Correcteurs et correctrices célèbres (1)

Cor­ne­lius Kiliaan (1528/1530 – 1607), cor­rec­teur chez Chris­tophe Plan­tin pen­dant cin­quante ans. Source : musée More­tus-Plan­tin.

Au fil de mes recherches, j’ai croi­sé nombre de per­sonnes citées comme ayant exer­cé, au moins un temps, le métier de cor­rec­teur. Cer­tains noms reve­naient sans cesse, d’autres étaient plus rares, ce qui m’a inci­té à ouvrir un fichier spé­ci­fique pour m’en sou­ve­nir. Voi­ci donc le Hall of Fame des cor­rec­teurs. Cette liste ne pré­tend pas, bien sûr, à l’exhaustivité et reste sus­cep­tible d’ajouts, de pré­ci­sions et aus­si de sug­ges­tions bien­ve­nues. 
NB — Les cita­tions sont par­fois cou­pées abrup­te­ment quand je n’ai eu accès qu’à un extrait de la page.

Les antiques

Antimaque de Colophon
Anti­maque de Colophon.

Anti­maque de Colo­phon ou de Cla­ros (400-348 av. J.-C.)

« Poète et gram­mai­rien grec contem­po­rain des guerres médiques. Ses œuvres sont aujourd’­hui per­dues : on en pos­sède seule­ment quelques frag­ments » (Wiki­pé­dia).
« Anti­maque de Colo­phon, poète lui-même, est, je crois, le plus ancien dior­thonte [ou dior­thôte], dont le tra­vail, du moins en par­tie, soit arri­vé jus­qu’à nous » (Jean-Bap­tiste Dugas-Mont­bel, His­toire des poé­sies homé­riques, 1831, p. 78).

Zéno­dote (330-260 av. J.-C.)

« Mis au rang des pre­miers dior­thôte, c’est-à-dire des cor­rec­teurs, grâce à son impor­tante pro­duc­tion d’é­di­tions cri­tiques des textes homé­riques » (Wiki­pé­dia).

Les glorieux ancêtres

Constam­ment cités, au long du xixe siècle, par­mi les pre­miers « cor­rec­teurs », même si la cor­rec­tion d’é­preuves ne consti­tuait qu’une petite par­tie de leur acti­vi­té. Clas­sés par date de naissance.

Janus Las­ca­ris (1445-1535)

Éru­dit grec de la Renaissance.

Johann Fro­ben (1460-1527)

Impri­meur et édi­teur bâlois. « Asso­cié, à par­tir de 1493, à Johann Petri, et à par­tir de 1500 envi­ron, à Johann Amer­bach dont il a été le cor­rec­teur, tra­vaillant ensemble jus­qu’en 1512 » (BnF).
« Un livre où il y a des fautes n’est pas un livre » (cité par J.-B. Prod­homme dans cet article).

Josse Bade (1461 ou 1462 – 1535)

Jodo­cus Badius en latin, sur­nom­mé Ascen­sius, impri­meur et libraire d’o­ri­gine belge, ayant prin­ci­pa­le­ment exer­cé en France, d’a­bord à Lyon puis à Paris. « […] après avoir pro­fes­sé avec tant de dis­tinc­tion les belles-lettres à Lyon, fut cor­rec­teur chez Trech­sel, dont il devint le gendre […] » (Larousse du xixe siècle). « Cor­rec­teur chez Jean Trech­sel, puis Robert Gaguin, ins­tal­lé à son compte en 1500 » (Ency­clo­pé­die Larousse).

Erasme
Érasme.

Érasme (1466?-1536)

Cha­noine régu­lier de Saint-Augus­tin, phi­lo­sophe, huma­niste et théo­lo­gien néer­lan­dais. « Érasme l’é­nonce en 1505 dans sa pré­face aux Adno­ta­tiones de Loren­zo Val­la : la per­fec­tion du texte écrit est une des ambi­tions les plus hautes ; elle impose une vigi­lance d’autant plus exi­geante que “l’imprimerie […] répand aus­si­tôt une faute unique en mille exem­plaires […]”. Ain­si, l’hu­ma­niste sera sou­vent un homme qui tra­vaille au cœur de l’a­te­lier typo­gra­phique » (Yann Sor­det, p. 290, voir mon article). 

Mar­cus Musu­rus (1470-1517)

Hel­lé­niste et huma­niste d’o­ri­gine grecque. 

Jean Trech­sel (14..-1498)

Impri­meur-libraire, gra­veur et fon­deur de carac­tères, ori­gi­naire d’Al­le­magne, pro­ba­ble­ment de Mayence.

Geof­froy Tory (1485-1533)

« Impri­meur-libraire, éga­le­ment édi­teur huma­niste, tra­duc­teur, des­si­na­teur, peintre, enlu­mi­neur, gra­veur, fon­deur de carac­tères et relieur fran­çais. Il est l’un des intro­duc­teurs des carac­tères romains en France et l’un des pre­miers réfor­ma­teurs de l’or­tho­graphe fran­çaise » (Wiki­pé­dia). Cor­rec­teur d’Hen­ri Estienne (Bros­sard).

Sébas­tien Gryphe (1492-1556)

Sebas­tia­nus Gry­phius en latin, de son vrai nom Sebas­tian Greyff. Impri­meur-libraire français.

Zacha­rie Kal­lier­gis (actif de 1499 à 1524)

Copiste de manus­crits, pion­nier de l’im­pri­me­rie pour la langue grecque. 

Étienne Dolet (1509?-1546)

Phi­lo­logue éru­dit et impri­meur, cor­rec­teur et lec­teur d’é­preuves (chez Sébas­tien Gryphe1, à Lyon, en 1534). Brû­lé vif avec ses livres, place Mau­bert à Paris (Uni­ver­sa­lis).

Michel Ser­vet (1511-1553)

Cor­rec­teur typo­graphe, méde­cin, arche­vêque. Brû­lé comme héré­tique (Uni­ver­sa­lis).

Cornelius Kiliaan
Cor­ne­lius Kiliaan.

Cor­ne­lius Kiliaan (1528/1530 – 1607)

De son vrai nom, Cor­ne­lis Abts van Kiele. Poète, his­to­rien, lexi­co­graphe, lin­guiste, tra­duc­teur néer­lan­dais.
« Après ses études, il a trou­vé un emploi dans l’im­pri­me­rie récem­ment fon­dée par Chris­tophe Plan­tin, impri­me­rie qui se déve­lop­pe­ra jus­qu’à deve­nir la plus impor­tante d’Eu­rope à cette époque. Il a com­men­cé au bas de l’é­chelle en tant que typo­graphe et impri­meur, mais il a été pro­mu pre­mier assis­tant en 1558. Plan­tin avait mani­fes­te­ment confiance dans les qua­li­tés de Kiliaan car en 1565, il a été nom­mé cor­rec­teur d’é­preuves, une fonc­tion rému­né­ra­trice réser­vée alors aux éru­dits » (Wiki­pé­dia).
« Kiliaan a tra­vaillé pen­dant 50 ans en tant que cor­rec­teur chez Plan­tin. Ce veuf vivait avec ses trois enfants dans la mai­son située sur la place du Vri­j­dag­markt. Lorsque Plan­tin émet le sou­hait d’éditer un dic­tion­naire tra­duc­tif néer­lan­dais, il pense aus­si­tôt à faire appel à son cor­rec­teur. Les dic­tion­naires vont désor­mais rem­plir toute la vie de Kiliaan » (musée More­tus-Plan­tin).
« Kilian peut être consi­dé­ré comme le phé­nix des cor­rec­teurs morts et vivants. Il savait que la cor­rec­tion est à l’art typo­gra­phique, sui­vant l’heu­reuse expres­sion d’Hen­ri Estienne, ce que l’âme est au corps humain ; elle lui donne l’être et la vie » (Léon Degeorge, La Mai­son Plan­tin à Anvers, Impr. Félix Cal­le­waert père (Bruxelles), 1877).

Frie­drich Syl­burg (1536-1596)

Phi­lo­logue alle­mand. « […] à par­tir de 1582, il se voue tout entier à la révi­sion et à la cor­rec­tion des anciens auteurs grecs et latins. Jusqu’en 1591, il tra­vaille chez l’imprimeur Wechel à Franc­fort-sur-le-Main, ensuite il passe à Hei­del­berg, auprès de Com­me­lin, et est nom­mé biblio­thé­caire de l’université » (Wiki­pé­dia). Cité par Larousse.

Fran­çois Rav­len­ghien (1539-1597)

Fran­cis­cus Raphe­len­gius en latin, aus­si connu comme Fran­çois Raphe­leng, né en Flandres, orien­ta­liste, lin­guiste et impri­meur de la Renais­sance. « […] aima mieux res­ter cor­rec­teur chez Plan­tin [en 1564, BnF] que d’aller occu­per à Cam­bridge la chaire de pro­fes­seur de grec, à laquelle son mérite l’avait appe­lé […] » (Larousse). Plan­tin dont il a épou­sé Mar­gue­rite, la fille aînée (Wiki­pé­dia).

Juste Lipse (1547-1606)

Ius­tus Lip­sius en latin, de son nom d’o­ri­gine Joost Lips. Phi­lo­logue et huma­niste qui vécut dans ce qui était alors les Pays-Bas espa­gnols et aujourd’­hui la Belgique.

D’autres noms sont cités par L.-E. Bros­sard, Le Cor­rec­teur typo­graphe, 1924.

Les écrivains, les journalistes et quelques autres 

Maniant la plume, ils l’ont mise au ser­vice de la cor­rec­tion, sou­vent le temps de se faire un nom. Clas­sés par date de naissance.

François Rabelais
Rabe­lais.

Fran­çois Rabe­lais (1483 ou 1494 – 1553)

Écri­vain fran­çais huma­niste de la Renais­sance. Cor­rec­teur chez Sébas­tien Gryphe, à Lyon, dans les années 1530.

Claude Gou­di­mel (1520?-1572)

Com­po­si­teur fran­çais. Mou­rut à Lyon, vic­time des mas­sacres de la Saint-Bar­thé­le­my. « Fut asso­cié à l’é­di­teur Nico­las Du Che­min comme cor­rec­teur (1551) » (Uni­ver­sa­lis).
Lire Fran­çois Lesure, « Claude Gou­di­mel, étu­diant, cor­rec­teur et édi­teur pari­sien », Musi­ca Dis­ci­pli­na, vol. 2, nos 3-4, 1948, p. 225-230.

Hen­ri Estienne (1528/1530 – 1598)

Impri­meur, phi­lo­logue, hel­lé­niste et huma­niste fran­çais, fils de l’im­pri­meur Robert Estienne. « Ado­les­cent, il avait com­men­cé à cor­ri­ger les textes grecs, en tra­vaillant avec son père sur les épreuves d’une magni­fique édi­tion de Denys d’Ha­li­car­nasse, un exemple impres­sion­nant des “grecs du roi” que Robert publia en 1547 » (Antho­ny Graf­ton, « Les cor­rec­teurs d’im­pri­me­rie et les textes clas­siques », dans Des Alexan­dries I. Du livre au texte (dir. Luce Giard et Chris­tian Jacob), BnF, 2001, p. 427).

Félix Plat­ter (1536-1614)

Méde­cin et bio­lo­giste suisse, cor­rec­teur d’im­pri­me­rie à Bâle (Uni­ver­sa­lis).

Gior­da­no Bru­no (1548-1600)

Frère domi­ni­cain et phi­lo­sophe napo­li­tain, brû­lé vif pour athéisme et héré­sie. « […] à Genève, […] il […] sur­vit comme cor­rec­teur d’im­pri­me­rie » (Le Monde, 17 février 2000). 

Guy Patin (1601-1672)

Méde­cin et épis­to­lier fran­çais. « Brouillé avec sa famille pour son refus d’entrer dans la car­rière ecclé­sias­tique, il se livra à l’étude de la méde­cine et, comme il était dépour­vu de res­sources, il se fit cor­rec­teur d’imprimerie (aux dires de Théo­phraste Renau­dot et de Pierre Bayle) » (Wiki­pé­dia).

Ben­ja­min Frank­lin (1706 -1790)

Impri­meur, écri­vain, phy­si­cien, diplo­mate américain.

Fran­çois-Joa­chim de Pierre de Ber­nis (1715 -1794)

Diplo­mate, homme de lettres et pré­lat fran­çais qui fut ambas­sa­deur à Venise (1752-1755), ministre d’É­tat (1757), secré­taire d’É­tat des Affaires étran­gères (1757-1758) et enfin char­gé d’af­faires auprès du Saint-Siège (1769-1791). « […] ma famille se rap­pelle encore l’abbé de Ber­nis, qui lisait des épreuves chez mon bis­aïeul Fran­çois Didot » (Ambroise Fir­min-Didot, dans son dis­cours d’installation comme pré­sident hono­raire de la Socié­té des cor­rec­teurs, le 1er novembre 1866).

Restif de La Bretonne
Res­tif de La Bretonne.

Nico­las Edme Res­tif de La Bre­tonne (1734-1806)

Écri­vain fran­çais. « À Paris, il devient “prote” et cor­rec­teur dans diverses impri­me­ries, dont l’Im­pri­me­rie royale du Louvre » (Gérard Blan­chard, « Res­tif de La Bre­tonne : typo­graphe et écri­vain », Com­mu­ni­ca­tion et lan­gages, no 30, 1976, p. 65). Il raconte ces années dans sa vaste auto­bio­gra­phie, Mon­sieur Nico­las, ou le Cœur humain dévoi­lé.

Fran­çois-René de Cha­teau­briand (1768-1848)

Écri­vain, mémo­ria­liste et homme poli­tique fran­çais. « L’a­ca­dé­mi­cien Charles Nodier fut cor­rec­teur d’im­pri­me­rie. Cha­teau­briand occu­pa le même emploi à Londres où la tour­mente révo­lu­tion­naire l’a­vait jeté dénué de toutes res­sources » (note de la chan­son Embau­chés sous l’ai­mable loi / Du grand saint Jean Porte-Latine, 1858).

Charles Nodier (1780-1844)

Écri­vain, roman­cier et aca­dé­mi­cien fran­çais. « En août 1809, il entra en rela­tions avec l’é­cri­vain anglais Her­bert Croft et Lady Mary Hamil­ton, ins­tal­lés à Amiens. Deve­nu leur secré­taire le 3 sep­tembre, il réa­li­sa pour eux de fas­ti­dieux tra­vaux de copie lit­té­raire et de cor­rec­tion d’é­preuves, jus­qu’à leur ruine, en juin 1810 » (Wiki­pé­dia).

Pierre-Jean de Béran­ger (1780-1857) 

Chan­son­nier fran­çais. « Béran­ger se pré­sente à ma mémoire » (Ambroise Fir­min-Didot, dans son dis­cours d’installation comme pré­sident hono­raire de la Socié­té des cor­rec­teurs, le 1er novembre 1866).

Jules Miche­let (1798-1874)

His­to­rien fran­çais, fils d’un maître-impri­meur (cité par Brossard).

Johann Frie­drich Düb­ner (1802-1867)

Phi­lo­logue alle­mand, « vient dès 1832 se fixer à Paris, où il prend une part active à tous les grands tra­vaux de la librai­rie Fir­min Didot (The­sau­rus lin­guæ græcæCol­lec­tion grecque-latine) » (Wiki­pé­dia). Cité par Larousse.

Fran­çois Buloz (1803-1877)

Patron de presse fran­çais, direc­teur de la Revue des Deux-Mondes. « Fils de culti­va­teurs, chi­miste de for­ma­tion, Fran­çois Buloz est d’a­bord prote d’im­pri­me­rie, puis com­po­si­teur d’im­pri­me­rie et cor­rec­teur » (Wiki­pé­dia).
« […] il entra alors dans une impri­me­rie où il apprit le métier de typo­graphe : il y réus­sit, et devint même un assez habile ouvrier. En 1825, il fut admis à l’imprimerie de l’archevêché comme cor­rec­teur. De huit heures du matin à huit heures du soir, le jeune Buloz était char­gé de la lec­ture des épreuves ; tous les livres latins ou fran­çais lui pas­saient par les mains : ce dut être excellent pour com­plé­ter ses huma­ni­tés » (Marie-Louise Paille­ron, Fran­çois Buloz et ses amis, 1918).
« Enfin, en 1828, F. Buloz entra, comme cor­rec­teur encore, à l’imprimerie d’Éverat, 18, rue du Cadran. C’est là que se déci­da son ave­nir, et qu’il aban­don­na le métier de typo­graphe, pour deve­nir direc­teur de [r]evue » (ibid.).

Proudhon
Prou­dhon.

Pierre-Joseph Prou­dhon (1809-1865)

Polé­miste, jour­na­liste, éco­no­miste, phi­lo­sophe, poli­tique et socio­logue fran­çais.
« Il avait com­men­cé cor­rec­teur avant d’ap­prendre le métier de com­po­si­teur, ain­si que l’in­diquent les dates. M. Mil­liet (aujourd’­hui rédac­teur du Jour­nal de I’Ain), qui était, en 1829, prote d’im­pri­me­rie a Besan­çon, dans la mai­son où […] »
« Prou­dhon, ser­vi par son acti­vi­té, son savoir, était vite deve­nu cor­rec­teur à la mai­son Gau­thier, qui avait alors en chan­tier une édi­tion latine de la Vie des Saints, accom­pa­gnée de notes éga­le­ment latines. […] » (Daniel Halé­vy, La Vie de Prou­dhon, 1809-1847, 1948).

Karl Mül­ler (1813-1894)

Phi­lo­logue hel­lé­niste alle­mand, « connu pour la qua­li­té de ses nom­breuses édi­tions de textes en grec ancien et leurs tra­duc­tions en latin » (Wiki­pé­dia). Cité par Larousse.

Paul Féval (1816-1887)

Roman­cier fran­çais. « Son œuvre abon­dante, com­po­sée de plus de 70 romans popu­laires édi­tés en feuille­ton et de près de 70 nou­velles […] eut un suc­cès consi­dé­rable de son vivant, éga­lant celles d’Honoré de Bal­zac et d’Alexandre Dumas » (Wiki­pé­dia). Cor­rec­teur au Nou­vel­liste (Uni­ver­sa­lis).

Jules Ber­ge­ret (1831-1905)

Per­son­na­li­té mili­taire de la Com­mune de Paris. « Après avoir quit­té l’armée, il est d’a­bord gar­çon d’é­cu­rie à Saint-Ger­main puis il devient cor­rec­teur d’imprimerie et typo­graphe » (Wiki­pé­dia).

Arthur Ranc (1831-1908)

Jour­na­liste et essayiste poli­tique, répu­bli­cain anti­clé­ri­cal franc-maçon et révo­lu­tion­naire fran­çais. « Cor­rec­teur à L’Opinion natio­nale, il col­la­bo­ra à La Rue (1er juin 1867 – 11 jan­vier 1868) de Jules Val­lès (de qui il fut proche et qui le men­tionne dans Le Bache­lier sous le nom de Roc — Ranc signi­fiant en occi­tan roc ou rocher), au Réveil de Charles Deles­cluze, au Diable à Quatre (1868), à La Cloche (1869) » (Mai­tron).

Léo Fran­kel (1844-1896)

Mili­tant syn­di­ca­liste et socia­liste hon­grois d’o­ri­gine juive. Prend une part active à la Com­mune de Paris de 1871. Ouvrier d’or­fè­vre­rie, cor­rec­teur puis jour­na­liste (BM Lyon).

Léon Bloy
Léon Bloy.

Léon Bloy (1846-1917)

Roman­cier et essayiste fran­çais. « Après la guerre, il revient habi­ter la rue Rous­se­let et reprend auprès de son vieux maître [Jules Bar­bey d’Au­re­vil­ly] les fonc­tions de secré­taire et de cor­rec­teur d’é­preuves, qu’il par­ta­geait avec M. Lan­dry » (L’A­go­ra).

Alfred Bru­neau (1857-1934)

Com­po­si­teur, chef d’or­chestre et cri­tique fran­çais. « Il tra­vaille comme cor­rec­teur chez l’é­di­teur de musique Georges Hart­mann » (Uni­ver­sa­lis).

Timbre à l'effigie de Charles Péguy
Timbre à l’ef­fi­gie de Charles Péguy.

Charles Péguy (1873-1914)

Écri­vain, poète, essayiste et offi­cier de réserve fran­çais.
« Mon cher Péguy
« Les Tha­raud [les frères Jean et Jérôme Tha­raud] me disent que vous êtes un peu souf­frant, que vous vous êtes trop fati­gué. Cela me peine. Il n’est pas pos­sible en effet que vous conti­nuiez ce métier de cor­rec­teur d’épreuves, qui est le plus tuant de tous, et sur­tout que vous y met­tiez cette appli­ca­tion exces­sive. Il vaut mieux que quelques fautes typo­gra­phiques se glissent dans les Cahiers [de la Quin­zaine, 1900-1914, revue bimen­suelle fon­dée et diri­gée par Péguy], et que vous alliez bien : les chefs-d’œuvres clas­siques n’ont rien per­du aux coquilles qui émaillent leurs pre­mières édi­tions » (Romain Rol­land [?], Cahiers Romain Rol­land, vol. 22, 1948).
« Péguy y était un maître Jacques, tour à tour édi­teur, ven­deur, cor­rec­teur d’épreuves, comp­table et par­fois typo­graphe » (André Sua­rès, La Condot­tiere de la beau­té, De Neder­landsche Boe­khan­del, 1954, p. 10).
« Il s’est usé les yeux sur les épreuves. Pen­dant long­temps, il a cor­ri­gé lui-même et mis en pages tous les livres qu’il publiait. Cor­rec­teur achar­né, il fai­sait la chasse aux lettres cas­sées, à l’œil dou­teux, aux vir­gules sans pointe » (Alexandre Mil­le­rand, André Sua­rès, Charles Péguy : sa vie, son œuvre et son enga­ge­ment, éd. Homme et Lit­té­ra­ture, 2021).

Pierre Monatte
Pierre Monatte.

Pierre Monatte (1881-1960)

« Cor­rec­teur d’im­pri­me­rie et mili­tant fran­çais. Figure majeure du syn­di­ca­lisme, il est l’un des res­pon­sables de la CGT au début du xxe siècle » (Wiki­pé­dia). Cor­rec­teur de presse, L’Époque, La Liber­té du temps, France-Soir, rue Réau­mur. En jan­vier 1908, il entre comme cor­rec­teur à l’imprimerie confé­dé­rale de la CGT.

Pierre Mac Orlan (1882-1970)

Pierre Mac Orlan
Pierre Mac Orlan.

Né Pierre Dumar­chey, écri­vain fran­çais. Cor­rec­teur à La Dépêche de Rouen de 1901 à 1905 (éd. Sillages).
« Quand André Mau­rois était au lycée Cor­neille et qu’Émile Char­tier, sous le pseu­do­nyme d’Alain, publiait chaque jour des pro­pos dans la Dépêche de Rouen, il y avait, à l’imprimerie de celle-ci, un jeune cor­rec­teur par­ti­cu­liè­re­ment char­gé d’apporter tous ses soins à la lec­ture des épreuves de cha­cun des pro­pos. Ce jeune cor­rec­teur s’appelait Pierre Dumar­chais [sic]. Un jour, il devien­drait célèbre en lit­té­ra­ture sous le pseu­do­nyme de Pierre Mac Orlan » (Michel Droit, André Mau­rois et Rouen, 25 octobre 1985, Aca­dé­mie française).

Jacques Mari­tain (1882-1973)

Phi­lo­sophe et théo­lo­gien catho­lique fran­çais. « Péguy et Jacques Mari­tain s’en­ten­dirent tout de suite à mer­veille : on sait que Péguy prit même un moment ce der­nier comme col­la­bo­ra­teur, en tant que révi­seur et cor­rec­teur atti­tré des Cahiers [de la Quin­zaine] […] » (Georges Cat­taui, Péguy, témoin du tem­po­rel chré­tien, 1964). 

Anton Webern (1883-1945)

Com­po­si­teur et chef d’or­chestre autri­chien. « […] exer­cer l’humble métier de cor­rec­teur d’épreuves dans une grande mai­son d’édition musi­cale vien­noise. Aus­si bien cette obs­cu­ri­té conve­nait-elle à son extrême modes­tie et à son appa­rente absence d’ambition (André Hodeir, La Musique étran­gère contem­po­raine, « Que sais-je ? », no 631, PUF, 1954, p. 60).

Francis Carco
Fran­cis Carco.

Fran­cis Car­co (1886-1958)

Écri­vain, poète, jour­na­liste et paro­lier fran­çais. « Car­co entra dès lors comme lec­teur et cor­rec­teur-typo­graphe à la Belle Édi­tion de Fran­cois Ber­nouard, située rue Dupuy­tren, où chaque col­la­bo­ra­teur allait à son tour action­ner une presse à bras gémis­sante et d’an­tique modèle (Emma­nuel Aeger­ter, Pierre Labra­che­rie, Au temps de Guillaume Apol­li­naire, Jul­liard, 1945).

Louis Lecoin (1888-1971)

Mili­tant paci­fiste et anar­chiste fran­çais. « Louis Lecoin était issu d’une famille très pauvre, de parents illet­trés : il ne pos­sé­dait lui-même qu’un cer­ti­fi­cat d’é­tudes pri­maires. Il devint cor­rec­teur d’im­pri­me­rie après avoir exer­cé les pro­fes­sions de manœuvre, jar­di­nier, cimen­tier et avoir été aus­si men­diant » (Wiki­pé­dia).

Pierre Rever­dy (1889-1960)

Poète fran­çais. « 1912 — Il gagne modes­te­ment sa vie comme cor­rec­teur d’im­pri­me­rie rue Fal­guière. Il assure le secré­ta­riat de rédac­tion du bul­le­tin de la Sec­tion d’or, dont la paru­tion s’in­ter­rompt après le pre­mier numé­ro » (Jean-Bap­tiste Para, Pierre Rever­dy, Cultu­res­france, minis­tère des Affaires étran­gères, 2006, p. 80).

Hen­ry Mil­ler (1891-1980)

Roman­cier et essayiste amé­ri­cain. « À l’au­tomne 1931, Mil­ler obtient un pre­mier emploi de cor­rec­teur d’é­preuves pour un jour­nal amé­ri­cain, le Chi­ca­go Tri­bune, grâce à son ami Alfred Per­lès qui y tra­vaille déjà » (Wiki­pé­dia).

Iou­ri Tynia­nov (1894-1943)

Écri­vain russe, spé­cia­liste de l’histoire de la lit­té­ra­ture russe du début du xixe siècle. Cher­cheur, ensei­gnant, tra­duc­teur, cor­rec­teur (Uni­ver­sa­lis).

Ser­gueï Essé­nine (1895-1925)

Poète russe. « En 1913, il tra­vaille comme cor­rec­teur à Mos­cou » (Uni­ver­sa­lis).

André Breton
André Bre­ton.

André Bre­ton (1896-1966) 

Poète et écri­vain fran­çais, prin­ci­pal ani­ma­teur et théo­ri­cien du sur­réa­lisme.
« “[…] de vous recom­man­der un jeune homme dont la situa­tion me touche et auquel vous pour­rez peut-être don­ner les moyens d’é­chap­per aux plus graves dif­fi­cul­tés. Il est étu­diant en méde­cine et s’oc­cupe pas­sion­né­ment de lit­té­ra­ture.” Le jeune homme est André Bre­ton, qui a déci­dé d’ar­rê­ter ses études pour se livrer à son exclu­sive pas­sion, et à qui son père a cou­pé les vivres. Le père a pris contact avec Valé­ry, qui a ten­té de le cal­mer et veut aider le jeune poète à se débrouiller jus­qu’à ce que sa situa­tion s’é­clair­cisse. Paul­han l’en­gage comme cor­rec­teur. » (Denis Ber­tho­let, Paul Valé­ry, Plon, 1995).
« André Bre­ton, cor­rec­teur, vrai­ment cor­rec­teur, au sens cor­rec­teur d’imprimerie, d’un Du côté de Guer­mantes, dont il monte les “pape­roles” en sem­blant pas­ser à côté de l’immensité de l’entreprise. » (Ber­nard-Hen­ri Lévy, « Les mots de Sartre. Le jour où Proust et Joyce se sont ren­con­trés. La mort de Fran­çois Bau­dot », Le Point, 11 mai 2010).

Marie Cana­vag­gia (1896-1976)

Tra­duc­trice pro­fes­sion­nelle fran­çaise et, pen­dant vingt-cinq ans, secré­taire lit­té­raire de Louis-Fer­di­nand Céline, dont elle cor­ri­gea les épreuves. Lire le détail de sa col­la­bo­ra­tion avec Céline sur Wikipédia. 

Phi­lippe Sou­pault (1897-1990)

Écri­vain, poète et jour­na­liste fran­çais, cofon­da­teur du sur­réa­lisme. « Esti­mé par Valé­ry et Gide, il est enga­gé comme cor­rec­teur à la N.R.F. » (Ber­nard Mor­li­no, Phi­lippe Sou­pault, 1986).

Joseph Kes­sel (1898-1979)

Roman­cier, grand repor­ter, aven­tu­rier, résis­tant et aca­dé­mi­cien fran­çais. « […] jeune homme qui fut […] cor­rec­teur d’é­preuves aux Débats » (Le Monde).

May Pic­que­ray (1898-1983)

May Picqueray
May Pic­que­ray.

Mili­tante anar­cho-syn­di­ca­liste et anti­mi­li­ta­riste liber­taire fran­çaise. « May Pic­que­ray a été une des figures du syn­di­cat des cor­rec­teurs. Elle fut notam­ment cor­rec­trice à Ce Soir, Libé­ra­tion et pen­dant vingt ans, au Canard enchaî­né » (Wiki­pé­dia).
« Quand les com­mu­nistes prirent le contrôle de la Fédé­ra­tion des métaux, May Pic­que­ray aban­don­na son tra­vail et par­tit en pro­vince où elle tra­vailla comme rédac­trice et cor­rec­trice dans un jour­nal régio­nal. […] Deve­nue cor­rec­trice à la Libé­ra­tion, d’abord à l’Imprimerie du Crois­sant, puis au jour­nal Libre Soir Express, elle fut admise le 1er octobre 1945 au syn­di­cat CGT des cor­rec­teurs qui ne comp­tait alors que 4 ou 5 femmes. À la dis­pa­ri­tion du jour­nal, elle obtint avec une de ses cama­rades, devant le conseil des prud­hommes, un mois d’indemnité de licen­cie­ment, ce qui ne s’était encore jamais vu. Le juge­ment fit juris­pru­dence. Elle fut ensuite cor­rec­trice au Canard enchaî­né » (Mai­tron).

Jean-Joseph Rabea­ri­ve­lo (1901 ou 1903 – 1937)

Né Joseph-Casi­mir Rabe, pre­mier écri­vain mal­gache d’ex­pres­sion fran­çaise, consi­dé­ré comme une figure lit­té­raire majeure à Mada­gas­car et en Afrique. « 1924 : Il devient cor­rec­teur à l’Im­pri­me­rie de l’I­me­ri­na et y tra­vaille béné­vo­le­ment les deux pre­mières années. Il gar­de­ra ce tra­vail jus­qu’à sa mort mal­gré une maigre paie. L’im­pri­me­rie de l’I­me­ri­na publie­ra cepen­dant plu­sieurs de ses ouvrages en tirage limi­té » (Wiki­pé­dia).

Gus­tav Fröh­lich (1902-1987)

Acteur, réa­li­sa­teur et scé­na­riste alle­mand. « À l’âge de gagner sa vie, il retour­na aux envi­rons de Hanovre et entra à la rédac­tion d’un tout petit jour­nal, dans une toute petite ville de la région. Il y était à la fois rédac­teur, cri­tique théâ­tral, cor­rec­teur, publi­ciste, gui­che­tier, et, pour tout ce tra­vail, il gagnait 35 marks par mois » (Ciné­monde, no 77, 10 avril 1930).

Pas­cal Pia (1903-1979)

Poète et jour­na­liste fran­çais. « Pour vivre, il est cor­rec­teur d’im­pri­me­rie et tra­vaille chez un agent de change » (Uni­ver­sa­lis).

Hen­ri Calet (1904-1956)

Écri­vain, jour­na­liste, homme de radio fran­çais, huma­niste et liber­taire. « Après ses études, il exer­ça divers petits métiers : clerc d’huis­sier, employé, etc. Il fut aus­si cor­rec­teur d’im­pri­me­rie » (Hen­ri Calet, Fièvre des pol­ders, « L’I­ma­gi­naire », Gal­li­mard, 2018).
« Sa vie d’er­rance finit par se sta­bi­li­ser à Paris, où Jean Paul­han lui trouve un emploi de cor­rec­teur qui lui laisse du temps pour se consa­crer à l’é­cri­ture » (Média­part, 9 août 2017).

Isaac Bashe­vis Sin­ger (1904-1991)

Écri­vain juif polo­nais natu­ra­li­sé amé­ri­cain.
« Ce poème fut publié dans l’heb­do­ma­daire lit­té­raire Lite­ra­rishe ble­ter (Les pages lit­té­raires) le 4 sep­tembre 1936. […], à cette époque, Isaac Bashe­vis Sin­ger n’é­tait déjà plus le cor­rec­teur de ce maga­zine qui parut sans inter­rup­tion de 1924 à 1939 et était le plus impor­tant maga­zine lit­té­raire en yid­dish de Pologne » (Ben­ny Mer, Smot­shè : bio­gra­phie d’une rue juive de Var­so­vie, L’Antilope, 2021).
« À la fin des années 1920, il vit tou­jours à Var­so­vie et ses pre­miers écrits ne le satis­font pas.[…] Il vit de très peu, pra­ti­que­ment de rien, cor­rec­teur d’épreuves dans tel ou tel jour­nal qui accepte de temps en temps de publier un de ses textes, pigé misé­ra­ble­ment » (Le Monde, 26 juillet 1991).

Eugène Iones­co (1909-1994)

Dra­ma­turge et écri­vain rou­ma­no-fran­çais. « Après la guerre, à Paris, il gagne sa vie comme cor­rec­teur dans une mai­son d’é­di­tions admi­nis­tra­tives » (Uni­ver­sa­lis).
« Eugène Iones­co est embau­ché comme débar­deur chez Ripo­lin, mais sa science de l’or­tho­graphe lui per­met d’être agréé par les Édi­tions tech­niques au titre de cor­rec­teur d’é­preuves » (Le Monde, 26 jan­vier 1996).
« […] pour les Iones­co, la fin des années qua­rante est bien le temps des vaches maigres. L’heure est au tra­vail. […] Voi­ci l’exilé rou­main cor­rec­teur d’épreuves, chez Durieu, rue Séguier. La tâche consiste en une relec­ture méti­cu­leuse des publi­ca­tions juri­diques […] que la mai­son édite, et qu’il s’agit de net­toyer de leurs incor­rec­tions ortho­gra­phiques et syn­taxiques avant paru­tion. De sep­tembre 1948 jusqu’au milieu des années cin­quante, Eugène Iones­co s’appliquera à détec­ter toutes les sco­ries qui peuvent pol­luer un texte. Il y gagne­ra une fami­lia­ri­té renou­ve­lée avec les mots. La charge est lourde, mais, tra­vaillant vite, l’œil en éveil, le cor­rec­teur Iones­co obtien­dra de ne paraître au bureau que le matin, empor­tant à domi­cile le reli­quat des pages à relire, et consa­crant son loi­sir à ses propres tra­vaux lit­té­raires. À par­tir de 1952, ce plein temps fera place à un mi-temps (9 heures/13 heures). Iones­co n’a pas détes­té ce moment de sa vie. En 1978, dans sa conver­sa­tion avec P. Sol­lers et P.A. Bou­tang, il déclare : “J’étais, entre 45 et 50 [en fait entre 1948 et 1955 (?)] un petit employé dans une mai­son d’édition juri­dique… Et je regrette main­te­nant de ne pas être res­té petit employé. Je n’aurais rien écrit, je ne serais pas entré dans ce bruit, dans ce chaos, dans cette noto­rié­té, et je pren­drais main­te­nant ma retraite.” » (André Le Gall, Iones­co, Flam­ma­rion, 2009, cité par un com­men­taire du blog Langue sauce piquante, du Monde, 6 novembre 2016).

Georges Brassens

Georges Bras­sens (1921-1981)

Auteur-com­po­si­teur-inter­prète fran­çais.
☞ Voir Georges Bras­sens, cor­rec­teur du Liber­taire.

José Sara­ma­go (1922-2010)

Écri­vain et jour­na­liste por­tu­gais.
« Loin de se can­ton­ner à un seul métier, il fut éga­le­ment des­si­na­teur indus­triel, puis cor­rec­teur d’épreuves, édi­teur, lan­çant en 1947 son tout pre­mier roman, Terre du péché, ins­pi­ré de sa région natale » (André Lavoie, « Faut-il relire… José Sara­ma­go ? », Le Devoir, 29 juillet 2023).
« Dans His­toire du siège de Lis­bonne (Histó­ria do cer­co de Lis­boa, 1989), roman dans le roman, un cor­rec­teur inverse le cours de l’His­toire lors du siège de Lis­bonne afin de trou­ver un sens à son exis­tence » (Wiki­pé­dia).
☞ Voir Le cor­rec­teur, per­son­nage lit­té­raire.

Jean-Claude Bris­ville (1922-2014)

Écri­vain fran­çais, dra­ma­turge, roman­cier et auteur pour la jeu­nesse. Lec­teur-cor­rec­teur chez Hachette de 1951 à 1958 (Who’s Who in France).

Wal­ter Lewi­no (1924-2003)

Écri­vain et jour­na­liste fran­çais. « D’abord mousse dans la marine mar­chande et peintre en bâti­ment puis cor­rec­teur dans une impri­me­rie […] » (Wiki­pé­dia).

Pierre Deli­gny (1926-2005)

Ancien chef cor­rec­teur adjoint de l’Ency­clopæ­dia Uni­ver­sa­lis. Cor­rec­teur béné­vole de Georges Sime­non.
☞ Voir Georges Sime­non et ses cor­rec­teurs.

Doringe (19??-20??)

Hen­riette Blot, dite « Doringe », jour­na­liste et tra­duc­trice de l’an­glais en fran­çais. « Cor­rec­trice atti­trée » de Georges Sime­non.
☞ Voir Georges Sime­non et ses cor­rec­teurs.

Gilles Carle (1928-2009)

Gra­phiste plas­ti­cien, réa­li­sa­teur, scé­na­riste, mon­teur et pro­duc­teur qué­bé­cois. « Il sub­vient à ses besoins en exer­çant tous les métiers : il se fait lai­tier, camion­neur, dra­veur, bûche­ron, mineur, comp­table, des­si­na­teur, dan­seur, figu­rant et cor­rec­teur d’épreuve[s] selon les besoins du moment et les occa­sions qui se pré­sentent à lui » (L’A­go­ra).

Ber­nard Noël (1930-2021)

Poète, écri­vain et essayiste fran­çais. « Né en 1930, Ber­nard Noël signe son pre­mier livre, Les Yeux chi­mères, en 1953 et en 1958, Extraits du corps. Ce n’est que dix ans plus tard qu’il publie son troi­sième ouvrage, La Face de silence. La publi­ca­tion de ces poèmes lui ouvre alors les portes de l’é­di­tion où il tra­vaille comme lec­teur, cor­rec­teur et tra­duc­teur » (Babe­lio).

Joan Didion (1934-2021)

Joan Didion
Joan Didion.

Roman­cière, jour­na­liste, essayiste et scé­na­riste amé­ri­caine. « Après des études de lit­té­ra­ture à l’u­ni­ver­si­té de Ber­ke­ley, elle part en 1956 pour la capi­tale cultu­relle de la côte est des Etats-Unis, où elle débute comme cor­rec­trice chez Vogue » (La Croix, 23 décembre 2021).

Mario Var­gas Llo­sa (né en 1936)

« Il suit des études à l’u­ni­ver­si­té San Mar­cos de Lima et s’exerce paral­lè­le­ment aux fonc­tions de cor­rec­teur et col­la­bo­ra­teur de revues lit­té­raires » (France Culture, 7 octobre 2010).

Jean-Luc Mélen­chon (né en 1951)

Homme poli­tique fran­çais. « Au pre­mier tri­mestre 1974, il est cor­rec­teur pour l’imprimerie Néo-Typo de Besan­çon puis tra­vaille quelques mois comme ouvrier dans une usine de l’hor­lo­ger Maty » (Wiki­pé­dia).

Mus­ta­pha Our­rad (1954-2015)

Lec­teur-cor­rec­teur algé­ro-fran­çais. « Il intègre le groupe d’é­di­tion Hachette, où il tra­vaille notam­ment, en qua­li­té de cor­rec­teur, à la rédac­tion de l’en­cy­clo­pé­die Axis publiée par Le Livre de Paris, puis pour divers jour­naux, dont Viva et Char­lie Heb­do. C’est au siège du jour­nal qu’il meurt assas­si­né le 7 jan­vier 2015 » (Wiki­pé­dia).

Mus­ta­pha Ourrad.

Jay McI­ner­ney (né en 1955)

Roman­cier amé­ri­cain. « En 1980, il s’ins­talle à New York, où il tra­vaille comme cor­rec­teur [« véri­fi­ca­teur » pour Wiki­pé­dia] au New Yor­ker » (Book­node). Il trans­po­se­ra cette expé­rience dans Bright Lights, Big City (1984).

Cla­ro (né en 1962)

Chris­tophe Cla­ro, plus connu sous le nom de Cla­ro, écri­vain, tra­duc­teur et édi­teur fran­çais. « Après des études de lettres supé­rieures au lycée Laka­nal de Sceaux, il tra­vaille en librai­rie de 1983 à 1986, et devient cor­rec­teur pour dif­fé­rentes mai­sons d’é­di­tion » (Wiki­pé­dia), dont le Seuil (Radio France).

Véro­nique Oval­dé (née en 1972)

« J’ai […] tou­jours redou­té la pré­ca­ri­té maté­rielle. Alors je suis deve­nue fabri­cante, au Seuil, en même temps que pré­pa­ra­trice de copie et cor­rec­trice pour Chris­tian Bour­gois et Bal­land. Puis, plus tard, édi­trice. Sans jamais ces­ser d’écrire ! » (La Croix, 23 mars 2023).

Jus­tine Lévy (née en 1974)

Justine Lévy
Jus­tine Lévy.

Édi­trice et écri­vaine fran­çaise. « Après des études de phi­lo­so­phie, elle sera lec­trice et cor­rec­trice chez Cal­mann-Lévy, puis édi­trice aux édi­tions Stock » (Jean-Louis Beau­car­not, Fré­dé­ric Dumou­lin, Dic­tion­naire éton­nant des célé­bri­tés, 2015).

Correcteurs-poètes

Vivant ou sur­vi­vant de la cor­rec­tion, ils ont lais­sé une œuvre poétique.

Hégé­sippe Moreau (1810-1838)

Né Pierre-Jacques Roul­liot, écri­vain, poète et jour­na­liste fran­çais. Cor­rec­teur et typographe.

Eugène Orrit (1817-1843)

Poète roman­tique, cor­rec­teur typo­graphe. Mort de la tuber­cu­lose à 26 ans.

Buste d'André Lemoyne
Buste d’An­dré Lemoyne.

André Lemoyne (1822-1907)

Poète et roman­cier fran­çais. « Avo­cat au bar­reau de Paris en 1847, il fut suc­ces­si­ve­ment typo­graphe, cor­rec­teur, puis chef de publi­ci­té chez Didot de 1848 à 1877, date à laquelle il fut nom­mé biblio­thé­caire de l’É­cole des arts déco­ra­tifs » (Wiki­pé­dia).
☞ Voir André Lemoyne, un cor­rec­teur sta­tu­fié.

Anecdotes glanées ici ou là

Auteurs célèbres, eux n’ont pas exer­cé le métier de cor­rec­teur, et c’é­tait sans doute préférable.

Molière (1622-1673)

Jean-Bap­tiste Poque­lin, dit Molière, comé­dien et dra­ma­turge fran­çais. « […] cri­blées de fautes d’impression, au point qu’on a pro­cla­mé Molière le plus négligent cor­rec­teur d’épreuves de notre lit­té­ra­ture. Il avait cou­tume de dire, du reste, qu’il ne faut juger d’une pièce “qu’aux chan­delles” c’est-à-dire à la scène, et non sur sa lec­ture. Nul n’est moins “homme de lettres” que lui » (Alphonse de Par­vil­lez, M. Mon­ca­rey, M. L. Durand, Lit­té­ra­ture fran­çaise, vol. 1-4, 1952, p. 274).

Vale­ry Lar­baud (1881-1957)

Écri­vain, poète, roman­cier, essayiste et tra­duc­teur fran­çais. « Je suis un très mau­vais cor­rec­teur d’épreuves : je manque de patience, les pre­mières fautes que j’aperçois m’irritent, me décou­ragent, font que j’accomplis cette besogne fas­ti­dieuse avec moins d’attention que si je voyais qu’on a fait quelque effort pour impri­mer cor­rec­te­ment mon texte, et comme, en géné­ral, je le sais par cœur, il m’ar­rive de pas­ser dix fois près d’une coquille, — ô pages ! ô plages — sans la remar­quer : ma pen­sée a cor­ri­gé spon­ta­né­ment l’er­reur, m’a fait voir ce qui n’é­tait pas sur l’é­preuve » (« Lettre aux impri­meurs », Sous l’in­vo­ca­tion de saint Jérome, « Tel », Gal­li­mard, 1946, 1997, p. 297).

Pour ne pas allon­ger indé­fi­ni­ment cet article, j’ai créé une seconde liste.

Je traite sépa­ré­ment les cor­rec­teurs ayant écrit sur le métier ou rédi­gé un ouvrage de réfé­rence (Coli­gnon, Lacroux, Gil­bert, etc.).

PS — Cette liste et celles men­tion­nées ci-des­sus ont ser­vi de base à un Petit dico des cor­rec­teurs et cor­rec­trices, pré­sen­té par ordre alphabétique.

Article mis à jour le 25 octobre 2023.


  1. « Dans d’importantes publi­ca­tions récentes, il est […] dit de Jean de Tournes qu’il fut d’abord cor­rec­teur chez Sébas­tien Gryphe en même temps qu’Étienne Dolet, avant de deve­nir lui-même impri­meur et libraire […]. Les sources connues disent pour­tant tout autre chose. Chez Sébas­tien Gryphe, il ne fut pas cor­rec­teur, mais un com­po­si­teur par­mi d’autres, appar­te­nant donc au monde des com­pa­gnons, peut-être le meilleur d’entre eux, mais tout de même un com­pa­gnon. » — Michel Jourde, « Com­ment Jean de Tournes (n’)est (pas) deve­nu un impri­meur huma­niste », dans Pas­seurs de textes. Impri­meurs et libraires à l’âge de l’hu­ma­nisme (dir. Chris­tine Bénévent, Anne Cha­ron, Isa­belle Diu et al.), « Études et ren­contres », 37, École natio­nale des chartes, 2012.