On me demande parfois des conseils pour améliorer son écriture. Je ne suis pas écrivain, alors je ne vous dirai pas comment composer un roman. Mais, après trente bonnes années de correction, j’ai une certaine idée de ce qui rend un texte agréable et facile à lire.
On répète souvent qu’on apprend à écrire en lisant. Cela fournit des modèles, en effet, à condition de bien les choisir — la qualité prime la quantité. Et surtout d’y prendre du plaisir. Quand on aime lire, on ne compte pas ses pages ni le nombre de livres lus par an. On lit.
Mais regarder des matchs de tennis ne fabrique pas des joueurs émérites. De même que le manche d’une raquette, il faut un jour empoigner un stylo (ou se mettre au clavier). C’est évidemment la pratique quotidienne qui est le plus profitable. Depuis cinq ans, j’écris chaque jour, à la fois sur mon blog et sur les réseaux sociaux — mine de rien, cela représente beaucoup de texte. Et j’estime avoir beaucoup progressé, à la fois en aisance rédactionnelle et en correction.
Ne pas attendre, non plus, d’être touché par la grâce. « L’inspiration, c’est une invention des gens qui n’ont jamais rien créé » (Jean Anouilh). On ne le sait pas avant de s’y mettre, mais plus on écrit, plus les idées viennent (et il vaut mieux les noter !). On prend l’habitude de les exprimer, de les mettre en forme, cela devient un joyeux réflexe.
Enfin, on peut aussi gagner du temps en étudiant les outils de l’écrivain. On les appelle les « techniques du style ». Je recommande le livre de Jean Kokelberg (voir la fiche de l’éditeur). Il existe bien d’autres ouvrages de ce genre, mais, de ceux que j’ai lus, c’est celui qui m’a le plus apporté.
Y a-t-il une différence de nature entre, d’une part, les caractères supérieurs employés dans les abréviations (comme Mlle) et dans les appels de note (1) et, d’autre part, les lettres ou chiffres mis en exposant (ou en indice) dans les mesures (km2) ou les formules mathématiques (x2) ?
Tout le monde ne se lève pas le matin avec cette question en tête, mais elle apparaît dans quelques rares forums, aujourd’hui datés d’une vingtaine d’années1.
Des termes à distinguer
Jean-Pierre Lacroux (1947-2002) distinguait fermement les termes exposant et supérieur :
Les éditeurs et les traducteurs de logiciels feignent de l’ignorer mais les typographes français ont un vocabulaire respectable. Ils ne connaissent ni exposant ni indice, mais des lettres, des chiffres, des signes supérieurs ou inférieurs. Les exposants des mathématiciens se composent en caractères supérieurs, les indices en caractères inférieurs2.
Cependant, le terme en exposant est couramment employé pour désigner le placement d’un signe « en haut et à droite du signe (lettre, chiffre) auquel [il] se rapporte3 ». Et ce n’est pas d’hier. Pour ne donner qu’un exemple, dans sa Grammaire typographique (4e éd., 1989), Aurel Ramat (1926-2017) emploie bien le terme de « lettres supérieures », mais le signe de correction correspondant, il l’appelle « exposant ».
Formes et emplois différents
La distinction à opérer est clairement exprimée par le Guide du typographe (20154) :
Les exposants, ou les indices, sont des chiffres ou des lettres surélevés, respectivement abaissés, par rapport à la ligne de base, utilisés en mathématiques, où ils peuvent être du même corps que le texte de base, ou en chimie où ils sont généralement d’un corps plus petit.
En comparaison, les lettres et chiffres supérieurs :
sont utilisés dans le texte comme appel[s] de notes ou comme ordinaux. Ils […] différent [des exposants et indices] par un dessin spécifique et ce ne sont pas que des lettres réduites. Toutes les fontes n’en sont pas pourvues et parfois il faut se résoudre à utiliser les exposants ou les indices à leur place, voire les lettres de base en les parangonnant (c’est-à-dire en les élevant ou en les abaissant par rapport à la ligne de base), en diminuant leur corps et en augmentant leur graisse pour qu’ils ne paraissent pas trop malingres à ces petites tailles.
Ce problème existait déjà à l’époque du plomb. Émile Desormes (1850-19..) définit les lettres ou chiffres supérieurs comme « les exposants algébriques dont on use généralement pour les appels de notes […]5 ». On composait avec les moyens du bord.
Un peu d’histoire
Les lettres supérieures étaient « fondues sur le corps du caractère employé » (Daupeley-Gouverneur, 18806) et présentes dans la casse parisienne (en nombre limité).
Patrick Bideault et Jacques André expliquent :
[…] On trouve de telles « supérieures » dans les casses d’imprimeurs dès le xviie siècle. Par ailleurs, dès le début du xvie siècle, les appels de note sont marqués par des signes supérieurs comme « * », « a » « † », etc. Vers 1750, Fournier propose 4 (vraies) supérieures (aers) ; la casse parisienne, qui a duré en gros de 1850 à 1950, en comptait 8, appelées roselmit 7 ou eilmorst selon l’ordre de rangement dans les casses ; en 1934, Brossard en énumère 16 différents (a c d e f g h i k l m n o r s t) dans une police standard – elles suffisaient pour les abréviations courantes8.
On notera cependant qu’il manque toujours le g pour Mgr et le v pour Vve. Or, ces abréviations sont bien composées avec des lettres finales supérieures dans les manuels typographiques du xixe siècle. Puisait-on celles-ci dans les casses réservées aux travaux scientifiques ? ou les commandait-on spécialement ? Je l’ignore. Cela devait sans doute dépendre des ateliers.
Henri Fournier (1800-1888) explique que les lettres supérieures :
[…] ne servent ordinairement que comme signes d’abréviation. Les plus usitées sont l’e, l’o, le r et le s ; et, à moins d’une matière spéciale, il n’y en a que d’un petit nombre de sortes qui fassent partie des fontes. Les autres ne sont en usage que pour les ouvrages scientifiques, et elles se commandent particulièrement pour des cas semblables9.
Les chiffres supérieurs, eux, n’existaient pas dans la casse. Ils « […] ne sont d’habitude fondus que sur commande spéciale, de même que les chiffres inférieurs, usités dans certains travaux algébriques » (Daupeley-Gouverneur, op. cit.). C’est pourquoi on était obligé de « bricoler » au plomb comme aujourd’hui sur ordinateur.
Quelle taille ? quelle position ?
La taille des signes supérieurs ou en exposant n’est jamais précisée dans les sources, anciennes ou modernes, que j’ai consultées. « Petit œil », « moindre corps », « caractères plus petits » sont les seules indications données. Cependant, James Felici (200310) décrit les caractères supérieurs « spécialement dessinés » comme ayant une taille « de 30 à 50 % inférieure à celle des caractères “normaux” ».
Quant à la position verticale respective des uns et des autres, c’est encore Felici qui en informe le plus clairement : idéalement, les signes supérieurs devraient être alignés par rapport au haut des jambages supérieurs11, alors que les exposants devraient être centrés par rapport à lui.
Divergences esthétiques
Les vrais caractères supérieurs ne sont disponibles que dans les polices OpenType. Pour certains, comme la typographe et graphiste Muriel Paris, « la tricherie proposée par les applications est tout à fait acceptable12 ». Pour d’autres, comme Felici, l’œil de ces lettres obtenues par réduction homothétique n’estpas assez gras (sur la notion d’œil, voir mon article).
C’était notamment l’avis de Lacroux (op. cit.) :
Il vaut mieux employer les « vraies » lettres supérieures, dont le dessin devrait — en principe… — offrir des corrections optiques […], mais rares sont ceux qui perdent leur temps à aller pêcher de vraies lettres supérieures dans les polices « expert ». Dans quelques années, quand les polices auront enfin acquis une saine corpulence et les logiciels de bons réflexes, la situation s’améliorera…
Contraintes techniques actuelles
Comparons les supérieures imprimées dans le manuel de Daniel Auger (197613), alors professeur à l’école Estienne, aux caractères en « exposant/supérieur14 » calculés par le logiciel Adobe InDesign15 puis aux supérieures accessibles dans les polices OpenType (ici, Minion Pro) :
Si les supérieures calculées paraissent, en effet, « acceptables », elles sont « très ténu[e]s » (Felici). Les supérieures expert, elles, sont plus proches du modèle traditionnel.
Si l’on ne dispose pas de ces dernières, on peut créer les siennes (ou demander au graphiste de le faire), avec des lettres d’un corps 30 à 50 % inférieur au corps courant, dans une variante semi-grasse, décalées à la bonne hauteur. Pour InDesign, voir « Création d’un jeu de glyphes personnalisé » dans l’aide en ligne.
Dans un contexte où la production de documents, souvent destinés à la fois à l’impression et à la diffusion numérique, favorise la vitesse d’exécution, il n’est pas toujours aisé au correcteur d’imposer la distinction entre supérieur et exposant. Mais, dans l’édition soignée, il a plus de chances de faire valoir son point de vue.
« Exposant », Orthotypographie, en ligne. Consulté le 31 mars 2024. ↩︎
Dictionnaire encyclopédique du livre, III, Pascal Fouché, Daniel Péchoin et Philippe Schuwer (dir.), Paris : éd. du Cercle de la librairie, 2011, p. 785. ↩︎
Groupe de Lausanne de l’Association suisse des typographes (AST), 7e éd., p. 238. ↩︎
Notions de typographie à l’usage des écoles professionnelles, 3e éd., Paris : École professionnelle Gutenberg, 1895, p. 3. ↩︎
Le Compositeur et le Correcteur typographes, Paris : Rouvier et Logeat, p. 33. ↩︎
« Cette énumération lue comme un acronyme (les roselmit) est devenue un synonyme, aujourd’hui vieilli, de lettres supérieures. » — Dictionnaire encyclopédique du livre, op. cit.↩︎
Préparation de la copie et correction des épreuves, Paris : INIAG, p. 146. ↩︎
Adobe InDesign confond les deux modes de calcul, contrairement à QuarkPress. Voir la description de la « zone Exposant » et celle de la « zone Supérieur » dans le Guide QuarkPress en ligne. Consulté le 31 mars 2024. ↩︎
Depuis vingt ans, c’est le logiciel de PAO le plus utilisé. ↩︎
Sous l’influence de l’anglais dedicated, le participe passé dédié à et l’adjectif dédié se sont diffusés chez nous. Un participant à un forum en a réuni quelques exemples dès 2008 :
[…] une entreprise qui se vante d’avoir des employés dédiés et compétents, un personnel dédié à la fabrication et à l’assemblage de pièces, la création d’un fonds dédié à des causes humanitaires, des ressources humaines et financières dédiées à un projet, un salon dédié aux professionnels de la vente, un forum dédié à la politique, un institut dédié à la recherche médicale, un magazine dédié aux adolescents, un hôpital dédié à la pratique exclusive d’un type de chirurgie, une association dédiée à la protection des animaux, un service de transport dédié à une clientèle touristique, un festival dédié à la danse créative, etc.
Le site La Langue française résume bien la situation :
Apparu depuis le début des années 2000, l’usage abusif du participe passé « dédié à » et de « dédié » en tant qu’adjectif s’est progressivement répandu avec une très forte accélération ces dernières années. On le retrouve fréquemment à la radio, dans la presse écrite, ou sur les sites internet des administrations, des entreprises, des associations, etc.
Cela a d’abord concerné l’électronique et l’informatique. Voir l’entrée du Grand Robert :
Anglic. (électron., inform.). Réservé et affecté à un usage particulier. « La plupart des fournisseurs, y compris les prestataires sans abonnement, réservent à leurs abonnés un espace dédié à leurs propres publications » (le Monde, 17 nov. 1999, p. 3). — (Sans compl.). Un équipement dédié, conçu pour un type d’utilisation.
En parlant d’un système informatique, être confiné à un ensemble de tâches fixé à l’avance.
La Vitrine linguistique conclut :
[…] ce sens est aujourd’hui enregistré dans les dictionnaires et il semble qu’il soit maintenant trop tard pour éviter l’emprunt dans ce domaine.
Sur son blog, Forator parle de « mutation sémantique ». En effet, rappelons qu’en français, dédier, c’est (selon l’Académie) :
RELIGION. Consacrer au culte divin. Dédier un autel, une église. Spécialement. Mettre sous l’invocation d’une divinité, d’un saint. Un temple dédié à Apollon.Une chapelle dédiée à la Vierge.
Mettre une œuvre sous le patronage de quelqu’un par une épître liminaire ou par une inscription. Un ouvrage dédié au roi.Il lui a dédié cette gravure.
Faire hommage d’une œuvre à quelqu’un en imprimant son nom en tête de l’ouvrage. Dédier son livre à un maître, à un ami.
Fig. et litt. Consacrer. Dédier sa vie à la poésie, à la science. Dédier ses efforts au relèvement de la patrie.
L’adjectif dédié n’existait pas.
Des solutions
Remplacer dédié à par consacré à et dédié par spécifique — ce sont généralement les premières idées qui me viennent — suffit rarement. Pour les correcteurs en panne d’inspiration (dont je suis souvent), j’ai réuni ici, en vrac, d’autres solutions. Je laisse à chacun le soin de choisir celle qui convient au cas qui l’occupe.
Pour exprimer la spécificité
(entièrement/exclusivement) réservé à / destiné à / affecté à dévolu à / voué à / spécialisé dans / prévu pour ad hoc, spécialement adapté/conçu/constitué/créé pour spécialisé, exclusif pour, à l’intention de, sur, ayant pour but de approprié, attitré, personnel spécialement chargé de, spécial réservé à un usage particulier / à cet usage / à cet effet qui sert / peut servir uniquement/exclusivement à qui ne sert qu’à / qui ne sert à rien d’autre à usage unique / mono-usage dont c’est le travail/l’utilité/l’objet/l’objectif… unique/exclusif (sommes) allouées pour / attribuées pour / accordées pour
Pour un service ou une personne
NB — Dédié appliqué aux personnes est un usage québécois (critiqué aussi là-bas), encore peu répandu en France.
dévoué, zélé, consciencieux, sérieux enthousiaste, convaincu chargé uniquement/exclusivement de / qui ne fait que qui ne fait / ne s’occupe / n’est chargé de rien d’autre dont c’est l’unique tâche/responsabilité à plein temps (qui ne fait rien d’autre) libre de toute autre attribution/fonction/responsabilité qui se consacre exclusivement à / s’occupe exclusivement de / qui consacre tout son temps à / axé exclusivement sur qui sert uniquement à / qui a pour unique mission/tâche/utilité/fonction… de dont les (grandes) valeurs sont qui a fait le vœu de / a promis / s’est promis de / s’est engagé à / qui se consacre / est voué à qui s’occupe uniquement de / s’intéresse exclusivement à consacré/affecté (uniquement/exclusivement) à qui travaille uniquement/exclusivement pour dont les activités portent (essentiellement/principalement/exclusivement) sur décidé/résolu/déterminé à
Enfin, notons que dédiéà est parfois tout simplement inutile : Un espace dédié à l’accueil est un espaced’accueil. Un espace dédié à l’exposition de toiles de Picasso est un espaceoù sont exposées des toiles de Picasso.
Vous êtes correcteur, rewriter, biographe ou autre. Un client vous a transmis un fichier contenant des dialogues mis en forme avec des listes automatiques. Horreur ! il va falloir tout reprendre à la main.
C’est ce que, longtemps, nous avons été nombreux à penser.
Mais j’ai trouvé la solution : il faut copier la liste (ou l’ensemble du texte) puis demander un « Collage spécial » avec l’option « Texte sans mise en forme ». Le résultat garde les tirets et les tabulations. Il ne reste plus qu’à les chercher/remplacer.
Voici les caractères spéciaux à employer pour remplacer les tabulations par des espaces insécables : – tabulation = ^t – espace insécable = ^s
C’est sur cette page que j’ai trouvé de quoi nous tirer d’embarras.
Attention, si le texte copié contenait d’autres enrichissements (italique, gras, etc.), il devrait les perdre aussi. Il faudra donc comparer le texte de départ à celui d’arrivée.
Ma participation à plusieurs groupes de discussion entre correcteurs m’a fait remarquer qu’un terme y revenait fréquemment : « maisons d’édition ». Il est même parfois uniquement question de relecture de romans, voire de romans de genre. Cela s’explique en partie par la féminisation du métier (voir mon article), par la formation littéraire de nombre de correctrices, filière elle-même majoritairement féminine1, et par le fait que le roman est, depuis le xixe siècle, le genre littéraire dominant.
Or, notre champ d’intervention ne s’arrête pas aux frontières de la littérature. D’abord, les maisons d’édition publient aussi de la « non-fiction ». Livres de sciences humaines (histoire, géographie, philosophie, psychologie, sociologie, science politique) et de sciences exactes, biographies, témoignages, récits, beaux livres, ouvrages pratiques, etc.
La presse nous emploie aussi, certes moins souvent qu’avant, mais il reste des « places » à prendre, ne serait-ce qu’en tant qu’indépendant.
La communication a également besoin de nous : on peut collaborer avec des agences ou travailler directement pour les entreprises et les organismes.
Bien sûr, aujourd’hui, les textes relus peuvent être destinés à l’impression ou à une diffusion numérique.
Pour ma part, outre les maisons d’édition2, j’ai réalisé des missions de correction pour des magazines et revues (Beaux Arts, Grande Galerie du Louvre, La Lettre du musicien, Archéopages de l’Inrap…), nombre d’agences de communication ou de graphisme (presse généraliste ou spécialisée, magazines d’entreprise), des associations (comme Sidaction), une fédération professionnelle (celle du bâtiment), une administration territoriale (le conseil départemental de Loir-et-Cher) et une entreprise (Securitas).
Les discussions avec d’autres consœurs et confrères m’ont révélé une activité de correction dans le sous-titrage vidéo, les supports de cours, les jeux télévisés, les jeux vidéo, les jeux de rôle et autres jeux de société.
À l’heure où faire sa place sur le marché est si difficile pour les nouveaux venus, il serait dommage de négliger ces nombreuses pistes.
« À l’université, elles [les femmes] sont sept sur dix dans les filières Langues, lettres et sciences humaines. » — « La parité dans l’enseignement supérieur », État de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France, n° 16, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, chiffres de 2021. ↩︎
Si vous êtes sensible à la grammaire — je suppose que la plupart de mes lecteurs le sont —, sans doute avez-vous remarqué, dans les journaux, à la radio ou à la télévision, que certains locuteurs ou auteurs emploient systématiquement participer de.
Ils semblent voir cette association verbe + préposition comme l’équivalent formel de participer à. Or, c’est inexact : si participer de relève bien de la langue soignée ou littéraire, les deux formes n’ont pas le même sens. L’Académie est formelle :
Le sens du verbe variera […] selon qu’il sera suivi de la préposition à ou de la préposition de. Participer à signifie « prendre part à une activité donnée », alors que participer de signifie « avoir une similitude de nature avec, relever de ». On se gardera bien de confondre ces différents sens.
L’ACLF réalise, depuis 2008, un excellent travail de promotion du métier (en insistant sur son exigence professionnelle) et de fédération de ses membres : échange d’informations et de conseils techniques, mise en commun de sources documentaires, entraide, lutte contre la dégradation des conditions de travail, etc. Elle représente aussi la profession auprès des employeurs et des instances publiques traditionnelles.
Elle organise également des webinaires de qualité, qui permettent non seulement des échanges entre correcteurs sur certains aspects du métier (nous n’avons pas tous la même expérience, selon les secteurs où nous exerçons), mais aussi des contacts avec d’autres professionnels : auteurs, traducteurs, graphistes, etc.
C’est dans ce dernier cadre que l’ACLF m’a invité, l’an dernier, à donner une visioconférence en deux parties sur l’histoire du métier de correcteur (voir mon article), sujet sur lequel je mène des recherches depuis quatre ans et qui sont l’objet de mon blog. Une expérience nouvelle pour moi et que j’ai beaucoup appréciée. C’est à cette occasion que j’ai pu mieux apprécier l’engagement de l’association et que j’ai décidé de la rejoindre.
Vous pouvez suivre l’activité de l’ACLF sur LinkedIn, sur Facebook ou y adhérer à votre tour.
Un échange de mails avec un lecteur de mon blog m’a fait découvrir l’existence d’un « tiret trois quarts de cadratin ». C’est peut-être un détail pour vous… (surtout si vous ne connaissez que le « tiret du 6 »). Pour moi, c’est une sorte d’hapax typographique. Ou un objet typographique mal identifié. Car je n’en avais jamais entendu parler !
La chose aurait été employée à la fin du xixe siècle par l’Imprimerie nationale ou, du moins, elle en disposait dans ses casses1. Le chercheur Jean Méron2 l’évoque dans une lettre de 2012 (PDF). Il l’aurait lui-même découvert dans le Manuel à l’usage des élèves compositeurs (1887) de Jules Jouvin, sous-prote de la grande maison. Cet épais volume est l’ancêtre du Lexique des règles en usage à l’Imprimerie nationale3.
L’aspect cocasse de ma recherche, c’est que l’exemplaire de la BnF, reproduit sur Gallica, s’arrête à la page 34, alors que le tiret trois quarts de cadratin est mentionné, selon Jean Méron, aux pages 433-434. Heureusement, grâce à la diligence du service du patrimoine des Méjanes, les bibliothèques d’Aix-en-Provence, qui possèdent un exemplaire complet (460 pages), j’ai obtenu en quelques heures les deux pages en question.
L’ouvrage se termine en effet par une liste de vocabulaire, où l’on trouve le texte suivant :
MOINS, tiret long qui ordinairement sert à séparer des phrases ou à remplacer des mots qu’on juge inutile de répéter. Ainsi nommé parce qu’il a la force du moins employé en algèbre. Il existe des moins sur cadratin, sur demi-cadratin et sur trois quarts de cadratin.
Je rappelle que le cadratin est une unité de mesure de longueur correspondant à celle d’un M et de son approche. « Sur cadratin » doit être compris comme « fondu sur (un bloc d’un) cadratin », c’est-à-dire ayant la chasse d’un cadratin.
Eh bien, figurez-vous que le tiret trois quarts de cadratin, absent de tous les manuels typographiques que j’ai consultés dans ma vie, existe depuis 1993 dans l’Unicode (système de codage de caractères utilisé par les ordinateurs pour le stockage et l’échange de données textuelles), où il porte le nom de « barre horizontale » et le numéro U+2015.
En code HTML, on peut donc l’obtenir avec ― (mais aussi avec &horbar ou ―). Ce qui donne ceci (je l’ai entouré de ses cousins et lui ai appliqué la couleur rose).
— ― – -
On vit dans un monde incroyable : on ne peut pas employer les espaces fines où l’on veut, ni même les espaces insécables — si les codes existent, nombre de programmes, en particulier sur le Web, ne se soucient pas de les interpréter correctement4 —, mais il existe un numéro d’Unicode pour un tiret inconnu de tous. Cela signifie que quelqu’un le connaissait et a estimé utile de lui assurer un avenir. Mais qui ?
Précisons toutefois que la dernière version de l’Unicode contient 149 813 caractères et que la catégorie « Ponctuation de type tiret5 », à elle seule, contient 25 entrées, dont les tirets double et triple cadratin, tout aussi inconnus de la tradition.
Et que viendrait faire ce tiret entre son cousin demi-cadratin et son autre cousin cadratin ? (Le trait d’union mesurant un quart de cadratin.) D’après le site Dispoclavier.com6, il aurait pour fonction d’indiquer un changement d’interlocuteur dans les dialogues ou d’introduire une citation (je n’ai pas trouvé trace de ce dernier usage, mais on peut le concevoir), en concurrence avec ses cousins. Son utilité est donc toute relative, mais abondance de biens ne nuit pas.
Dans un précédent article, j’avais évoqué une guéguerre opposant, par ouvrages interposés, deux correcteurs à propos du tiret long.
La longueur intermédiaire du tiret trois quarts de cadratin aurait peut-être pu les satisfaire tous deux.
Dans un autre article, j’avais expliqué la spécificité du vrai signe mathématique moins, détrôné par le « tiret du 6 » mentionné plus haut.
Avec le tiret trois quarts de cadratin7, je termine le tour de la famille.
Allez, non, un petit dernier pour la route : James Felici (2003) signale aux graphistes les plus pointus :
Le quatrième type de tiret, le tiret numérique, est disponible uniquement dans quelques rares polices. En principe, il possède la longueur du trait d’union, mais il est plus maigre et placé plus haut ; on l’utilise de préférence pour indiquer des plages de chiffres8.
Là, la famille devrait être au complet.
Aujourd’hui, dans son tableau des signes de ponctuation (p. 149), le Lexique ne montre qu’un « tiret (moins) », qui a la longueur d’un cadratin, alors que tout le texte du livre emploie le tiret demi-cadratin. Certains observateurs n’ont pas manqué de le souligner défavorablement. ↩︎
La seule autre mention que je trouve, à ce jour, de la longueur « trois quarts de cadratin », c’est à propos des espaces dans le Traité de la typographie d’Henri Fournier (3e éd., 1870, p. 110) : « Les espaces équivalentes à trois quarts de cadratin sont les plus fortes dont on doive se servir pour une justification ordinaire. » Règle répétée, une seule fois, dans La Typologie-Tucker du 15 août 1886 (n° 194, vol. 4, p. 524). ↩︎
Le Manuel complet de typographie, Peachpit Press, 2003, p. 204. ↩︎
Les passionnés de typographie connaissent les articles de Jean Méron, chercheur indépendant. Son site n’avait pas été mis à jour depuis février 2021.
Né en 1948, il est mort le 18 janvier 2022, à l’âge de 73 ans.
C’est la liste de diffusion Typographie de l’Inria, dont il était membre, qui l’a annoncé, dans un message du 3 janvier 2023, que je n’ai découvert qu’aujourd’hui :
Grand polémiqueur devant l’Éternel, Jean Méron nous a quittés sur la pointe des pieds après un dernier combat contre la mérule1… Les membres de cette liste se souviennent des discussions homériques qui épiçaient les fils…
Érudit touche-à-tout, Jean s’était illustré par une abondante littérature sur la typographie, son histoire et sur le foisonnement de ses règles parfois contradictoires. Après des études en psychologie, il explore la composition et le bien écrire, sujets, qu’à son habitude, il approfondira jusqu’à les épuiser. Il n’écrira, en revanche, jamais, la grammaire raisonnée dont il rêvait, comme tant d’autres…
Ses derniers mois, il les passa comme conseiller municipal dans sa commune de Guémené-sur-Scorff [Morbihan] et quelques photos nous le montrent, presque hilare, lors des réunions politiques. Jean est parti en janvier 2022, et c’est en raison d’un long silence inhabituel dont nous cherchâmes le motif, que nous apprîmes la nouvelle.
Nota : Cet article assez long regroupe des considérations sur des signes peu connus, mais cousins des guillemets français. Il ne s’agit pas, à strictement parler, d’une leçon d’orthotypographie.
Chacun sait que les guillemets dits « français1 » sont des signes en chevrons doubles, « » (motif qui évoque aussi, chez nous, le logo de Citroën). Ils « apparaissent à partir de la fin du xviiie siècle et deviennent majoritaires vers la fin du xixe siècle » (Wikipédia2).
On les oppose aux guillemets dits « anglais », en apostrophes simples, ‘ ’, ou doubles, “ ”.
Guillemets et citations
De nos jours, en France, les guillemets en chevrons doubles sont d’usage majoritaire pour délimiter les citations — même s’il existe d’autres possibilités (italique, corps inférieur, etc.3) moins employées.
Dans le cas où un texte comprend une citation et une sous-citation enchâssée dans la première, l’usage le plus courant, aujourd’hui, est d’employer les guillemets français pour la citation et les guillemets anglais pour la sous-citation. Chaque citation est close par son guillemet fermant.
Introduction : « Citation : “Sous-citation.”»
C’est, notamment, le choix de Louis Guéry4 (qui a formé des générations de journalistes). Par contre, l’Imprimerie nationale — pour qui les guillemets anglais doivent n’être employés qu’« exceptionnellement » dans un texte français — enchâsse les guillemets français et précise : « Si les deux citations se terminent ensemble, on ne composera qu’un guillemet fermant5 » :
Et La Fontaine de conclure l’anecdote qu’il rapporte sur son inspirateur : « Cette raillerie plut au marchand. Il acheta notre Phrygien trois oboles et dit en riant : « Les dieux soient loués ! Je n’ai pas fait grand acquisition, à la vérité ; aussi n’ai-je pas déboursé grand argent. »
« Exemple particulièrement curieux », note l’utilisateur Marcel sur Disposition de clavier bépo6, car « si le texte continue, on aura du mal à savoir qui parle, de La Fontaine ou du narrateur ».
Guillemets en chevrons simples
Pour encadrer une sous-citation, d’autres signes seraient possibles, mais ils sont ignorés par la plupart des manuels typographiques français — de même qu’au Québec7. Il s’agit des chevrons simples. (Ils sont espacés comme les guillemets ordinaires.)
C’est pourtant ce que préconisent les typographes romands8 :
Lorsque, à l’intérieur d’une citation, s’en présente une deuxième, nous préconisons l’usage de guillemets simples ‹ › pour signaler celle-ci. […] Lorsqu’un mot entre guillemets se trouve à la fin d’une citation, le guillemet fermant se confond avec le guillemet final : […] Le sélectionneur de l’équipe nationale affirme : « Les hommes que nous avons choisis sont tous des ‹ battants. »9
Pour la graphiste et typographe Muriel Paris, « profiter de l’existence, dans les polices de caractères, des signes doubles et signes simples », c’est « choisir la sobriété »10.
Le typographe Jan Tschichold (1902-1974) prônait, lui, l’ordre inverse :
Je préfère la manière suivante : ‹ – « » – › , de même que je donne la préférence aux guillemets simples de cette forme : ‹ › 11.
Des guillemets d’ironie spécifiques
Outre l’avantage de la cohérence graphique entre chevrons doubles et simples, cet emploi présenterait celui de réserver aux guillemets anglais le rôle que, spontanément, nombre d’auteurs leur donnent, celui de guillemets d’ironie.
Ex. : Il m’a dit : « Je ne suis pas “n’importe qui”. »
Les guillemets d’ironie, dits aussi guillemets ironiques, désignent une utilisation particulière des guillemets pour indiquer que le terme ou l’expression mis en exergue n’a pas sa signification littérale ou habituelle et n’est pas nécessairement cité d’une autre source. Les guillemets d’ironie marquent la distance, l’ironie, le mépris que l’auteur veut montrer vis-à-vis de ce qu’il cite. Ils ont un pouvoir de distanciation et indiquent les réserves de l’auteur par rapport à un mot ou à une expression (Wikipédia12).
Employer le même signe pour deux usages différents dans le même contexte est contraire à la recherche de lisibilité maximale, vers quoi doit tendre l’orthotypographie :
[…] cette mode selon laquelle les mêmes guillemets servent tantôt pour marquer une citation ou un terme cité, tantôt un terme critiquable dont on met en question la signification habituelle, n’a-t-elle pas tout pour fâcher celles et ceux d’entre nous qui aiment la rigueur plutôt que l’ambiguïté ? […] Pour la clarté du discours écrit, il est recommandable d’utiliser les ‹ … › pour les citations de deuxième niveau, et de réserver les “…” aux guillemets d’ironie s’il convient d’en mettre. En voyant des “…”, la lectrice et le lecteur peuvent se rendre compte immédiatement que ce n’est pas donné comme une citation. Effet à éviter donc à l’intérieur des citations, sauf si la personne citée aurait mis des guillemets d’ironie à l’écrit (« Marcel », toujours13).
D’autres chevrons simples
D’un point de vue graphique, les guillemets en chevrons simples sont en concurrence avec d’autres, les signes mathématiques de comparaison (inférieur à, <, et supérieur à, >).
J’évoque là des usages méconnus des non-professionnels de l’édition.
On peut utiliser les chevrons simples (sans espaces intérieures) pour entourer une adresse de site. Si l’adresse termine la phrase, on met un point final après le chevron simple fermant. Mon site est le suivant : <www.ramat.ca>. […] Le chevron fermant (avec espaces) est utilisé pour décrire les opérations informatiques. Accueil > Insérer > Forme > Rectangles (Pour dessiner un rectangle dans Word.)
On emploie également le signe supérieur à, >, dans les « fils d’ariane », c’est-à-dire les chemins d’accès à une page Web15.
Ex. : Pour savoir quels ouvrages je recommande aux correcteurs, voir mon site > Accueil > La bibliothèque du correcteur.
Dans son « Que sais-je ? » sur La Ponctuation16, Nina Catach a employé ces mêmes chevrons pour citer des signes de ponctuation. Ex. : <“ ”> (elle cite les guillemets anglais).
Un domaine particulier : la philologie
Un usage encore plus spécifique ne concerne que la philologie.
En philologie, pour l’édition scientifique d’un texte, le chevron marque généralement les mots ou groupes de mots ajoutés dans le texte par conjecture. Les lacunes peuvent également être indiquées par un groupe de trois astérisques entourées par des chevrons (<***>). — Wikipédia17.
Lorsqu’on emploie les chevrons pour signifier la suppression de mots [par l’auteur du texte étudié, et non par l’éditeur], on les appelle aussi crochets de restitution — Vitrine linguistique18.
Les chevrons sont aussi employés en linguistique pour marquer la parenté entre deux mots (amare > aimer)19 ou « pour indiquer les graphèmes ou les transcriptions graphiques20 ».
Une découverte : les crochets triangulaires
Enfin, il faut mentionner les crochets triangulaires, encore plus rares, dont j’ai découvert l’existence dans la Grammaire typographique (1952) de Jules Denis21.
Dans les éditions philologiques de textes, on indique parfois entre parenthèses, ( ), les lettres ou les mots que l’éditeur considére comme devant être omis, et entre crochets, [ ], les lettres ou les mots qu’il ajoute au document reproduit. Un autre procédé consiste à employer, dans ce genre de travaux, deux sortes de crochets ; les crochets droits, [ ], enfermant des lettres ou des mots existant dans les manuscrits, mais qui sont à exclure ; les crochets triangulaires ⟨ ⟩, enfermant des lettres ou des mots ne figurant dans aucun manuscrit, mais qui sont rétablis par conjecture.
On notera que les crochets choisis par Jules Denis, correcteur de l’imprimerie Georges Thone à Liège, ont une forme différente à la fois des guillemets en chevrons simples et des signes de comparaison. Ce sont, eux aussi, des signes mathématiques :
Les deux chevrons ⟨ ⟩ sont utilisés pour noter le produit scalaire, ou pour annoncer une présentation d’un groupe finiment engendré » — Wikipédia22.
Dans le cas précis — rarissime, je le rappelle — où un correcteur serait amené à relire des travaux philologiques employant des chevrons simples, je lui conseillerais de privilégier ces crochets triangulaires, car graphiquement ils s’apparient mieux avec les crochets carrés que les chevrons mathématiques. Précisons toutefois qu’ils sont disponibles dans peu de polices (pour mes illustrations, j’ai utilisé Apple Symbols).
Article mis à jour le 22 mars 2024.
On les dit aussi « typographiques », par opposition aux guillemets dactylographiques ou droits. ↩︎
« Histoire », art. « Guillemet », Wikipédia. Consulté le 11 mars 2024. ↩︎
Voir Lexique des règles en usage à l’Imprimerie nationale, Imprimerie nationale, 2022, p. 49. Pour les autres usages des guillemets, se référer aux manuels habituels. ↩︎
Dictionnaire des règles typographiques, 5e éd., ediSens, 2019, p. 238. ↩︎
Lexique des règles en usage à l’Imprimerie nationale, op. cit., p. 51. ↩︎
« Si la citation principale est encadrée de guillemets français (« »), la meilleure façon d’indiquer la citation interne est de l’encadrer de guillemets anglais (“ ”). » — « 7.2.6 Citation double », Le Guide du rédacteur, TERMIUM Plus. Consulté le 11 mars 2024. ↩︎
Guide du typographe, 7e éd., Groupe de Lausanne de l’Association suisse des typographes, 2015, § 610, p. 99. — En France, cet usage relève de choix singuliers. En 2022, lors d’une discussion dans la liste de diffusion Typographie de l’Inria, Benoît Launay, directeur artistique au CNRS, écrit : « Personnellement, j’apprécie ces guilles et m’en sert dans les publications du CNRS que je réalise. » Jacques Melot lui répond : « Il est évident que ces guillemets simples qui n’ont pas d’usage en français vont évoquer une sorte de balisage destiné à un effet spécial comme lorsqu’il s’agit d’attirer l’attention du lecteur sur le texte en tant que tel dans une production didactique par exemple, c’est-à-dire avoir un effet de ralentissement sur la lecture, irritant sans aucun doute une partie appréciable des lecteurs. C’est tout bonnement antirédactionnel ! » — Le chercheur indépendant Jean Méron (mort en 2022 — voir mon article) les utilisait aussi dans ses textes. Sur le sujet, on lira d’ailleurs, avec profit, son article « En question : le grammaire typographique — Les guillemets », du 14 juin 1999, dont un PDF est disponible sur le site de la Liste Typographie. ↩︎
Pour simplifier ma démonstration, je ne conserve volontairement que le second exemple. La rupture de parité des guillemets, renforcée par leur différence graphique, est perturbante pour le correcteur français. ↩︎
Le Petit Manuel de composition typographique, version 3, autoédité, 2021, p. 77. ↩︎
Jan Tschichold, Livre et typographie, trad. de l’allemand par Nicole Casanova, Allia, 2018, p. 125. ↩︎
« Guillemets d’ironie », art. « Guillemet », Wikipédia, cité. Leur nom anglais est scare quotes. Ils ont été inventés par l’Américaine Elisabeth Anscombe en 1956. — « History », art. « Scare Quotes », Wikipedia (EN). Consulté le 11 mars 2024. ↩︎
« Usage philologique », art « Chevron (typographie) », Wikipédia. Consulté le 11 mars 2024. ↩︎
« Chevrons », Vitrine linguistique, art. cité. J’ai écarté la précision qui suit : « Certains éditeurs préfèrent employer les crochets ; cependant, si on opte pour ce signe, il faut expliquer qu’il s’agit d’un mot qui avait été supprimé par l’auteur, et non d’un ajout de l’éditeur, puisqu’on emploie généralement les crochets pour encadrer les commentaires et les modifications apportées par l’éditeur. » — Jacques Drillon fait une remarque équivalente (Traité de la ponctuation française, Gallimard, 1991, p. 280-281). ↩︎