« Il n’y a pas de synonymes. Il n’y a que des mots nécessaires, et le bon écrivain les connaît. »
« Leçons d’écriture et de lecture », éd. du Sonneur, 2009.
— Jules Renard
Synonyme ne signifie pas « de même sens » mais « de même nom ».
Le Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey (éd. Le Robert) nous éclaire (j’ai raccourci la notule) :
Le mot synonyme est emprunté au bas latin grammatical synonymum, ce dernier reprenant le grec sunônumos « de même nom que ». Chez Aristote, la notion concerne des noms dont le sens est lié par un genre commun, mais qui ont des sens différents ; ainsi, vert et rouge par rapport à couleur.
À l’époque classique et surtout à partir du xviiie siècle, la notion, par refus de l’approximation et du cumul, évolue vers l’idée moderne de « mot de même sens qu’un autre, mais pouvant différer par un autre aspect : connotations, valeur expressive, etc. ».
Les définitions que les principaux dictionnaires donnent du mot synonyme prennent en compte, diversement, le fait que les synonymes ne sont jamais parfaits :
Le Petit Robert : « Se dit de mots ou d’expressions qui ont une signification très voisine et, à la limite, le même sens. »
Larousse : « Se dit de termes que l’on peut substituer l’un à l’autre dans un énoncé sans changer le sens de celui-ci. »
Le Robert ajoute :
Les synonymes parfaits n’existent qu’abstraitement, hors usage. […] Synonymes distingués par une différence d’intensité (fatigué, épuisé ; aimer, adorer), d’emploi ou d’affectation (salaire, traitement, appointements), de niveau social ou stylistique (ennuyer, embêter voiture, bagnole). Synonymes partiels (magazine, synonyme de revue, seulement quand ce mot désigne un périodique).
« des synonymes comme redouter, craindre, avoir peur n’ont de valeur propre que par leur opposition ; si redouter n’existait pas, tout son contenu irait à ses concurrents » (Saussure).
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☞ Voir aussi Comment trouver le mot juste