C’est bien connu : le correcteur doit douter de tout1. Encore faut-il qu’on lui en laisse le temps, ce qui est rare. Il doit donc se reposer sur une excellente connaissance de la langue2 et sur une culture générale aussi vaste que possible.
Tout est bon pour se cultiver : lire, bien sûr (journaux, livres, sites Internet…), regarder des documentaires (à la télévision ou au cinéma), écouter la radio, visiter des expositions, discuter avec des gens…
La culture générale, c’est surtout avoir la curiosité constamment en éveil.
Pour gagner du temps, acquérir rapidement de bonnes bases, on peut faire appel à des condensés. Le principe existe depuis la Renaissance — voir le livre d’Ann Blair, Tant de choses à savoir. Comment maîtriser l’information à l’époque moderne (Seuil, 2020).
J’en propose quelques-uns, qui m’ont été bénéfiques et dont voici les dernières éditions :
- La Culture générale de A à Z (Hatier, 2021) ;
- LE Manuel de culture générale. De l’Antiquité au xxie siècle, de Jean-François Braunstein et Bernard Phan (Dunod, 2021) ;
- Histoire des idées de l’Antiquité à nos jours. Précis de culture générale, de Francis Collet (Ellipses, 2008) ;
- Histoire de l’art, d’Ernst H. Gombrich (Gallimard, 1997) ;
- Brève histoire du monde, du même auteur (Hazan, 2021).
Dans chaque domaine du savoir, on trouve des ouvrages équivalents, par exemple le grand classique Histoire de la musique d’Émile Vuillermoz (Le Livre de Poche, 1977) ou Une brève histoire du cinéma (1895-2020), de Martin Barnier et Laurent Jullier (Pluriel, 2021).
Sur les questions les plus actuelles, on peut ajouter le Dictionnaire du temps présent, dirigé par Yves Charles Zarka et Christian Godin (éd. du Cerf, 2022).
L’accès à la culture est plus aisé que jamais
Il n’a jamais été si facile ni si bon marché de se cultiver. – Je peux en parler, j’avais déjà 30 ans quand est apparu Internet.
Une bonne part des livres et des documents imprimés tombés dans le domaine public sont accessibles gratuitement en ligne, par exemple sur Gallica, le site de la Bibliothèque nationale de France, une mine inépuisable (voir aussi Wikisource). On peut les télécharger et les garder à vie.
Avec le comparateur de prix Chasse aux livres, on trouve facilement des livres – récents comme plus anciens – d’occasion.
Les encyclopédies sont toutes en ligne et accessibles soit gratuitement, soit pour une somme modique (voir mon article).
Une grande proportion, la totalité pour certains titres, des articles des journaux et des revues sont gratuits en ligne. Pour moi, le quotidien de référence reste Le Monde. En complément, il est intéressant de consulter The Conversation, regard d’universitaires sur l’actualité. Je suis aussi l’actualité des revues de sciences humaines sur Cairn.info.
Le podcasting permet aujourd’hui d’écouter les émissions de radio quand on le souhaite. Je recommande particulièrement France Culture, qui traite de tous les domaines du savoir et offre des éclairages historiques, philosophiques, sociologiques ou autres sur l’actualité.
On peut écouter quasiment toute la musique du monde sur YouTube, ou pour environ 10 euros par mois (la moitié du prix d’un CD) sur les plateformes de streaming comme Spotify ou Apple Music.
De même, les plateformes de SVOD permettent, pour quelques euros par mois, de voir des milliers de films, y compris des films rares dont, avant Internet, nous devions attendre une programmation dans un cinéma d’art et essai ou une cinémathèque – si nous habitions une grande ville – pour espérer les voir. Mes préférées sont La Cinetek et UniversCiné.
Pièces de théâtre et concerts sont diffusés gratuitement par nombre de sites, dont la Culturebox de France Télévisions. Pour le classique et le jazz, je regarde Mezzo.
Enfin, si l’on entend souvent dire qu’« il n’y a rien à la télé », on trouve des programmes de grande qualité sur des chaînes comme Arte, France 5 ou Histoire TV.
PS — Je sais qu’il existe aussi des chaînes YouTube intéressantes, mais comme je n’en suis aucune en particulier, je préfère renvoyer à la sélection proposée par Sherpas.
Article mis à jour le 20 janvier 2024.