Le Trésor de la langue françaiseinformatisé, dictionnaire des xixe et xxe siècles, est une des ressources de référence des professionnels de la langue. Il dispose de puissants outils de recherche, faciles d’emploi. Le correcteur peut ainsi y trouver rapidement ce dont il a besoin.
Fenêtre de recherche assistée du Trésor de la langue françaiseinformatisé (TLFi).
Prenons un exemple : vous voulez y chercher la tournure juridique en tant que de besoin (voir son explication par l’Académie).
Une fois entré dans le TLFi, en haut de la page, cliquez sur Recherche assistée : une nouvelle fenêtre s’ouvre alors. Au point no 5, tapez en tant que de besoin (sans guillemets) dans Contenu 1 > Oui. Dans le menu déroulant (type d’objet recherché), choisissez Paragraphe quelconque, puis cliquez sur le bouton Valider :
Détail de la fenêtre de recherche assistée du TLFi.
Vous obtenez deux résultats :
La tournure en tant que de besoin apparaît dans deux entrées du TLFi.
Cliquez sur Affichage détaillé et le premier résultat (en tant que de besoin dans l’entrée Arrangement) s’affiche en rouge :
Le général de Gaulle a employé cette tournure dans ses Mémoires.
Pour passer au résultat suivant, cliquez sur le bouton +. Apparaît alors en tant que de besoin dans l’entrée Volet :
Le TLFi lui-même emploie cette tournure pour définir le mot volet dans le domaine théâtral.
Avec le bouton –, vous pouvez revenir au résultat précédent. Avec Affichage global, revenir à la liste des résultats.
Dans la fenêtre de recherche, si vous aviez choisi comme type d’objet Exemple ou Définition (au lieu de Paragraphe quelconque), vous n’auriez obtenu qu’un des deux résultats, en tant que de besoin, dans l’entrée Arrangement, appartenant à une phrase du général du Gaulle, alors que, dans l’entrée Volet, la tournure sert à définir le mot, dans le domaine du théâtre.
D’autres types de recherche sont possibles. Pour les découvrir, cliquez sur Voir des exemples d’utilisation du formulaire, en haut de la fenêtre de recherche assistée.
Je n’ai pas encore étudié si l’autre mode de recherche, dit complexe (qui exige de mettre en œuvre des liens logiques), peut être utile au correcteur.
C’est avec plaisir que je reconnais ce que je dois aux auteurs, chercheurs, archivistes, bibliothécaires, webmasters et autres, dont le travail m’a permis de mener mes recherches. Cette liste est sélective et ne suit aucune norme. Ce sont des notes personnelles. J’ai cité nombre d’autres sources au fil de mes articles.
Histoire de la correction
Les auteurs sont peu nombreux, mais ils existent.
Louis-Emmanuel Brossard (1870-1939), Le Correcteur typographe. Essai historique, documentaire et technique, Tours, Imprimerie E. Arrault et Cie, 1924.
Correcteur puis directeur d’une imprimerie, il a synthétisé, en son temps, tout ce qu’on avait écrit avant lui sur le sujet. Un siècle plus tard, je poursuis dans la même voie.
« Les correcteurs d’imprimerie et les textes classiques », trad. par Luce Giard, dans Des Alexandries I. Du livre au texte (dir. Luce Giard et Christian Jacob), BnF, 2001, p. 425-439.
The Culture of Correction in Renaissance Europe (The Panizzi Lectures 2009), Londres, The British Library, 2011. Un résumé en français est disponible sur le site du département d’histoire de l’École normale supérieure.
Humanists with Inky Fingers. The Culture of Correction in Renaissance Europe (The Annual Balzan Lecture, 2), Leo S. Olschki, 2011.
Percy Simpson (1865-1962), Proof-reading in the Sixteenth, Seventeenth and Eighteenth Centuries, Oxford University Press, 1935 ; rééd. avec un avant-propos de Harry Carter, 1970. Le premier livre sur la question (que j’ai encore à lire).
Les deux livres ci-dessus sont les premiers avec lesquels j’ai entamé ce voyage.
Roger Chartier (né en 1945) et Henri-Jean Martin, Histoire de l’édition française, en quatre tomes de 800 pages chacun, Promodis, 1983-1986 ; rééd. Fayard-Cercle de la librairie, 1989-1991. Surtout pour Jeanne Veyrin-Forrer (1919-2010), « Fabriquer un livre au xvie siècle », dans le tome I, p. 279-301 ; et Jacques Rychner (1941-2017), « Le travail de l’atelier », dans le tome II, p. 46-70.
Marie-Cécile Bouju (IDHES), qui travaille notamment sur l’histoire des industries du livre. J’ai cité certains de ses travaux dans mes articles.
Dominique Varry (né en 1956), dont les pages personnelles (sur le site de l’Enssib) m’ont fait découvrir qu’il existait une histoire de la correction (Simpson, Grafton) et un manuel du correcteur de 1608, Orthotypographia. Disponible en PDF (gratuit), un livre qu’il a dirigé : 50 ans d’histoire du livre : 1958-2008, Villeurbanne, Presses de l’Enssib, 2014.
Roger Dédame (1933-2018), pour son livre Les Artisans de l’écrit. Des origines à l’ère du numérique (« Rivages des Xantons », Les Indes savantes, 2009).
La revue Histoire et civilisation du livre (éd. Librairie Droz), fondée en 2005 par Frédéric Barbier et dont Yann Sordet est rédacteur en chef depuis 2015.
Les auteurs de codes typographiques (voir mon article).
Syndicalisme
J’ai peu abordé cette question, qui est complexe et a été très bien traitée par d’autres. Aux auteurs cités plus haut, dans « Histoire sociale des correcteurs », j’ajouterai :
Yves Blondeau, Le Syndicat des correcteurs de Paris et de la région parisienne, 1881-1973, supplément au Bulletin des correcteurs, no 99, Syndicat des correcteurs, 1973. L’essentiel est résumé dans HistoLivre, nos 18, 19 et 20.
Dictionnaire encyclopédique du livre, sous la direction de Pascal Fouché, Daniel Péchoin et Philippe Schuwer ; et la responsabilité scientifique de Pascal Fouché, Jean-Dominique Mellot, Alain Nave [et al.], 3 tomes et un index général, Paris, éd. du Cercle de la librairie, 2002, 2005 et 2011. Une somme impressionnante d’érudition.
Dictionnaire encyclopédique du livre.
Marc Combier et Yvette Pesez (dir.), Encyclopédie de la chose imprimée du papier @ l’écran, Retz, 1999.
Jean-Claude Faudouas, Dictionnaire des grands noms de la chose imprimée, Retz, 1991.
Je suis aussi abonné à Universalis, une marque que les générations précédentes n’ont sans doute pas oubliée :
« Encyclopædia Universalis développe et maintient une politique éditoriale très exigeante, ce qui lui confère le statut d’encyclopédie de référence. Depuis sa création, 8 000 auteurs spécialistes de renommée internationale, parmi lesquels de très nombreux universitaires tous choisis pour leur expertise, sont venus enrichir et garantir la qualité du fonds éditorial de l’entreprise. »
Il existe d’autres encyclopédies en ligne, en anglais, dont la célèbre Britannica, ou traitant d’un thème particulier. Une sélection est donnée sur le site HT Pratique.
Des ouvrages de référence plus anciens, numérisés, sont listés sur Lexilogos.
La bibliothèque du correcteur, sur mon site, recense déjà logiciels de correction et dictionnaires en ligne. Voici quelques ressources complémentaires.
Développée par l’Office québécois de la langue française, la Vitrine linguistique est utilisée par nombre de correcteurs français. « Un accès rapide et unique pour obtenir des réponses à vos questions sur la langue française, des rubriques linguistiques et des centaines de milliers de termes et de définitions. »
Ce site « répertorie les principales difficultés de la langue française, les bizarreries sur lesquelles il vous arrive parfois d’hésiter et les fautes les plus courantes ».
« […] une équipe de rédacteurs passionnés qui publie chaque jour des articles sur l’orthographe, la littérature française, la linguistique, les expressions francophones… »
Répertoire d’adjectifs, de verbes et d’adverbes pouvant ou devant se construire avec une préposition. Il indique les bonnes prépositions à employer et fournit des exemples illustrant leur emploi.
Le Réseau pour la nouvelle orthographe du français (RENOUVO) diffuse l’information sur les rectifications orthographiques proposées et recommandées par les instances francophones compétentes (parmi lesquelles l’Académie française, le Conseil supérieur de la langue française…).
Les figures de rhétorique, par Laurent Jenny, département de Français moderne, université de Genève.
Créé par le Conseil international de la langue française (Paris), Orthonet a pour principe de « traiter toutes les questions sur la langue française, faciliter son emploi, résoudre les difficultés que rencontrent les usagers, francophones ou non, surtout dans l’écrit, les faire bénéficier de notre expérience et d’une documentation sans cesse améliorée ».
Enquêtes linguistiques de Druide, l’éditeur du logiciel Antidote, et Chroniques Grevisse de Jean-Christophe Pellat, « réflexions sur les usages de la langue française dans tous ses états : littéraires, historiques et contemporains ».
Série « L’envers des mots » du site The Conversation, « réalisée avec le soutien de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France du ministère de la Culture ».
Chronique (payante) Vous avez de ces mots, de la linguiste Anne Catherine Simon (à la suite de Michel Francard), dans Le Soir (Belgique).
Lettre d’information (payante) « Sur le bout des langues », de Michel Feltin-Palas, « consacrée au français, aux langues de France et plus largement à la défense de la diversité culturelle », sur le site de L’Express.
Les Éditions Le Robert tiennent le blog Dis-moi Robert.
Blog La Grammaire de Forator, sérieux, voire austère, avec des positions radicales, mais intéressant pour les passionnés.
Archives du podcast Parler comme jamais, où la linguiste Laélia Véron, autrice avec Maria Candea du livre Le français est à nous !, « s’interroge[ait] sur les langages et leurs usages, sur ce qu’ils disent de nous ».
Deux correcteurs du Monde.fr, désormais retraités, nous font profiter de leurs réflexions sur leur blog, Langue sauce piquante.
Le blog de grammaire Choux de Siam était intéressant. Il est toujours en ligne, mais à l’arrêt depuis deux ans.
Penser aussi aux nombreuses ressources recensées par Lexilogos.
Le Robert vient de lancer Dico en ligne, un dictionnaire gratuit. Les définitions sont succinctes (trop pour nous, correcteurs professionnels). Ce qui peut surtout nous servir, ce sont les « millions d’exemples en contexte, tirés de textes littéraires ou institutionnels ». La maison précise cependant qu’ils ne sont pas vérifiés par Le Robert.
Les textes littéraires proviennent du site Gutenberg, un projet offrant de très nombreux livres électroniques en accès libre. Nous avons sélectionné les œuvres libres de droits d’écrivains et d’écrivaines de langue française ainsi que des textes traduits en français depuis d’autres langues.
Les textes institutionnels sont extraits du corpus Europarl, un corpus parallèle et multilingue développé par le chercheur Philipp Koehn. Ce corpus, incluant 21 langues, se compose des comptes rendus de séances du Parlement européen s’étant tenues entre 1996 et 2011. Nous présentons sur notre site les documents rédigés en langue française.
Plus anecdotique : sous l’onglet « 17e siècle », on trouve la définition du mot dans le Dictionnaire universel de Furetière.
Le dictionnaire est accompagné « de nombreuses ressources qui vous aideront à parfaire votre usage du français et à explorer toute sa richesse ».