Le général de Gaulle défend ses virgules

Le géné­ral de Gaulle écri­vant ses Mémoires à la Bois­se­rie (Colom­bey-les-Deux-Églises), 1954. © Paris-Match. Source : Fon­da­tion Charles de Gaulle.

Dans un livre, Mar­cel Jul­lian (dia­lo­guiste, écri­vain et homme de télé­vi­sion) évoque « ce cor­rec­teur d’imprimerie1, sou­cieux de rigueur typo­gra­phique, qui avait chan­gé la place de chaque vir­gule dans les Dis­cours et Mes­sages de Charles de Gaulle ». 

Il pour­suit : « J’avais vu le géné­ral. De sa plume, une à une, il les avait réta­blies là où il le vou­lait et pour une rai­son qui lui était propre : elles scan­daient son phra­sé. Il s’était même astreint à me démon­trer, de vive voix, que leur mau­vais usage per­met­tait, seul, une res­ti­tu­tion de son dis­cours. 
— Écou­tez… si je le lis comme votre cor­rec­teur l’a écrit, vous ne recon­nais­sez plus de Gaulle… »

Courte sup­plique au roi pour le bon usage des énarques, Maza­rine, 1979.

J’ai déjà don­né mon point de vue sur cette question : 

On peut lire en complément : 

Article mis à jour le 29 sep­tembre 2023.


  1. « Pour le Géné­ral, Mar­cel Jul­lian avait choi­si le meilleur cor­rec­teur de la mai­son, en tout cas le plus sévère. Il s’appelait M. Petit. Je puis en témoi­gner, moi qui ai souf­fert sous le même M. Petit. Il n’était pas ques­tion de chan­ger un mot du texte du Géné­ral, mais M. Petit ne man­qua pas de réagir devant la ponc­tua­tion toute per­son­nelle de l’auteur. Il se per­mit de sup­pri­mer des vir­gules là où elles ne lui parais­saient pas néces­saires. Le Géné­ral les réta­blit toutes. À Mar­cel Jul­lian, il expli­qua : “Si vous sup­pri­mez ces vir­gules, vous ne trou­vez plus de Gaulle.” » — Alain Decaux, Le Mémo­ria­liste, 18 octobre 1990, Aca­dé­mie française.