Il arrive que, par mégarde, le correcteur ajoute une erreur, ce qui est fâcheux mais humain. Jean Yanne nous en raconte une savoureuse, qui l’a fait rire.

« Outre les coquilles, ce que je trouve savoureux dans la presse, c’est l’erreur qui se produit entre le moment où le journaliste écrit son article et le moment où il est imprimé. Parce que c’est dans cet intervalle que sévissent les correcteurs qui, quelque fois [sic], aggravent les choses. La plus belle que j’ai trouvée, c’est dans un journal breton. Le journaliste avait écrit SE pour sud-est, en abrégé. Le début de son article était : “Le navire a quitté le port à 14 heures, poussé par un léger vent de sud-est.” Passé dans les mains du correcteur, c’est devenu, une fois imprimé : “Le navire a quitté le port à 14 heures, poussé par un léger vent de Son Éminence.” Je sais bien que la Bretagne est un pays catholique, mais là, j’me marre ! »
Jean Yanne, J’me marre, Le Cherche midi, 2003 [posthume].
PS — L’exemple est amusant, en effet, mais rien ne dit qu’au moment où ce « fond de tiroir » (non daté) a été glané, il y avait encore un correcteur dans ce journal. C’est l’habitude de s’en prendre au correcteur qui est ancienne.
☞ Voir aussi « “Distractions de correcteur”, une rubrique des années 1850 ».