Comment avoir une bonne culture générale ?

C’est bien connu : le cor­rec­teur doit dou­ter de tout1. Encore faut-il qu’on lui en laisse le temps, ce qui est rare. Il doit donc se repo­ser sur une excel­lente connais­sance de la langue2 et sur une culture géné­rale aus­si vaste que possible.

Tout est bon pour se culti­ver : lire, bien sûr (jour­naux, livres, sites Inter­net…), regar­der des docu­men­taires (à la télé­vi­sion ou au ciné­ma), écou­ter la radio, visi­ter des expo­si­tions, dis­cu­ter avec des gens…

La culture géné­rale, c’est sur­tout avoir la curio­si­té constam­ment en éveil.

Pour gagner du temps, acqué­rir rapi­de­ment de bonnes bases, on peut faire appel à des conden­sés. Le prin­cipe existe depuis la Renais­sance — voir le livre d’Ann Blair, Tant de choses à savoir. Com­ment maî­tri­ser l’in­for­ma­tion à l’é­poque moderne (Seuil, 2020).

J’en pro­pose quelques-uns, qui m’ont été béné­fiques et dont voi­ci les der­nières éditions :

Dans chaque domaine du savoir, on trouve des ouvrages équi­va­lents, par exemple le grand clas­sique His­toire de la musique d’É­mile Vuiller­moz (Le Livre de Poche, 1977) ou Une brève his­toire du ciné­ma (1895-2020), de Mar­tin Bar­nier et Laurent Jul­lier (Plu­riel, 2021).

Sur les ques­tions les plus actuelles, on peut ajou­ter le Dic­tion­naire du temps pré­sent, diri­gé par Yves Charles Zar­ka et Chris­tian Godin (éd. du Cerf, 2022).

L’accès à la culture est plus aisé que jamais

Il n’a jamais été si facile ni si bon mar­ché de se culti­ver. – Je peux en par­ler, j’a­vais déjà 30 ans quand est appa­ru Internet.

Une bonne part des livres et des docu­ments impri­més tom­bés dans le domaine public sont acces­sibles gra­tui­te­ment en ligne, par exemple sur Gal­li­ca, le site de la Biblio­thèque natio­nale de France, une mine inépui­sable (voir aus­si Wiki­source). On peut les télé­char­ger et les gar­der à vie.

Avec le com­pa­ra­teur de prix Chasse aux livres, on trouve faci­le­ment des livres – récents comme plus anciens – d’occasion.

Les ency­clo­pé­dies sont toutes en ligne et acces­sibles soit gra­tui­te­ment, soit pour une somme modique (voir mon article).

Une grande pro­por­tion, la tota­li­té pour cer­tains titres, des articles des jour­naux et des revues sont gra­tuits en ligne. Pour moi, le quo­ti­dien de réfé­rence reste Le Monde. En com­plé­ment, il est inté­res­sant de consul­ter The Conver­sa­tion, regard d’u­ni­ver­si­taires sur l’ac­tua­li­té. Je suis aus­si l’ac­tua­li­té des revues de sciences humaines sur Cairn.info.

Le pod­cas­ting per­met aujourd’­hui d’é­cou­ter les émis­sions de radio quand on le sou­haite. Je recom­mande par­ti­cu­liè­re­ment France Culture, qui traite de tous les domaines du savoir et offre des éclai­rages his­to­riques, phi­lo­so­phiques, socio­lo­giques ou autres sur l’actualité.

Pod­casts à la une du site de France Culture, le jour où j’ai rédi­gé cet article.

On peut écou­ter qua­si­ment toute la musique du monde sur You­Tube, ou pour envi­ron 10 euros par mois (la moi­tié du prix d’un CD) sur les pla­te­formes de strea­ming comme Spo­ti­fy ou Apple Music.

De même, les pla­te­formes de SVOD per­mettent, pour quelques euros par mois, de voir des mil­liers de films, y com­pris des films rares dont, avant Inter­net, nous devions attendre une pro­gram­ma­tion dans un ciné­ma d’art et essai ou une ciné­ma­thèque – si nous habi­tions une grande ville – pour espé­rer les voir. Mes pré­fé­rées sont La Cine­tek et Uni­vers­Ci­né.

Pièces de théâtre et concerts sont dif­fu­sés gra­tui­te­ment par nombre de sites, dont la Cultu­re­box de France Télé­vi­sions. Pour le clas­sique et le jazz, je regarde Mez­zo.

Enfin, si l’on entend sou­vent dire qu’« il n’y a rien à la télé », on trouve des pro­grammes de grande qua­li­té sur des chaînes comme Arte, France 5 ou His­toire TV.

PS — Je sais qu’il existe aus­si des chaînes You­Tube inté­res­santes, mais comme je n’en suis aucune en par­ti­cu­lier, je pré­fère ren­voyer à la sélec­tion pro­po­sée par Sher­pas.

Article mis à jour le 20 jan­vier 2024.


  1. Voir De quoi le cor­rec­teur doit-il dou­ter ? ↩︎
  2. Voir La biblio­thèque du cor­rec­teur. ↩︎