Petit dico des correcteurs et correctrices

Mes deux pré­cé­dentes listes de cor­rec­teurs et cor­rec­trices célèbres et celle des ouvrages écrits par des cor­rec­teurs me four­nissent la base d’un petit dic­tion­naire alpha­bé­tique (près de 250 noms). Je n’ai pas copié l’in­té­gra­li­té des infor­ma­tions figu­rant dans ces articles (s’y repor­ter si néces­saire).
NB — Ceci est un docu­ment de tra­vail, à la mise en page rudi­men­taire. Je n’ai pas soi­gné la petite typographie.

A B C D E F G H I J K L M N O P R S T V W Y Z

Abé­la­net Jean (1925-2019). Archéo­logue fran­çais, spé­cia­liste des méga­lithes des Pyré­nées-Orien­tales (Wiki­pé­dia). — « Allo­ca­taire de recherches au CNRS entre 1968 et 1978 pour ses tra­vaux en Pré­his­toire, il trouve un emploi de nuit comme cor­rec­teur au quo­ti­dien l’Indépendant après 1972 afin de com­plé­ter ses maigres émo­lu­ments » (MARTZLUFF, Michel. « Jean Abé­la­net, pion­nier de l’archéologie en Pyré­nées cata­lanes : Bio­gra­phie et biblio­gra­phie de Jean Abé­la­net ». In : Roches ornées, roches dres­sées : Aux sources des arts et des mythes. Les hommes et leur terre en Pyré­nées de l’Est. Actes du col­loque en hom­mage à Jean Abé­la­net [en ligne]. Per­pi­gnan : Presses uni­ver­si­taires de Per­pi­gnan, 2005).

Antelme Robert (1917-1990). Poète, écri­vain et résis­tant fran­çais (Wiki­pé­dia). — « Antelme entre en 1951, chez Gal­li­mard comme lec­teur cor­rec­teur de l’Ency­clo­pé­die de la Pléiade, diri­gée par Ray­mond Que­neau. Il y reste jusqu’en 1981 » (Les Ex-PCF, en ligne).

Anti­maque de Colo­phon ou de Cla­ros (400-348 av. J.-C.). « Poète et gram­mai­rien grec contem­po­rain des guerres médiques. Ses œuvres sont aujourd’hui per­dues : on en pos­sède seule­ment quelques frag­ments » (Wiki­pé­dia). — « Anti­maque de Colo­phon, poète lui-même, est, je crois, le plus ancien dior­thonte [ou dior­thôte], dont le tra­vail, du moins en par­tie, soit arri­vé jusqu’à nous » (Jean-Bap­tiste Dugas-Mont­bel, His­toire des poé­sies homé­riques, 1831, p. 78).

Auger Daniel (1932-2013, pro­fes­seur à l’école Estienne). Pré­pa­ra­tion de la copie, cor­rec­tion des épreuves (1976). Gram­maire typo­gra­phique (2 t., 2003). Les Textes impri­més (2003).

Bade Josse (1461 ou 1462 – 1535). Jodo­cus Badius en latin, sur­nom­mé Ascen­sius, impri­meur et libraire d’origine belge, ayant prin­ci­pa­le­ment exer­cé en France, d’abord à Lyon puis à Paris. — « […] après avoir pro­fes­sé avec tant de dis­tinc­tion les belles-lettres à Lyon, fut cor­rec­teur chez Trech­sel, dont il devint le gendre […] » (Larousse du xixe siècle). — « Cor­rec­teur chez Jean Trech­sel, puis Robert Gaguin, ins­tal­lé à son compte en 1500 » (Ency­clo­pé­die Larousse).

Bar­baut Jacques (né en 1960). Écri­vain et poète fran­çais. — « En 2010, le cor­rec­teur Jacques Bar­baut entre­pre­nait d’établir un alpha­bet per­son­nel qu’il vient enri­chit du volume consa­cré à la lettre H » (Le Matri­cule des anges).

Bar­rière Didier (né en 1956). Cor­rec­teur à l’Im­pri­me­rie natio­nale puis à l’Ate­lier du livre d’art et de l’estampe de l’Imprimerie natio­nale, à Flers-en-Escre­bieux (Nord), et res­pon­sable d’une petite biblio­thèque his­to­rique à Paris. — « Son inté­rêt pour le livre en tant qu’objet total, notam­ment pour les curio­si­tés lit­té­raires et typo­gra­phiques, l’a pous­sé à exhu­mer des textes inso­lites qui ont fait l’objet de publi­ca­tion dans des ouvrages (Un cor­rec­teur fou à l’Imprimerie royale : Nico­las Cirier, éd. des Cendres, 1987 ; Cri­tiques de l’imprimerie par le doc­teur Néo­pho­bus, Cendres, 1989, recueil qui com­plète l’étude Nodier l’homme du livre parue aux édi­tions Plein Chant, 1989) et dans des articles pour diverses revues spé­cia­li­sées » (éd. de l’Arbre ven­geur). On lui doit aus­si Sou­ve­nirs brouillés du palais typo­gra­phique (2010), livre de mémoire sur l’Im­pri­me­rie natio­nale, en col­la­bo­ra­tion avec le pho­to­graphe Oli­vier Doual.

Bar­zi­lay Alice (1952-2014). Direc­trice artis­tique du Monde diplo­ma­tique. — « Après avoir appris le métier de secré­taire de rédac­tion à Libé­ra­tion, cette amou­reuse des textes, lec­trice et cor­rec­trice de grande qua­li­té tant pour la presse que pour l’édition et les cata­logues d’art, tra­vaille pour plu­sieurs autres publi­ca­tions, avant de rejoindre Le Monde diplo­ma­tique en sep­tembre 1999 » (Le Monde diplo­ma­tique).

Benoit Anne-Marie (née en 1952). Rédac­trice révi­seure et ensei­gnante, édi­trice des 10e et 11e éd. du Ramat de la typo­gra­phie (2012, 2017).

Béran­ger Pierre-Jean de (1780-1857). Chan­son­nier fran­çais. — « Béran­ger se pré­sente à ma mémoire » (Ambroise Fir­min-Didot, dans son dis­cours d’installation comme pré­sident hono­raire de la Socié­té des cor­rec­teurs, le 1er novembre 1866).

Ber­ge­ret Jules (1831-1905). Per­son­na­li­té mili­taire de la Com­mune de Paris. « Après avoir quit­té l’armée, il est d’abord gar­çon d’écurie à Saint-Ger­main puis il devient cor­rec­teur d’imprimerie et typo­graphe » (Wiki­pé­dia).

Ber­nard-Mau­gi­ron Jean (né en 1959). Cor­rec­teur typo­graphe. Du plomb dans le cas­se­tin (2010).

Ber­nier Alexandre. Pré­sident de la Socié­té des cor­rec­teurs des impri­me­ries de Paris. Rédac­teur de l’ar­ticle « Cor­rec­teur » du Grand Dic­tion­naire uni­ver­sel du xixe siècle (1866-1876) de Pierre Larousse — Voir Le métier de cor­rec­teur selon Pierre Larousse, 1869.

Ber­nis Fran­çois-Joa­chim de Pierre de (1715-1794). Diplo­mate, homme de lettres et pré­lat fran­çais qui fut ambas­sa­deur à Venise (1752-1755), ministre d’État (1757), secré­taire d’État des Affaires étran­gères (1757-1758) et enfin char­gé d’affaires auprès du Saint-Siège (1769-1791). — « […] ma famille se rap­pelle encore l’abbé de Ber­nis, qui lisait des épreuves chez mon bis­aïeul Fran­çois Didot » (Ambroise Fir­min-Didot, dans son dis­cours d’installation comme pré­sident hono­raire de la Socié­té des cor­rec­teurs, le 1er novembre 1866).

Ber­nard Auguste (1811-1868). « Foré­zien, fils d’imprimeur, typo­graphe chez Fir­min-Didot et cor­rec­teur à l’Imprimerie natio­nale » (VERNUS, Isa­belle. « Les Monu­men­ta clu­ni­siens : le sort des archives de Clu­ny au xixe siècle. In : Clu­ny après Clu­ny : Construc­tions, recons­truc­tions et com­mé­mo­ra­tions, 1790-2010 [en ligne]. Rennes : Presses uni­ver­si­taires de Rennes, 2013).

Ber­thier Pierre-Valen­tin (1911-2012). Jour­na­liste, cor­rec­teur, poète, écri­vain liber­taire et paci­fiste. Coau­teur, avec Jean-Pierre Coli­gnon, d’une dizaine de livres sur les par­ti­cu­la­ri­tés de la langue fran­çaise. Les qua­trième et cin­quième par­ties de son auto­bio­gra­phie, Les Plumes (éd. Sut­ton, 2018, p. 211-388) évoquent ses années de cor­rec­teur, notam­ment au Monde de 1957 à 1976. — « Grâce à Louis Lou­vet et après son licen­cie­ment en sep­tembre 1951, P.-V. Ber­thier put, dès décembre 1951, tra­vailler comme cor­rec­teur à l’imprimerie Lang et à l’imprimerie La Renais­sance à Paris. Au bout de trois mois, il entra chez Amiot-Dumont, mai­son d’édition dis­pa­rue en 1956. Membre du syn­di­cat des jour­na­listes (auto­nome) après la guerre, il fut admis au syn­di­cat des cor­rec­teurs de Paris le 1er mars 1953 et tra­vailla dans divers jour­naux édi­tés à Paris, dont Le Monde à par­tir de jan­vier 1957, et diverses impri­me­ries. En 1956, il fut cor­rec­teur (du 2 août au 30 novembre) à l’ONU à Genève » (Mai­tron). — Wiki­pé­dia.

Bet­tel­heim Charles (1913-2006). Éco­no­miste et his­to­rien fran­çais. « J’ai été cor­rec­teur d’épreuves, rédac­teur à Intou­rist, tra­duc­teur au Jour­nal de Mos­cou, char­gé de la dou­blure des films en fran­çais dans un stu­dio […] » (Le Monde).

Bloy Léon (1846-1917). Roman­cier et essayiste fran­çais. — « Après la guerre, il revient habi­ter la rue Rous­se­let et reprend auprès de son vieux maître [Jules Bar­bey d’Aurevilly] les fonc­tions de secré­taire et de cor­rec­teur d’épreuves, qu’il par­ta­geait avec M. Lan­dry » (L’Agora).

Boden­stein Andreas (1486-1541). Andreas Rudolf Boden­stein, ou encore Andreas Rudolff-Boden­stein von Karl­stadt, le plus sou­vent dénom­mé Karl­stadt, aus­si ortho­gra­phié Carl­stadt, réfor­ma­teur alle­mand, consi­dé­ré comme un pré­cur­seur du spi­ri­tua­lisme (Wiki­pé­dia). « Exi­lé à Zurich, il est accueilli par Zwin­gli, qui lui pro­cure un emploi de cor­rec­teur dans une impri­me­rie et lui obtient un poste de diacre » (Uni­ver­sa­lis).

Boc­quet Léon (1876-1954). — Poète et roman­cier fran­çais (Wiki­pé­dia). — « En 1914, Léon Boc­quet […] est cor­rec­teur de langues anciennes à l’Imprimerie natio­nale et cette pro­fes­sion lui assure suf­fi­sam­ment de reve­nus finan­ciers pour qu’il puisse, à côté, s’adonner au plai­sir d’écrire » (Chan­tal Dhen­nin, « Léon Boc­quet (1876-1954), guerre et lit­té­ra­ture » Car­nets, 2/5, 2015).

Bon­temps Charles-Auguste (1893-1981). Comp­table, cor­rec­teur d’imprimerie, confé­ren­cier et mili­tant paci­fiste, natu­riste et écri­vain liber­taire (Wiki­pé­dia).

Bou­nine Ivan (1870-1953). Écri­vain russe, auteur de poèmes, de nou­velles et de romans, lau­réat du prix Nobel de lit­té­ra­ture en 1933. Il est consi­dé­ré comme l’un des plus grands pro­sa­teurs russes xxe siècle (Wiki­pé­dia). — « Jeune et pauvre, il avait exer­cé tous les métiers : il avait été suc­ces­si­ve­ment tra­duc­teur dans, un jour­nal, cor­rec­teur d’imprimerie, fonc­tion­naire de pro­vince, biblio­thé­caire, libraire ; il son­geait à deve­nir peintre » (Le Monde).

Bout­my Eugène (1828-19..?). Cor­rec­teur d’im­pri­me­rie. Dic­tion­naire de l’ar­got typo­gra­phique (1883) — Voir De savou­reux por­traits de cor­rec­teurs.

Bou­ton Solène. Pré­si­dente de l’Association des cor­rec­teurs de langue fran­çaise (ACLF).

Bras­sens Georges (1921-1981). Auteur-com­po­si­teur-inter­prète fran­çais. — Voir Georges Bras­sens, cor­rec­teur du Liber­taire.

Bre­ton André (1896-1966). Poète et écri­vain fran­çais, prin­ci­pal ani­ma­teur et théo­ri­cien du sur­réa­lisme. — « “[…] de vous recom­man­der un jeune homme dont la situa­tion me touche et auquel vous pour­rez peut-être don­ner les moyens d’échapper aux plus graves dif­fi­cul­tés. Il est étu­diant en méde­cine et s’occupe pas­sion­né­ment de lit­té­ra­ture.” Le jeune homme est André Bre­ton, qui a déci­dé d’arrêter ses études pour se livrer à son exclu­sive pas­sion, et à qui son père a cou­pé les vivres. Le père a pris contact avec Valé­ry, qui a ten­té de le cal­mer et veut aider le jeune poète à se débrouiller jusqu’à ce que sa situa­tion s’éclaircisse. Paul­han l’engage comme cor­rec­teur. » (Denis Ber­tho­let, Paul Valé­ry, Plon, 1995). — « André Bre­ton, cor­rec­teur, vrai­ment cor­rec­teur, au sens cor­rec­teur d’imprimerie, d’un Du côté de Guer­mantes, dont il monte les “pape­roles” en sem­blant pas­ser à côté de l’immensité de l’entreprise. » (Ber­nard-Hen­ri Lévy, « Les mots de Sartre. Le jour où Proust et Joyce se sont ren­con­trés. La mort de Fran­çois Bau­dot », Le Point, 11 mai 2010).

Bri­cia­ner Serge (1923-1997). Dit Georges Cou­sin, écri­vain et mili­tant inter­na­tio­na­liste fran­çais du xxe siècle, actif notam­ment dans les groupes de l’extrême-gauche dis­si­dente « Socia­lisme ou Bar­ba­rie » et « Infor­ma­tions et Cor­res­pon­dance ouvrières ». Il est l’un des auteurs de La Grève géné­ra­li­sée en France, ouvrage de réfé­rence sur la période Mai 1968. Aus­si tra­duc­teur, four­reur, cor­rec­teur (Wiki­pé­dia).

Bris­ville Jean-Claude (1922-2014). Écri­vain fran­çais, dra­ma­turge, roman­cier et auteur pour la jeu­nesse. — Lec­teur-cor­rec­teur chez Hachette de 1951 à 1958 (Who’s Who in France).

Bros­sard Louis-Emma­nuel (1870-1939). Cor­rec­teur typo­graphe puis direc­teur d’une impri­me­rie. Che­va­lier de la Légion d’honneur. Le Cor­rec­teur typo­graphe. I. Essai his­to­rique, docu­men­taire et tech­nique (1924) ; II. Les règles typo­gra­phiques (1934).

Broyart Benoît (né en 19??). Auteur et édi­teur fran­çais. — « Quand on épluche son CV, presque tous les arcanes de la chaîne du livre s’y retrouvent. Employé de librai­rie de 1997 à 2001, auteur de 80 ouvrages, rédac­teur d’une cen­taine d’articles pour le maga­zine d’actualité lit­té­raire Le Matri­cule des anges, cor­rec­teur pour une mai­son d’édition, édi­teur depuis 2019… Et désor­mais libraire depuis quelques jours » (Actua­Lit­té).

Brun Mar­cel­lin [ou Marcelin]-Aimé (1778-183?). Impri­meur libraire, puis prote à Paris. Manuel pra­tique et abré­gé de la typo­gra­phie fran­çaise (1825).

Bru­neau Alfred (1857-1934). Com­po­si­teur, chef d’orchestre et cri­tique fran­çais. — « Il tra­vaille comme cor­rec­teur chez l’éditeur de musique Georges Hart­mann » (Uni­ver­sa­lis).

Bru­no Gior­da­no (1548-1600). Frère domi­ni­cain et phi­lo­sophe napo­li­tain, brû­lé vif pour athéisme et héré­sie. — « […] à Genève, […] il […] sur­vit comme cor­rec­teur d’imprimerie » (Le Monde, 17 février 2000).

Buloz Fran­çois (1803-1877).  Patron de presse fran­çais, direc­teur de la Revue des Deux-Mondes. — « Fils de culti­va­teurs, chi­miste de for­ma­tion, Fran­çois Buloz est d’abord prote d’imprimerie, puis com­po­si­teur d’imprimerie et cor­rec­teur » (Wiki­pé­dia). — « […] il entra alors dans une impri­me­rie où il apprit le métier de typo­graphe : il y réus­sit, et devint même un assez habile ouvrier. En 1825, il fut admis à l’imprimerie de l’archevêché comme cor­rec­teur. De huit heures du matin à huit heures du soir, le jeune Buloz était char­gé de la lec­ture des épreuves ; tous les livres latins ou fran­çais lui pas­saient par les mains : ce dut être excellent pour com­plé­ter ses huma­ni­tés » (Marie-Louise Paille­ron, Fran­çois Buloz et ses amis, 1918). — « Enfin, en 1828, F. Buloz entra, comme cor­rec­teur encore, à l’imprimerie d’Éverat, 18, rue du Cadran. C’est là que se déci­da son ave­nir, et qu’il aban­don­na le métier de typo­graphe, pour deve­nir direc­teur de [r]evue » (ibid.).

Caër Jean-Claude (né en 1952). Poète fran­çais. — « Il fut long­temps cor­rec­teur au Jour­nal offi­ciel. Il est membre du comi­té lit­té­raire de la revue élec­tro­nique de lit­té­ra­ture Secousse » (Wiki­pé­dia).

Cahen Janine (1931-2011). Ensei­gnante puis cor­rec­trice au quo­ti­dien Le Monde et mili­tante anti­co­lo­nia­liste. — « Reve­nue en France dans les années 1970, Janine Cahen tra­vaille, entre autres, à l’hebdomadaire Jeune Afrique, puis à la Revue d’études pales­ti­niennes d’Elias San­bar. En 1983, elle arrive au Monde, rue des Ita­liens, où le quo­ti­dien d’Hubert Beuve-Méry l’embauche comme cor­rec­trice. Elle y reste cinq ans » (Le Monde).

Calet Hen­ri (1904-1956).  Écri­vain, jour­na­liste, homme de radio fran­çais, huma­niste et liber­taire. — « Après ses études, il exer­ça divers petits métiers : clerc d’huissier, employé, etc. Il fut aus­si cor­rec­teur d’imprimerie » (Hen­ri Calet, Fièvre des pol­ders, « L’Imaginaire », Gal­li­mard, 2018). — « Sa vie d’errance finit par se sta­bi­li­ser à Paris, où Jean Paul­han lui trouve un emploi de cor­rec­teur qui lui laisse du temps pour se consa­crer à l’écriture » (Média­part, 9 août 2017).

Cana­vag­gia Marie (1896-1976).  Tra­duc­trice pro­fes­sion­nelle fran­çaise et, pen­dant vingt-cinq ans, secré­taire lit­té­raire de Louis-Fer­di­nand Céline, dont elle cor­ri­gea les épreuves. Lire le détail de sa col­la­bo­ra­tion avec Céline sur Wiki­pé­dia.

Cara­giale Ion Luca (1852-1912). Écri­vain rou­main. — « […] il fait plu­sieurs métiers, cor­rec­teur et col­la­bo­ra­teur dans dif­fé­rents jour­naux, ins­pec­teur sco­laire, direc­teur géné­ral des théâtres, sa plume seule ne lui suf­fi­sant pas pour vivre » (Le Matri­cule des anges).

Car­co Fran­cis (1886-1958). Écri­vain, poète, jour­na­liste et paro­lier fran­çais. — « Car­co entra dès lors comme lec­teur et cor­rec­teur-typo­graphe à la Belle Édi­tion de Fran­cois Ber­nouard, située rue Dupuy­tren, où chaque col­la­bo­ra­teur allait à son tour action­ner une presse à bras gémis­sante et d’antique modèle (Emma­nuel Aeger­ter, Pierre Labra­che­rie, Au temps de Guillaume Apol­li­naire, Jul­liard, 1945).

Carle Gilles (1928-2009). Gra­phiste plas­ti­cien, réa­li­sa­teur, scé­na­riste, mon­teur et pro­duc­teur qué­bé­cois. — « Il sub­vient à ses besoins en exer­çant tous les métiers : il se fait lai­tier, camion­neur, dra­veur, bûche­ron, mineur, comp­table, des­si­na­teur, dan­seur, figu­rant et cor­rec­teur d’épreuve[s] selon les besoins du moment et les occa­sions qui se pré­sentent à lui » (L’Agora).

Cas­tel­lion Sébas­tien (1513-1563). Huma­niste, bibliste et théo­lo­gien pro­tes­tant savoyard (Wiki­pé­dia). — « […] par­tit pour Bâle en 1545, où après quelques années dif­fi­ciles (il exer­ça divers métiers, dont cor­rec­teur d’imprimerie), il est nom­mé en 1553 pro­fes­seur de grec à l’Université » (Irène Main­guy, « Notes de lec­ture », dans La Chaîne d’u­nion, 2010/4 (n° 54), p. 87-90).

César Chi­co (né en 1964). Fran­cis­co Gon­çalves César, chan­teur, com­po­si­teur, écri­vain et jour­na­liste bré­si­lien. — « Après avoir goû­té, tour à tour, aux métiers de jour­na­liste, libraire et cor­rec­teur, le petit homme à la peau noire […] a posé sa voix susur­rante et légè­re­ment éraillée sur des com­po­si­tions raf­fi­nées, prin­ci­pa­le­ment de forró, musique de son Nor­deste natal » (L’Humanité).

Chal­min Pierre (né en 1968).  Écri­vain fran­çais. — « À la fin des années 1980, il échoue au concours d’entrée à l’école de la rue d’Ulm qu’il n’a pas pré­pa­ré, entre­prend de vagues études de droit et vit de petits métiers : nègre, sous-titreur, cor­rec­teur » (L’Éditeur).

Chap­puys Gabriel (v. 1546 – 1613). Aus­si ortho­gra­phié Gabriel Cha­puis, his­to­rio­graphe de France ori­gi­naire de Tou­raine (Wiki­pé­dia). — « À Lyon, entre 1574 et 1583, Chap­puys occu­pa les fonc­tions de “pré­lec­teur” et de cor­rec­teur d’imprimerie, chez Clo­que­min et chez Hono­rat » (BALSAMO, Jean. « Tra­duire de l’italien : Ambi­tions sociales et contraintes édi­to­riales a la fin du xvie siècle ». In : Tra­duire et adap­ter à la Renais­sance [en ligne]. Paris : Publi­ca­tions de l’École natio­nale des chartes, 1998).

Chap­pu­zeau Samuel (1625-1701). Auteur dra­ma­tique et rédac­teur de la pre­mière his­toire du théâtre fran­çais fran­çais. — « Spo­lié de son héri­tage par ses beaux-frères selon ses dires, il tente de vivre de son savoir et sa plume, d’abord en Hol­lande, puis à Lyon à par­tir de 1651, où il s’établit comme cor­rec­teur d’imprimerie et où il publie ses pre­miers livres » (SCHAPIRA, Nico­las. « La com­mu­nau­té réfor­mée pari­sienne au xviie siècle et ses écri­vains. In Les Pro­tes­tants et la créa­tion artis­tique et lit­té­raire : (Des Réfor­ma­teurs aux Roman­tiques) [en ligne]. Arras : Artois Presses Uni­ver­si­té, 2008). — Wiki­pé­dia.

Charles-Albert (1869-1957). Né Charles Dau­det, « cri­tique d’art et mili­tant anar­chiste, col­la­bo­ra­teur des Temps nou­veaux, de L’Humanité nou­velle et du Jour­nal du peuple. Ensei­gnant de phi­lo­so­phie au col­lège de Sedan d’abord, Charles-Albert tra­vaille par la suite comme cor­rec­teur d’imprimerie » (« Notices sur les auteurs des articles ». In : Émile Zola au pays de l’A­nar­chie [en ligne]. Gre­noble : UGA Édi­tions, 2006).

Cha­teau­briand Fran­çois-René de (1768-1848). Écri­vain, mémo­ria­liste et homme poli­tique fran­çais. — « L’académicien Charles Nodier fut cor­rec­teur d’imprimerie. Cha­teau­briand occu­pa le même emploi à Londres où la tour­mente révo­lu­tion­naire l’avait jeté dénué de toutes res­sources » (note de la chan­son Embau­chés sous l’aimable loi / Du grand saint Jean Porte-Latine, 1858).

Chol­let Louis (1864-1949). Jour­na­liste, poète, cor­rec­teur. Petit manuel de com­po­si­tion à l’usage des typo­graphes et des cor­rec­teurs (1912).

Claye Jules (1806-1886). Impri­meur-libraire, fon­deur de carac­tères et édi­teur ; a été prote de l’imprimerie d’Henri Four­nier. Manuel de l’apprenti com­po­si­teur (1871).

Coli­gnon Jean-Pierre (né en 1941). « Plus jeune cor­rec­teur de France, à 18 ans et demi, tra­vaillant en impri­me­rie, dans le labeur-presse, avant de deve­nir chef du ser­vice de la cor­rec­tion du jour­nal Le Monde. » A écrit plus de soixante ouvrages, dont La Ponc­tua­tion, art et finesse (1975), Un point, c’est tout ! La ponc­tua­tion effi­cace (1992), La majus­cule, c’est capi­tal ! (2005), Dic­tion­naire ortho­ty­po­gra­phique moderne (2019) et Écrire sans faute[s]. Dic­tion­naire moderne et pra­tique des dif­fi­cul­tés du fran­çais (2022).

Chu­ma­ce­ro Alí (1918-2010). Poète, essayiste et édi­teur mexi­cain. Il a été membre, de 1964 à sa mort, de l’Académie mexi­caine de la langue. — « En tant qu’auteur, édi­teur, rédac­teur et cor­rec­teur, Alí Chu­ma­ce­ro est une figure clé de l’histoire du Fon­do de Cultu­ra Econó­mi­ca, mai­son d’édition pour laquelle il tra­vailla cin­quante ans. Il y est connu pour avoir cor­ri­gé une cen­taine d’œuvres, par­mi les­quelles le Pedro Pára­mo de Juan Rul­fo. Il a nié à plu­sieurs reprises avoir amé­lio­ré dras­ti­que­ment la qua­li­té de l’œuvre par sa cor­rec­tion mais la rumeur sur la véra­ci­té de cette infor­ma­tion per­siste » (Wiki­pé­dia).

Clam­pitt Amy (1920-1994). Poé­tesse amé­ri­caine. — « Née dans le Mid­west amé­ri­cain, Amy Clam­pitt gagna New York pour y pour­suivre des études qu’elle aban­don­na pour tra­vailler comme secré­taire, puis comme biblio­thé­caire avant de deve­nir relec­trice-cor­rec­trice indé­pen­dante » (Le Matri­cule des anges).

Cla­ro (né en 1962).  Chris­tophe Cla­ro, plus connu sous le nom de Cla­ro, écri­vain, tra­duc­teur et édi­teur fran­çais. — « Après des études de lettres supé­rieures au lycée Laka­nal de Sceaux, il tra­vaille en librai­rie de 1983 à 1986, et devient cor­rec­teur pour dif­fé­rentes mai­sons d’édition » (Wiki­pé­dia), dont le Seuil (Radio France).

Cre­nius Tho­mas (1648-1728). Né Tho­mas Theo­dor Cru­sius. Orien­ta­liste, phi­lo­logue, cor­rec­teur d’im­pri­me­rie (BnF). — « […] bran­de­bour­geois d’origine (1648), a erré entre l’Allemagne, la Hon­grie et la Hol­lande, pour deve­nir enfin cor­rec­teur d’épreuves à Rot­ter­dam et à Leyde […]. » (Lucia­no Can­fo­ra, « La culture clas­sique à Rove­re­to dans la pre­mière moi­tié du 18e siècle : par­cours de lec­ture de G. Tar­ta­rot­ti », La Revue de la BNU [en ligne], 6 | 2012).

Cyrnæus Petrus (1447-v. 1506). Pierre Felce, dit aus­si Pie­tro Cir­neo, prêtre et his­to­rien corse. « Après avoir fait toutes sortes de métiers, il s’attacha à Bene­dic­tus Bro­gno­lius, pro­fes­seur de latin et de grec à Venise, et sui­vit ses leçons pen­dant douze ans. Plus tard il fut pro­fes­seur, puis cor­rec­teur d’imprimerie, et il entra enfin dans les ordres, où il trou­va le repos néces­saire pour se livrer à ses études » (Larousse).

Dau­pe­ley-Gou­ver­neur Gus­tave (1842-1906). Impri­meur, ancien cor­rec­teur de l’imprimerie Claye. Le Com­po­si­teur et le Cor­rec­teur typo­graphes (1880).

Davan­tès l’aîné Pierre (1525-1561). Dit Ante­si­gna­nus, huma­niste et musi­cien actif à Lyon et Genève au milieu du xvie siècle. « […] même s’il avait pu être cor­rec­teur à l’occasion, comme cer­tains huma­nistes, il ne fut sûre­ment pas impri­meur (le psau­tier qu’il édite en 1560 est impri­mé par Michel Du Bois) » (Wiki­pé­dia).

Debel­ja­nov Dim­co (1887-1916). Poète bul­gare. — « Après des études inache­vées de droit et de lettres, Debel­ja­nov tra­vailla comme rédac­teur, tra­duc­teur et cor­rec­teur au sein de la “famille” d’artistes (Liliev, Kons­tan­ti­nov, Pod­var­za­cov) réunie autour de la revue le Chaî­non » (Ency­clo­pé­die Larousse).

Dela­haye Gil­bert (1923-1997). Auteur belge de lit­té­ra­ture d’en­fance et de jeu­nesse et acces­soi­re­ment de poé­sie. C’est un des auteurs des albums illus­trés Mar­tine (Wiki­pé­dia). — Cor­rec­teur de l’imprimerie Cas­ter­man (Flo­rian Moine and Syl­vain Lesage, « Mar­tine aux archives : appré­hen­der l’auc­to­ria­li­té sérielle dans les archives Cas­ter­man », Strenæ, 22, 2023).

Deli­gny Pierre (1926-2005). Ancien chef cor­rec­teur adjoint de l’Ency­clopæ­dia Uni­ver­sa­lis. Cor­rec­teur béné­vole de Georges Sime­non. —  Voir Georges Sime­non et ses cor­rec­teurs.

Denck Hans (v. 1495 – 1527). Théo­lo­gien alle­mand, proche des ana­bap­tistes. — « Né à Habach (Haute-Bavière), Hans Denck entre à dix-sept ans à l’université d’Ingolstadt. Il pour­suit ses études à l’université de Bâle et se per­fec­tionne en latin, grec et hébreu, tout en tra­vaillant comme cor­rec­teur dans une impri­me­rie » (Uni­ver­sa­lis).

Denis Jules. Chef cor­rec­teur de l’imprimerie Georges Thone, à Liège. Gram­maire typo­gra­phique (1952). 

Deren­bourg Joseph (1811-1895). Joseph Naf­ta­li Deren­bourg, his­to­rien et orien­ta­liste fran­co-alle­mand. — « célèbre hébraï­sant et tal­mu­diste fran­çais […]. Doc­teur en phi­lo­so­phie en 1834, M. Deren­bourg vint se fixer à Paris en 1838, et fut nom­mé en 1859 cor­rec­teur à l’Imprimerie natio­nale, puis char­gé plus spé­cia­le­ment des impres­sions orien­tales en 1886 » (Gal­li­ca).

Didion Joan (1934-2021).  Roman­cière, jour­na­liste, essayiste et scé­na­riste amé­ri­caine. — « Après des études de lit­té­ra­ture à l’université de Ber­ke­ley, elle part en 1956 pour la capi­tale cultu­relle de la côte est des Etats-Unis, où elle débute comme cor­rec­trice chez Vogue » (La Croix, 23 décembre 2021).

Dolet Étienne (1509?-1546). Phi­lo­logue éru­dit et impri­meur, cor­rec­teur et lec­teur d’épreuves (chez Sébas­tien Gryphe, à Lyon, en 1534). Brû­lé vif avec ses livres, place Mau­bert à Paris (Uni­ver­sa­lis).

Dorat Jean (1508-1588). En latin Aura­tus, dit d’Au­rat, nom de plume de Jean Dine­man­di, écri­vain et hel­lé­niste fran­çais. — « […] avoir exer­cé à Paris ses talents de cor­rec­teur chez les impri­meurs les plus pres­ti­gieux du temps, il fut nom­mé en 1556 pro­fes­seur de grec au Col­lège royal (l’ac­tuel Col­lège de France), car il était l’un des meilleurs hel­lé­nistes de son temps. Plus tard, il déci­da d’a­ban­don­ner sa charge au pro­fit de son gendre et devint poète royal en langues grecque et latine, fonc­tion qu’il occu­pa jus­qu’à sa mort » (Col­loque inter­na­tio­nal Jean Dorat, 6-8 juin 2001).

Doringe (19..-20..). Née Hen­riette Blot, jour­na­liste et tra­duc­trice de l’anglais en fran­çais. « Cor­rec­trice atti­trée » de Georges Sime­non. —  Voir Georges Sime­non et ses cor­rec­teurs.

Drouet Juliette (1806-1883). Née Julienne José­phine Gau­vain, actrice fran­çaise, com­pagne de Vic­tor Hugo pen­dant près de cin­quante ans (Wiki­pé­dia). — « […] a éga­le­ment été sa pre­mière lec­trice, sa copiste et sa cor­rec­trice […] » (Le Libraire, n° 39, mars-avril 2007).

Ducharme Réjean (1941-2017). Écri­vain, dra­ma­turge, scé­na­riste, paro­lier et sculp­teur qué­bé­cois (Wiki­pé­dia). — « […] le célèbre Ducharme était, à Qué­bec-Presse, cor­rec­teur d’é­preuves ano­nyme (per­sonne ne le savait) […] » (Robert Lévesque, « Avec les vides ! », Le Devoir, 3 novembre 1990). — Les pro­ta­go­nistes de son roman L’Hiver de force (1973) sont cor­rec­teurs (voir La biblio­thèque du cor­rec­teur).

Drau­dius Georg (1573-1635). Ou Georg Draut ou Draud, phi­lo­logue, théo­lo­gien et biblio­graphe alle­mand, fils d’un pas­teur luthé­rien. — « Comme son père, il se des­ti­nait au pas­to­rat, mais le manque de moyens l’obligea à tra­vailler pour sub­ve­nir à ses besoins. C’est alors qu’il se ren­dit à Franc­fort où il se pla­ça chez un impri­meur, Nico­las Bassäus, en qua­li­té de cor­rec­teur. Il y res­ta près de dix ans, de 1590 à 1599, et, par­ve­nu aux fonc­tions de prote, il se reti­ra pour exer­cer le minis­tère évan­gé­lique, après avoir pu pas­ser tous ses exa­mens » (Gal­li­ca).

Düb­ner Johann Frie­drich (1802-1867). Phi­lo­logue alle­mand, « vient dès 1832 se fixer à Paris, où il prend une part active à tous les grands tra­vaux de la librai­rie Fir­min Didot (The­sau­rus lin­guæ græcæ, Col­lec­tion grecque-latine) » (Wiki­pé­dia). — Cité par Larousse.

Duchâ­tel Pierre (v. 1480-1552). Du Chas­tel, Cas­tel­la­nus, ou Pierre Cas­tel­lan, aumô­nier de Fran­çois Ier, let­tré, évêque, maître de la Librai­rie du Roi et direc­teur du Col­lège royal (actuel Col­lège de France).— « À la recom­man­da­tion d’Érasme, il est employé pen­dant quelque temps à Bâle en Suisse comme cor­rec­teur dans l’imprimerie de Fro­ben » (Wiki­pé­dia).

Duchêne Georges (1824-1876). Publi­ciste fran­çais. — « Com­po­si­teur dans l’atelier de la mai­son Mame à Tours (1848), puis com­po­si­teur et cor­rec­teur dans plu­sieurs impri­me­ries de Paris, il fut délé­gué des typo­graphes aux séances de la com­mis­sion du tra­vail (1848), créa un jour­nal, le Repré­sen­tant du peuple, auquel il sut atti­rer la col­la­bo­ra­tion de Prou­dhon, devint gérant du Peuple et, pour­sui­vi en cette qua­li­té, fut enfer­mé à Sainte-Péla­gie, à Mazas, à Clair­vaux et à Belle-Isle. Déli­vré par l’amnistie de 1852, il col­la­bo­ra au Manuel du spé­cu­la­teur de Prou­dhon, au Dic­tion­naire des com­munes édi­té par Hachette, et entra dans la rédac­tion du Cour­rier fran­çais en 1867. Plus tard, il fut rédac­teur en chef du Havre, de l’Écho du Nord, et en 1871, col­la­bo­ra à la Com­mune » (Gal­li­ca).

Ducher Gil­bert (1490-15..). Poète (Wiki­pé­dia). — « Poèmes, limi­naires et colo­phons nous ren­seignent ain­si sur les grandes étapes de sa vie, d’Aigueperse à Lyon, en pas­sant par Paris et la Savoie. Édi­teur de textes modernes et anciens (Pline, Mar­tial, etc.), cor­rec­teur d’imprimerie, pro­fes­seur et poète néo-latin, il est un par­fait exemple de ces “Apol­lons de col­lège” que moqua jadis Lucien Febvre » (« Comptes ren­dus », Réforme, Huma­nisme, Renais­sance, 2016/1-2, n° 82-83, p. 231-251).

Duclerc Charles (1812-1888). Homme poli­tique fran­çais, pré­sident du Conseil et ministre des Affaires étran­gères (août 1882 – jan­vier 1883), ministre des Finances (mai-juin 1848). — « Enga­gé comme cor­rec­teur au jour­nal Le Bon Sens en 1836, il entame alors une car­rière dans le jour­na­lisme en deve­nant rapi­de­ment rédac­teur » (Wiki­pé­dia).

Duf­fau Hélène (née en 1965). Autrice fran­çaise. — « Elle se consacre à sa matière de pré­di­lec­tion, l’écriture (et ce qui l’entoure) : écri­vaine, ani­ma­trice d’ateliers d’écriture, for­ma­trice, cor­rec­trice, por­teuse de pro­jet cultu­rel autour de l’écriture » (Book­node).

Dumont Jean (1853-1927). Typo­graphe, ancien cor­rec­teur à l’Indépendance belge, direc­teur de la fon­de­rie typo­gra­phique Van­der­borght et de l’École pro­fes­sion­nelle de typo­gra­phie à Bruxelles. Vade-mecum du typo­graphe (1891).

Dutilleul Émile (1883-1948). Tré­so­rier natio­nal du Par­ti com­mu­niste fran­çais et dépu­té com­mu­niste de la Seine (Wiki­pé­dia). — « Émile Dutilleul, qui n’a pas son cer­ti­fi­cat d’études, après plu­sieurs petits métiers, s’instruit en étant typo­graphe. Sa bonne ortho­graphe, son goût de la lec­ture, lui per­mettent ensuite d’exercer les fonc­tions de cor­rec­teur » (GRÈZES-RUEFF, Fran­çois. « Cha­pitre pre­mier. Les pri­maires ». In : La culture des dépu­tés fran­çais (1910-1958) : Essai de typo­lo­gie [en ligne]. Tou­louse : Presses uni­ver­si­taires du Midi, 1994).

Eekhoud Georges (1854-1927). Écri­vain fla­mand d’expression fran­co­phone, homo­sexuel et anar­chiste belge (Wiki­pé­dia). — « Il entre comme aide-cor­rec­teur au jour­nal anver­sois Le Pré­cur­seur pour le modeste salaire de cin­quante francs par mois » (LUCIEN, Mirande. « 1873-1881. Les années d’apprentissage ». In : Eekhoud le rauque [en ligne]. Vil­le­neuve d’Ascq : Presses uni­ver­si­taires du Sep­ten­trion, 1999).

Emont Fabrice (né en 1975). Lec­teur-cor­rec­teur, tra­duc­teur et roman­cier (Babe­lio).

Érasme (1466?-1536). Cha­noine régu­lier de Saint-Augus­tin, phi­lo­sophe, huma­niste et théo­lo­gien néer­lan­dais. — « Érasme l’énonce en 1505 dans sa pré­face aux Adno­ta­tiones de Loren­zo Val­la : la per­fec­tion du texte écrit est une des ambi­tions les plus hautes ; elle impose une vigi­lance d’autant plus exi­geante que “l’imprimerie […] répand aus­si­tôt une faute unique en mille exem­plaires […]”. Ain­si, l’humaniste sera sou­vent un homme qui tra­vaille au cœur de l’atelier typo­gra­phique » (Yann Sor­det, p. 290, voir mon article).

Essé­nine Ser­gueï (1895-1925). Poète russe. — « En 1913, il tra­vaille comme cor­rec­teur à Mos­cou » (Uni­ver­sa­lis).

Estienne Hen­ri (1528/1530 – 1598). Impri­meur, phi­lo­logue, hel­lé­niste et huma­niste fran­çais, fils de l’imprimeur Robert Estienne. — « Ado­les­cent, il avait com­men­cé à cor­ri­ger les textes grecs, en tra­vaillant avec son père sur les épreuves d’une magni­fique édi­tion de Denys d’Halicarnasse, un exemple impres­sion­nant des “grecs du roi” que Robert publia en 1547 » (Antho­ny Graf­ton, « Les cor­rec­teurs d’imprimerie et les textes clas­siques », dans Des Alexan­dries I. Du livre au texte (dir. Luce Giard et Chris­tian Jacob), BnF, 2001, p. 427).

Fau­cier Nico­las (1900-1992). Mili­tant anar­cho-syn­di­ca­liste, exer­ça pério­di­que­ment le métier de cor­rec­teur des années trente à soixante, notam­ment au Jour­nal offi­ciel. Auteur de La Presse quo­ti­dienne (1964) — voir mon article.

Favier Emma­nuelle (née en 1980). Roman­cière, poé­tesse, dra­ma­turge et nou­vel­liste fran­çaise. — « Cor­rec­trice-relec­trice à Media­part […] » (Le Matri­cule des anges).

Féval Paul (1816-1887). Roman­cier fran­çais. — « Son œuvre abon­dante, com­po­sée de plus de 70 romans popu­laires édi­tés en feuille­ton et de près de 70 nou­velles […] eut un suc­cès consi­dé­rable de son vivant, éga­lant celles d’Honoré de Bal­zac et d’Alexandre Dumas » (Wiki­pé­dia). — Cor­rec­teur au Nou­vel­liste (Uni­ver­sa­lis).

Flet­cher Susan (née en 1979). Roman­cière bri­tan­nique. — « Avant de se consa­crer à l’écriture, elle a effec­tué de nom­breux petits bou­lots comme ser­veuse, libraire, ou encore cor­rec­trice » (Lisez !).

Fors­ter John (1812-1876). Écri­vain et bio­graphe bri­tan­nique. — « […] fut le plus proche ami, le confi­dent de Dickens, et son ouvrage bio­gra­phique, la Vie de Charles Dickens en trois volumes (1872-1874), consti­tue […] le docu­ment indis­pen­sable à toute étude sur Dickens […]. En 1832, il entre au True Sun comme cri­tique, mais, à la suite de sa ren­contre avec Leigh Hunt, il va se trans­for­mer en agent d’affaires, conseiller et cor­rec­teur des écri­vains en vue de cette époque » (Ency­clo­pé­die Larousse).

Fran­kel Léo (1844-1896). Mili­tant syn­di­ca­liste et socia­liste hon­grois d’origine juive. Prend une part active à la Com­mune de Paris de 1871. Ouvrier d’orfèvrerie, cor­rec­teur puis jour­na­liste (BM Lyon).

Frank­lin Ben­ja­min (1706-1790). Impri­meur, écri­vain, phy­si­cien, diplo­mate américain.

Frey Antoine (1780-18..). Prote et cor­rec­teur, notam­ment des impri­me­ries de Jean-Georges-Antoine Stoupe, de Pierre Didot et de Pierre Plas­san. Manuel nou­veau de typo­gra­phie (2 t., 1835). Prin­cipes de ponc­tua­tion fon­dés sur la nature du lan­gage écrit (1824).

Fro­ben Johann (1460-1527). Impri­meur et édi­teur bâlois. — « Asso­cié, à par­tir de 1493, à Johann Petri, et à par­tir de 1500 envi­ron, à Johann Amer­bach dont il a été le cor­rec­teur, tra­vaillant ensemble jusqu’en 1512 » (BnF). — « Un livre où il y a des fautes n’est pas un livre » (cité par J.-B. Prod­homme dans le Dic­tion­naire uni­ver­sel des connais­sances humaines, de Benes­tor Lunel, 1857-1859).

Fröh­lich Gus­tav (1902-1987).  Acteur, réa­li­sa­teur et scé­na­riste alle­mand. — « À l’âge de gagner sa vie, il retour­na aux envi­rons de Hanovre et entra à la rédac­tion d’un tout petit jour­nal, dans une toute petite ville de la région. Il y était à la fois rédac­teur, cri­tique théâ­tral, cor­rec­teur, publi­ciste, gui­che­tier, et, pour tout ce tra­vail, il gagnait 35 marks par mois » (Ciné­monde, n° 77, 10 avril 1930).

Gaillard Roger (1904-1947). Syn­di­ca­liste et mili­tant com­mu­niste fran­çais (Wiki­pé­dia). Cor­rec­teur au Petit Jour­nal (à par­tir de 1929) puis au Jour­nal offi­ciel en 1932 (Mai­tron).

Gan­de­rax Louis (1855-1940). Ancien direc­teur de la Revue de Paris et fin cor­rec­teur. — Voir Nécro­lo­gie de Louis Gan­de­rax, par Émile Hen­riot, 1940.

Giauque Fran­cis (1934-1965). Poète suisse. — « Il inter­rom­pit ses études, se sen­tant atti­ré par les métiers du livre. Tour à tour, il fut libraire et cor­rec­teur d’imprimerie, mais le déses­poir le gagna. La vie devint impos­sible. […] Le 13 mai 1965, il met fin à ses jours, lais­sant une œuvre impor­tante qui ne paraî­tra que quelques années après sa mort grâce à ses amis Georges Hal­das et Hughes Richard » (Book­node).

Gibeau Yves (1916-1994).  Écri­vain fran­çais. — « Il tâte du jour­na­lisme [à Com­bat de 1947 à 1952], écrit des chro­niques de varié­tés et de music-hall et sym­pa­thise avec Boris Vian. Cet amou­reux de la langue dont les écri­vains favo­ris s’appellent Hen­ri Calet, Alexandre Via­latte, Ray­mond Gué­rin, Emma­nuel Bove et Antoine Blon­din entre à Constel­la­tion comme cor­rec­teur, avant de pas­ser secré­taire de rédac­tion à L’Express – jour­nal pour lequel il com­pose les grilles de mots croi­sés (Le Dilet­tante). — « Ses confrères jour­na­listes le tenaient pour un cor­rec­teur par­ti­cu­liè­re­ment scru­pu­leux » (L’Union).

Gil­bert Muriel (née en 1965). Cor­rec­trice au Monde, autrice, chro­ni­queuse sur RTL. Au bon­heur des fautes. Confes­sions d’une domp­teuse de mots (2017) et autres ouvrages sur la langue française.

Gilles Jean (né vers la fin du xve siècle). J. Aegi­dius Nuce­ren­sis, pro­fes­seur et cor­rec­teur d’imprimerie à Paris (Ima­go Mun­di).

Godard Phi­lippe (né en 1959). Écri­vain et essayiste fran­çais. — « Deve­nu, par hasard, cla­viste, cor­rec­teur, rewri­ter, et enfin auteur de notices pour l’Ency­clo­pé­die Hachette mul­ti­mé­dia durant sept ans » (France Culture).

Gou­di­mel Claude (1520?-1572). Com­po­si­teur fran­çais. Mou­rut à Lyon, vic­time des mas­sacres de la Saint-Bar­thé­le­my. — « Fut asso­cié à l’éditeur Nico­las Du Che­min comme cor­rec­teur (1551) » (Uni­ver­sa­lis). — Lire Fran­çois Lesure, « Claude Gou­di­mel, étu­diant, cor­rec­teur et édi­teur pari­sien », Musi­ca Dis­ci­pli­na, vol. 2, nos 3-4, 1948, p. 225-230.

Gou­let Jacques. Cor­rec­teur dans les années 1970-1980, de la presse pari­sienne à l’édition (Ency­clopæ­dia Uni­ver­sa­lis). « Névrose d’un cor­rec­teur », La Revue des Deux Mondes, juillet 2013. 

Gou­riou Charles (1905-1982). Lec­teur-cor­rec­teur à la Librai­rie Hachette. Mémen­to typo­gra­phique (1961 ; nouv. éd. ent. rev., 1973). 

Goutte Guillaume (né en 1988). Cor­rec­teur dans la presse pari­sienne. Cor­rec­teurs et cor­rec­trices, entre pres­tige et pré­ca­ri­té (2021).

Gref­fier Dési­ré (1862-19..). Cor­rec­teur typo­graphe. Les Règles de la com­po­si­tion typo­gra­phique à l’usage des com­po­si­teurs (1897). 

Gre­nier Chris­tian (né en 1945). Écri­vain fran­çais. — « […] Chris­tian Gre­nier a été pro­fes­seur de lettres avant d’être édi­té (dès 1972) et de tra­vailler dans l’édition comme lec­teur, cor­rec­teur, rewri­ter et direc­teur de col­lec­tion (Folio-Junior SF chez Gal­li­mard de 1981 à 1986) » (Book­node et Sud-Ouest).

Gron­din Nico­las (né en 1963). Roman­cier fran­çais. « […] a été suc­ces­si­ve­ment libraire, repré­sen­tant en librai­rie, édi­teur et cor­rec­teur » (Lisez !).

Gryphe Sébas­tien (1492-1556). Sebas­tia­nus Gry­phius en latin, de son vrai nom Sebas­tian Greyff. Impri­meur libraire français.

Guesde Jules (1845-1922). Né Jules Bazile, écri­vain socia­liste et cor­rec­teur typo­graphe fran­çais, ministre d’État (1914-1916).

Har­rouche Abdel­wa­hab. Cor­rec­teur de presse au quo­ti­dien fran­co­phone du sec­teur public El Moud­ja­hid. Assas­si­né à Alger le 1er juin 1997 (Laz­ha­ri Lab­ter, Jour­na­listes algé­riens 1988-1998, 2018, page 223b).

Hatin Eugène (1809-1893). Jour­na­liste, biblio­graphe et his­to­rien de la presse fran­çais. « […] ancien cor­rec­teur d’imprimerie. […] » (Wiki­source).

Hel­la Alzir (1881-1953).  Tra­duc­teur de lit­té­ra­ture de langue alle­mande. « Né dans une famille wal­lonne, il a dû, à cause de la mort de son père, tra­vailler très jeune dans des raf­fi­ne­ries sucrières. Il s’est ins­tal­lé à Paris en 1905, à l’âge de 24 ans. Il est d’abord cor­rec­teur d’imprimerie, très enga­gé dans le syn­di­ca­lisme » (Le Monde).

Her­lin Richard (1959-2019). Cor­rec­teur au Monde.fr. Retour sur l’accord du par­ti­cipe pas­sé et autres bizar­re­ries de la langue fran­çaise (avec M. Rous­seau et O. Hou­dart, 2016). Les Règles typo­gra­phiques (2017).

Hétrel Albert. Cor­rec­teur de presse. Lau­réat de l’Ins­ti­tut et du minis­tère de l’Ins­truc­tion publique (Le Lan­nion­nais, cité par Le Guten­berg, 1er octobre 1861). Code ortho­gra­phique, mono­gra­phique et gram­ma­ti­cal (1862).

Het­zel Pierre-Jules (1814-1886). Édi­teur (notam­ment de Jules Verne), écri­vain, tra­duc­teur et homme poli­tique fran­çais. — « Het­zel cor­rec­teur, cen­seur ou “rewri­ter” de Jules Verne » (dans Het­zel. Le bon génie des livres (Jean-Paul Gou­ré­vitch), éd. du Rocher/Le Ser­pent à plumes, 2005, p. 225-229).

Horn­schuch Jérôme (1573-1616). Cor­rec­teur d’épreuves puis méde­cin. Ortho­ty­po­gra­phia : ins­truc­tion utile et néces­saire pour ceux qui vont cor­ri­ger des livres impri­més & conseils à ceux qui vont les publier (1608).

Hou­dart Oli­vier (né en 1954). Cor­rec­teur au Monde.fr (retrai­té), tra­duc­teur et jour­na­liste. La Ponc­tua­tion ou l’Art d’accommoder les textes (avec Syl­vie Prioul, secré­taire de rédac­tion au Nou­vel Obser­va­teur, 2006). Rééd. L’Art de la ponc­tua­tion. Le point, la vir­gule et autres signes fort utiles (2007). Retour sur l’accord du par­ti­cipe pas­sé et autres bizar­re­ries de la langue fran­çaise (avec M. Rous­seau et R. Her­lin, 2016).

Iones­co Eugène (1909-1994). Dra­ma­turge et écri­vain rou­ma­no-fran­çais. « Après la guerre, à Paris, il gagne sa vie comme cor­rec­teur dans une mai­son d’éditions admi­nis­tra­tives » (Uni­ver­sa­lis). — « Eugène Iones­co est embau­ché comme débar­deur chez Ripo­lin, mais sa science de l’orthographe lui per­met d’être agréé par les Édi­tions tech­niques au titre de cor­rec­teur d’épreuves » (Le Monde, 26 jan­vier 1996). —  « […] pour les Iones­co, la fin des années qua­rante est bien le temps des vaches maigres. L’heure est au tra­vail. […] Voi­ci l’exilé rou­main cor­rec­teur d’épreuves, chez Durieu, rue Séguier. La tâche consiste en une relec­ture méti­cu­leuse des publi­ca­tions juri­diques […] que la mai­son édite, et qu’il s’agit de net­toyer de leurs incor­rec­tions ortho­gra­phiques et syn­taxiques avant paru­tion. De sep­tembre 1948 jusqu’au milieu des années cin­quante, Eugène Iones­co s’appliquera à détec­ter toutes les sco­ries qui peuvent pol­luer un texte. Il y gagne­ra une fami­lia­ri­té renou­ve­lée avec les mots. La charge est lourde, mais, tra­vaillant vite, l’œil en éveil, le cor­rec­teur Iones­co obtien­dra de ne paraître au bureau que le matin, empor­tant à domi­cile le reli­quat des pages à relire, et consa­crant son loi­sir à ses propres tra­vaux lit­té­raires. À par­tir de 1952, ce plein temps fera place à un mi-temps (9 heures/13 heures). Iones­co n’a pas détes­té ce moment de sa vie. En 1978, dans sa conver­sa­tion avec P. Sol­lers et P.A. Bou­tang, il déclare : “J’étais, entre 45 et 50 [en fait entre 1948 et 1955 (?) — note du com­men­ta­teur] un petit employé dans une mai­son d’édition juri­dique… Et je regrette main­te­nant de ne pas être res­té petit employé. Je n’aurais rien écrit, je ne serais pas entré dans ce bruit, dans ce chaos, dans cette noto­rié­té, et je pren­drais main­te­nant ma retraite.” » (André Le Gall, Iones­co, Flam­ma­rion, 2009, cité par un com­men­taire du blog Langue sauce piquante, du Monde, 6 novembre 2016). — En 1959, dans Rhi­no­cé­ros, le pre­mier tableau de l’acte II a lieu dans « une grande mai­son de publi­ca­tions juri­diques […]. Sur la table, des épreuves d’im­pri­me­rie, un encrier, des porte-plume ; c’est la table où tra­vaillent Botard et Béren­ger. » On les voit « cor­ri­ger les épreuves de la régle­men­ta­tion des vins dits “d’ap­pel­la­tion contrôlée” ».

Ishi­ka­wa Taku­bo­ku (1886-1912). Pseu­do­nyme du poète japo­nais Hajime Ishi­ka­wa. Sur­nom­mé « le Rim­baud japo­nais » et « le poète de la tris­tesse », il est plus connu sous la signa­ture de son seul pré­nom, Taku­bo­ku. — « Taku­bo­ku fut suc­ces­si­ve­ment ins­ti­tu­teur, jour­na­liste ou cor­rec­teur » (Le Matri­cule des anges). — « […] il était cor­rec­teur au Asa­hi Shim­bun, l’un des grands quo­ti­diens natio­naux » (En atten­dant Nadeau).

Jouette André (1914-2006). Cor­rec­teur d’édition spé­cia­li­sé dans les dic­tion­naires et ency­clo­pé­dies. TOP : Toute l’orthographe pra­tique (1980). Nouv. éd. Dic­tion­naire d’orthographe et expres­sion écrite (1993). — Voir Le TOP, réfé­rence ancienne du métier du cor­rec­teur.

Kal­lier­gis Zacha­rie (actif de 1499 à 1524). Copiste de manus­crits, pion­nier de l’imprimerie pour la langue grecque.

Kes­sel Joseph (1898-1979). Roman­cier, grand repor­ter, aven­tu­rier, résis­tant et aca­dé­mi­cien fran­çais. — « […] jeune homme qui fut […] cor­rec­teur d’épreuves aux Débats » (Le Monde).

Khat­cha­dou­rian Raf­fi (né en 19..). « Dans leurs bureaux situés sur Time Square, cer­taines des meilleures plumes des États-Unis s’écharpent sur des ques­tions de syn­taxe. “Ce n’était pas rare qu’on dis­cute assez lon­gue­ment de la tour­nure d’une seule et unique phrase dans un article de plus de 10 000 mots”, raconte par télé­phone un col­lègue et ami de David Grann, Raf­fi Khat­cha­dou­rian, ancien cor­rec­teur du maga­zine deve­nu grand repor­ter » (Le Monde).

Kiliaan Cor­ne­lius (1528/1530 – 1607). De son vrai nom, Cor­ne­lis Abts van Kiele. Poète, his­to­rien, lexi­co­graphe, lin­guiste, tra­duc­teur néer­lan­dais. — « Après ses études, il a trou­vé un emploi dans l’imprimerie récem­ment fon­dée par Chris­tophe Plan­tin, impri­me­rie qui se déve­lop­pe­ra jusqu’à deve­nir la plus impor­tante d’Europe à cette époque. Il a com­men­cé au bas de l’échelle en tant que typo­graphe et impri­meur, mais il a été pro­mu pre­mier assis­tant en 1558. Plan­tin avait mani­fes­te­ment confiance dans les qua­li­tés de Kiliaan car en 1565, il a été nom­mé cor­rec­teur d’épreuves, une fonc­tion rému­né­ra­trice réser­vée alors aux éru­dits » (Wiki­pé­dia). — « Kiliaan a tra­vaillé pen­dant 50 ans en tant que cor­rec­teur chez Plan­tin. Ce veuf vivait avec ses trois enfants dans la mai­son située sur la place du Vri­j­dag­markt. Lorsque Plan­tin émet le sou­hait d’éditer un dic­tion­naire tra­duc­tif néer­lan­dais, il pense aus­si­tôt à faire appel à son cor­rec­teur. Les dic­tion­naires vont désor­mais rem­plir toute la vie de Kiliaan » (musée More­tus-Plan­tin). — « Kilian peut être consi­dé­ré comme le phé­nix des cor­rec­teurs morts et vivants. Il savait que la cor­rec­tion est à l’art typo­gra­phique, sui­vant l’heureuse expres­sion d’Henri Estienne, ce que l’âme est au corps humain ; elle lui donne l’être et la vie » (Léon Degeorge, La Mai­son Plan­tin à Anvers, Impr. Félix Cal­le­waert père (Bruxelles), 1877).

Kress­mann Tay­lor (1903-1996). Kathrine Kress­mann Tay­lor, écri­vaine amé­ri­caine d’origine alle­mande. — « Kathe­rine Tay­lor fait des études de lettres et de jour­na­lisme. Cor­rec­trice et rédac­trice dans la publi­ci­té entre 1926 et 1928, elle se met à l’écriture. Elle publie alors sa pre­mière nou­velle, Incon­nu à cette adresse, dans Sto­ry Maga­zine sous le pseu­do­nyme de Kress­mann Tay­lor » (Book­node).

Lacroux Jean-Pierre (1947–2002). Cor­rec­teur et typo­graphe. Ortho­ty­po­gra­phie (post­hume, 2007).

Lagrue Pierre (né en 1957. Chef cor­rec­teur à l’Ency­clopæ­dia Uni­ver­sa­lis de 1989 à 2015). La Cor­po­ra­tion des cor­rec­teurs et le Livre (un abé­cé­daire inat­ten­du) (avec Sil­vio Mat­teuc­ci, 2017).

La Hous­saye Nico­las Ame­lot de (1634-1706). His­to­rien et tra­duc­teur fran­çais (Wiki­pé­dia). — A été cor­rec­teur d’im­pri­me­rie (La France pit­to­resque).

Lamar­tine Eli­sa (ou Marianne) de (1790-1863). Artiste peintre et sculp­trice fran­çaise d’origine bri­tan­nique (Wiki­pé­dia). — Elle s’est usé la san­té à cor­ri­ger les épreuves de son poète de mari, Alphonse. — Voir Les cor­rec­trices cachées de Bal­zac et de Lamar­tine.

Lanz­mann Claude (1925-2018). Jour­na­liste, écri­vain, cinéaste et pro­duc­teur de ciné­ma fran­çais (Wiki­pé­dia). — « Claude Lanz­mann a long­temps été un jour­na­liste. Il a rejoint très jeune l’équipe des Temps modernes avant de prendre la direc­tion de la revue de Sartre et Simone de Beau­voir, mais il gagnait sa vie comme cor­rec­teur-rewri­ter pour France-Dimanche sous la férule de Roger Gre­nier et la haute auto­ri­té de Pierre Laza­reff. » (CERISUELO Marc, « Un jour­na­liste des pro­fon­deurs », Cri­tique, 2018/5, n° 852, p. 393-402).

Las­ca­ris Janus (1445-1535). Éru­dit grec de la Renaissance.

Lau­rens Edmond (1852-1925). Com­po­si­teur et, sans doute, cor­rec­teur, puis­qu’il a écrit un manuel de cor­rec­tion des par­ti­tions, texte et musique, L’Art du cor­rec­teur (1921). 

Lebailly Armand (1840-1864). — « Son des­tin est très sem­blable à celui d’Hégésippe Moreau dont il se fit le bio­graphe et l’éditeur post­hume : cor­rec­teur d’imprimerie en pro­vince, à Caen, il vint à Paris pour y traî­ner une vie misé­rable. Roman­tique, patriote enflam­mé, il a lu Vic­tor Hugo et s’est pas­sion­né pour la ques­tion romaine qui est au centre de son œuvre, omni­pré­sente. Il y avait sans doute chez Lebailly un grand poète en puis­sance, au talent bien supé­rieur à celui d’Hégésippe Moreau qu’il admi­rait tant » (Edmond Tho­mas, Voix d’en bas, 1979, p. 412).

Lecoin Louis (1888-1971). Mili­tant paci­fiste et anar­chiste fran­çais. « Louis Lecoin était issu d’une famille très pauvre, de parents illet­trés : il ne pos­sé­dait lui-même qu’un cer­ti­fi­cat d’études pri­maires. Il devint cor­rec­teur d’imprimerie après avoir exer­cé les pro­fes­sions de manœuvre, jar­di­nier, cimen­tier et avoir été aus­si men­diant » (Wiki­pé­dia).

Lefèvre Théo­tiste (1798-1887). Typo­graphe et impri­meur, prote de l’imprimerie Fir­min Didot. Guide pra­tique du com­po­si­teur d’imprimerie (1855-1872). 

Lefo­res­tier Joseph Pas­cal Michel. Manuel pra­tique et biblio­gra­phique du cor­rec­teur (1890).

Lemoyne André (1822-1907). Poète et roman­cier fran­çais. — « Avo­cat au bar­reau de Paris en 1847, il fut suc­ces­si­ve­ment typo­graphe, cor­rec­teur, puis chef de publi­ci­té chez Didot de 1848 à 1877, date à laquelle il fut nom­mé biblio­thé­caire de l’École des arts déco­ra­tifs » (Wiki­pé­dia). — Voir André Lemoyne, un cor­rec­teur sta­tu­fié.

Leroux Jean-Pierre (1953-2015). Révi­seur lin­guis­tique, spé­cia­liste des textes lit­té­raires. Le Gar­dien de la norme (2016). ☞ Lire mon article. « Exer­cices de révi­sion », Liber­té, 162 (27, 6), décembre 1985, p. 15-16. ☞ Lire Le cor­rec­teur face à l’auteur médiocre.

Leroux Pierre (1797-1871). Pierre-Hen­ri Leroux, édi­teur, phi­lo­sophe et homme poli­tique fran­çais, théo­ri­cien du socia­lisme. — « Il renonce à pré­sen­ter le concours de l’École poly­tech­nique en 1814, pour aider sa mère, deve­nue veuve, et ses trois frères. Il se fait maçon puis se met en appren­tis­sage chez un cou­sin impri­meur. Deve­nu ouvrier typo­graphe et cor­rec­teur, dès ses débuts il trace les plans d’une machine à com­po­ser (1820) qui ne sera jamais fabri­quée » (Wiki­pé­dia).

Lévy Jus­tine (née en 1974). Édi­trice et écri­vaine fran­çaise. — « Après des études de phi­lo­so­phie, elle sera lec­trice et cor­rec­trice chez Cal­mann-Lévy, puis édi­trice aux édi­tions Stock » (Jean-Louis Beau­car­not, Fré­dé­ric Dumou­lin, Dic­tion­naire éton­nant des célé­bri­tés, 2015).

Lewi­no Wal­ter (1924-2003). Écri­vain et jour­na­liste fran­çais. « D’abord mousse dans la marine mar­chande et peintre en bâti­ment puis cor­rec­teur dans une impri­me­rie […] » (Wiki­pé­dia).

Limo­nov Édouard (1943-2020). Édouard Venia­mi­no­vitch Saven­ko, écri­vain sovié­tique puis fran­çais et enfin russe et dis­si­dent poli­tique, fon­da­teur et chef du Par­ti natio­nal-bol­ché­vique. — « Pour gagner sa vie, il fai­sait un peu tous les métiers, de cor­rec­teur dans un jour­nal russe à valet de chambre chez un mil­lion­naire, en pas­sant par gar­çon de café, cui­si­nier, docker, ter­ras­sier, etc. » (Babe­lio).

Lipse Juste (1547-1606). Ius­tus Lip­sius en latin, de son nom d’origine Joost Lips. Phi­lo­logue et huma­niste qui vécut dans ce qui était alors les Pays-Bas espa­gnols et aujourd’hui la Belgique.

Lonit­zer Adam (1528-1586). Ou Loni­cer ou Loni­ce­rus, bota­niste, natu­ra­liste et méde­cin alle­mand. — « Loni­cer fut très utile à son beau-père, en rem­plis­sant dans son ate­lier les fonc­tions de cor­rec­teur ; on lui doit plu­sieurs édi­tions esti­mées d’ouvrages de méde­cine et d’histoire natu­relle » (Ima­go Mun­di).

Los­feld Éric (1922-1979). Gus­tave Théo­phile Los­feld, édi­teur et écri­vain d’ouvrages de genre, inso­lites et éro­tiques fran­co-belge publiant sous pseu­do­nymes, notam­ment celui de Dell­fos. — « D’origine belge […], Éric Los­feld […] avait fait ses débuts d’éditeur à Paris en 1951, après une jeu­nesse mou­ve­men­tée et hasar­deuse de jour­na­liste pigiste, cor­rec­teur d’imprimerie, auteur de romans éro­ti­co-poli­ciers, cour­tier en librai­rie, cou­pée par les années de guerre, où il fut bles­sé, puis empri­son­né en Alle­magne » (Le Monde).

Lucas Pol (1927-2014). Auteur belge de mono­gra­phies. — « Je suis un écri­vain auto­di­dacte. Tout à fait. Ma for­ma­tion essen­tielle s’est dérou­lée dans un jour­nal où j’étais un employé qua­li­fié (cor­rec­teur) » (Objec­tif plumes).

Mac Orlan Pierre (1882-1970). Né Pierre Dumar­chey, écri­vain fran­çais. Cor­rec­teur à La Dépêche de Rouen de 1901 à 1905 (éd. Sillages). —  « Quand André Mau­rois était au lycée Cor­neille et qu’Émile Char­tier, sous le pseu­do­nyme d’Alain, publiait chaque jour des pro­pos dans la Dépêche de Rouen, il y avait, à l’imprimerie de celle-ci, un jeune cor­rec­teur par­ti­cu­liè­re­ment char­gé d’apporter tous ses soins à la lec­ture des épreuves de cha­cun des pro­pos. Ce jeune cor­rec­teur s’appelait Pierre Dumar­chais [sic]. Un jour, il devien­drait célèbre en lit­té­ra­ture sous le pseu­do­nyme de Pierre Mac Orlan » (Michel Droit, André Mau­rois et Rouen, 25 octobre 1985, Aca­dé­mie française).

Maî­tre­jean Rirette (1887-1968). Née Anna Hen­riette Estorges, anar­chiste indi­vi­dua­liste liber­taire, membre de la bande à Bon­not. « For­cée de sub­ve­nir aux besoins de ses deux filles, elle cherche un emploi sala­rié et tra­vaille comme typo­graphe, avant de deve­nir cor­rec­trice de presse à Paris Soir et d’in­té­grer le syn­di­cat des cor­rec­teurs en 1923. Elle y fré­quente de nom­breux anar­chistes. […] Après la Seconde Guerre mon­diale, elle […] tra­vaille comme cor­rec­trice au jour­nal Libé­ra­tion, jus­qu’en 1953, puis aux Édi­tions Flam­ma­rion. Elle par­ti­ci­pe­ra encore, en 1959, au jour­nal Liber­té fon­dé par Louis Lecoin » (Wiki­pé­dia).

Mal­kine Georges (1898-1970). Peintre et acteur fran­çais. — « Mal­kine fut éga­le­ment acteur de théâtre dans la troupe de Michel de Ré, acteur de ciné­ma, vio­lo­niste, pho­to­graphe, cor­rec­teur d’imprimerie, mon­teur de manèges, plon­geur à bord d’un navire… » (Wiki­pé­dia).

Mar­chand Pros­per (1678-1756). Libraire fran­çais (Wiki­pé­dia). — « Réfor­mé, il dut fuir aux Pro­vinces Unies en 1709. Là, il aban­don­na la librai­rie en 1713, et se fit rédac­teur de cata­logues, cor­rec­teur d’imprimerie et jour­na­liste » (« Le monde de la librai­rie pari­sienne vers 1713 ». In : « Var­rya­tions » : Gens du livre, mar­ron­neurs et biblio­thé­caires [en ligne]. Vil­leur­banne : Presses de l’Enssib, 2020). — Lire Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, Pros­per Mar­chand, la vie et l’œuvre, 1678-1756. Lei­den ; New York ; Køben­havn : E.J. Brill, 1987 (BnF).

Mari­tain Jacques (1882-1973). Phi­lo­sophe et théo­lo­gien catho­lique fran­çais. — « Péguy et Jacques Mari­tain s’entendirent tout de suite à mer­veille : on sait que Péguy prit même un moment ce der­nier comme col­la­bo­ra­teur, en tant que révi­seur et cor­rec­teur atti­tré des Cahiers [de la Quin­zaine] […] » (Georges Cat­taui, Péguy, témoin du tem­po­rel chré­tien, 1964).

Mat­teuc­ci Sil­vio (né en 1943). Cor­rec­teur pigiste de 1991 à 2015, rou­leur en presse de 1993 à 2008. La Cor­po­ra­tion des cor­rec­teurs et le Livre (un abé­cé­daire inat­ten­du) (avec Pierre Lagrue, 2017).

McI­ner­ney Jay (né en 1955). Roman­cier amé­ri­cain. — « En 1980, il s’installe à New York, où il tra­vaille comme cor­rec­teur [« véri­fi­ca­teur » pour Wiki­pé­dia] au New Yor­ker » (Book­node). Il trans­po­se­ra cette expé­rience dans Bright Lights, Big City (1984).

Mélen­chon Jean-Luc (né en 1951). Homme poli­tique fran­çais. — « Au pre­mier tri­mestre 1974, il est cor­rec­teur pour l’imprimerie Néo-Typo de Besan­çon puis tra­vaille quelques mois comme ouvrier dans une usine de l’horloger Maty » (Wiki­pé­dia).

Mer­cier Pierre (né en 1923). Cor­rec­teur à l’Im­pri­me­rie natio­nale de 1954 à 1983.

Mer­cier-Vega Louis (1914-1977). De son vrai nom Charles Cort­vrint, mili­tant liber­taire et syn­di­ca­liste belge. — « Il avait com­men­cé à mili­ter tout jeune, déro­geant bruyam­ment à ses obli­ga­tions mili­taires et s’installant à Paris sous le nom de Charles Ridel. Tour à tour manœuvre aux Halles, ouvrier des cuirs, came­lot, “vais­se­lier à la petite argen­te­rie”, cor­rec­teur d’épreuves, il fait sienne la cou­tume ouvrière dont le syn­di­cat est, faute de mieux, l’expression la plus adé­quate » (Marianne Enckell, « In memo­riam, dans La Che­vau­chée ano­nyme, 2006, p. 215-224).

Michaux Hen­ri. « Michaux, à cette époque-là, passe par des dif­fi­cul­tés maté­rielles et gagne sa vie comme cor­rec­teur d’é­preuves aux Édi­tions Kra. […] Phi­lippe Sou­pault, l’un des direc­teurs de Kra à cette époque, déclare : “Conscien­cieux, appli­qué, il cor­ri­geait soi­gneu­se­ment les épreuves. Pour­tant, il rica­nait à tout bout de champ et l’on devi­nait qu’il jugeait assez sévè­re­ment tous les écri­vains dont il devait lire les œuvres”. Voir Ph. SOUPAULT, Mémoires de l’ou­bli. 1923-1926, Paris, Lache­nal & Rit­ter, 1986, p. 128-129, et aus­si B. OUVRYVIAL, Hen­ri Michaux. Qui êtes-vous ?, Lyon, La Manu­fac­ture, 1989, p. 60-61 » (CASTILLO DE BERCHENKO, Adria­na. « Cha­pitre III. Ami­tiés ». In Alfre­do Gan­go­te­na, poète équa­to­rien (1904-1944) : Ou l’é­cri­ture par­ta­gée [en ligne]. Per­pi­gnan : Presses uni­ver­si­taires de Per­pi­gnan, 1992).

Miche­let Jules (1798-1874). His­to­rien fran­çais, fils d’un maître-impri­meur (cité par Brossard).

Mil­ler Hen­ry (1891-1980). Roman­cier et essayiste amé­ri­cain. « À l’automne 1931, Mil­ler obtient un pre­mier emploi de cor­rec­teur d’épreuves pour un jour­nal amé­ri­cain, le Chi­ca­go Tri­bune, grâce à son ami Alfred Per­lès qui y tra­vaille déjà » (Wiki­pé­dia).

Mode­na Gus­ta­vo (1801-1861). Tra­gé­dien ita­lien. — « Patriote ardent, Mode­na fut com­pro­mis en 1831 dans l’insurrection des Romagnes et dut se réfu­gier en France, puis à Bruxelles, où il se fit, pour vivre, cor­rec­teur d’imprimerie, pro­fes­seur de langues et de lit­té­ra­ture et même mar­chand de maca­ro­ni » (Ima­go Mun­di).

Mofo­lo Tho­mas (1876-1948). Écri­vain du Leso­tho de langue seso­tho. — « […] cor­rec­teur à la Mis­sion de Paris » (Gal­li­ca).

Mohand Paul Jean-Louis (né en 19..). Cor­rec­teur, met­teur en page, édi­teur, roman­cier (Le Matri­cule des anges).

Monatte Pierre (1881-1960). « Cor­rec­teur d’imprimerie (de 1904 à 1952) et mili­tant fran­çais. Figure majeure du syn­di­ca­lisme, il est l’un des res­pon­sables de la CGT au début du xxe siècle » (Wiki­pé­dia). — Cor­rec­teur de presse, L’Époque, La Liber­té du temps, France-Soir, rue Réau­mur. En jan­vier 1908, il entre comme cor­rec­teur à l’imprimerie confé­dé­rale de la CGT. — Mai­tron. — Larousse. — BnF. — Mai­son natale.

Mon­teil Del­phine (née en 19..). Édi­trice fran­çaise. « “J’étais cor­rec­trice indé­pen­dante, je lisais énor­mé­ment et j’avais plai­sir à par­ta­ger mes coups de cœur, se sou­vient-elle. Cette acti­vi­té de blo­gueuse m’a ouvert un début de réseau dans l’édition jeu­nesse. Pas­ser de la cor­rec­tion à l’édition est vite deve­nu un chal­lenge que j’ai sou­hai­té rele­ver” » (Livres Heb­do).

Mon­tel Jean-Claude (1940-2013. Écri­vain fran­çais (Wiki­pé­dia). — « Au sein de la revue Change, Mon­tel occupe une posi­tion sin­gu­lière. Son acti­vi­té dans la presse pari­sienne (il est secré­taire de rédac­tion de la revue Réa­li­té puis cor­rec­teur au Pari­sien libé­ré, avant d’occuper suc­ces­si­ve­ment plu­sieurs emplois au Monde – cor­rec­teur, met­teur en page…) l’installe peut-être plus for­te­ment que ses cama­rades dans un monde du tra­vail dont il par­tage les conflits et la culture » (VIART, Domi­nique. « Pré­face : Jean-Claude Mon­tel : une cri­tique mili­tante ». In La lit­té­ra­ture pour mémoire [en ligne]. Vil­le­neuve d’Ascq : Presses uni­ver­si­taires du Sep­ten­trion, 2000).

Moreau Mar­cel (1933-2020). Écri­vain fran­co­phone belge, natu­ra­li­sé fran­çais en 1974. — « En 1953, Mar­cel Moreau intègre le jour­nal Le Peuple en tant qu’aide-comptable, avant de deve­nir cor­rec­teur au quo­ti­dien Le Soir [« métier qu’il exer­ce­ra durant trente-cinq ans », France Culture], à Bruxelles. En 2016, dans l’émission Sur les docks sur France Culture, Mar­cel Moreau racon­tait cette période ennuyeuse de sa vie et sa soif gran­dis­sante de poé­sie : “J’ai lu dans un jour­nal qu’on cher­chait un cor­rec­teur. Je ne savais pas très bien ce que ça vou­lait dire, mais je savais au moins que ça concer­nait la langue fran­çaise. Alors j’ai posé ma can­di­da­ture, on m’a pris à l’essai et on m’a gar­dé, au jour­nal Le Soir. Pour moi, c’était une période infer­nale, il était temps que j’en sorte. J’avais une haine pour un chef, une espèce d’ingénieur. J’ai trou­vé le même emploi, mais à Paris. Alors là, ma vie a chan­gé. […] L’écriture jour­na­lis­tique me héris­sait. Je rêvais d’une autre écri­ture, plus poé­tique peut-être, plus bru­tale aus­si.” » (France Culture). — « À par­tir de 1968, il réside à Paris, cor­rec­teur aux édi­tions Alpha, et se lie d’amitié avec Anaïs Nin » (Livres Heb­do).

Morel Guillaume (1505-1564). Impri­meur et éru­dit fran­çais. — « Ins­tal­lé à Paris, il donne des leçons de grec à quelques jeunes gens, puis tra­vaille comme cor­rec­teur d’épreuves dans l’imprimerie de Jean Loys, dit Tille­tan » (Wiki­pé­dia). — « Il devint cor­rec­teur de l’imprimerie royale, après que Tur­nebe se fut démis de cet emploi en 1555. Ses édi­tions greques sont fort esti­mées. Il com­men­ça lui-même quelques ouvrages, entr’autres un dic­tion­naire grec, latin, fran­çois » (Ency­clo­pé­die de Dide­rot et D’Alembert).

Mou­nié Didier. Cor­rec­teur aux édi­tions Milan à Tou­louse depuis 1997, ensei­gnant. Voir mon article.

Mül­ler Karl (1813-1894). Phi­lo­logue hel­lé­niste alle­mand, « connu pour la qua­li­té de ses nom­breuses édi­tions de textes en grec ancien et leurs tra­duc­tions en latin » (Wiki­pé­dia). — Cité par Larousse.

Musu­rus Mar­cus (1470-1517). Hel­lé­niste et huma­niste d’origine grecque.

Nabo­kov Véra (1901-1991). Épouse, dac­ty­lo­graphe, édi­trice, ins­pi­ra­trice et par­fois tra­duc­trice, voire garde du corps de Vla­di­mir Nabo­kov (Wiki­pé­dia). — « Véra Nabo­kov tra­vaille dans l’ombre de son conjoint écri­vain dans les fonc­tions d’agent de rela­tions publiques, de chauf­feur, de lec­trice et de cor­rec­trice, mais dans ce cas-ci on ne parle pas de “muse”. […] Non seule­ment Madame Nabo­kov reli­sait et “cor­ri­geait” les manus­crits de son mari, mais après la dis­pa­ri­tion de celui-ci elle ten­ta constam­ment de rec­ti­fier les pro­pos de ses bio­graphes, afin de per­pé­tuer une image idéa­li­sée de leur couple » (Nuit blanche [en ligne], 14 jan­vier 2003, mis à jour le 27 juillet 2022).

Nadeau Mau­rice (1911-2013). Ins­ti­tu­teur, écri­vain, cri­tique lit­té­raire, direc­teur lit­té­raire de col­lec­tions, direc­teur de revues et édi­teur fran­çais (Wiki­pé­dia). — « Il [Pierre Naville] fai­sait La Véri­té, et m’a deman­dé si je vou­lais l’aider. J’ai bien sûr acquies­cé. Je quit­tais donc mon école et venais le jeu­di matin à l’imprimerie. J’y fai­sais le cor­rec­teur, Trots­ky trou­vait qu’il y avait beau­coup de fautes dans ce jour­nal » (« Ren­contres et iti­né­raires croi­sés ». In : Les Vies de Pierre Naville [en ligne]. Vil­le­neuve d’Ascq : Presses uni­ver­si­taires du Sep­ten­trion, 2007).

Nau­roy Amau­ry (né en 1982).  Écri­vain et édi­teur fran­çais. — « […] a tout fait avec, pour et autour des livres : libraire, édi­teur, biblio­thé­caire, atta­ché de presse, cor­rec­teur, nègre à l’occasion, et pour­quoi pas visi­teur de grand écri­vain » (La Répu­blique des livres).

Navel Georges (1904-1993). Né Charles Fran­çois Vic­tor Navel, écri­vain com­mu­niste-liber­taire fran­çais, manœuvre, ajus­teur, ter­ras­sier, ouvrier agri­cole, api­cul­teur, cor­rec­teur d’imprimerie à Paris (1954-1970). — « Du nord au sud, embau­ché au gré des pos­si­bi­li­tés et des ren­contres, Georges Navel est tour à tour ajus­teur dans les usines Ber­liet à Lyon, les ate­liers Citroën et Renault en région pari­sienne, bûche­ron, char­pen­tier, ter­ras­sier à la fron­tière espa­gnole, cueilleur de pêches et de lavande, ouvrier aux Salins du midi, api­cul­teur et cor­rec­teur d’imprimerie » (France Culture).

Nodier Charles (1780-1844). Écri­vain, roman­cier et aca­dé­mi­cien fran­çais. — « En août 1809, il entra en rela­tions avec l’écrivain anglais Her­bert Croft et Lady Mary Hamil­ton, ins­tal­lés à Amiens. Deve­nu leur secré­taire le 3 sep­tembre, il réa­li­sa pour eux de fas­ti­dieux tra­vaux de copie lit­té­raire et de cor­rec­tion d’épreuves, jusqu’à leur ruine, en juin 1810 » (Wiki­pé­dia).

Noël Ber­nard (1930-2021). Poète, écri­vain et essayiste fran­çais. — « Né en 1930, Ber­nard Noël signe son pre­mier livre, Les Yeux chi­mères, en 1953 et en 1958, Extraits du corps. Ce n’est que dix ans plus tard qu’il publie son troi­sième ouvrage, La Face de silence. La publi­ca­tion de ces poèmes lui ouvre alors les portes de l’édition où il tra­vaille comme lec­teur, cor­rec­teur et tra­duc­teur » (Babe­lio).

Nor­ris Mary (née en 1952). Écri­vaine, rédac­trice et cor­rec­trice pour le maga­zine amé­ri­cain The New Yor­ker (1993-2002). Ani­ma­trice d’une série de vidéos dans les­quelles elle ana­lyse des points d’or­tho­graphe et de gram­maire de la langue anglaise, et où elle expli­cite les conven­tions ortho­ty­po­gra­phiques du New Yor­ker (Wiki­pé­dia). Bet­ween You & Me. Confes­sions of a Com­ma Queen (2015).

Nur Sutan Iskan­dar (1893-1975). Écri­vain indo­né­sien. — « Il fit des études à Bukit­ting­gi, tra­vailla comme ensei­gnant puis, dès 1919, occu­pa à Balai Pus­ta­ka un poste de cor­rec­teur-rédac­teur » (Ency­clo­pé­die Larousse).

Orrit Eugène (1817-1843). Poète roman­tique, cor­rec­teur typo­graphe. — « Né en 1817 à Paris, il s’instruisit par ses propres moyens et put trou­ver une place de cor­rec­teur d’imprimerie qui lui per­mit de faire vivre sa famille (il avait alors ses parents à charge). Par la suite, son père devint typo­graphe : c’est lui qui com­po­sa le pre­mier livre de son fils. Mais Eugène Orrit n’eut pas le temps de publier les mil­liers de pages qu’il écri­vait pour lut­ter contre l’isolement. Il mou­rut de la tuber­cu­lose à vingt-six ans, le 3 juin 1843 » (Edmond Tho­mas, Voix d’en bas, 1979, p. 330). — Lire Œuvres post­humes d’Eu­gène Orrit : cor­rec­teur typo­graphe, mort en 1843, à l’âge de vingt-six ans / recueillies et publiées avec une notice bio­gra­phique et lit­té­raire, par Sébas­tien Rhéal. Paris : Moreau : Mas­son, 1845 (BnF).

Oster Chris­tian (né en 1949). Écri­vain fran­çais. — « Après avoir exer­cé divers métiers dont celui de sur­veillant dans un lycée, de ven­deur en librai­rie et de cor­rec­teur, Chris­tian Oster fait ses débuts en lit­té­ra­ture en écri­vant des polars pour le Fleuve Noir » (Book­node).

Our­rad Mus­ta­pha (1954-2015). Lec­teur-cor­rec­teur algé­ro-fran­çais. — « Il intègre le groupe d’édition Hachette, où il tra­vaille notam­ment, en qua­li­té de cor­rec­teur, à la rédac­tion de l’encyclopédie Axis publiée par Le Livre de Paris, puis pour divers jour­naux, dont Viva et Char­lie Heb­do. C’est au siège du jour­nal qu’il meurt assas­si­né le 7 jan­vier 2015 » (Wiki­pé­dia).

Oval­dé Véro­nique (née en 1972). — « J’ai […] tou­jours redou­té la pré­ca­ri­té maté­rielle. Alors je suis deve­nue fabri­cante, au Seuil, en même temps que pré­pa­ra­trice de copie et cor­rec­trice pour Chris­tian Bour­gois et Bal­land. Puis, plus tard, édi­trice. Sans jamais ces­ser d’écrire ! » (La Croix, 23 mars 2023).

Par­fait Noël (1813-1896). Écri­vain et homme poli­tique fran­çais. « Noël Par­fait cor­rige éga­le­ment les épreuves des livres de poé­sie de Vic­tor Hugo, alors exi­lé à Guer­ne­sey, avec lequel il a une abon­dante cor­res­pon­dance. Il rentre en France lors de l’am­nis­tie de 1859 et col­la­bore à plu­sieurs jour­naux, notam­ment Le Siècle. Il devient cor­rec­teur pour l’é­di­teur Michel Lévy et, à ce titre, échange une cor­res­pon­dance avec Gus­tave Flau­bert au sujet de L’É­du­ca­tion sen­ti­men­tale, lui signa­lant des fautes de style » (Wiki­pé­dia). — Lire Jean-Yves Mol­lier, Noël Par­fait, 1813-1896. Bio­gra­phie lit­té­raire et his­to­rique, 1978.

Patin Guy (1601-1672). Méde­cin et épis­to­lier fran­çais. — « Brouillé avec sa famille pour son refus d’entrer dans la car­rière ecclé­sias­tique, il se livra à l’étude de la méde­cine et, comme il était dépour­vu de res­sources, il se fit cor­rec­teur d’imprimerie (aux dires de Théo­phraste Renau­dot et de Pierre Bayle) » (Wiki­pé­dia).

Péguy Charles (1873-1914). Écri­vain, poète, essayiste et offi­cier de réserve fran­çais. — « Mon cher Péguy, / Les Tha­raud [les frères Jean et Jérôme Tha­raud] me disent que vous êtes un peu souf­frant, que vous vous êtes trop fati­gué. Cela me peine. Il n’est pas pos­sible en effet que vous conti­nuiez ce métier de cor­rec­teur d’épreuves, qui est le plus tuant de tous, et sur­tout que vous y met­tiez cette appli­ca­tion exces­sive. Il vaut mieux que quelques fautes typo­gra­phiques se glissent dans les Cahiers [de la Quin­zaine, 1900-1914, revue bimen­suelle fon­dée et diri­gée par Péguy], et que vous alliez bien : les chefs-d’œuvres clas­siques n’ont rien per­du aux coquilles qui émaillent leurs pre­mières édi­tions » (Romain Rol­land [?], Cahiers Romain Rol­land, vol. 22, 1948). — « Péguy y était un maître Jacques, tour à tour édi­teur, ven­deur, cor­rec­teur d’épreuves, comp­table et par­fois typo­graphe » (André Sua­rès, La Condot­tiere de la beau­té, De Neder­landsche Boe­khan­del, 1954, p. 10). — « Il s’est usé les yeux sur les épreuves. Pen­dant long­temps, il a cor­ri­gé lui-même et mis en pages tous les livres qu’il publiait. Cor­rec­teur achar­né, il fai­sait la chasse aux lettres cas­sées, à l’œil dou­teux, aux vir­gules sans pointe » (Alexandre Mil­le­rand, André Sua­rès, Charles Péguy : sa vie, son œuvre et son enga­ge­ment, éd. Homme et Lit­té­ra­ture, 2021).

Péret Ben­ja­min (1899-1959).  Écri­vain et poète sur­réa­liste, usant éga­le­ment des pseu­do­nymes de Saty­re­mont, Per­al­da et Per­al­ta. « […] Ben­ja­min Péret s’est tou­jours pla­cé en dehors du petit cirque lit­té­raire, au point de finir sa vie misé­ra­ble­ment, obli­gé de tra­vailler de nuit comme cor­rec­teur d’imprimerie alors qu’une mala­die car­diaque le mena­çait gra­ve­ment » (France Culture).

Petit Fer­nand. Cor­rec­teur d’imprimerie. ABC typo­gra­phique (1888).

Pétrarque (1304-1374). Fran­ces­co Petrar­ca, éru­dit, poète et huma­niste flo­ren­tin. Avec Dante Ali­ghie­ri et Boc­cace, il compte par­mi les pre­miers grands auteurs de la lit­té­ra­ture ita­lienne, et en demeure l’un des plus émi­nents (Wiki­pé­dia). — « On connaît […] moins bien en géné­ral l’érudit, le décou­vreur et cor­rec­teur inlas­sable de manus­crits, le sec­ta­teur des ora­teurs, des his­to­riens et des poètes de l’Antiquité latine […] » (Europe, PDF).

Pia Pas­cal (1903-1979).  Poète et jour­na­liste fran­çais. — « Pour vivre, il est cor­rec­teur d’imprimerie et tra­vaille chez un agent de change » (Uni­ver­sa­lis).

Pic­card Sophie (1904-1990). Mathé­ma­ti­cienne suisse. — « […] pen­dant plu­sieurs années, elle dut se conten­ter d’un gagne-pain de misère : cal­cu­la­trice dans une com­pa­gnie d’assurances, cor­rec­trice de jour­nal » (Lorette Per­do­li-Brod­beck, « Une grande Neu­châ­te­loise : hom­mage à Sophie Pic­card », dans Femmes suisses et le Mou­ve­ment fémi­niste, n° 4, avril 1990, p. 19 — Wiktionnaire).

Pic­que­ray May (1898-1983). Mili­tante anar­cho-syn­di­ca­liste et anti­mi­li­ta­riste liber­taire fran­çaise. — « May Pic­que­ray a été une des figures du syn­di­cat des cor­rec­teurs. Elle fut notam­ment cor­rec­trice à Ce Soir, Libé­ra­tion et pen­dant vingt ans, au Canard enchaî­né » (Wiki­pé­dia). —  « Quand les com­mu­nistes prirent le contrôle de la Fédé­ra­tion des métaux, May Pic­que­ray aban­don­na son tra­vail et par­tit en pro­vince où elle tra­vailla comme rédac­trice et cor­rec­trice dans un jour­nal régio­nal. […] Deve­nue cor­rec­trice à la Libé­ra­tion, d’abord à l’Imprimerie du Crois­sant, puis au jour­nal Libre Soir Express, elle fut admise le 1er octobre 1945 au syn­di­cat CGT des cor­rec­teurs qui ne comp­tait alors que 4 ou 5 femmes. À la dis­pa­ri­tion du jour­nal, elle obtint avec une de ses cama­rades, devant le conseil des prud­hommes, un mois d’indemnité de licen­cie­ment, ce qui ne s’était encore jamais vu. Le juge­ment fit juris­pru­dence. Elle fut ensuite cor­rec­trice au Canard enchaî­né » (Mai­tron).

Pignard Cyrille. Cor­rec­teur d’imprimerie. Le Cor­rec­teur d’imprimerie (1867) — Voir mon article : Pour l’augmentation du salaire des cor­rec­teurs, 1867.

Pivot Cécile (née en 1966). Femme de lettres fran­çaise, fille de Ber­nard Pivot. — « Alors, la jeune Cécile, qui aime la langue, la gram­maire, la syn­taxe, choi­sit de faire une école de jour­na­lisme et devient cor­rec­trice pour des publi­ca­tions » (Babe­lio).

Plat­ter Félix (1536-1614). Méde­cin et bio­lo­giste suisse, cor­rec­teur d’imprimerie à Bâle (Uni­ver­sa­lis).

Prod­homme J.-B. Cor­rec­teur à l’Imprimerie natio­nale. Rédac­teur d’un article dans le Dic­tion­naire uni­ver­sel des connais­sances humaines, de Benes­tor Lunel (1857-1859). — Voir Les erreurs de typo­gra­phie dues au cor­rec­teur, 1886.

Prou­dhon Pierre-Joseph (1809-1865). Polé­miste, jour­na­liste, éco­no­miste, phi­lo­sophe, poli­tique et socio­logue fran­çais. — « Il avait com­men­cé cor­rec­teur avant d’apprendre le métier de com­po­si­teur, ain­si que l’indiquent les dates. M. Mil­liet (aujourd’hui rédac­teur du Jour­nal de I’Ain), qui était, en 1829, prote d’imprimerie a Besan­çon, dans la mai­son où […] ». « Prou­dhon, ser­vi par son acti­vi­té, son savoir, était vite deve­nu cor­rec­teur à la mai­son Gau­thier, qui avait alors en chan­tier une édi­tion latine de la Vie des Saints, accom­pa­gnée de notes éga­le­ment latines. […] » (Daniel Halé­vy, La Vie de Prou­dhon, 1809-1847, 1948).

Rabea­ri­ve­lo Jean-Joseph (1901 ou 1903 – 1937). Né Joseph-Casi­mir Rabe, pre­mier écri­vain mal­gache d’expression fran­çaise, consi­dé­ré comme une figure lit­té­raire majeure à Mada­gas­car et en Afrique. — « 1924 : Il devient cor­rec­teur à l’Imprimerie de l’Imerina et y tra­vaille béné­vo­le­ment les deux pre­mières années. Il gar­de­ra ce tra­vail jusqu’à sa mort mal­gré une maigre paie. L’imprimerie de l’Imerina publie­ra cepen­dant plu­sieurs de ses ouvrages en tirage limi­té » (Wiki­pé­dia).

Rabe­lais Fran­çois (1483 ou 1494 – 1553). Écri­vain fran­çais huma­niste de la Renais­sance. Cor­rec­teur chez Sébas­tien Gryphe, à Lyon, dans les années 1530. — « “Seule­ment une vir­gule ajou­tée, retran­chée ou chan­gée de place, peut cau­ser la mort à des mil­liers d’hommes”, rele­vait Rabe­lais solen­nel­le­ment en pré­pa­rant les textes d’Hip­po­crate pour l’im­pres­sion de 15321. »

Ramat Aurel (1926-2017). Typo­graphe, lino­ty­piste, cor­rec­teur aux Nations unies pen­dant six mois ; de 1967 à 1989, mon­teur au Mon­treal Star, puis cor­rec­teur d’épreuves pour le quo­ti­dien The Gazette. Gram­maire typo­gra­phique (1982), renom­mée Le Ramat typo­gra­phique (1994) puis Le Ramat de la typo­gra­phie (2004).

Ranc Arthur (1831-1908). Jour­na­liste et essayiste poli­tique, répu­bli­cain anti­clé­ri­cal franc-maçon et révo­lu­tion­naire fran­çais. — « Cor­rec­teur à L’Opinion natio­nale, il col­la­bo­ra à La Rue (1 juin 1867 – 11 jan­vier 1868) de Jules Val­lès (de qui il fut proche et qui le men­tionne dans Le Bache­lier sous le nom de Roc — Ranc signi­fiant en occi­tan roc ou rocher), au Réveil de Charles Deles­cluze, au Diable à Quatre (1868), à La Cloche (1869) » (Mai­tron).

Rat­sin Kot­cho (1908-1943). Ou Kočo Racin, né Kos­ta Apos­tol Solev, poète et révo­lu­tion­naire macé­do­nien, consi­dé­ré comme le fon­da­teur de la lit­té­ra­ture macé­do­nienne moderne. — « […] issu d’une famille modeste, Kočo Racin dut renon­cer à pour­suivre ses études après sa pre­mière année de lycée et exer­ça suc­ces­si­ve­ment les métiers de potier, de tailleur de pierre et, durant un temps, de cor­rec­teur » (Uni­ver­sa­lis).

Rav­len­ghien Fran­çois (1539-1597). Fran­cis­cus Raphe­len­gius en latin, aus­si connu comme Fran­çois Raphe­leng, né en Flandres, orien­ta­liste, lin­guiste et impri­meur de la Renais­sance. — « […] aima mieux res­ter cor­rec­teur chez Plan­tin [en 1564, BnF] que d’aller occu­per à Cam­bridge la chaire de pro­fes­seur de grec, à laquelle son mérite l’avait appe­lé […] » (Larousse). Plan­tin dont il a épou­sé Mar­gue­rite, la fille aînée (Wiki­pé­dia).

Ray­mond Fran­çois (1769-18..). Cor­rec­teur d’imprimerie à Paris, avant de deve­nir gram­mai­rien et sur­tout lexi­co­graphe. Nou­veau trai­té de ponc­tua­tion (1813) et sur­tout Dic­tion­naire fran­çais (1832).

Redon­net Ber­trand (né en 1950). Poète fran­çais. « […] sa bio­gra­phie indique qu’il fut employé de l’éducation natio­nale, cor­rec­teur, bûche­ron, gui­ta­riste et qu’il vit main­te­nant en Bié­lo­rus­sie » (Le Matri­cule des anges).

Renoult Daniel (Paris, 1880 – 17 juillet 1958). — « Les amis de Sou­va­rine lui deman­dèrent de res­ter à l’Humanité comme rédac­teur, mais il pré­fé­ra pen­dant un cer­tain temps tra­vailler comme cor­rec­teur d’imprimerie tout en mili­tant à la base. Il fut admis au Syn­di­cat des impri­meurs, ain­si qu’à la FFTL le 1er octobre 1932. […] Fut un des témoins de l’assassinat de Jean Jau­rès au café Le Crois­sant » (Mai­tron).

Res­tif de La Bre­tonne Nico­las Edme (1734-1806). Écri­vain fran­çais. — « À Paris, il devient “prote” et cor­rec­teur dans diverses impri­me­ries, dont l’Imprimerie royale du Louvre » (Gérard Blan­chard, « Res­tif de La Bre­tonne : typo­graphe et écri­vain », Com­mu­ni­ca­tion et lan­gages, n° 30, 1976, p. 65). Il raconte ces années dans sa vaste auto­bio­gra­phie, Mon­sieur Nico­las, ou le Cœur humain dévoi­lé.

Rever­dy Pierre (1889-1960). Poète fran­çais. — « 1912 — Il gagne modes­te­ment sa vie comme cor­rec­teur d’imprimerie rue Fal­guière. Il assure le secré­ta­riat de rédac­tion du bul­le­tin de la Sec­tion d’or, dont la paru­tion s’interrompt après le pre­mier numé­ro » (Jean-Bap­tiste Para, Pierre Rever­dy, Cultu­res­france, minis­tère des Affaires étran­gères, 2006, p. 80).

Reys­set Karine (née en 1974).  Roman­cière fran­çaise. — « Après avoir tra­vaillé dans une mai­son d’édition spé­cia­li­sée dans l’écologie, elle est aujourd’hui cor­rec­trice, et auteur pour la jeu­nesse et pour les adultes » (Book­node).

Richard­son Samuel (1689-1761). Écri­vain anglais. — « Pas­sion­né pour la lec­ture, il fit lui-même son ins­truc­tion, devint com­po­si­teur et cor­rec­teur d’imprimerie, et en 1719 s’établit impri­meur » (Ima­go Mun­di).

Ring­mann Mathias (1482-1511). « Huma­niste hel­lé­niste, géo­graphe, poète, péda­gogue et cor­rec­teur d’imprimerie fran­co-alsa­cien. On lui doit, au même titre que le car­to­graphe Mar­tin Wald­seemül­ler, l’in­ven­tion du terme Ame­ri­ca pour dési­gner le Nou­veau Monde, en hon­neur à l’ex­plo­ra­teur Ame­ri­go Ves­puc­ci et dont la pre­mière occur­rence appa­rait dans le pla­ni­sphère publié en 1507 et sur lequel ils tra­vaillèrent tous deux » (Wiki­pé­dia).

Robert Suzanne. Écri­vaine et révi­seure qué­bé­coise. « Prête-moi ta plume… et ton cer­veau », Liber­té, 162 (27, 6), décembre 1985. — Voir De quoi le cor­rec­teur doit-il dou­ter ? et Le cor­rec­teur, « taupe de l’édition ».

Rof­fi­nel­la Mar­tine (née en 1961). Femme de lettres fran­çaise. — « Paral­lè­le­ment, elle exer­çait l’activité de cor­rec­trice en free-lance. […] Elle a ensuite tra­vaillé durant sept ans, en tant que lec­trice-cor­rec­trice et révi­seuse de tra­duc­tions, au sein de la mai­son d’édition Phé­bus » (Wiki­pé­dia).

Ros­mer Alfred (1877-1964). De son vrai nom Alfred Griot. « Syn­di­ca­liste qui s’illus­tra à La Vie ouvrière (VO), un des fon­da­teurs de la Troi­sième Inter­na­tio­nale, membre du bureau poli­tique du par­ti com­mu­niste-SFIC (futur PCF) entre 1922 et 1924, proche de Trots­ki à par­tir de son exclu­sion en 1924, his­to­rien du mou­ve­ment ouvrier. […] Ros­mer devient […] cor­rec­teur, mais pri­vi­lé­gie l’ac­tion poli­tique. […] son métier de cor­rec­teur […] lui assure des reve­nus suf­fi­sants pour mener une vie simple à la cité-jar­din des Lilas […]. De retour en France à l’é­té 1946, [… il] reprend un tra­vail de cor­rec­teur chez les édi­teurs Gal­li­mard et Gras­set, ain­si que dans la presse quo­ti­dienne » (Wiki­pé­dia).

Rous­seau Mar­tine (née en 1951). Cor­rec­trice au Monde.fr (retrai­tée), blo­gueuse. Retour sur l’accord du par­ti­cipe pas­sé et autres bizar­re­ries de la langue fran­çaise (avec O. Hou­dart et R. Her­lin, 2016).

Sab­bagh Michel (v. 1784 – 1816). Ou Mikhail Ibra­him Sab­bagh, copiste, écri­vain et orien­ta­liste arabe, sujet de l’Empire otto­man. — « […] c’est à la Révo­lu­tion fran­çaise que l’on doit de connaître la manière d’élever les pigeons voya­geurs dont le mer­veilleux ins­tinct avait été oublié à l’époque de la grande pros­pé­ri­té des colom­biers. L’auteur qui révé­la cette éton­nante facul­té était un Syrien nom­mé Michel Sab­bagh, venu à Paris à la suite de l’armée d’Égypte et vivant à la Biblio­thèque natio­nale, où on l’employait à copier des manus­crits arabes. Plus tard il fut employé comme cor­rec­teur à l’Imprimerie impé­riale » (Wiki­source).

Sapien­za Goliar­da (1924-1996). Comé­dienne et écri­vaine ita­lienne, athée et anar­chiste. — « Goliar­da a été libé­rée [de pri­son], elle sur­vit éco­no­mi­que­ment grâce à dif­fé­rents tra­vaux un peu hasar­deux de jour­na­liste, de cor­rec­trice d’épreuves » (Le Matri­cule des anges).

Sara­ma­go José (1922-2010). Écri­vain et jour­na­liste por­tu­gais. — « Loin de se can­ton­ner à un seul métier, il fut éga­le­ment des­si­na­teur indus­triel, puis cor­rec­teur d’épreuves, édi­teur, lan­çant en 1947 son tout pre­mier roman, Terre du péché, ins­pi­ré de sa région natale » (André Lavoie, « Faut-il relire… José Sara­ma­go ? », Le Devoir, 29 juillet 2023). —  « Dans His­toire du siège de Lis­bonne (Histó­ria do cer­co de Lis­boa, 1989), roman dans le roman, un cor­rec­teur inverse le cours de l’Histoire lors du siège de Lis­bonne afin de trou­ver un sens à son exis­tence » (Wiki­pé­dia). —  Voir Le cor­rec­teur, per­son­nage littéraire.

Scott de Mar­tin­ville Édouard-Léon (1817-1879). Inven­teur fran­çais de la pre­mière machine capable de don­ner une trace gra­phique d’un son. — « Typo­graphe et cor­rec­teur d’épreuves, il apprit la sté­no­gra­phie et, cri­ti­quant toutes les méthodes exis­tantes, recher­cha un moyen méca­nique d’enregistrer la parole » (Wiki­pé­dia). — « Issu d’une famille noble rui­née à la Révo­lu­tion, cet enfant sur­doué est for­mé à la typo­gra­phie par son père, un cor­rec­teur d’exception qui devient aveugle, avec les éma­na­tions de l’imprimerie. D’une intel­li­gence qui sort de l’ordinaire, le jeune Édouard acquiert seul des bases scien­ti­fiques en dévo­rant les livres qu’il cor­rige comme ouvrier typo­graphe. Au point de sug­gé­rer à l’astrophysicien Fran­çois Ara­go de modi­fier la pré­sen­ta­tion d’une équa­tion, qui prête à confu­sion. Désor­mais Ara­go exi­ge­ra qu’Édouard, et lui seul, cor­rige tous ses ouvrages » (France TV info).

Seume Johann Gott­fried (1763-1810). Voya­geur et poète alle­mand. — « Après quinze ans d’une vie agi­tée, mais qui lui laisse aus­si le temps de par­ache­ver de brillantes études, il tra­vaille comme cor­rec­teur dans une mai­son d’édition, et songe à ses voyages » (En atten­dant Nadeau).

Ser­vet Michel (1511-1553). Cor­rec­teur typo­graphe, méde­cin, arche­vêque. Brû­lé comme héré­tique (Uni­ver­sa­lis).

Sin­ger Isaac Bashe­vis (1904-1991). Écri­vain juif polo­nais natu­ra­li­sé amé­ri­cain. — « Ce poème fut publié dans l’hebdomadaire lit­té­raire Lite­ra­rishe ble­ter (Les pages lit­té­raires) le 4 sep­tembre 1936. […], à cette époque, Isaac Bashe­vis Sin­ger n’était déjà plus le cor­rec­teur de ce maga­zine qui parut sans inter­rup­tion de 1924 à 1939 et était le plus impor­tant maga­zine lit­té­raire en yid­dish de Pologne » (Ben­ny Mer, Smot­shè : bio­gra­phie d’une rue juive de Var­so­vie, L’Antilope, 2021). — « À la fin des années 1920, il vit tou­jours à Var­so­vie et ses pre­miers écrits ne le satis­font pas.[…] Il vit de très peu, pra­ti­que­ment de rien, cor­rec­teur d’épreuves dans tel ou tel jour­nal qui accepte de temps en temps de publier un de ses textes, pigé misé­ra­ble­ment » (Le Monde, 26 juillet 1991).

Sis­ti Car­lo. Un cor­ret­tore a Roma. Sto­rie di vita e rota­tive (2005).

Souêtre Oli­vier (1831-1896). Chan­son­nier révo­lu­tion­naire. Offi­cier fédé­ré pen­dant la Com­mune (BnF). — « Cor­rec­teur d’imprimerie, puis employé de banque sous la IIIe Répu­blique, il mou­rut à Paris le 30 décembre 1896. Il avait débu­té dans la poé­sie par des vers bre­tons, au temps du sémi­naire. Mais c’est sur­tout après la Com­mune qu’il s’y consa­cra. On lui doit de nom­breuses chan­sons socia­listes et révo­lu­tion­naires, dont la plus célèbre, La Marianne, ne fut détrô­née que par L’Internationale (Edmond Tho­mas, Voix d’en bas, 1979, p. 436).

Sou­pault Phi­lippe (1897-1990).  Écri­vain, poète et jour­na­liste fran­çais, cofon­da­teur du sur­réa­lisme. — « Esti­mé par Valé­ry et Gide, il est enga­gé comme cor­rec­teur à la N.R.F. » (Ber­nard Mor­li­no, Phi­lippe Sou­pault, 1986).

Steeg Jules (1836-1898. Pas­teur pro­tes­tant et homme poli­tique fran­çais (Wiki­pé­dia). — « […] licen­cié ès lettres, impri­meur et cor­rec­teur d’imprimerie et ins­pec­teur géné­ral de l’enseignement pri­maire […] » (« Intro­duc­tion ». In : Un pas­teur répu­bli­cain au xixe siècle : Lettres de Jules Steeg à Mau­rice Schwalb 1851-1898 [en ligne]. Paris : Presses Sor­bonne Nou­velle, 1993).

Sto­lé­ru Josiane (née en 1949). Comé­dienne fran­çaise. — « Il [Patrick Ches­nais] a écrit La vie est belle à la main, sur des cahiers, avant de les dic­ter à Josiane, sa com­pagne depuis tou­jours. Sa pre­mière lec­trice et cor­rec­trice, un drôle d’exercice pour elle aus­si, puisque la vie de Patrick Ches­nais a gam­ba­dé sur foule de che­mins » (Le Temps).

Strē­lerte Vero­ni­ka (1912-1995). Poé­tesse let­tonne. — « Après avoir émi­gré en Suède en 1945, Vero­ni­ka Strē­lerte tra­vailla comme tra­duc­trice et cor­rec­trice pour la mai­son d’édition Dau­ga­va, fon­dée par des Let­tons en exil » (Ency­clo­pé­die Larousse).

Sur­ville Laure (1800-1871). Née Laure Bal­zac, femme de lettres fran­çaise. (Wiki­pé­dia). — « […] la col­la­bo­ra­trice de ses pre­miers romans [ceux de Bal­zac], la cor­rec­trice des der­niers […] (La Presse, 1er sep­tembre 1900). — Voir Les cor­rec­trices cachées de Bal­zac et de Lamar­tine.

Syl­burg Frie­drich (1536-1596). Phi­lo­logue alle­mand. « […] à par­tir de 1582, il se voue tout entier à la révi­sion et à la cor­rec­tion des anciens auteurs grecs et latins. Jusqu’en 1591, il tra­vaille chez l’imprimeur Wechel à Franc­fort-sur-le-Main, ensuite il passe à Hei­del­berg, auprès de Com­me­lin, et est nom­mé biblio­thé­caire de l’université » (Wiki­pé­dia). — Cité par Larousse.

Tas­sis, S.-A. [Auguste]. Cor­rec­teur à l’imprimerie de Fir­min Didot frères. Guide du cor­rec­teur et du com­po­si­teur (1852). 

Tho­mas Adolphe Vic­tor (1907-1984). Anthro­po­logue et lin­guiste ; chef des ser­vices de cor­rec­tion des dic­tion­naires Larousse. Dic­tion­naire des dif­fi­cul­tés de la langue fran­çaise (1956).

Tison Fran­çois (né en 1977). Ancien pro­fes­seur de lettres, lec­teur-cor­rec­teur, menui­sier, musi­cien (Babe­lio). — « Cor­rec­teur, édi­teur, écri­vain » (France Culture).

Tol­stoï Sophie (1844-1919).  Pho­to­graphe, autrice, et épouse de l’écrivain russe Léon Tol­stoï. — « […] lec­trice, cor­rec­trice et pre­mière cri­tique des œuvres de son mari » (blog Les Petites Ana­lyses).

Tom­sin Marc (1950-2021). — « Anar­chiste, liber­taire, syn­di­ca­liste, Marc Tom­sin a été cor­rec­teur et relec­teur, avant de s’engager aux côtés des rebelles zapa­tistes et de créer deux mai­sons d’édition » (Livres Heb­do).

Tor­ma Julien (1902-1933).  Écri­vain, dra­ma­turge et poète fran­çais. — « Vers les mois de palo­tin-merdre 53 (mai-juin 1926), Tor­ma connut une période de pros­pé­ri­té rela­tive. Ren­tré à Paris, il sou­ti­ra quelques fonds à Cre­vel, puis deve­nu cor­rec­teur d’imprimerie […] » — (Jean-Fran­çois Jean­dillou, Super­che­ries lit­té­raires : la vie et l’œuvre des auteurs sup­po­sés, Usher, 1989, p. 307 — Wiktionnaire).

Tory Geof­froy (1485-1533). — « Impri­meur-libraire, éga­le­ment édi­teur huma­niste, tra­duc­teur, des­si­na­teur, peintre, enlu­mi­neur, gra­veur, fon­deur de carac­tères et relieur fran­çais. Il est l’un des intro­duc­teurs des carac­tères romains en France et l’un des pre­miers réfor­ma­teurs de l’orthographe fran­çaise » (Wiki­pé­dia). — Cor­rec­teur d’Henri Estienne (Bros­sard).

Trech­sel Jean (14..-1498). Impri­meur-libraire, gra­veur et fon­deur de carac­tères, ori­gi­naire d’Allemagne, pro­ba­ble­ment de Mayence.

Tynia­nov Iou­ri (1894-1943). Écri­vain russe, spé­cia­liste de l’histoire de la lit­té­ra­ture russe du début du xixe siècle. — Cher­cheur, ensei­gnant, tra­duc­teur, cor­rec­teur (Uni­ver­sa­lis).

Valade Annick. Res­pon­sable des ser­vices lec­ture-cor­rec­tion aux Édi­tions Larousse, puis aux Dic­tion­naires Le Robert. Ortho­ty­po & Co (2013).

Vani­na (pseu­do­nyme). Cor­rec­trice de presse. 35 ans de cor­rec­tions sans mau­vais trai­te­ments (2011).

Var­gas Llo­sa Mario (né en 1936). Écri­vain péru­vien natu­ra­li­sé espa­gnol (Wiki­pé­dia). — « Il suit des études à l’université San Mar­cos de Lima et s’exerce paral­lè­le­ment aux fonc­tions de cor­rec­teur et col­la­bo­ra­teur de revues lit­té­raires » (France Culture, 7 octobre 2010).

Ver­let Émile. Pré­sident (de février 1925 à mai 1928) de la com­mis­sion char­gée de la rédac­tion du pre­mier Code typo­gra­phique2. — Voir Un poème fête la nais­sance du Code typo­gra­phique, 1928.

Vidal Fran­çois (1832-1911). Biblio­thé­caire, écri­vain, typo­graphe et musi­cien impor­tant dans la renais­sance de la langue d’oc du xixe siècle autour du Féli­brige. Fon­da­teur de l’Escolo de Lar, cor­rec­teur du Tré­sor du Féli­brige, il a don­né des œuvres très signi­fi­ca­tives à la lit­té­ra­ture pro­ven­çale dont son livre Lou Tam­bou­rin. — « Fré­dé­ric Mis­tral donne à l’imprimerie aixoise Remon­det-Aubin, dans laquelle Vidal est cor­rec­teur, l’édition de son grand dic­tion­naire ency­clo­pé­dique pro­ven­çal-fran­çais, le Tré­sor du féli­brige. Le pre­mier fas­ci­cule sort en mars 1879, le der­nier en août 1886. C’est donc sous la direc­tion de Fran­çois Vidal que sera édi­té Lou Tre­sor dóu Feli­brige. Vidal prend une large part à la com­po­si­tion des 2 375 pages mais sur­tout, c’est lui qui assure la cor­rec­tion des épreuves. Ces sept années de tra­vail lui coû­te­ront la vue » (Wiki­pé­dia).

Webern Anton (1883-1945). Com­po­si­teur et chef d’orchestre autri­chien. — « […] exer­cer l’humble métier de cor­rec­teur d’épreuves dans une grande mai­son d’édition musi­cale vien­noise. Aus­si bien cette obs­cu­ri­té conve­nait-elle à son extrême modes­tie et à son appa­rente absence d’ambition (André Hodeir, La Musique étran­gère contem­po­raine, « Que sais-je ? », n° 631, PUF, 1954, p. 60).

William­son Mal­colm (1931-2003). Mal­colm Ben­ja­min Gra­ham Chris­to­pher William­son, com­po­si­teur aus­tra­lien. — « Il vient à Londres en 1950 et trouve un emploi de cor­rec­teur dans la mai­son d’édition Boo­sey & Hawkes » (Uni­ver­sa­lis).

Yvert Syl­vie (née en 1964). Roman­cière fran­çaise. — « […] a été cor­rec­trice pour la presse et l’édition avant de tra­vailler comme char­gée de mis­sions au Quai d’Orsay puis au minis­tère de l’Intérieur » (Livres Heb­do).

Zéno­dote (330-260 av. J.-C.). « Mis au rang des pre­miers dior­thôte, c’est-à-dire des cor­rec­teurs, grâce à son impor­tante pro­duc­tion d’éditions cri­tiques des textes homé­riques » (Wiki­pé­dia).

Retour au début.

Article mis à jour le 1er octobre 2024.


  1. Vio­let Mol­ler, Les Sept Cités du savoir. Com­ment les plus grands manus­crits de l’An­ti­qui­té voya­gèrent jus­qu’à nous, trad. de l’an­glais par Odile Demange, Paris, Payot, 2020, p. 285. Cité dans Eugène Noël, Rabe­lais et son œuvre : étude his­to­rique et lit­té­raire, Paris, Librai­rie des biblio­philes, 1870, p. 60. ↩︎
  2. « La com­mis­sion était ain­si com­po­sée :
    Pré­sident : M. VERLET, vice-pré­sident de l’A­mi­cale des direc­teurs, protes et cor­rec­teurs d’im­pri­me­rie de France.
    Vice-pré­si­dents : MM. LELOUP, vice-pré­sident de la Socié­té des cor­rec­teurs de Paris, et DILLY, membre du Syn­di­cat des cor­rec­teurs de Paris.
    Secré­taire : M. RÉROLLE. cor­rec­teur, pro­fes­seur à l’é­cole pro­fes­sion­nelle de l’im­pri­me­rie Chaix, membre de la Socié­té des cor­rec­teurs de Paris.
    Membres : MM. MONLOUP, pré­sident de la Socié­té des cor­rec­teurs de Paris, et JURY, membre de la même socié­té ; — GAUDILLIÈRE, DAMOUR, SERVANT et BISDORFF, membres de la Fra­ter­nelle des protes de Paris ; — VALETTE, pro­fes­seur à l’é­cole Estienne, et MANGEOT, membre de l’As­so­cia­tion des anciens élèves de l’é­cole Estienne ; — DESCHAMPS, vice-pré­sident de l’A­mi­cale de l’im­pri­me­rie ; COROUGE, TISSIER et BRETEAUDEAU, membres de la même socié­té ; — DELRIEU, GENEST et LAGNY, membres de l’As­so­cia­tion ami­cale des anciens élèves de l’im­pri­me­rie Chaix ; — EUDIER et DESPRÉS, vice-pré­si­dents de la sec­tion pari­sienne de l’A­mi­cale des direc­teurs, protes et cor­rec­teurs d’im­pri­me­rie de France ; PERNET, tré­so­rier, et DERMONT, membre de la même sec­tion.
    Th. Bélu, D. Benoist et la sec­tion d’Évreux ; R. Billoux, Bis­son et  la sec­tion de Chartres ; Blan­chet, P. Bro­dard, L. Bros­sard, F. Bulin, Cagnat, A. Car­cy, Car­tier et la sec­tion de Mâcon ; Chambres syn­di­cales patro­nales des impri­meurs de Bor­deaux et de Lyon ; MM. A. Cla­ve­rie, J. Combe, G. Dan­guin, G. Degaast, Derache et la sec­tion d’A­miens ; J. Der­ny, Jean Dumont, M. Dumont ; Fédé­ra­tion des syn­di­cats de maîtres impri­meurs de France ; MM. R. Fran­çois, D. Gref­fier, Gre­net et la sec­tion de Bor­deaux ; Guer­nier, Hob­son et la sec­tion de Tou­louse ; les impri­me­ries Arrault, Ber­ger-Levrault, Bro­dard, Del­mas, Cha­pon et Gou­nouil­hou, des Der­nières Nou­velles de Stras­bourg, Dou­riez-Bataille, Durand, Fech, Hum­blot et Cie, Moderne sté­pha­noise, Pri­vat, Texier, de Vau­gi­rard, Yvert et Tel­lier ; MM. A. Jan­not et la sec­tion de Lyon ; Léau­mond et la sec­tion de Mar­seille ; E. Leclerc, Legendre, Letel­lier, Letou­zey, Lorot et la sec­tion de Cou­lom­miers ; P. Manou­vrier, Mar­quet, Men­ne­teau, Mon­not, E. Morin, L. Morin (de Troyes), L. Mot­ti, Nec­toux et la sec­tion de Dijon ; Oudot et la sec­tion de Cor­beil ; L. Pas­quier, M. Per­rot et la sec­tion de Gre­noble ; Picau­dé et la sec­tion de Nan­cy ; L. Prin, Quoist, Riou et la sec­tion de Rennes ; Rous­sel, Sen­nin­ger, Stan­da­char et  la sec­tion de Tours ; Syn­di­cat des maîtres impri­meurs du Haut-Rhin ; MM. The­bert, A. Tho­mas, Tou­reng et Wal­te­ner. » (« Aver­tis­se­ment » [de la pre­mière édi­tion], Code typo­gra­phique, Syn­di­cat des cadres et maî­trises du livre, de la presse et des indus­tries gra­phiques, 4e éd., 1947.)
    ↩︎

Ouvrages écrits par ou pour les correcteurs

bureau des correcteurs à l'imprimerie Paul Dupont, Clichy, 1867
Bureau des cor­rec­teurs à l’im­pri­me­rie Paul Dupont, 1867 (gra­vure). Voir mon article.

De quels ouvrages les cor­rec­teurs ont-ils éven­tuel­le­ment pu dis­po­ser au fil de l’his­toire pour tra­vailler ? C’est à cette ques­tion que répond la liste ci-des­sous (en construc­tion). Il s’a­git d’ou­vrages en fran­çais écrits par des cor­rec­teurs ou s’adressant à eux (notam­ment), clas­sés par ordre chro­no­lo­gique. C’est un docu­ment de tra­vail, brut, satu­ré d’in­for­ma­tions (donc sus­cep­tible de conte­nir encore des erreurs diverses, y com­pris… d’or­tho­ty­po­gra­phie). Les don­nés prin­ci­pales figurent en gras.

Les ouvrages de lexi­co­graphes (comme Giro­det, Larousse ou Robert) et de gram­mai­riens contem­po­rains (comme Gre­visse ou Hanse) n’ap­pa­raissent pas ici (☞ voir La biblio­thèque du cor­rec­teur), pas plus que les nom­breux ouvrages sur la langue fran­çaise qui existent ou ont exis­té. Cette liste n’est pas non plus exhaus­tive : je n’ai rete­nu que les noms cités dans les textes.

Comme points de repère, je rap­pelle les dates des prin­ci­paux dic­tion­naires de langue fran­çaise : Riche­let (1680), Fure­tière (1690), Aca­dé­mie fran­çaise (1694), Lit­tré (1863-1873), Petit Larousse (1905), Petit Robert (1967).

Ouvrages de référence

Horn­schuch, Jérôme (1573-1616, cor­rec­teur d’é­preuves, puis méde­cin). Ortho­ty­po­gra­phia : ins­truc­tion utile et néces­saire pour ceux qui vont cor­ri­ger des livres impri­més & conseils à ceux qui vont les publier, 1608. | Trad. du latin par Susan Bad­de­ley avec une introd. et des notes de Jean-Fran­çois Gil­mont. Paris : Éd. des Cendres, 1997. 125 p. : ill., couv. ill. ; 19 cm.

Publié à Leip­zig en latin, puis tra­duit en alle­mand.
☞ Voir Ortho­ty­po­gra­phia, manuel du cor­rec­teur, 1608.

Res­taut, Pierre (1696-1764). Trai­té de l’orthographe fran­çaise en forme de dic­tion­naire. 4e éd. rev. et augm., 1752.

Connu sous le nom de Dic­tion­naire de Poi­tiers, publié pour la pre­mière fois en 1739 par Charles Leroy de La Cor­bi­naye (par­fois appe­lé Leroy ou Le Roy, 1690-1739), lexi­co­graphe et prote d’imprimerie dans cette ville. Le PDF que j’ai trou­vé est celui d’une réédi­tion de 1765 (à Poi­tiers, chez Jean-Félix Fau­con, comme toutes les édi­tions, sauf celle de 1792, chez Fran­çois Bar­bier (même ville), et les nom­breuses contre­fa­çons fran­çaises et étran­gères). Une édi­tion revue par Laurent-Étienne Ron­det paraî­tra en 1775.
☞ Voir Le “Jouette” du xviiie siècle s’appelait le “Res­taut”.

Boiste, Pierre-Claude-Vic­tor (1765-1824, impri­meur, lexi­co­graphe, poète). Dic­tion­naire uni­ver­sel de la langue fran­çaise (1re éd. en 1800 ; 13e éd. en 1851).

« Cet ouvrage est par­ti­cu­liè­re­ment utile aux impri­meurs sur les­quels les écri­vains se reposent trop sou­vent du soin de rec­ti­fier leur ortho­graphe. Ils peuvent, en pâlis­sant sur une épreuve, évi­ter les fautes ordi­naires, mais on n’obtiendra pas encore la cor­rec­tion, parce que les sys­tèmes d’orthographe se trou­ve­ront confon­dus pêle-mêle et les mots écrits tour-à-tour confor­mé­ment à cha­cun d’eux, et dans ce sens rigou­reux, il n’y a que très-peu d’éditions cor­rectes. 
« Les sys­tèmes d’orthographe étant réunis et com­pa­rés dans cet ouvrage, il est le MANUEL d’un cor­rec­teur d’é­preuves qui doit non-seule­ment le consul­ter, mais le lire ; bien plus, qui doit l’étudier. Il en reti­re­ra un très-grand avan­tage, celui de pou­voir, sans perte de temps, suivre au gré des auteurs, le sys­tème de Res­taut, ceux de l’Aca­dé­mie, de Gat­tel [1re éd. 1797, 8e éd. 1854], avec ou sans res­tric­tion ; et si, lorsqu’il aura sai­si les nuances prin­ci­pales, il se pré­sente à lui quelques dif­fi­cul­tés, il pour­ra recou­rir à son MANUEL. En outre, l’immense quan­ti­té de mots ajou­tés, les nomen­cla­tures par­ti­cu­lières de sciences, etc. lui sont abso­lu­ment néces­saires. » (Note de l’a­ver­tis­se­ment, p. X.)

Recom­man­dé par Antoine Frey, 1857, p. 250. — « […] voyez Boiste qui est un tout aus­si mau­vais dic­tion­naire que le dic­tion­naire de l’Académie […] » — Vic­tor Hugo, lettre à Paul Meu­rice, 6 avril 1856.

Lequien, Edme-Alexandre (1779-1835). Trai­té de la ponc­tua­tion. Paris : l’au­teur, 1809. In-12, XII-103 p. | 6e éd., 1826. | 7e éd., Paris : Wer­det et Lequien fils, 1826. | 8e éd., Paris : l’au­teur, 1831. IV-139 p. ; in-12. | 9e éd. Paris : l’au­teur, 1834. In-12, IV-139 p. | 10e éd. Paris : J. Pes­ron, 1847. In-12, 162 p.

Éga­le­ment auteur d’autres ouvrages de gram­maire, dont un Trai­té de la conju­gai­son et un Trai­té des par­ti­cipes.

Laveaux, Jean-Charles (1749-1827, impri­meur-libraire, gram­mai­rien et lexi­co­graphe). Dic­tion­naire rai­son­né des dif­fi­cul­tés gram­ma­ti­cales et lit­té­raires. Paris : Lefèvre, 1818. 810 p. ; in-8, 21 cm ; 2e éd. Paris : Leden­tu, 1822. 2 vol. in-8° ; 2 vol. in-4° ; 3e éd. Paris : A. Leden­tu fils, 1846. ; Paris : L. Hachette, 1847 ; VIII-731 p. ; in-8 ; 4e éd. Paris : L. Hachette, 1873. VIII-731 p. ; in-8. 5e éd. Paris : L. Hachette, 1892 ; 6e éd. Paris, 1910. | Nou­veau dic­tion­naire de la langue fran­çaise1820 ; 2e éd. rev., corr. et augm. Paris : Deter­ville, 1828. 2 vol. [4]-VIII-1120 p. ; [4]-1086 p. ; in-4°. | Dic­tion­naire syno­ny­mique de la langue fran­çaise. Paris : A. Eyme­ry, 1826. 2 t. en 1 vol. (XIV, 399 ; 306 p.) ; in-8°.

Auteur recom­man­dé par Antoine Frey, 1857, p. 250.

Brun, Mar­cel­lin [ou Mar­ce­lin]-Aimé (1778-183?, impri­meur libraire, puis prote à Paris). Manuel pra­tique et abré­gé de la typo­gra­phie fran­çaise. Paris, F. Didot, 1825. 233 p. ; 16 cm. | 2e éd. Bruxelles, Lejeune fils, 1826. In-16, 236 p.

Pre­mier ouvrage du genre, qui aura une belle des­cen­dance. Contient un pro­to­cole des signes de cor­rec­tion, le second après celui, mécon­nu, de Pierre Fran­çois Didot (1731-1795) — voir À la recherche du code typo per­du.

Four­nier, Hen­ri (1800-1888). Trai­té de la typo­gra­phie. Paris : impr. de H. Four­nier, 1825. In-8° , XLII-323 p. | 2e éd. corr. et augm. Tours : A. Mame, 1854. 1 vol. (XII-408 p.) ; in-18. | 3e éd. corr. et augm. Tours : A. Mame et fils, 1870. 492 p. : fig. ; in-8. | 4e éd., ent. rev. et augm. par Arthur Viot [ancien direc­teur de l’im­pri­me­rie Mame]. Paris : Gar­nier frères, 1904. In-18, VI-515 p., fig. | 1919. | 1925. |1927. | [Fac-sim.] Farn­bo­rough, Hants., England : Gregg inter­na­tio­nal publi­shers, 1971. XLII-323 p. ; 19 cm. Fac-sim. de l’éd. de 1825.

« Ce livre mérite incon­tes­ta­ble­ment un haut rang dans la lit­té­ra­ture tech­nique fran­çaise. Il contient l’his­toire et le déve­lop­pe­ment de l’im­pri­me­rie ; la par­tie tech­nique est trai­tée de main de maitre ; mal­heu­reu­se­ment il ne contient aucune illus­tra­tion1. »

Ray­mond, Fran­çois (1769-18.., cor­rec­teur d’im­pri­me­rie à Paris, avant de deve­nir gram­mai­rien et sur­tout lexi­co­graphe). Dic­tion­naire fran­çais, aug­men­té d’en­vi­ron vingt mille mots… rela­tifs aux sciences, aux arts, aux métiers, à la méde­cine…, Paris : A. André : Cro­chard : F. G. Levrault, 1832, 2 vol. (LIX-862, 784-39-99 p.) ; in-4. | 8e éd. Paris : Charles Hin­gray, 1846.

On lui doit aus­si un Nou­veau trai­té de ponc­tua­tion, ou Prin­cipes rai­son­nés et déve­lop­pe­mens ins­truc­tifs sur l’art de ponc­tuer… sui­vi d’une courte expli­ca­tion sur les par­ti­cipes décli­nables, Paris : l’au­teur, 1813. In-12, VIII-180 p.

B*** (« auteur d’un grand nombre de livres sur l’é­du­ca­tion »). Vade-mecum de l’é­cri­vain, du cor­rec­teur et du com­po­si­teur typo­graphe : ouvrage utile aux employés des admi­nis­tra­tions, aux com­mer­çants, aux copistes, etc. Paris : Dela­rue ; Lille : Bloc­quel-Cas­tiaux, [1832], 54 p., 18 cm.

Frey, Antoine (1780-18.., prote et cor­rec­teur, notam­ment des impri­me­ries de Jean-Georges-Antoine Stoupe, de Pierre Didot et de Pierre Plas­san). Manuel nou­veau de typo­gra­phie (t. 1, 2). Paris, Roret, 1835. | Nou­veau manuel com­plet de typo­gra­phie. Nouv. éd., rev., corr. et augm. par E. Bou­chez, cor­rec­teur à l’Im­pri­me­rie J. Claye. Paris : Roret, 1857. 2 vol. in-18, pl. | Reprod. en fac-sim. de la nouv. éd. de 1857. Paris : L. Laget, 1979. 2 t. en 1 vol., XII-536 p.-[7] f. de pl. dépl. ; 18 cm.

☞ Voir un extrait dans Médius­cules, échec d’un néo­lo­gisme.

Éga­le­ment auteur des Prin­cipes de ponc­tua­tion fon­dés sur la nature du lan­gage écrit. Paris, Tour­neux, Pon­thieu, 1824. VIII-140 p. ; in-12. | 2e éd., amél. Paris : A. Eyme­ry, 1825. VIII-134 p. ; in-12. | 3e éd. Paris : Eyme­ry, Fru­ger et Cie, 1827.  VIII-134 p. ; in-12. | 4e éd. Paris : Roret : Dela­lain : Hachette ; Vve Maire-Nyon, 1836.  [2]-VIII-134 p. ; in-12.

Cra­pe­let, G.-A. [Georges-Adrien] (1789-1842). Impri­meur-libraire. Fils et suc­ces­seur de l’im­pri­meur-libraire pari­sien Charles Cra­pe­let. Études pra­tiques et lit­té­raires sur la Typo­gra­phie à l’u­sage des gens de lettres, des édi­teurs, des libraires, des impri­meurs, des protes, des cor­rec­teurs et de tous ceux qui se des­tinent à l’im­pri­me­rie. Paris : impr. de Cra­pe­let, 1837. 2 tomes en 1 vol. in-8°. Le t. II est inachevé.

« Mal­heu­reu­se­ment un seul volume a paru sur plu­sieurs que devait publier ce savant impri­meur pari­sien2. »

Tas­sis, S.-A. [Auguste] (cor­rec­teur à l’im­pri­me­rie de Fir­min Didot frères3). Guide du cor­rec­teur et du com­po­si­teur, don­nant la solu­tion des prin­ci­pales dif­fi­cul­tés pour l’emploi des capi­tales… extrait du « Dic­tion­naire de l’A­ca­dé­mie ». Paris : F. Didot frères, 1852. In-18, 40 p. | 2e éd. In-18, 43 p. | 3e éd. Pro­to­cole pour la cor­rec­tion des épreuves, extrait du Manuel typo­gra­phique de M. Brun. Paris : F. Didot frères, 1853. In-18, 65 p. | 4e éd. rev. et augm. Paris : F. Didot frères, 1856.  In-18, VIII-90 p. | 5e éd. Paris : F. Didot frères, 1859. In-18, VIII-100 p. | 7e éd., rev. et augm. Paris : Fir­min Didot, 1876. In-18, 124 p. | 10e éd. Paris, Librai­rie de Paris, (s. d.). In-16, 124 p.

Vincent, J.-B. [Jean-Bar­thé­le­my]. (Cor­rec­teur et typo­graphe à l’im­pri­me­rie de M. Mar­cel Hayez.) Manuel gram­ma­ti­cal à l’u­sage des Com­po­si­teurs typo­graphes, ou les Dif­fi­cul­tés de la Langue fran­çaise réduites à leur plus simple expres­sion (ouvrage éga­le­ment utile aux édi­teurs et aux per­sonnes qui s’oc­cupent de la cor­rec­tion des épreuves d’im­pri­me­rie). Bruxelles : Hayez, 1854. 94 p.

« Ces deux écrits pro­viennent de deux cor­rec­teurs et sont d’ex­cel­lents aides pour l’é­tude du fran­çais. Tas­sis appar­te­nait à l’im­pri­me­rie Fir­min-Didot frères ; il a éga­le­ment publié un Trai­té de Ponc­tua­tion4. »

Lefèvre, Théo­tiste (1798-1887, typo­graphe et impri­meur, prote de l’im­pri­me­rie Fir­min Didot). Guide pra­tique du com­po­si­teur d’imprimerie. Paris, Fir­min Didot frères, 1855-1872. 2 vol. in-8°, fig., pl., tabl. | Paris : Fir­min Didot frères, 1883. In-8°, XVI-758 p., fig., pl., tabl. | [Fac-sim.] Mei­sen­heim / Glan : A. Hain, 1972. X-440-VII-299 p. - [6] dépl. : ill. ; 20 cm, & erra­ta. Fac-sim. de l’éd. de Paris : Fir­min Didot en 1878 et 1880. | Guide pra­tique du com­po­si­teur et de l’im­pri­meur typo­graphes [Reprod. en fac-sim.]. Paris ; Mont­réal : l’Har­mat­tan, 1999. XIV-720-VII p. : ill., couv. ill. ; 22 cm. (Les introuvables).

« C’est le Manuel le meilleur, le plus com­plet sur la com­po­si­tion et l’im­pres­sion. Son auteur, décé­dé à quatre-vingt-huit ans, fut long­temps direc­teur des Impri­me­ries Didot5. »
Déri­vé : Ins­truc­tion pour la lec­ture des épreuves. (Extrait du Guide pra­tique du com­po­si­teur.) Paris : impr. de Fir­min Didot frères, 1854. In-8°, 8 p.

Hétrel, Albert (cor­rec­teur de presse6, lau­réat de l’Ins­ti­tut et du minis­tère de l’Ins­truc­tion publique7). Code ortho­gra­phique, mono­gra­phique et gram­ma­ti­cal : nou­velle méthode don­nant immé­dia­te­ment la solu­tion de toutes les dif­fi­cul­tés de la langue fran­çaise / pré­cé­dé d’une lettre de M. Émile de Girar­din. Paris : Larousse, 1862. XXIII-276 p. ; in-12. | 2e éd., 1867. | 3e éd., Paris : A. Boyer, s.d. In-18, XXVI-276 p.

« Dans ce nou­veau tra­vail, il a conden­sé, sui­vant un ordre métho­dique et simple, la sub­stance de nos meilleurs dic­tion­naires, et en par­ti­cu­lier de celui de l’A­ca­dé­mie. Avec ce livre qui ne coû­te­ra que 3 fr. aux sous­crip­teurs, et 3 fr. 50 c. aux non-sous­crip­teurs, on s’é­par­gne­ra pour plus de 100 fr. de dic­tion­naires et une perte de temps consi­dé­rable qui sou­vent reste sans résul­tat. Dans cette œuvre toute pra­tique, où la théo­rie ne marche qu’ap­puyée sur les faits, on trou­ve­ra consi­gnées les recherches minu­tieuses, les obser­va­tions de plus de dix années, non d’un théo­ri­cien gram­ma­ti­cal, mais d’un homme qui a vu pas­ser et repas­ser sous ses yeux les épreuves à cor­ri­ger des tra­vaux de nos plus grands écri­vains dans tous les genres8. »

« Raris­sime main­te­nant » (en jan­vier 1928), selon Émile Ver­let9.

Claye, Jules (1806-1886, impri­meur-libraire, fon­deur de carac­tères et édi­teur ; a été prote de l’im­pri­me­rie d’Hen­ri Four­nier). Manuel de l’apprenti com­po­si­teur. Paris, 1871. | 2e éd. revue, corr. et augm. Paris : J. Claye, 1874. 192 p. ; in-8. | Typo­gra­phie. Manuel de l’ap­pren­ti com­po­si­teur. 3e éd. Sui­vi de : Un mot sur M. Jules Claye, par M. Charles Rozan. Paris : A. Quan­tin, 1883. In-16, III-192 et 11 p., pl.| 4e éd. Paris : Librai­ries-impri­me­ries réunies, 1891. In-16, XV-192 p. et pl.

Se retire en 1876 en faveur de son prote A. Quan­tin, direc­teur de son impri­me­rie depuis 1873, qui lui succède. 

Dau­pe­ley-Gou­ver­neur, Gus­tave (1842-1906, impri­meur, ancien cor­rec­teur de l’im­pri­me­rie Claye). Le Com­po­si­teur et le cor­rec­teur typo­graphes. Paris : Rou­vier et Logeat, 1880. In-16, XII-240 p.

« L’au­teur est un impri­meur pra­ti­cien qui a été long­temps cor­rec­teur dans l’im­pri­me­rie de J. Claye, renom­mée pour ses excel­lents tra­vaux. Ce qu’il écrit et les règles qu’il donne sont le fruit d’une longue expé­rience ; son style est simple et clair10. »
Déri­vé : Mémen­to à l’u­sage des com­po­si­teurs et des cor­rec­teurs de l’im­pri­me­rie Dau­pe­ley-Gou­ver­neur. Nogent-le-Rotrou : impr. de Dau­pe­ley-Gou­ver­neur, 1903. In-8°, 40 p.
Gendre d’A­ris­tide Gou­ver­neur (1829-1898), il lui suc­cède en 1875. 

Desormes, Émile (1850-19.., lexi­co­graphe et spé­cia­liste de l’im­pri­me­rie, ancien direc­teur tech­nique de l’é­cole Guten­berg, Paris [en 1912]). Notions de typo­gra­phie à l’u­sage des écoles pro­fes­sion­nelles, pré­cé­dées d’un avant-pro­pos sur l’o­ri­gine de l’im­pri­me­rie. Paris, École pro­fes­sion­nelle Guten­berg, 1888.

« L’au­teur de ce livre est le direc­teur de l’É­cole Guten­berg. L’ou­vrage a donc pour but d’ins­truire et de ser­vir de Manuel. Bien conçu, il mérite d’être chau­de­ment recom­man­dé11. »
☞ Voir Quelques obser­va­tions sur le métier de cor­rec­teur, 1888.

Petit, Fer­nand (cor­rec­teur d’im­pri­me­rie). ABC typo­gra­phique : prin­ci­pales règles de la com­po­si­tion d’a­près les ouvrages les plus auto­ri­sés, à l’u­sage des auteurs, édi­teurs, cor­rec­teurs, com­po­si­teurs et appren­tis typo­graphes… Paris : Vve P. Larousse, 1888. In-16, 36 p.

« M. Petit, cor­rec­teur à l’im­pri­me­rie Larousse, avait consi­gné en quelques pages, à l’u­sage des typo­graphes, la marche à suivre dans la mai­son. Les direc­teurs de cette impri­me­rie, dont le but constant est de démo­cra­ti­ser le Livre, ont jugé qu’un recueil plus éten­du des règles typo­gra­phiques les plus usuelles, extraites des auteurs qui font loi en la matière, sui­vies de nom­breux exemples, per­met­trait aux com­po­si­teurs de se rap­pe­ler l’en­sei­gne­ment de leur appren­tis­sage, aux cor­rec­teurs de suivre une marche régu­lière, aux écri­vains d’é­vi­ter des frais oné­reux et des imper­fec­tions en pré­pa­rant leurs manus­crits sui­vant les usages de l’im­pri­me­rie, et cela sans avoir à feuille­ter des ouvrages dont les prix ne sont pas abor­dables à tous ou très longs à consul­ter par la diver­si­té des matières qu’ils contiennent12. »

Ano­nyme. Règles typo­gra­phiques adop­tées par les publi­ca­tions de la librai­rie Hachette. Paris, 1889.

Da Cos­ta, Gas­ton (1850-1909). Nou­velle méthode d’en­sei­gne­ment de la gram­maire fran­çaise. Cours supé­rieur. Livre de l’é­lève, Paris : Librai­rie des impri­me­ries réunies, 1889. 628 p. « Cha­pitres par­ti­cu­liè­re­ment utiles aux typo­graphes, aux cor­rec­teurs et aux auteurs : Gent et gens, pages 91 à 95. — Noms com­po­sés, 123 à 133. — Être pré­cé­dé de ce, 355 à 365. Adjec­tif ver­bal, 547 à 558. Ne, par­ti­cule explé­tive, 606 à 612. »

« À cor­ri­ger les erreurs du pas­sé, il y a un champ indé­fi­ni pour l’in­tel­li­gence humaine, c’est ce qui consti­tue le pro­grès. Si, comme nous le croyons, la Gram­maire Da Cos­ta a été un effort heu­reux dans ce sens, il ne pour­ra qu’être agréable à nos lec­teurs d’ap­prendre que la troi­sième par­tie, Cours supé­rieur (par­tie de l’é­lève ; celle du maître est sous presse), vient de paraître. Celle-ci sera sur­tout le livre des let­trés, des déli­cats, et plus par­ti­cu­liè­re­ment des cor­rec­teurs d’im­pri­me­rie et des auteurs.
De plus, c’est un trai­té de morale comme il n’y en a pas d’aus­si com­plet. Rien n’a été épar­gné par l’au­teur et par son col­la­bo­ra­teur l’im­pri­meur, pour en faire un bon et beau livre à tous les points de vue13. »

Déri­vé : La Gram­maire en por­te­feuille. Paris : Librai­rie des impri­me­ries réunies, 1889. In-18, 71 p.
« Pour faire suite à la Gram­maire Da Cos­ta, l’au­teur a résu­mé toutes les dif­fi­cul­tés de la syn­taxe fran­çaise dans un petit volume de poche à l’u­sage de tous ceux qui mettent la main à la plume. L’u­tile petit livre qui vient de paraître s’ap­pelle la Gram­maire en por­te­feuille. Ce petit volume est sur­tout indis­pen­sable aux typo­graphes […]14 »

Bre­ton, Vic­tor (1844-1916, typo­graphe, pre­mier pro­fes­seur de typo­gra­phie à l’é­cole Estienne). Cours élé­men­taire de com­po­si­tion typo­gra­phique à l’u­sage des élèves de pre­mière année. Paris, 1890. | 2e éd. Paris : impr. de l’É­cole Estienne, 1904. In-16, 103 p., fig.

« Sa pas­sion pour la trans­mis­sion du métier n’était pas réser­vée à la seule école Estienne. Il par­ti­ci­pa éga­le­ment à la fon­da­tion des cours de la Chambre syn­di­cale typo­gra­phique pari­sienne, en 1896. Il pro­lon­geait ses cours par des articles dans la presse et sur­tout édi­ta des manuels à des­ti­na­tions des autres appren­tis, dont le célèbre « manuel Bre­ton », Manuel pra­tique de com­po­si­tion typo­gra­phique, édi­té par la Chambre syn­di­cale typo­gra­phique en 1911, livre qui était la syn­thèse de toutes ses publi­ca­tions anté­rieures, dont les cours de l’école Estienne qu’il avait éla­bo­ré avec ses élèves depuis 1893. Ce livre fut la « bible » des appren­tis typo­graphes can­di­dats au CAP pen­dant l’entre-deux-guerres, rem­pla­cé ensuite par les manuels de G[eorges]. Val­lette [sic, Valette] ]et de l’INIAG15. »

Lefo­res­tier, Joseph Pas­cal Michel. Manuel pra­tique et biblio­gra­phique du cor­rec­teur. Paris, A. Quan­tin, 1890. XII-48 p.-[1] f. de front. ; in-8.

« Ce volume, tant atten­du, répon­dant à un véri­table besoin, et que la mai­son Quan­tin a eu l’ex­cel­lente idée de publier, inté­res­se­ra les cor­rec­teurs, les typo­graphes, les pro­fes­seurs, les auteurs et les biblio­graphes. Ils y trou­ve­ront, avec les signes de cor­rec­tion, la des­crip­tion claire et pré­cise des déli­cates opé­ra­tions du cor­rec­teur, un trai­té nou­veau de ponc­tua­tion, l’a­na­lyse des lois, trop peu connues, qui pré­sident à l’emploi des majus­cules, des abré­via­tions, etc. Enfin une pré­face, lit­té­rai­re­ment écrite, pleine de curio­si­tés sur les coquilles ; d’ex­cel­lents conseils aux auleurs ; une savante biblio­gra­phie des Trai­tés de typo­gra­phie ; une liste des meilleurs Dic­tion­naires à consul­ter sur chaque langue, font de celle élé­gante pla­quette un vade-mecum indis­pen­sable à tous ceux qui écrivent, com­posent ou cor­rigent16. »

Dumont, Jean (1853-1927, typo­graphe, ancien cor­rec­teur à l’Indé­pen­dance belge, direc­teur de la fon­de­rie typo­gra­phique Van­der­borght et de l’É­cole pro­fes­sion­nelle de typo­gra­phie à Bruxelles). Vade-mecum du typo­graphe. Bruxelles : F. Hayez, 1891, XV-292-[ca 100] p. : ill. ; 23 cm. | 3e éd… conte­nant 200 plans, gra­vures et modèles. Bruxelles : Presses de P. Weis­sen­bruch, 1906. X-524 p. : ill., fac-sim. ; 23 cm.

Leclerc, Émile (18..-19.., ancien direc­teur de l’é­cole pro­fes­sion­nelle Lahure). Nou­veau manuel com­plet de typo­gra­phie. Paris : L. Mulo, 1897. IV-568-[23] p. - 52 p. cat. éd. du 1er juin 1897 : ill., por­tr. ; in-18. (Manuels Roret). | Paris : L. Mulo, 1921. 655 p. ; 16 cm. | Paris : E. Mal­fère, 1939. 651 p. : ill. ; 15 cm. | Paris : E. Mal­fère, [1933] 655 p. : fig. ; in-16.

Gref­fier, Dési­ré (1862-19.., cor­rec­teur typo­graphe). Les Règles de la com­po­si­tion typo­gra­phique à l’usage des com­po­si­teurs. Paris, Arnold Mul­ler, 1897. In-12, VIII-88 p.

« M. Dési­ré Gref­fier est un artiste dans l’art de la com­po­si­tion typo­gra­phique. Son petit tra­vail en est la preuve. 
Des règles typo­gra­phiques pré­cises, il n’en existe pas. Chaque cor­rec­teur, chaque typo­graphe y va un peu à sa manière.. Les impri­me­ries suivent presque toutes une marche dif­fé­rente, et de là, il résulte évi­dem­ment un chaos et une confu­sion très grande, les­quels seraient aisé­ment dis­si­pés par l’adoption d’une marche uni­forme basée sur l’usage, le goût et la logique. 
M. Gref­fier ne semble pas vou­loir impo­ser des règles, mais il vou­drait uni­fier la marche typo­gra­phique. 
Arri­ve­ra-t-on à ce résul­tat ? Le goût et la logique sont sou­vent très diver­se­ment inter­pré­tés.
Nous sou­hai­tons néan­moins que la ques­tion des règles typo­gra­phiques soit abor­dée à un pro­chain congrès d’imprimerie. 
Là nous trou­ve­rons peut-être une solu­tion. — A.S.17 »

Impri­me­rie Ber­ger-Levrault et Cie. Guide du com­po­si­teur et du cor­rec­teur. Nan­cy : impr. de Ber­ger-Levrault, 1908. In-18, 52 p.

Chol­let, Louis (1864-1949, jour­na­liste, poète, cor­rec­teur). Petit manuel de com­po­si­tion à l’u­sage des typo­graphes et des cor­rec­teurs. Tours : A. Mame et fils, 1912. In-16, 128 p. Consul­table à la biblio­thèque Maza­rine et, sur micro­fiche, à la BnF.

« L’au­teur de ce petit volume, M. Louis Chol­let, connu déjà par des ouvrages pure­ment lit­té­raires, est un pro­fes­sion­nel qui a réus­si à conden­ser là, sans vaines dis­ser­ta­tions, le fruit de vingt-cinq années d’ex­pé­rience. C’est dire que les règles, trop oubliées aujourd’­hui, concer­nant la com­po­si­tion typo­gra­phique, ont été non seule­ment rame­nées autour de quelques points prin­ci­paux, mais codi­fiées, pesées, grou­pées, pour faire de ce modeste livre de 140 pages un guide que com­po­si­teurs et cor­rec­teurs auront, dans leur inté­rêt, tout avan­tage à pos­sé­der.
« Un trai­té suc­cinct de la ponc­tua­tion, des cha­pitres sur les par­ti­cu­la­ri­tés ortho­gra­phiques, la com­po­si­tion du latin, du grec, de l’an­glais, de l’es­pa­gnol, les cou­pures des mots, etc., en com­plètent l’u­ti­li­té pra­tique. » — Bul­le­tin offi­ciel (Union syn­di­cale des maîtres impri­meurs de France), n° 8, août 1912.
Voir aus­si La Typo­lo­gie : jour­nal des arts gra­phiques, n° 402, vol. 1, 15 jan­vier 1913.

Mul­ler, Arnold (1860-1925, impri­meur, direc­teur de la Revue des indus­tries du livre [en 1912-.…]). Nou­veau manuel de typo­gra­phie. Paris : Impr. des beaux-arts, 1913. In-8° , XV-488 p., fig., pl.

Combe, J. Notions de typo­gra­phie. Guide à l’u­sage des auteurs, des typo­graphes et des cor­rec­teurs. Paris : Ber­ger-Levrault, 1915. XLVIII-139 p. : fac-simi­lés ; in-16.

Lau­rens, Edmond (1852-1925, com­po­si­teur). L’Art du cor­rec­teur. Paris : Enoch, 1921. Gr. in-8°, 48 p. avec musique. Consul­table à la BnF.

Il s’a­git d’un manuel de cor­rec­tion des par­ti­tions, texte et musique.

Bros­sard, L.-E. [Louis Emma­nuel] (1870-1939, cor­rec­teur typo­graphe puis direc­teur d’une impri­me­rie, che­va­lier de la Légion d’hon­neur). Le Cor­rec­teur typo­graphe. Tours : E. Arrault ; Cha­te­lau­dren : Impr. de Cha­te­lau­dren, 1924-1934. 2 vol. (XV-587, VII-1024 p.) : ill. ; in-8. I. Essai his­to­rique, docu­men­taire et tech­nique ; II. Les règles typo­gra­phiques.

Voir la cri­tique du tome II dans la Cir­cu­laire des protes : bul­le­tin de la Socié­té des protes de pro­vince, n° 406, juin 1934.

Code typo­gra­phique. Choix de règles à l’u­sage des auteurs et des pro­fes­sion­nels du livre. 1928 (1re éd.), 1932 (2e éd.). Bor­deaux : Socié­té ami­cale des direc­teurs, protes et cor­rec­teurs d’imprimerie de France. | 1946 (3e éd.) [?18] | 1947 (4e éd.). Bor­deaux : Syn­di­cat natio­nal des cadres et maî­trises du livre et de la presse. 127 p. | 1954 (5e éd.). Pré­face de Georges Lecomte, aver­tis­se­ment d’É­mile Ver­let, avant-pro­pos de Jean Lau­dat. Paris : Syn­di­cat natio­nal des cadres et maî­trises du livre et de la presse, XVI-123 p. | 1957 (6e éd.), 1961 (7e éd.). Paris : Syn­di­cat natio­nal des cadres et maî­trises du livre, de la presse et des indus­tries gra­phiques. XVI-123 p. | 1965 (8e éd.), id. XV-124 p. | 1968 (9e éd.), 1971 (10e éd.), id. | 1973 (11e éd.), id. XVI-127 p. | 1977 (12e éd.). 121 p. | 1981 (13e éd.), 1983 (14e éd.). Paris : Fédé­ra­tion natio­nale du per­son­nel d’en­ca­dre­ment des indus­tries poly­gra­phiques et de la com­mu­ni­ca­tion (FIPEC). 121 p. | 1986 (15e éd.). Pré­face de Georges Lecomte, de l’A­ca­dé­mie fran­çaise, écrite pour la 1re éd. ; avant-pro­pos de P. Bon­ne­fond. | 1989 (16e éd.), 1993 (17e éd.). Paris : Fédé­ra­tion CGC de la com­mu­ni­ca­tion, 120 p. | Le Nou­veau Code typo­gra­phique. Révi­sé, com­plé­té et moder­ni­sé par Robert Gui­bert. Les règles typo­gra­phiques de la com­po­si­tion à l’u­sage des auteurs, des pro­fes­sion­nels du livre et des uti­li­sa­teurs d’or­di­na­teurs. Pré­face de Robert Acker ✝, cadre supé­rieur d’une impor­tante librai­rie pari­sienne, tré­so­rier de la Fédé­ra­tion de la com­mu­ni­ca­tion de 1992 à 1997. Paris : Fédé­ra­tion de la com­mu­ni­ca­tion CFE/CGC, 1997. XIII-176 p.

Guide du typo­graphe romand. Groupe de Lau­sanne de l’Association suisse des com­po­si­teurs à la machine (ASCM). Rédi­gé par Gus­tave Ger­ber, Étienne Qua­glia, Hen­ri Pari­sod, Edgar Per­re­noud et Albert Mark, 1943. 84 p. | 2e éd. rev. et augm., 1948. 110 p. | 3e éd. Sous-titre : Règles typo­gra­phiques à l’u­sage des auteurs et édi­teurs, com­po­si­teurs et cor­rec­teurs de langue fran­çaise. Conçue par Albert Javet, avec Car­lo Umi­glia et Gas­ton Cor­thé­sy, en rem­pla­ce­ment de Per­re­noud et Mark, 1963. 176 p. | 4e éd., « brune », conçue par Roger Cha­te­lain. 1982. 176 p. | 5e éd., « grise ». Groupe de Lau­sanne de l’Association suisse des typo­graphes (AST). Conçue par Roger Cha­te­lain, avec Ber­nard Por­chet et Gas­ton Cor­thé­sy. 1993. 216 p. | 6e éd. Guide du typo­graphe [dif­fu­sion inter­na­tio­nale]. Règles et gram­maire typo­gra­phiques pour la pré­pa­ra­tion, la sai­sie et la cor­rec­tion des textes. Pré­face de Marc Lamu­nière. Intro­duc­tion de la com­mis­sion d’é­la­bo­ra­tion : Gas­ton Cor­thé­sy, Roger Cha­te­lain, Oli­vier Bloesch. 2000. 259 p. | 7e éd. Nouv. sous-titre : Règles et gram­maire typo­gra­phique pour la pré­pa­ra­tion, la sai­sie, la mise en pages des textes et leur cor­rec­tion. Pré­face de Jean-Fré­dé­ric Jaus­lin, ambas­sa­deur, délé­gué per­ma­nent de la Suisse auprès de l’U­nes­co et de l’OIF. Intro­duc­tion de Roger Cha­te­lain, coor­di­na­teur de la com­mis­sion de rédac­tion : Marc Augiey, Joseph Christe et Chan­tal Moraz. 2015. 308 p.

La com­mis­sion de rédac­tion de la pre­mière édi­tion a été consti­tuée le 4 octobre 1940, lors d’une assem­blée du Groupe de Lau­sanne de l’Association suisse des com­po­si­teurs à la machine (ASCM). Le pre­mier titre pré­vu était Marche à suivre typo­gra­phique.
Pré­si­dé par Michel Pit­ton, le Groupe de Lau­sanne de l’Association suisse des typo­graphes (AST) résulte d’une fusion, inter­ve­nue en 1984, des sec­tions lau­san­noises de l’ASCM et de l’UEAG (Union édu­ca­tive des arts graphiques).

Denis, Jules (chef cor­rec­teur de l’im­pri­me­rie Georges Thone). Gram­maire typo­gra­phique. Liège : Georges Thone, 1952. 299 p. ; 24 cm.

Tiré à mille exem­plaires numé­ro­tés pour les col­la­bo­ra­teurs et amis de l’im­pri­meur. Consul­table à la Réserve pré­cieuse de l’U­ni­ver­si­té libre de Bruxelles et dans de rares biblio­thèques fran­çaises.

Tho­mas, Adolphe V. [Vic­tor] (1907-1984, anthro­po­logue et lin­guiste ; chef des ser­vices de cor­rec­tion des dic­tion­naires Larousse). Dic­tion­naire des dif­fi­cul­tés de la langue fran­çaise, sous la dir. de Michel de Toro (1880-1966). Paris : Larousse, 1956, 1971, 1991, 1992, 2001, 2006.

Gou­riou, C. [Charles] (1905-1982, lec­teur-cor­rec­teur à la Librai­rie Hachette). Mémen­to typo­gra­phique. Pré­face de Robert Ranc. Paris : Hachette, 1961, XII-132 p. ; nouv. éd. ent. rev., 1973, V-122 p. [sans la pré­face] ; rééd. Cercle de la librai­rie, 1990, 2010.

Lexique des règles typo­gra­phiques en usage à l’Im­pri­me­rie natio­nale. Impri­me­rie natio­nale, 1971. | 2e éd., 1975 ; 3e éd., 1990 ; 4e éd. ; 5e éd., 2002.

Auger, Daniel (1932-2013, pro­fes­seur à l’é­cole Estienne). Pré­pa­ra­tion de la copie, cor­rec­tion des épreuves. INIAG, 1976 ; éd. corr., 1980. | Gram­maire typo­gra­phique, tomes I et II (aux dépens de l’auteur, 2003) et Les Textes impri­més (aux dépens de l’auteur, 2003).

Ces deux der­niers ouvrages ne sont consul­tables qu’à la BnF ou à la biblio­thèque patri­mo­niale de l’é­cole Estienne.

André Jouette
André Jouette.

Jouette, André (1914-2006, cor­rec­teur d’édition spé­cia­li­sé dans les dic­tion­naires et ency­clo­pé­dies). TOP : Toute l’orthographe pra­tique, Paris, 1980. | Nouv. éd. Dic­tion­naire d’orthographe et expres­sion écrite, 6e éd., rema­niée, enri­chie et actua­li­sée. Le Robert, 1999. (Les Usuels).

☞ Voir Le “TOP”, réfé­rence ancienne du métier du cor­rec­teur.

Ramat, Aurel (1926-2017, typo­graphe, lino­ty­piste, cor­rec­teur aux Nations unies pen­dant six mois19 ; de 1967 à 1989, mon­teur au Mon­treal Star, puis cor­rec­teur d’é­preuves pour le quo­ti­dien The Gazette20). Gram­maire typo­gra­phique [divers titres]. Mont­réal : A. Ramat, 1982. | 4e éd. mise à jour, 1989, 93 p. | Le Ramat typo­gra­phique. Charles Cor­let, 1994, 127 p. | Le Ramat de la typo­gra­phie,  éd. A. Ramat, 8e éd., 2004, 224 p. | Le Ramat de la typo­gra­phie : éd. 2008 encore amé­lio­rée, 9e éd., 2008, 224 p., 23 cm. | A. Ramat et Romain Mul­ler [né en 1987, spé­cia­liste de l’orthographe], Le Ramat euro­péen de la typo­gra­phie, éd. De Cham­plain, 2009 (adap­tée aux usages de France, de Bel­gique et de Suisse) | A. Ramat et Anne-Marie Benoit [née en 1952, rédac­trice-révi­seure et ensei­gnante], Le Ramat de la typo­gra­phie, 10e éd., A.-M. Benoit édi­trice, 2012, 256 p. | A. Ramat et A.-M. Benoit, Le Ramat de la typo­gra­phie — Onzième édi­tion, A.-M. Benoit édi­trice, 2017, 11e éd., 255 p., relié.

Louis Guéry
Louis Gué­ry.

Gué­ry, Louis (1919-2016, jour­na­liste, rédac­teur en chef du Monde ouvrier et de la Tri­bune du peuple, direc­teur du Centre de per­fec­tion­ne­ment des jour­na­listes et des cadres de la presse). Abré­gé du code typo­gra­phique à l’u­sage de la presse. CFPJ, 1984. 87 p. | 2e éd. Id., 1989. 94 p. | 3e éd. rev. et corr. Id., 1991. 100 p. (Les Guides du CPFJ). | 4e éd. Id., 1993. 100 p.| 5e éd. rev. et corr. Id., 1997. 100 p. | 6e éd. Id., 2000. 102 p. | 7e éd. corr. et augm. Paris : Vic­toires éd., 2005. 101 p. (Métier jour­na­liste ; 10). | 8e éd. Id., 2010. 103 p. | 9e éd. Paris : Edi­Sens, 2019, 126 p.

Du même auteur, Dic­tion­naire des règles typo­gra­phiques. CFPJ, 1996. 269 p., ill. ; 18 cm. (Les Guides du CFPJ ; 52). | 2e éd. corr. et augm. 2000. 282 p. ; 18 cm. | 3e éd. corr. et augm. Paris : Vic­toires éd., 2005. 282 p. ; 18 cm. (Métier jour­na­liste ; 9). | 4e éd. 2010. 278 p. ; 20 cm. | 5e éd. edi­Sens, 2019. 278 p. ; 20 cm.

Per­rous­seaux, Yves (1940–2011, édi­teur et his­to­rien de la typo­gra­phie). Manuel de typo­gra­phie fran­çaise élé­men­taire. Ate­lier Per­rous­seaux édi­teur, 1995. | 9e éd. Nouv. titre : Règles de l’écriture typo­gra­phique du fran­çais. Id., 2010. | 10e éd. rev. et augm. par David Rault et Michel Bal­le­ri­ni. Id., 2020. 159 p.

Le Monde. Le Style du « Monde », 2002. 71-146 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. ; 30 cm. | 2e éd., 2004.

Hou­dart, Oli­vier (né en 1954, cor­rec­teur au Monde.fr, tra­duc­teur et jour­na­liste), Prioul, Syl­vie (secré­taire de rédac­tion au Nou­vel Obser­va­teur en 2006). La Ponc­tua­tion ou l’Art d’ac­com­mo­der les textes. Seuil, 2006. 200 p. : couv. ill. en coul. ; 21 cm. | Rééd. L’Art de la ponc­tua­tion. Le point, la vir­gule et autres signes fort utiles. Points, 2007. 220 p. : couv. ill. en coul. ; 18 cm. (Le Goût des mots).

Jean-Pierre Lacroux
Jean-Pierre Lacroux.

Lacroux, Jean-Pierre (1947–2002, cor­rec­teur et typo­graphe). Ortho­ty­po­gra­phie [en ligne], 2007. Éga­le­ment édi­té chez Quin­tette, 2008, 2011, 372 p.

Annick Valade (res­pon­sable des ser­vices lec­ture-cor­rec­tion aux Édi­tions Larousse, puis aux Dic­tion­naires Le Robert). Ortho­ty­po & Co. Cor­nées Laliat, 2013.

Richard Her­lin (1959-2019, cor­rec­teur au Monde.fr). Les Règles typo­gra­phiques. Gar­nier, 2017. 96 p. (Petits Guides langue fran­caise ; 27).

Coli­gnon, Jean-Pierre (né en 1941) [« plus jeune cor­rec­teur de France, à 18 ans et demi, tra­vaillant en impri­me­rie, dans le labeur-presse, avant de deve­nir chef du ser­vice de la cor­rec­tion du jour­nal Le Monde »]. Dic­tion­naire ortho­ty­po­gra­phique moderne. CFPJ, 2019.

Jean-Pierre Colignon
Jean-Pierre Coli­gnon.

Jean-Pierre Coli­gnon a écrit plus de soixante ouvrages (voir son site). Les plus utiles au cor­rec­teur sont : La Ponc­tua­tion, art et finesse. [Paris] : [J.-P. Coli­gnon], 1975 ; Paris : éd. Éole, 1981, 1988 [« 8 tirages à ce jour : auto-édi­té et auto­dif­fu­sé », pré­cise cette édi­tion]. | La majus­cule, c’est capi­tal ! Albin Michel, 2005. 214 p. (Les Dicos d’or). | Un point, c’est tout ! La ponc­tua­tion effi­cace. CFPJ, 1992 ; rééd. Vic­toire éd. ; 2e éd., 2001 ; 3e éd., 20XX ; 4e éd., 2011 ; 5e éd., com­pl., edi­Sens, 2018 ; 6e éd., 2021. | Écrire sans faute[s]. Dic­tion­naire moderne et pra­tique des dif­fi­cul­tés du fran­çais. CFPJ, 2022.

Livres parlant du métier

Je mets à part les rares livres racon­tant le métier, sou­vent avec humour. J’ai déjà com­men­té cer­tains de ces ouvrages dans La biblio­thèque du cor­rec­teur.

Lachance, Ginette (révi­seure lin­guis­tique). La Révi­sion lin­guis­tique en fran­çais. Sep­ten­trion, 2006.

Ano­nyme (cor­rec­teur d’é­di­tion). Sou­ve­nirs de la mai­son des mots. 13 bis, 2011.

Vani­na (cor­rec­trice ano­nyme). 35 ans de cor­rec­tions sans mau­vais trai­te­ments. Acra­tie, 2011.

Leroux, Jean-Pierre (1953-2015, révi­seur lin­guis­tique, spé­cia­liste des textes lit­té­raires). Le Gar­dien de la norme. Les Édi­tions du Boréal, 2016. ☞ Lire mon article.

Rous­seau, Mar­tine (née en 1951), Hou­dart, Oli­vier (né en 1954), Her­lin, Richard (1959-2019), tous trois cor­rec­teurs au Monde.frRetour sur l’accord du par­ti­cipe pas­sé et autres bizar­re­ries de la langue fran­çaise. Flam­ma­rion, 2016 ; Points, 2017. (Le Goût des mots).

Muriel Gilbert
Muriel Gil­bert.

Gil­bert, Muriel (née en 1965, cor­rec­trice au Monde, autrice, chro­ni­queuse sur RTL). Au bon­heur des fautes. Confes­sions d’une domp­teuse de mots. La Librai­rie Vui­bert, 2017 ; Points, 2019. (Le Goût des mots).

Lagrue, Pierre (né en 1957, chef cor­rec­teur à l’Ency­clopæ­dia Uni­ver­sa­lis de 1989 à 2015), Mat­teuc­ci, Sil­vio (né en 1943, cor­rec­teur pigiste de 1991 à 2015, rou­leur en presse de 1993 à 2008). La Cor­po­ra­tion des cor­rec­teurs et le Livre (un abé­cé­daire inat­ten­du). L’Harmattan, 2017.

Ber­thier, Pierre-Valen­tin (1911-2012, jour­na­liste, cor­rec­teur, poète, écri­vain liber­taire et paci­fiste). Coau­teur, avec Jean-Pierre Coli­gnon, d’une dizaine de livres sur les par­ti­cu­la­ri­tés de la langue fran­çaise. Les qua­trième et cin­quième par­ties de son auto­bio­gra­phie, Les Plumes (éd. Sut­ton, 2018, p. 211-388) évoquent ses années de cor­rec­teur, notam­ment au Monde de 1957 à 1976.

Goutte, Guillaume (né en 1988, cor­rec­teur dans la presse pari­sienne). Cor­rec­teurs et cor­rec­trices, entre pres­tige et pré­ca­ri­té. Liber­ta­lia, 2021.

Nous espé­rons les Mémoires de Jean-Pierre Coli­gnon21.

Prin­ci­pales sources :

Com­plé­tées par des recherches personnelles.

Article mis à jour le 1er octobre 2024.


  1. L’Im­pri­me­rie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
  2. L’Im­pri­me­rie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
  3. Comœ­dia, 15 février 1915, p. 3. ↩︎
  4. L’Im­pri­me­rie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
  5. L’Im­pri­me­rie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
  6. « […] M. Albert Het­zel [sic], cor­rec­teur de la Presse — auteur d’un esti­mable Code ortho­gra­phique — et des Plumes du Paon […]. » Figa­ro, 16 octobre 1864, p. 8. ↩︎
  7. Le Lan­nion­nais, cité par Le Guten­berg, 1er octobre 1861. ↩︎
  8. Ibid. ↩︎
  9. Cir­cu­laire des protes, n° 329. ↩︎
  10. L’Im­pri­me­rie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
  11. L’Im­pri­me­rie, n° 381, 30 avril 1890, p. 797. ↩︎
  12. L’Im­pri­me­rie, n° 346, 15 novembre 1888, p. 276. ↩︎
  13. L’Im­pri­me­rie, n° 360, 15 juin 1889, p. 475. ↩︎
  14. L’Im­pri­me­rie, n° 373, 31 décembre 1889, p. 686. ↩︎
  15. https://maitron.fr/spip.php?article179622, notice BRETON Vic­tor [BRETON Pierre, Vic­tor] par Marie-Cécile Bou­ju, ver­sion mise en ligne le 28 mars 2016, der­nière modi­fi­ca­tion le 7 novembre 2019. ↩︎
  16. L’Im­pri­me­rie, n° 382, 15 mai 1890, p. 815. ↩︎
  17. Revue biblio­gra­phique belge, vol. 10, 1898. ↩︎
  18. Dans sa pré­face de l’é­di­tion de 1997, Robert Acker évoque « le Code Typo­gra­phique que nous avons connu depuis 1946 ». ↩︎
  19. Wiki­pé­dia. ↩︎
  20. « Aurel Ramat, la cor­rec­tion faite homme », Le Devoir, 1er juin 2017. ↩︎
  21. Il en a men­tion­né le pro­jet le 11 mars et le 28 mars 2021. ↩︎

Le métier de correcteur selon Pierre Larousse, 1869

Pierre Larousse assis
Pierre Larousse. Date et source inconnues.

Pour­quoi n’y avais-je pas pen­sé plus tôt ? Dif­fi­cile à manier et à lire sur Gal­li­ca (pages de grand for­mat, huit colonnes com­po­sées en petit corps), l’ar­ticle « cor­rec­teur » du Grand Dic­tion­naire uni­ver­sel du xixe siècle (1866-1876) de Pierre Larousse (1817-1875) four­mille d’in­for­ma­tions. Je le repro­duis donc ici, en élu­ci­dant les nom­breux noms cités. Le ton par moments lyrique est assez sur­pre­nant pour le lec­teur d’au­jourd’­hui, habi­tué à une rédac­tion plus objec­tive dans les ouvrages de réfé­rence, mais Larousse1 admet à la fin du texte « l’intérêt que nous ins­pire la posi­tion pré­caire du cor­rec­teur dans les impri­me­ries ». Offrant un por­trait du cor­rec­teur idéal et la des­crip­tion des dif­fé­rentes étapes de la cor­rec­tion à l’im­pri­me­rie, l’ar­ticle aborde aus­si, sans ambages, les pénibles condi­tions de tra­vail et les four­chettes de salaire. J’y ai ajou­té des inter­titres, et je l’ai com­plé­té par l’en­trée « cor­rec­tion ».

Définition liminaire

cor­rec­teur, trice s. m. (kor-rek-teur, tri-se — lat. cor­rec­tor ; de cor­ri­gere, cor­ri­ger). […]

— Typ. Toute per­sonne qui est char­gée habi­tuel­le­ment, soit dans une impri­me­rie, soit dans une librai­rie2, soit dans un bureau de publi­ca­tions quel­conque, de cor­ri­ger les fautes typo­gra­phiques, gram­ma­ti­cales et lit­té­raires qui se trouvent sur les épreuves de toute espèce d’impressions est un cor­rec­teur

Distinguer le prote du correcteur

Les per­sonnes étran­gères à l’imprimerie confondent sou­vent le cor­rec­teur avec le prote, quoique leurs fonc­tions soient com­plè­te­ment dis­tinctes. Nous ver­rons plus loin quelle est la cause de cette confusion. 

Le prote est le repré­sen­tant immé­diat du maître impri­meur : il dirige et admi­nistre l’établissement, reçoit les auteurs et traite avec eux, embauche, débauche le per­son­nel atta­ché à l’imprimerie, dis­tri­bue la besogne, véri­fie les bor­de­reaux, fait la banque (paye), etc. 

Le cor­rec­teur n’a pas (à moins d’une délé­ga­tion spé­ciale) à s’immiscer dans l’administration indus­trielle : il est le repré­sen­tant de la lit­té­ra­ture et de la science dans l’imprimerie. Son dépar­te­ment est du domaine de l’intelligence pure. Il n’est pla­cé sous la direc­tion du prote que comme fai­sant par­tie du per­son­nel de l’usine typo­gra­phique. Dans l’exercice propre de ses fonc­tions, il est le seul juge ou, tout au moins, le juge le plus com­pé­tent des conces­sions à faire aux écri­vains sous le rap­port de ce qu’on appelle, en terme d’imprimerie, la marche à suivre pour chaque ouvrage, ce qui com­prend des détails infi­nis : ponc­tua­tion, capi­tales, divi­sions des mots, choix des carac­tères à employer pour les titres sui­vant leur impor­tance, etc.

Il y avait autre­fois très-peu de cor­rec­teurs spé­ciaux, c’est-à-dire se livrant exclu­si­ve­ment à la cor­rec­tion des épreuves3. Presque tous les protes, à défaut du maître impri­meur, se char­geaient de ce soin (telle est l’origine de la confu­sion que font fré­quem­ment entre le prote et le cor­rec­teur les per­sonnes étran­gères à la pro­fes­sion) ; il en est même encore ain­si dans beau­coup de petites impri­me­ries, sur­tout en pro­vince, où l’on voit le maître impri­meur cumu­ler les fonc­tions de patron, de prote, de cor­rec­teur, voire même4 de com­po­si­teur et d’imprimeur.

Quand des besoins nou­veaux et impé­rieux, nés du déve­lop­pe­ment extra­or­di­naire de l’imprimerie, se révé­lèrent, le prote, débor­dé par la mul­ti­pli­ci­té de ses attri­bu­tions, dut cher­cher à se déchar­ger d’une par­tie de l’énorme res­pon­sa­bi­li­té qu’elles entraî­naient : il aban­don­na tout ce qui concerne la cor­rec­tion des épreuves, deve­nue incom­pa­tible avec sa pré­sence presque constante à l’atelier et la sur­veillance qu’il y doit exer­cer. Ce jour-là naquit le cor­rec­teur tel qu’il existe aujourd’hui.

Il arrive quel­que­fois qu’un maître impri­meur, n’ayant pas du tra­vail en quan­ti­té suf­fi­sante pour occu­per un cor­rec­teur atti­tré, choi­sit, pour en rem­plir l’office, un com­po­si­teur expé­ri­men­té et pos­sé­dant une cer­taine dose d’instruction. Tout en recon­nais­sant que la force des cir­cons­tances seule amène presque tou­jours le patron à créer ces posi­tions hybrides, nous n’hésitons pas à for­mu­ler le vœu de les voir dis­pa­raître le plus promp­te­ment possible.

Mais, dans les mai­sons d’une véri­table impor­tance, la lec­ture des épreuves est confiée à un ou à plu­sieurs cor­rec­teurs spéciaux. 

Fonctions du correcteur

Quelles sont les fonc­tions du cor­rec­teur ? Nous ne sau­rions en don­ner une meilleure défi­ni­tion que celle qui va suivre, et que nous extra­yons d’une Lettre adres­sée à l’Académie fran­çaise par la Socié­té des cor­rec­teurs des impri­me­ries de Paris (juillet 1868) : « Les fonc­tions du cor­rec­teur sont très-com­plexes. Repro­duire fidè­le­ment le manus­crit de l’écrivain, sou­vent défi­gu­ré dans le pre­mier tra­vail de la com­po­si­tion typo­gra­phique ; rame­ner à l’orthographe de l’Académie la manière d’écrire par­ti­cu­lière à chaque auteur, don­ner de la clar­té au dis­cours par l’emploi d’une ponc­tua­tion sobre et logique ; rec­ti­fier des faits erro­nés, des dates inexactes, des cita­tions fau­tives ; veiller à l’observation scru­pu­leuse des règles de l’art ; se livrer pen­dant de longues heures à la double opé­ra­tion de la lec­ture par l’esprit et de la lec­ture par le regard, sur les sujets les plus divers, et tou­jours sur un texte nou­veau où chaque mot peut cacher un piège, parce que l’auteur, empor­té par sa pen­sée, a lu non pas ce qui est impri­mé, mais ce qui aurait dû l’être : telles sont les prin­ci­pales attri­bu­tions d’une pro­fes­sion que les écri­vains de tous les temps ont regar­dée comme la plus impor­tante de l’art typographique. »

Cette der­nière asser­tion, dont per­sonne ne contes­te­ra la véri­té5, est sur­tout jus­ti­fiée par les exemples du pas­sé. À l’origine de l’imprimerie, tous ceux qui se livraient au tra­vail de la cor­rec­tion étaient des savants de pre­mier ordre : les labeurs de l’imprimerie se bor­nant presque exclu­si­ve­ment à la repro­duc­tion des poëtes6 et des his­to­riens grecs et latins, des écri­vains reli­gieux et des livres saints sur­tout, les cor­rec­teurs, les com­po­si­teurs eux-mêmes, étaient presque tous des gra­dés de l’Université, des maîtres ès arts ; il en était ain­si, bien enten­du, du maître impri­meur qui cher­chait, lui aus­si, dans l’exercice de sa pro­fes­sion, bien plus l’occasion inces­sante de satis­faire son goût pour les chefs-d’œuvre de l’antiquité et sa curio­si­té lit­té­raire que le moyen d’édifier une grande for­tune7.

Savants d’autrefois

C’est ici le lieu de rap­pe­ler les noms des savants qui ont exer­cé les fonc­tions de cor­rec­teur dans les impri­me­ries les plus célèbres. Cédons la parole à un homme qui jouit, en ces matières, de l’autorité la plus incon­tes­table. Voi­ci com­ment s’exprimait M. Ambroise-Fir­min Didot [sic, Ambroise Fir­min-Didot] dans son dis­cours d’installation comme pré­sident hono­raire de la Socié­té des cor­rec­teurs, le 1er novembre 1866 :

« Je me bor­ne­rai à citer, par­mi les plus illustres cor­rec­teurs, Érasme, qui, à Venise, aidait Alde dans la cor­rec­tion de ses épreuves, puis à Bâle Fro­ben et Amer­bach, chez qui Fro­ben lui-même avait été cor­rec­teur. Je cite­rai aus­si, dans les célèbres impri­me­ries de Plan­tin à Anvers et de Trech­sel à Lyon, Fran­çois Raphe­lenge, qui aima mieux res­ter cor­rec­teur chez Plan­tin que d’aller occu­per à Cam­bridge la chaire de pro­fes­seur de grec, à laquelle son mérite l’avait appe­lé, et Josse Bade, qui, après avoir pro­fes­sé avec tant de dis­tinc­tion les belles-lettres à Lyon, fut cor­rec­teur chez Trech­sel, dont il devint le gendre, comme Raphe­lenge fut celui de Plan­tin. Je rap­pel­le­rai aus­si la mémoire de ces illustres Hel­lènes échap­pés avec leurs manus­crits à la bar­ba­rie des Turcs après la chute de l’empire grec, Las­ca­ris, Cal­lier­gi, Musu­rus, qui vinrent se réfu­gier chez Alde l’ancien et le secon­dèrent dans ses grands tra­vaux. À Paris, je cite­rai Fré­dé­ric Syl­burg, ce savant cor­rec­teur d’une impri­me­rie non moins illustre, non moins savante, celle de Hen­ri Estienne. Après de tels noms, je n’oserais men­tion­ner l’imprimerie pater­nelle, si, depuis trente ans, mon digne ami M. Düb­ner n’avait pas consa­cré tous ses moments, toute sa science, à me secon­der dans mes publi­ca­tions les plus impor­tantes, le The­sau­rus Græcæ lin­guæ et ma Biblio­thèque des auteurs grecs. Par­mi ceux qui ont concou­ru au der­nier de ces deux monu­ments que je m’honore d’avoir éle­vés aux lettres grecques, je suis heu­reux de citer encore le savant hel­lé­niste, M. Charles Mül­ler. De tout temps l’imprimerie a été l’asile des talents mécon­nus ou éprou­vés par la for­tune, qui sont venus prendre rang par­mi les cor­rec­teurs d’épreuves aus­si bien que par­mi les com­po­si­teurs. Pour ne par­ler que de ceux que j’ai connus, le sou­ve­nir de Rœde­rer8 et de Béran­ger se pré­sente à ma mémoire, et ma famille se rap­pelle encore l’abbé de Ber­nis, qui lisait des épreuves chez mon bis­aïeul Fran­çois Didot. »

Cette liste serait incom­plète si à tous ces noms nous négli­gions d’ajouter celui du plus pro­fond pen­seur et du plus grand écri­vain de notre époque : nous avons nom­mé P.-J. Prou­dhon, qui a exer­cé, lui aus­si, pen­dant long­temps, les fonc­tions de cor­rec­teur à Besan­çon et à Paris.

Quand des savants et des let­trés de cet ordre n’ont pas dédai­gné de cor­ri­ger des épreuves, qui ne trem­ble­rait de leur suc­cé­der ? Car on aurait mau­vaise grâce à nous objec­ter que le temps de l’imprimerie savante est pas­sé, et que plus n’est besoin pour le cor­rec­teur de ces apti­tudes qu’il devait pos­sé­der autre­fois. Si les ouvrages de lit­té­ra­ture latine et grecque, si les édi­tions curieuses d’auteurs anciens, si les tra­duc­tions à glose savante sont pas­sés de mode, la tâche du cor­rec­teur n’a pas ces­sé pour cela d’être ardue et déli­cate : la grande varié­té des livres qui s’exécutent dans une impri­me­rie semble exi­ger, pour la cor­rec­tion des épreuves, des ency­clo­pé­distes, c’est-à-dire des hommes pos­sé­dant l’universalité des connais­sances humaines. Tel est le carac­tère le plus frap­pant de la pro­fes­sion de cor­rec­teur à notre époque. Mal­heu­reu­se­ment, les savants de ce mérite sont rares, et force est bien au maître impri­meur de se conten­ter la plu­part du temps d’hommes chez qui le soin, l’attention, une connais­sance pro­fonde des règles et des dif­fi­cul­tés typo­gra­phiques, une longue habi­tude de la pro­fes­sion, le tout joint à un fonds d’instruction solide, sont des garan­ties suf­fi­santes pour la pure­té du texte des livres qui sortent de leurs mains.

Ce qu’un bon correcteur doit savoir

Il est bon qu’un cor­rec­teur ait été com­po­si­teur, ou tout au moins qu’il se soit fami­lia­ri­sé par la pra­tique, avec tout le maté­riel de l’imprimerie et l’ensemble des opé­ra­tions typo­gra­phiques, puisqu’il doit juger en der­nier res­sort de la bonne ou de la mau­vaise exé­cu­tion du tra­vail : si les mots sont régu­liè­re­ment espa­cés et cou­pés au bout des lignes selon les règles de la tra­di­tion ou de l’étymologie ; si l’emploi de l’italique est judi­cieux ; si la com­po­si­tion ne ren­ferme pas des lettres d’œils dif­fé­rents ; si les vers sont ren­fon­cés sui­vant les exi­gences de la mesure et de la pro­so­die ; si les titres sont bien cou­pés et bien blan­chis ; si les pages sont rigou­reu­se­ment de la même lon­gueur, etc.

Une connais­sance appro­fon­die de la langue fran­çaise, au point de vue théo­rique aus­si bien qu’au point de vue pra­tique, est indis­pen­sable au cor­rec­teur. Il doit éga­le­ment connaître les divers sys­tèmes d’orthographe, pour être en mesure de pré­mu­nir les auteurs contre les méthodes fan­tai­sistes ou arbi­traires qu’ils seraient ten­tés d’adopter, et pou­voir les ral­lier à l’orthographe de l’Académie, qui est incon­tes­ta­ble­ment la meilleure, mal­gré les erreurs et les desi­de­ra­ta qu’on signale dans son Dic­tion­naire. Il doit savoir le grec et le latin de façon à pou­voir au moins tra­duire Démos­thène et Cicé­ron ; enfin, la connais­sance d’une langue moderne, l’anglais et l’allemand sur­tout, devient de jour en jour plus néces­saire pour lui : le temps approche, nous le croyons, où, grâce à la mul­ti­pli­ci­té des rap­ports inter­na­tio­naux, la connais­sance de ces deux langues, déjà par­lées sur les trois quarts du globe, sera exi­gée du cor­rec­teur

Mais ces connais­sances ne sont pas les seules que doive pos­sé­der le cor­rec­teur : il doit avoir étu­dié avec fruit l’histoire uni­ver­selle, la géo­gra­phie, la bota­nique, la zoo­lo­gie, la paléon­to­lo­gie, assez de méde­cine pour pos­sé­der la langue médi­cale, et de juris­pru­dence pour com­prendre la langue du droit. 

D’immenses lec­tures d’ouvrages de tout genre lui sont indis­pen­sables pour acqué­rir une tein­ture des sciences, des arts, des métiers, afin de pou­voir com­prendre la signi­fi­ca­tion des termes tech­niques et s’apercevoir quand l’un d’eux a été tron­qué par l’auteur ou par le com­po­si­teur, ou de pou­voir les lire dans une copie mal écrite ; car le cor­rec­teur (et c’est là l’une des plus grandes dif­fi­cul­tés de la pro­fes­sion), le cor­rec­teur, disons-nous, est obli­gé de lire, à pre­mière vue, les écri­tures les plus indé­chif­frables : tout le monde sait que les auteurs, à notre époque de pro­duc­tion fié­vreuse, pres­sés par le temps, sont contraints d’écrire avec une extrême rapi­di­té, dont le moindre incon­vé­nient est de défor­mer plus ou moins leur écri­ture. Peut-être aurions-nous le droit de mettre en par­tie sur le compte d’une négli­gence égoïste et cou­pable ce que nous venons d’attribuer au besoin de pro­duire vite.

Dans les impri­me­ries où se font en grand nombre des ouvrages spé­ciaux, comme les livres de lit­té­ra­ture étran­gère, les trai­tés scien­ti­fiques, mathé­ma­tiques, etc., il est indis­pen­sable, pour leur bonne exé­cu­tion, de s’attacher des cor­rec­teurs pos­sé­dant des connais­sances et des apti­tudes spé­ciales ou ayant étu­dié sérieu­se­ment ces matières. La com­po­si­tion des livres trai­tant de sciences exactes, sur­tout de l’algèbre, de l’analyse mathé­ma­tique, de la chi­mie, de la phy­sique, etc., offre des dif­fi­cul­tés si nom­breuses et est sou­mise à une mul­ti­pli­ci­té de règles telle, que le cor­rec­teur auquel ces lec­tures sont confiées doit être rom­pu à ce genre de tra­vaux, et avoir fait des études, élé­men­taires au moins, dans cette direc­tion s’il tient à rem­plir digne­ment sa mission.

Pour nous résu­mer, disons que le bon cor­rec­teur, le cor­rec­teur com­plet, est celui qui, à un fonds d’instruction solide, joint une connais­sance éten­due des règles et des tra­vaux typographiques.

Le cor­rec­teur, quel qu’il soit, qui ne rem­plit que l’une des deux par­ties de ce pro­gramme, doit tout faire pour acqué­rir celle qui lui fait défaut, sous peine de n’être pas à la hau­teur de sa tâche.

Conditions matérielles à revoir

Mais il ne suf­fit pas qu’un cor­rec­teur ait toutes les connais­sances néces­saires pour rem­plir conve­na­ble­ment ses dif­fi­ciles fonc­tions : l’absence de cer­taines condi­tions maté­rielles nuit infailli­ble­ment à la qua­li­té de son tra­vail. C’est ain­si qu’il devrait avoir à sa dis­po­si­tion une biblio­thèque choi­sie ; et pour­tant, chose triste à dire ! il a sou­vent de la peine à obte­nir du maître impri­meur l’exemplaire du Dic­tion­naire de l’Académie dont il ne peut se pas­ser. Par­mi les livres qui ont leur place mar­quée dans la biblio­thèque du cor­rec­teur, nous cite­rons le Dic­tion­naire de l’Académie et son Com­plé­ment, le Dic­tion­naire d’histoire et de géo­gra­phie de Dézo­bry et Bache­let ; le Dic­tion­naire des lettres et le Dic­tion­naire des sciences du même édi­teur ; le Dic­tion­naire des contem­po­rains de Vape­reau ; l’Erra­ta du Dic­tion­naire de l’Académie de Pau­tex ; le Code ortho­gra­phique d’Hétrel9 ; le Guide du cor­rec­teur et du com­po­si­teur de M. Tas­sis10 ; le Guide pra­tique du com­po­si­teur de M. Théo­tiste Lefèvre ; le Dic­tion­naire des postes, le dic­tion­naire latin, le dic­tion­naire grec et ceux des prin­ci­pales langues de l’Europe, alle­mand, anglais, espa­gnol et ita­lien, etc. Mais le livre qui sera par excel­lence le livre du cor­rec­teur, celui qui, dès sa pre­mière livrai­son, a été appe­lé à lui rendre les plus grands ser­vices, par la rai­son qu’à lui seul il peut tenir lieu de presque tous les autres, et qu’il est la mine la plus féconde de ren­sei­gne­ments de omni re sci­bi­li et qui­bus­dam aliis11, c’est à coup sûr le Grand Dic­tion­naire, auquel nous avons l’honneur de col­la­bo­rer en ce moment.

Il est d’autres condi­tions maté­rielles d’une grande impor­tance qui font le plus sou­vent défaut au cor­rec­teur ; nous vou­lons par­ler des condi­tions que devrait rem­plir le local où il passe les longues heures de la jour­née typo­gra­phique. Or, disons-le, au risque de sou­le­ver les colères de ceux qu’atteindra la véri­té, il est impos­sible de trai­ter un employé, d’ailleurs indis­pen­sable, avec autant de sans-gêne que les maîtres impri­meurs en géné­ral, et ceux de Paris en par­ti­cu­lier, traitent leurs cor­rec­teurs sous ce rap­port. À l’homme dont le labeur inces­sant exige la plus vive lumière, le calme le plus abso­lu, échoit infailli­ble­ment le coin de l’atelier le plus obs­cur, le plus bruyant, le plus dépour­vu de ce confor­table élé­men­taire qu’exige un long séjour dans la posi­tion assise. Les loges de concierges, dans cer­taines ruelles du vieux Paris, aujourd’hui dis­pa­rues, auraient pu pas­ser pour des salons en com­pa­rai­son des che­nils sombres et mal­sains que telle grande impri­me­rie de la capi­tale décore du nom pom­peux de bureaux des cor­rec­teurs

Correcteurs en première et en seconde

Dans les impri­me­ries impor­tantes, on dis­tingue deux sortes de cor­rec­teurs : les cor­rec­teurs en pre­mière et les cor­rec­teurs en seconde.

Le cor­rec­teur en pre­mière est char­gé de col­la­tion­ner sur l’épreuve, soit seul, soit avec un teneur de copie, le manus­crit de l’auteur ou la feuille impri­mée qui sert de copie, et de signa­ler en marge de cette épreuve les omis­sions (dites bour­dons), les doubles emplois (dits dou­blons), les fautes typo­gra­phiques de tout genre, les fautes d’orthographe et de ponc­tua­tion pro­ve­nant du fait de l’auteur ou du compositeur.

De l’importance des signes de correction

Pour indi­quer les fautes à cor­ri­ger, le cor­rec­teur emploie des signes spé­ciaux. Le Grand Dic­tion­naire va offrir à ses lec­teurs le pro­to­cole pour la cor­rec­tion des épreuves. Nous devons la com­mu­ni­ca­tion de ce pré­cieux cli­ché à l’obligeance de M. Théo­tiste Lefèvre, ancien prote chez MM. Fir­min Didot, qui a bien vou­lu l’extraire pour nous de son remar­quable Guide pra­tique du com­po­si­teur d’imprimerie. Il fal­lait ici des signes tout par­ti­cu­liers, qui n’existent dans aucune impri­me­rie, par cet excellent motif qu’ils n’ont aucune rai­son d’existence, puisqu’il s’agit sim­ple­ment, dans l’espèce, des signes conven­tion­nels ser­vant à indi­quer au com­po­si­teur les fautes typo­gra­phiques qu’il a com­mises. Les expli­ca­tions que nous allons don­ner vont ini­tier nos lec­teurs aux mys­tères de la com­po­si­tion et de la correction.

Un feuillet manus­crit est remis au com­po­si­teur ; celui-ci livre la page com­po­sée au pres­sier, qui en tire une épreuve, laquelle va au bureau du cor­rec­teur. Le com­po­si­teur a levé ses lettres avec une telle rapi­di­té, qu’il en résulte des fautes de toute nature : lettres à sub­sti­tuer ; mots à chan­ger ; lettres ou mots à ajou­ter, à sup­pri­mer, à retour­ner, à trans­po­ser ; lignes à trans­po­ser ; petites, grandes majus­cules ; mots à sépa­rer et à rap­pro­cher ; mots cou­pés à tort, qu’il faut réunir ; lettres gâtées à rem­pla­cer ; lettres à redres­ser, à net­toyer ; lignes à ren­trer, à sor­tir, à rema­nier, à rap­pro­cher, à sépa­rer, à espa­cer, à rega­gner ; lettres d’un autre œil (c’est-à-dire d’un type plus gros ou plus petit) à sub­sti­tuer ; ali­néas à faire, à sup­pri­mer ; espaces et inter­lignes à bais­ser ; bour­dons (omis­sions) à com­po­ser ; dou­blons (redou­ble­ments) à sup­pri­mer, etc.

L’amalgame de toutes ces fautes pro­duit par­fois une sorte de gri­moire où l’auteur lui-même a de la peine à se recon­naître. Par exemple, il avait écrit : Aux deux amants, et il lit avec stu­pé­fac­tion O Deus amen ! Que va faire le cor­rec­teur ? Va-t-il man­der le com­po­si­teur dans son bureau, et lui expli­quer de vive voix les cor­rec­tions à opé­rer ? Ces conver­sa­tions ne seraient pas à leur place dans une impri­me­rie. Voi­là donc le cor­rec­teur obli­gé d’indiquer, à la plume et en marge de l’épreuve, tous les chan­ge­ments néces­saires. S’il emploie le lan­gage ordi­naire, les cor­rec­tions l’emporteront sur la copie pri­mi­tive, et on tom­be­ra ain­si de Cha­rybde en Scyl­la. Il fal­lait donc créer un lan­gage conven­tion­nel, une sorte d’algèbre, une sté­no­gra­phie, enfin quelque chose de bref, de pré­cis, de laco­nique, d’universel, disant beau­coup de choses en très-peu de mots, mul­ta pau­cis. C’est jus­te­ment la clef de ces signes que nous met­tons ici entre les mains de nos lec­teurs. Il suit de là que, si jamais une grève venait à son tour à se pro­duire au sein de cette pha­lange d’hommes aus­si labo­rieux et savants que modestes, le Grand Dic­tion­naire ne ver­rait pas pour cela chô­mer ses cinq puis­santes machines ; il n’aurait qu’à s’adresser au pre­mier venu de ses dix mille sous­crip­teurs, ce qui pour­rait être consi­dé­ré, par quelque lec­teur malin, comme un acte d’égoïsme de sa part : Hon­ni soit qui mal y pense !

Protocole pour la correction des épreuves

Mais reve­nons au cor­rec­teur en première. 

La lec­ture en pre­mière se fait soit sur des épreuves en paquets, soit sur des épreuves en pla­cards, soit sur des épreuves en feuilles. (V., pour l’explication de ces mots, l’article com­po­si­tion typo­gra­phique.) Dans ce der­nier cas, le cor­rec­teur en pre­mière com­mence par véri­fier la réclame de la feuille (c’est-à-dire par s’assurer que le com­men­ce­ment de cette feuille se lie par­fai­te­ment à la fin de la feuille pré­cé­dente), puis il véri­fie la ou les signa­tures, c’est-à-dire les chiffres pla­cés au bas de cer­taines pages, sui­vant les for­mats, pour ser­vir de points de repère à la bro­chure et à la reliure ; il doit ensuite véri­fier les folios, les titres cou­rants, etc., et ins­crire le nom de chaque com­po­si­teur en marge de l’épreuve, en tête de sa composition.

Contre l’emploi d’un teneur de copie

Les épreuves se lisent d’ordinaire à deux : l’employé qui seconde le cor­rec­teur s’appelle teneur de copie, parce que c’est lui qui lit à haute voix sur le manus­crit de l’auteur ou la copie, en géné­ral, qu’il a entre les mains, tan­dis que le cor­rec­teur suit sur l’épreuve et marque les fautes qu’il rencontre.

On choi­sit ordi­nai­re­ment pour teneur de copie un appren­ti com­po­si­teur, dans le but de lui faci­li­ter le déchif­fre­ment des manus­crits, connais­sance indis­pen­sable quand il sera deve­nu ouvrier. On a géné­ra­le­ment à se louer de ce mode de lec­ture, quand l’apprenti est soi­gneux, docile et intel­li­gent ; mais il faut y renon­cer s’il ne rem­plit pas ces condi­tions, et, dans tous les cas, le cor­rec­teur ne doit jamais oublier la res­pon­sa­bi­li­té qui lui incombe ; sa méfiance à l’égard d’un aide inex­pé­ri­men­té doit tou­jours être en éveil, et, au moindre doute, il doit véri­fier lui-même sur la copie.

On a essayé aus­si de confier la tenue de la copie à un com­po­si­teur vieilli dans le métier, qui ne trou­vait plus, par suite de l’affaiblissement de sa vue, qu’un salaire insuf­fi­sant dans la com­po­si­tion. Cette ten­ta­tive a été aban­don­née presque par­tout comme trop oné­reuse pour les maîtres impri­meurs, et parce qu’elle enle­vait aux appren­tis l’occasion de se dres­ser à la lec­ture des mau­vais manus­crits. Quelques per­sonnes ont avan­cé que le sur­croît de dépense qui résul­te­rait, pour la mai­son, de ce mode de lec­ture, serait lar­ge­ment com­pen­sé par la meilleure qua­li­té du tra­vail. Nous ne le pen­sons pas, et nous pen­chons pour la lec­ture par le cor­rec­teur seul, col­la­tion­nant lui-même la copie sur l’épreuve. Mais, il faut le recon­naître, cette lec­ture demande un temps beau­coup plus long que la lec­ture à l’aide d’un teneur de copie, et elle ne peut guère être adop­tée que dans les mai­sons qui tiennent à pro­duire de bons et beaux livres. Dans les impri­me­ries à jour­naux, et, en géné­ral, pour toutes les impres­sions qui demandent à être faites avec la plus grande rapi­di­té, ce der­nier mode de lec­ture serait impra­ti­cable. Mais, nous le répé­tons, pour les tra­vaux sérieux et excep­tion­nel­le­ment dif­fi­ciles, il faut y recou­rir, sous peine de mettre au jour des œuvres incor­rectes et mal digérées.

La lec­ture en seconde se fait sans teneur de copie. Ordi­nai­re­ment on en charge un cor­rec­teur autre que celui qui a lu la pre­mière épreuve, atten­du que ce chan­ge­ment de lec­teur consti­tue par lui-même une garan­tie de plus.

Lecture en bon (à tirer)

Les épreuves en seconde, avant d’être remises au cor­rec­teur, ont été envoyées à l’auteur pour qu’il y indi­quât les cor­rec­tions qu’il juge­rait à pro­pos de faire. Elles sont lues, au retour, par le cor­rec­teur en seconde, qui signale les fautes de toute nature échap­pées à l’attention de l’auteur. Comme ces épreuves sont ordi­nai­re­ment revê­tues du bon à tirer de l’auteur, cette lec­ture est dési­gnée sous le nom de lec­ture en bon à tirer, ou sim­ple­ment lec­ture en bon

Le domaine de la cor­rec­tion en seconde est beau­coup plus vaste que celui de la cor­rec­tion en pre­mière. Tan­dis que celle-ci doit se bor­ner à la repro­duc­tion stricte du manus­crit, moins les fautes d’orthographe et de ponc­tua­tion, le cor­rec­teur en seconde doit remettre sur leurs pieds les phrases boi­teuses ; faire dis­pa­raître, en modi­fiant le plus légè­re­ment pos­sible la rédac­tion ori­gi­nale, les fautes de fran­çais que l’auteur a lais­sées sub­sis­ter ; rec­ti­fier ou ame­ner l’auteur à rec­ti­fier les faits qui seraient en contra­dic­tion avec la véri­té his­to­rique, les ana­chro­nismes ; en un mot, cor­ri­ger les imper­fec­tions de style et de rédac­tion qui échappent même à l’écrivain le plus soi­gneux et le plus atten­tif. Il est presque super­flu d’ajouter que cette tâche ne peut être bien rem­plie qu’à la condi­tion essen­tielle pour le cor­rec­teur de s’assimiler com­plè­te­ment les idées et le but de l’auteur.

Beau­coup de tact, une grande habi­tude du manie­ment de la langue, une connais­sance pro­fonde de ses res­sources, une déli­ca­tesse de touche qui doit réus­sir à rendre imper­cep­tibles à l’œil même de l’auteur les chan­ge­ments jugés néces­saires dans sa rédac­tion, enfin l’art dif­fi­cile de per­sua­der à l’écrivain que les modi­fi­ca­tions appor­tées à son œuvre émanent de lui-même : telles sont les prin­ci­pales qua­li­tés du cor­rec­teur en seconde. 

Une rémunération insuffisante

Un cor­rec­teur qui rem­plit ces condi­tions est un tré­sor pour une impri­me­rie. Aus­si les lec­teurs du Grand Dic­tion­naire seront-ils éton­nés d’apprendre que géné­ra­le­ment les ser­vices si grands et si pénibles ren­dus par cet homme pré­cieux sont rému­né­rés d’une façon insuf­fi­sante. Le maxi­mum du trai­te­ment des cor­rec­teurs en seconde, dans les mai­sons dites à labeurs, c’est-à-dire dans celles où se font les ouvrages de longue haleine, ne dépasse pas 8 fr. pour dix heures de tra­vail ; et encore ce prix est-il excep­tion­nel : deux ou trois cor­rec­teurs au plus, à Paris, sont arri­vés à ce chiffre de salaire, qui repré­sente à peine une somme annuelle de deux mille deux ou trois cents francs, défal­ca­tion faite des jours fériés, c’est-à-dire à peu près les appoin­te­ments d’un troi­sième de rayon aux Villes de France ou au Bon mar­ché ! La grande majo­ri­té des cor­rec­teurs en seconde touche de 6 à 7 fr. par jour (de 10 heures).

Les cor­rec­teurs en pre­mière gagnent par jour depuis 5 fr. jusqu’à 6 fr. et 6 fr. 50. Nous lais­sons en dehors de cette sta­tis­tique les cor­rec­teurs de jour­naux, qui sont géné­ra­le­ment payés par la rédac­tion, et dont le trai­te­ment, presque tou­jours men­suel, varie de 1,800 à 3,500 fr. par an. Les jour­naux reli­gieux et légi­ti­mistes (la Gazette de Francel’Union, le Monde, l’Uni­vers12) et le Jour­nal offi­ciel sont, paraît-il, ceux qui rétri­buent le plus mai­gre­ment leurs cor­rec­teurs.

Mais arri­vons à la der­nière incar­na­tion du cor­rec­teur.

Vérification de la tierce et révision

Quand toutes les cor­rec­tions ont été faites et que la feuille est sous presse, avant de com­men­cer le tirage, on fait une nou­velle épreuve dite tierce, sur laquelle on véri­fie si les cor­rec­tions du bon à tirer ont été exé­cu­tées, s’il n’a pas été com­mis de nou­velles fautes pen­dant cette exé­cu­tion même, et s’il n’est pas tom­bé de lettres de la forme pen­dant son trans­port à la presse. C’est ordi­nai­re­ment le prote qui exé­cute le tra­vail de la véri­fi­ca­tion ; néan­moins, dans les impri­me­ries consi­dé­rables, où de nom­breuses presses fonc­tionnent du matin au soir, et sou­vent la nuit, un employé spé­cial est char­gé de ce soin : cet employé, géné­ra­le­ment choi­si par­mi les meilleurs typo­graphes, porte le nom un peu ambi­tieux de cor­rec­teur aux tierces.

Quand la tierce est insuf­fi­sante, on fait une nou­velle épreuve, appe­lée révi­sion, sur laquelle on véri­fie si les cor­rec­tions de la tierce ont été exé­cu­tées, ou bien, pour le cas où l’on aurait fait sous presse un chan­ge­ment ou une trans­po­si­tion de pages, on exa­mine si ce chan­ge­ment, si cette trans­po­si­tion a été bien faite, et si le reste de la feuille n’a pas eu à en souffrir.

Une position précaire

Nous ne pou­vons clore cet article, déjà bien long pour­tant, sans expri­mer encore une fois l’intérêt que nous ins­pire la posi­tion pré­caire du cor­rec­teur dans les impri­me­ries, au point de vue du salaire principalement.

Ce dis­tique, par lequel Cor­neille Kilian, l’un des cor­rec­teurs les plus dis­tin­gués de l’imprimerie Plan­ti­nienne, ter­mi­nait une pièce de vers inti­tu­lée Cor­rec­tor typo­gra­phi­cus :

Erra­ta alte­rius quis­quis cor­rexe­rit, illum
Plus satis invi­diæ, glo­ria nul­la manet13,

ce dis­tique est tou­jours et sera long­temps encore d’actualité.

Comme der­nier ren­sei­gne­ment, disons qu’il existe une socié­té de secours mutuels des cor­rec­teurs des impri­me­ries de Paris, approu­vée par arrê­té du ministre de l’intérieur du 26 juillet 1866.


cor­rec­tion s. f. (kor-rèk-sion — du lat. cor­rec­tio ; de cor­ri­gere, cor­ri­ger). […]

— Typo­gr. Tra­vail du cor­rec­teur qui indique les fautes ou les chan­ge­ments à faire dans une épreuve impri­mée, avant le tirage défi­ni­tif : La cor­rec­tion d’une pre­mière épreuve, d’un bon à tirer, de la tierce. Être char­gé de la cor­rec­tion d’un jour­nal. S’entendre à la cor­rec­tion des épreuves. | Rec­ti­fi­ca­tions, chan­ge­ments indi­qués sur un manus­crit ou une épreuve. Une épreuve char­gée de cor­rec­tions. Mes manus­crits et mes épreuves sont, par la mul­ti­tude des cor­rec­tions, de véri­tables bro­de­ries dont j’ai moi-même beau­coup de peine de retrou­ver le fil. (Cha­teaub.) V. cor­rec­teur.

Article mis à jour le 2 octobre 2023.


Petit Larousse ou Petit Robert ?

C’est un vieux débat chez les cor­rec­teurs. Cer­tains sont ras­su­rés par le carac­tère légè­re­ment plus nor­ma­tif du Petit Larousse, et se tournent plus volon­tiers vers lui en cas de litige. Sans doute sont-ils aus­si, plus ou moins consciem­ment, atta­chés à la tra­di­tion. 1905 (Larousse) contre 1967 (Robert) : un bon demi-siècle sépare la pre­mière publi­ca­tion de ces deux réfé­rences (la mai­son Larousse remonte même à 1852).

Petit Larousse illustré, édition de 1905
Petit Larousse illus­tré, édi­tion de 1905.

Contrai­re­ment au Dic­tion­naire de l’Académie fran­çaise, qui « cher­chait à pré­ser­ver en l’é­tat la langue fran­çaise telle qu’elle devrait être écrite et par­lée1 », nos deux dic­tion­naires en un volume ont visé, cha­cun à sa manière, à « décrire une langue telle qu’elle est écrite et par­lée dans toute sa diver­si­té2 ». 

La vraie dif­fé­rence entre les deux, c’est que le Petit Larousse est un dic­tion­naire ency­clo­pé­dique illus­tré en un volume, alors que le Petit Robert est un dic­tion­naire de langue fran­çaise uni­que­ment (le volume de noms propres, actua­li­sé moins sou­vent, est ven­du sépa­ré­ment). À nombre de mots simi­laire (envi­ron 60 000), les entrées du Robert sont donc bien plus détaillées que celles du Larousse.

D’ailleurs, ils « reven­diquent des cibles légè­re­ment dif­fé­rentes. Le pre­mier évoque volon­tiers un public assez jeune, avec une cible très sco­laire. Tan­dis que le second pré­fère évo­quer un lec­to­rat de “pro­fes­sion­nels de l’é­crit”, comme les tra­duc­teurs, les jour­na­listes, les rédac­teurs, les agences de com­mu­ni­ca­tion ou de mar­ke­ting3. »

La conci­sion du Petit Larousse peut cepen­dant plaire à cer­tains pro­fes­sion­nels : « Il est par­fai­te­ment lisible et pro­pose des défi­ni­tions plus concises ; pour nous, c’est un excellent ins­tru­ment de tra­vail, sou­ligne Jean-Pierre Coli­gnon, [alors] chef du ser­vice des cor­rec­teurs du Monde. En revanche, le sec­teur de l’é­di­tion lit­té­raire pré­fé­re­ra cer­tai­ne­ment le Robert4. »

Petit Robert 2023
Le Petit Robert 2023.

Mais elle est sou­vent un obstacle : 

« […] Si vous recher­chez le sens d’un mot que vous décou­vrez pour la pre­mière fois, il est pos­sible que vous res­tiez dans le flou après avoir consul­té Larousse. Alors que chez Robert, vous trou­ve­rez sa pro­non­cia­tion en pho­né­tique, l’étymologie, les dif­fé­rents sens du terme assor­tis de plu­sieurs exemples, des emplois tirés de la lit­té­ra­ture, des syno­nymes et même des anto­nymes », détaille la cor­rec­trice Muriel Gil­bert5.

C’é­tait aus­si l’a­vis de Jean-Pierre Leroux, grand révi­seur qué­bé­cois : du Robert il van­tait le « haut degré de pré­ci­sion, de conci­sion, d’élégance6 ».

Un dictionnaire de gauche ?

« [Le Petit Larousse] C’est le dic­tion­naire des gens rigou­reux qui aiment les choses stables. Ses lec­teurs n’ont pas le culte de la nou­veau­té […] », écri­vait Le Figa­ro en 20107.

Inver­se­ment, « lors de la paru­tion du pre­mier Petit Robert, […] le Nou­vel Obser­va­teur d’alors, par la plume du cri­tique Michel Cour­not, s’exclamait, de manière assez réduc­trice, mais cha­leu­reuse : “Enfin, un dic­tion­naire de gauche !” », a racon­té Alain Rey8.

Aujourd’hui, Géral­dine Moi­nard, direc­trice de la rédac­tion des Édi­tions Le Robert, pré­sente son pro­duit phare en ces termes : 

« Dic­tion­naire moderne, ins­crit dans son époque, il rend compte mieux que nul autre des évo­lu­tions pas­sion­nantes d’une langue fran­çaise réso­lu­ment vivante. Parce que le Petit Robert est « un obser­va­toire, pas un conser­va­toire » (selon la for­mule d’Alain Rey), il reflète le fran­çais dans toute sa diver­si­té, sans négli­ger les mots des régions et de la fran­co­pho­nie, les mots fami­liers et les angli­cismes9. »

Gênance, un des mots nouveaux du Petit Robert 2023
Un des mots nou­veaux du Petit Robert 2023.

« Ce par­ti pris, par­fois poli­ti­que­ment incor­rect, est consi­dé­ré comme une dérive par la mai­son rivale qui, arguant de sa tra­di­tion et des res­pon­sa­bi­li­tés liées à sa large dif­fu­sion inter­na­tio­nale, pré­fère témoi­gner de davan­tage de rete­nue, écri­vait Le Monde en 1999. “Il ne faut pas éga­rer le lec­teur. Si nous inté­grons dans le Larousse le verbe niquer, nous n’a­vons pas besoin de citer l’ex­pres­sion nique ta mère, contrai­re­ment au Robert”, fait mali­cieu­se­ment remar­quer Michel Legrain [alors direc­teur géné­ral adjoint de Larousse], qui laisse à d’autres le soin de “pré­sen­ter la langue dans tous ses états” et pré­fère ras­su­rer son lec­to­rat plu­tôt que le flat­ter10. »

Cela va-t-il, chez Larousse, jusqu’à la pudi­bon­de­rie ? Nos confrères du Monde se sont récem­ment posé la ques­tion.  

Un manifeste contre le “bon usage”

Pré­sente depuis la pre­mière édi­tion (1967) et rema­niée pour la der­nière fois, à ce jour, en 2017, la pré­face du Petit Robert affirme clai­re­ment sa posi­tion par rap­port à la norme. En voi­ci les extraits pertinents : 

« Le Petit Robert, dès sa nais­sance, sus­ci­ta un vif inté­rêt chez les lec­teurs qui, à côté du bon usage garan­ti par les grands auteurs, retrou­vaient leur emploi quo­ti­dien du fran­çais dans ce qu’il avait de plus actuel et même de plus fami­lier. […]
L’accueil fait à la langue cou­rante fami­lière consti­tuait […] une har­diesse qui bous­cu­lait la tra­di­tion. »

Le Petit Robert « refus[e] l’autocensure d’une norme rigou­reuse – il incombe au Dic­tion­naire de l’Académie fran­çaise de rem­plir ce rôle. » 

Le der­nier para­graphe, ajou­té par Alain Rey pour les cin­quante ans (2017), soit dix ans après son essai contre le purisme11, est un véri­table mani­feste contre la notion de « bon usage ». En voi­ci la seconde partie.

Au-delà de la fonc­tion de réfé­rence, ce dic­tion­naire mène un com­bat contre la pen­sée unique et l’expression appauvrie. […]
Ce dic­tion­naire sou­haite réagir contre une atti­tude nour­rie d’une idéo­lo­gie, celle d’une norme supé­rieure pour une élite, dans une popu­la­tion ain­si hié­rar­chi­sée, et dont les usages, lorsqu’ils se dis­tinguent de ce “bon usage”, ne sus­citent que mépris, déri­sion ou rejet. Le “bon usage” conve­nait peut-être à l’Ancien Régime, mais demande sérieuse révi­sion, et ce sont plu­sieurs usages, plus ou moins licites et que per­sonne ne peut juger “bons” ou “mau­vais”, qui forment la réa­li­té d’une langue.
L’idéologie de l’élite, des couches supé­rieures, ignore super­be­ment ou juge sévè­re­ment, dans l’ignorance têtue du réel social, tout autre usage que le sien. Au contraire, le Petit Robert est ouvert à la diver­si­té, à la com­mu­ni­ca­tion plu­rielle ; il veut com­battre le pes­si­misme inté­res­sé et pas­séiste des purismes agres­sifs comme l’indifférence molle des laxismes. Le fran­çais le mérite.

Cha­cun juge­ra si cette décla­ra­tion d’intention et, sur­tout, le résul­tat qui en découle lui conviennent. 

Dic­tion­naire de mes années de lycée et d’université, le Petit Robert est res­té le com­pa­gnon du cor­rec­teur que je suis deve­nu. « Un outil puis­sant qui aide à écrire et à pen­ser », comme l’a décla­ré Charles Bim­be­net, direc­teur géné­ral du Robert12.

Pour ma part, j’adhère à l’avis d’Alain Rey :

« Sans image – pari ambi­tieux, au xxie siècle –, moins ency­clo­pé­dique mais plus cultu­rel et phi­lo­lo­gique, his­to­rique, lit­té­raire, il s’adresse à un autre public que le Petit Larousse. […] Les deux ouvrages sont paral­lèles, com­plé­men­taires, et la “guerre” évo­quée est stric­te­ment com­mer­ciale13. »

Pour­quoi « choi­sir entre l’hi­ver et l’é­té14 » quand on peut béné­fi­cier des deux ? 

☞ Lire aus­si Com­ment choi­sir un dic­tion­naire.