che­min était alors confié au cor­rec­teur, gram­ma­rien ou édi­teur de pro­fes­sion, char­gé de revi­ser le texte, de rec­ti­fier les inter­pré­ta­tions erro­nées du lec­teur et de cor­ri­ger les fautes du copiste9.

Selon René Ménard (1883), « le nom du cor­rec­teur figu­rait avec celui de l’au­teur10 ». J’ai l’in­tui­tion que cette géné­ra­li­sa­tion pour­rait être nuan­cée. Il est vrai que les nom­breux livres antiques qui nous ont été trans­mis par copie médié­vale portent une sous­crip­tion chré­tienne. Or, explique Wiki­pé­dia, « c’é­tait un bref appen­dice, qui décri­vait quand le livre avait été reco­pié, et qui l’a­vait relu pour s’as­su­rer de sa confor­mi­té. Ce type de sous­crip­tion était pro­ba­ble­ment usuel aus­si avant les temps chré­tiens, au moins pour les livres de valeur. Il témoi­gnait de l’o­ri­gine et de l’exac­ti­tude de la copie. » Néan­moins, là encore, il ne s’a­git pas néces­sai­re­ment d’un cor­rec­teur pro­fes­sion­nel11.

Signes de correction dans l’Antiquité

Sur la pra­tique même de la cor­rec­tion, d’autres détails inté­res­sants sont four­nis par un texte de Daniel Delattre (direc­teur de recherche émé­rite CNRS-IRHT), à pro­pos de la biblio­thèque des Papy­rus, à Her­cu­la­num (Ita­lie), où furent retrou­vés de nom­breux textes, notam­ment de phi­lo­so­phie grecque (Lucrèce, Épi­cure, Phi­lo­mène de Gada­ra). Un cours col­lec­tif en ligne, Le Livre de l’Antiquité à la Renais­sance, dont il a écrit une par­tie, com­plète ce qui suit (les notes pré­cisent la source des dif­fé­rents extraits) :

Les rou­leaux conser­vés dans la biblio­thèque d’Her­cu­la­num sont géné­ra­le­ment soi­gnés et ont été relus avec atten­tion et cor­ri­gés par le scribe lui-même, par­fois aus­si par un cor­rec­teur pro­fes­sion­nel (un dior­thô­tès). Des inter­ven­tions nom­breuses en témoignent, qui sou­vent sont faites avec un égal sou­ci de lisi­bi­li­té et de dis­cré­tion12

[…] cela [la relec­ture par un cor­rec­teur pro­fes­sion­nel] était pro­ba­ble­ment de règle dans les ate­liers de librai­rie, par exemple celui d’At­ti­cus, ami et édi­teur de Cicé­ron13.

« J’ai lais­sé pas­ser une erreur énorme. J’ai confon­du les noms d’A­ris­to­phane et d’Eu­po­lis. Est-ce que tu as moyen de faire cor­ri­ger les copies déjà mises en circulation ? »

Cicé­ron à son ami et édi­teur Atti­cus14.

En quoi les inter­ven­tions du cor­rec­teur consistaient-elles ?

La plu­part des cor­rec­tions sont faites dans l’in­ter­ligne qui pré­cède la ligne fau­tive, et en carac­tères plus petits15. Les prin­cipes de cor­rec­tion sont simples : quand une ou plu­sieurs lettres erro­nées sont à sup­pri­mer, on les exponc­tue, c’est-à-dire qu’un point noir est pla­cé au-des­sus de la (ou des) lettre(s) à annu­ler ; dans cer­tains cas, la lettre est sim­ple­ment bif­fée. Si la lettre est à rem­pla­cer par une autre, le point est rem­pla­cé par la nou­velle lettre, cen­trée au-des­sus de la lettre erro­née (quel­que­fois, le scribe réécrit direc­te­ment sur cette der­nière). Si une lettre a été omise, elle est tra­cée dans l’in­ter­ligne à che­val au-des­sus des deux lettres entre les­quelles il faut l’in­sé­rer. Dans cer­tains cas, si c’est une ligne entière qui a été omise par le copiste, elle est ajou­tée de la même manière dans l’in­ter­ligne, le début étant pla­cé au-des­sus du point d’in­ser­tion dans la ligne à com­plé­ter. En revanche, si ce qui est à rajou­ter est trop long, on peut trou­ver, déta­ché en marge gauche, un signe du type « ancre » (flèche oblique mon­tante ou des­cen­dante, selon que l’a­jout est repor­té dans la marge supé­rieure ou infé­rieure), un trait oblique ou encore une « diplè simple » [un che­vron], qui ont alors leur cor­res­pon­dant dans l’une des deux marges, devant ce qui a été omis16.

Source : Daniel Delattre-Laurent Capron, CD-Rom Les Sources docu­men­taires du Livre IV des Com­men­taires sur la musique de Phi­lo­dème (réa­li­sa­tion : Ins­ti­tut de Papy­ro­lo­gie de la Sor­bonne – uni­ver­si­té de la Sor­bonne, Paris IV), Paris, 2007.

Manuscrits orientaux  

J’ai trou­vé peu d’informations sur la cor­rec­tion antique hors du monde gré­co-romain17. Je ne trai­te­rai donc que le cas des manus­crits arabes — où la notion de texte ori­gi­nal était consi­dé­rée dif­fé­rem­ment qu’en Occi­dent —, sur les­quels j’ai été infor­mé par un article de Chris­tine Jungen : 

[…] dans le monde arabe et musul­man[,] la copie manus­crite […] a consti­tué le mode prin­ci­pal de trans­mis­sion des textes jus­qu’au milieu du xixe siècle, voire au-delà. […] Exé­cu­tées par des copistes pro­fes­sion­nels, par des let­trés ou par des étu­diants, les copies pro­duites se sin­gu­la­risent par leur matière [… mais] éga­le­ment par leur conte­nu […]. Chaque copie est un exem­plaire unique, qui, au-delà des dif­fé­rences de ver­sion, par­fois infimes, entre copies d’un même texte, peut éga­le­ment dif­fé­rer de ses copies « parentes » soit par l’ajout d’une intro­duc­tion ou de com­men­taires in tex­to par le copiste ou le com­man­di­taire de la copie, soit par l’introduction de marques de véri­fi­ca­tion ou de confir­ma­tion (effec­tuées lors de la copie ou de lec­tures publiques). À ces inter­ven­tions s’ajoutent les anno­ta­tions por­tées en marge par les lec­teurs. Sans cesse amen­dé et cor­ri­gé au fil des copies et des lec­tures (dont témoignent les mul­tiples marques de véri­fi­ca­tion, d’audition et de cor­rec­tion que portent les manus­crits), le kitâb, le « livre », s’est long­temps défi­ni, dans sa tra­di­tion manus­crite, comme un sup­port d’écriture mou­vant et dyna­mique appe­lé à être sans cesse modi­fié au cours des pra­tiques let­trées18.

Double page extraite du Livre de Siba­wayh, manus­crit de la BnF. 

De telles cor­rec­tions ont été étu­diées par Gene­viève Hum­bert sur un manus­crit trou­vé à Milan du Livre de Siba­wayh (Kitâb Sîba­wayh), un trai­té de gram­maire arabe (dont la BnF pos­sède un manus­crit copié à quatre mains).

Le Kitâb de Sîba­way­hi fut rédi­gé au iie/viiie siècle. Bien que l’au­teur soit consi­dé­ré comme l’un des plus grands gram­mai­riens arabes, on ne connaît rien de sa bio­gra­phie, ce qui est bien illus­tré par le simple fait que même la date de sa mort est située dans une “four­chette” qui peut aller de 160-161/776-777 à 194/809-810. La même incer­ti­tude se trouve autour du Kitâb19.

Pour plus d’in­for­ma­tions, on peut lire Gene­viève Hum­bert, Les Voies de la trans­mis­sion du Kitâb de Sîba­way­hi, Stu­dies in Semi­tic Lan­guages and Lin­guis­tics, XX, Lei­den, E. J. Brill, 1995, en par­ti­cu­lier « Le tra­vail du cor­rec­teur et la bana­li­sa­tion d’un texte », p. 172-176 (pages en libre accès dans l’a­per­çu sur Google Livres).

Bonus : corriger sur tablette de cire

Styles. Illus­tra­tion dans Le Livre d’Al­bert Cim, p. 65.

Les tablettes de cire « sont des sup­ports d’é­cri­ture effa­çables […] et réuti­li­sables, connus depuis la haute anti­qui­té et qui ont été uti­li­sés jus­qu’au milieu du xixe siècle » (Wiki­pé­dia). Dans sa somme, Le Livre (1905), Albert Cim dévoile que, tels cer­tains de nos crayons de papier équi­pés d’une gomme, le style com­por­tait un embout de correction.

Le style, qui ser­vait à écrire sur les tablettes de cire, « était un petit ins­tru­ment d’os, de fer, de cuivre ou d’argent, long de quatre à cinq pouces, mince, effi­lé et poin­tu à l’une de ses extré­mi­tés, tan­dis que l’autre, assez forte, était apla­tie… La pointe tra­çait l’écriture sur la cire, et, si l’on avait une lettre ou un mot à cor­ri­ger ou à effa­cer, on retour­nait le style et l’on employait l’extrémité apla­tie pour faire dis­pa­raître la lettre ou le mot réprou­vé, pour rendre unie, dans cet endroit, la sur­face de la cire, et pou­voir sub­sti­tuer un autre mot à celui qu’on venait d’effacer. L’expression ver­tere sty­lum, retour­ner le style, pas­sait en pro­verbe chez les Romains pour dire cor­ri­ger un ouvrage20 […]. »

Autres sources consultées :

☞ Article à venir : Le cor­rec­teur médiéval.

Article mis à jour le 5 octobre 2023.


  1. Le Cor­rec­teur typo­graphe, Tours, Impri­me­rie E. Arrault et Cie, 1924, p. 21.
  2. Voir, par exemple : « Une pre­mière main a copié le texte puis ajou­té des cor­rec­tions sui­vant un autre modèle. Des modi­fi­ca­tions ont éga­le­ment été appor­tées par une seconde main » (« L’une des plus anciennes édi­tions de l’Odys­sée » [der­nier quart du iiie siècle av. J.-C], album Le livre manus­crit dans l’An­ti­qui­té, BnF | Les Essen­tiels, s.d.
  3. Comme tou­jours, j’ai res­pec­té la gra­phie des auteurs cités.
  4. « Le volu­men et le scribe », dans Béa­trice Bakhouche (uni­ver­si­té Paul-Valé­ry, Mont­pel­lier 3, dir.), Daniel Delattre (CNRS-IRHT), Béa­trice Beys, Charles Gué­rin et Trung Tran (uni­ver­si­té Paul-Valé­ry), Le Livre de l’An­ti­qui­té à la Renais­sance [en ligne], juin 2010.
  5. « Gra­vure et relec­ture », dans l’ar­ticle « Textes des pyra­mides », Wikipédia.
  6. Mais les scribes méso­po­ta­miens (v. 3 200 av. J.-C.) cor­ri­geaient déjà leurs propres textes, tant que l’ar­gile de leur tablette n’é­tait pas sèche, comme l’a mon­tré Domi­nique Char­pin (« Cor­rec­tions, ratures, annu­la­tions : pra­tique des scribes méso­po­ta­miens », dans Paul Bady et Roger Lau­fer (éds.), Le Texte et son ins­crip­tion, Paris, éd. du CNRS, 1989, p. 57-62).
  7. Du moins aux époques clas­sique (480-323 av. J.-C.) et hel­lé­nis­tique (323-31 av. J.-C.).
  8. Le terme appa­raît encore chez Lit­tré, mais dans un autre domaine : « Terme inusi­té de chi­rur­gie qui signi­fie redres­se­ment, réduction. »
  9. Bros­sard, op. cit., p. 20-21.
  10. La Vie pri­vée des anciens, t. IV : Les ins­ti­tu­tions dans l’an­ti­qui­té, Paris, Vve A. Morel et Cie, édi­teurs, 1883.
  11. « La signi­fi­ca­tion phi­lo­lo­gique ain­si qu’­his­to­rique de l’ac­ti­vi­té enre­gis­trée par les sous­crip­tions est éga­le­ment dis­cu­tée. Une géné­ra­li­sa­tion est clai­re­ment impos­sible. Cer­tains textes ont été cor­ri­gés par des étu­diants au cours de leurs études, d’autres semblent n’être rien de plus qu’une cor­rec­tion de sa copie per­son­nelle pour son propre usage. Per­sius a été relu deux fois par une jeune offi­cier, Fla­vius Julius Try­pho­nia­nus Sabi­nus, tan­dis qu’il était affec­té à un poste mili­taire à Bar­ce­lone et Tou­louse ; il a tra­vaillé (« sans exem­plaire de contrôle », comme il nous le dit de façon désar­mante, et « prout potui sine magis­tro » (si pos­sible sans maître). Ces confi­dences n’ins­pirent pas grande confiance dans la qua­li­té du résul­tat […] » (Rey­nolds et Wil­son, 1991, cités par Wiki­pé­dia).
  12. Daniel Delattre, La Vil­la des Papy­rus et les rou­leaux d’Her­cu­la­num : la biblio­thèque de Phi­lo­dème, Édi­tions de l’ULG, 2006, p. 65.
  13. « Le volu­men et le scribe », Béa­trice Bakhouche (dir.), op. cit.
  14. « Relec­tures et cor­rec­tions », Béa­trice Bakhouche (dir.), op. cit.
  15. « En géné­ral, dans les copies libraires, l’in­ter­ligne est égal à la hau­teur de la ligne d’é­cri­ture […]. Dans de nom­breux rou­leaux soi­gnés d’Her­cu­la­num, le bloc consti­tué par dix lignes et leurs inter­lignes […] offre une hau­teur sou­vent proche de 4 cm. Cela signi­fie que la ligne d’é­cri­ture ne dépas­sait guère les 2 mm de hau­teur, ce qui est certes peu, mais reste mal­gré tout lisible avec des lettres capi­tales grecques. Comme les cor­rec­tions se fai­saient sys­té­ma­ti­que­ment dans l’in­ter­ligne supé­rieur (pour évi­ter d’en­lai­dir la copie), il fal­lait que le scribe écrive en carac­tères encore plus petits pour les insé­rer, y met­tant un soin tout par­ti­cu­lier et uti­li­sant alors sans doute un calame plus fin » (« Le volu­men et le scribe », art. cité.).
  16. Daniel Delattre, ibid.
  17. On peut consul­ter aus­si Gérard Colas, « Relec­ture et tech­niques de cor­rec­tion dans les manus­crits indiens », dans Chris­tian Jacob (dir.), Lieux de savoir, t. 2, Les mains de l’intellect, Paris, Albin Michel, 2011, p. 509-535.
  18. Extrait de Chris­tine Jun­gen, « Quand le texte se fait matière. Une explo­ra­tion des ver­sions du manus­crit arabe », Ter­rain, no 59, 2012, L’ob­jet livre, p. 104-119. La ver­sion consul­tée en ligne n’af­fi­chait pas la pagination.
  19. Kin­ga Dévé­nyid, « Gene­viève Hum­bert, Les voies de la trans­mis­sion du Kitâb de Sîba­way­hi. (Stu­dies in Semi­tic Lan­guages and Lin­guis­tics, XX), Lei­den, E.J. Brill, 1995, xvi + 374 p., 21 pl. », Revue des mondes musul­mans et de la Médi­ter­ra­née [en ligne], 87-88, 1999, mis en ligne le 12 novembre 2004, consul­té le 14 sep­tembre 2023.
  20. Albert Cim, Le Livre, t. I : L’a­mour des livres et de la lec­ture, Flam­ma­rion, 1905, p. 67, citant ici Gabriel Pei­gnot, Essai his­to­rique et archéo­lo­gique sur la reliure des livres et sur l’é­tat de la librai­rie chez les anciens, Dijon, Lagier, et Paris, Renouard, 1854, p. 74-75. Belle numé­ri­sa­tion du Livre de Cim par L’A­te­lier de Vir­gi­nia Pearl par Alex Gulphe.