Dans un livre, Marcel Jullian (dialoguiste, écrivain et homme de télévision) évoque « ce correcteur d’imprimerie1, soucieux de rigueur typographique, qui avait changé la place de chaque virgule dans les Discours et Messages de Charles de Gaulle ».
Il poursuit : « J’avais vu le général. De sa plume, une à une, il les avait rétablies là où il le voulait et pour une raison qui lui était propre : elles scandaient son phrasé. Il s’était même astreint à me démontrer, de vive voix, que leur mauvais usage permettait, seul, une restitution de son discours.
— Écoutez… si je le lis comme votre correcteur l’a écrit, vous ne reconnaissez plus de Gaulle… »
Courte supplique au roi pour le bon usage des énarques, Mazarine, 1979.
J’ai déjà donné mon point de vue sur cette question :
On peut lire en complément :
Article mis à jour le 29 septembre 2023.
- « Pour le Général, Marcel Jullian avait choisi le meilleur correcteur de la maison, en tout cas le plus sévère. Il s’appelait M. Petit. Je puis en témoigner, moi qui ai souffert sous le même M. Petit. Il n’était pas question de changer un mot du texte du Général, mais M. Petit ne manqua pas de réagir devant la ponctuation toute personnelle de l’auteur. Il se permit de supprimer des virgules là où elles ne lui paraissaient pas nécessaires. Le Général les rétablit toutes. À Marcel Jullian, il expliqua : “Si vous supprimez ces virgules, vous ne trouvez plus de Gaulle.” » — Alain Decaux, Le Mémorialiste, 18 octobre 1990, Académie française.