Déjà rare au sens propre (action d’épucer, « ôter les puces », comme se le font les chiens ou le font entre eux les singes), le nom épuçage l’est encore plus au sens figuré :
« L’épuçage des coquilles dans une épreuve typographique incombe au correcteur d’imprimerie et à l’auteur. — L’épuçage de ce texte a révélé maintes fautes d’orthographe et de ponctuation. — Chaque texte est lu huit fois, d’abord par son auteur, puis par le rédacteur en chef, souvent par la direction, enfin par cinq correcteurs qui ne sont pas là pour rechercher les coquilles typographiques, cet épuçage étant opéré par une autre équipe (Pierre Descargues, “Scandale chez Larousse”, dans la Tribune de Lausanne, 3 octobre 1959). » — Jean Humbert (1901-1980), Le Français en éventail, Bienne (Suisse), éd. du Panorama, 1961, p. 105-106.
« Épuçage des coquilles » est une association assez curieuse.
Le TLF confirme l’usage du verbe :
« Au fig., rare. Examiner avec un soin minutieux pour chercher des erreurs, des fautes. Épucer un texte. Synon. épouiller. Un autre a épucé Villon, s’est efforcé de démontrer que la grosse Margot de la ballade n’était pas une femme mais bien l’enseigne d’un cabaret (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 33). »
Et remarque :
« On rencontre ds la docum. épuçage, subst. masc. Action d’épucer. Au fig. Et puis supprimez des blancs et des petits points. Cela trop souligne [sic] le décousu de l’œuvre [le Roman d’un Spahi] qui reste, malgré cet épuçage de votre ami, une œuvre (A. Daudet ds Loti, Journal intime, 1878-81, p. 206). »
Victor Hugo a employé, lui, épouiller :
« Examiner (quelque chose) avec un soin méticuleux pour supprimer des erreurs. Épouiller un texte. Les correcteurs ont deux maladies, les majuscules et les virgules, deux détails qui défigurent ou coupent le vers. Je les épouille le plus que je peux (Hugo, Corresp., 1859, p. 298). » — TLF.