L’Atelier du livre d’art de l’Imprimerie nationale

Ouverture de la série d'été de "La Voix du Nord" consacrée à l'Atelier du livre d'art et de l'estampe, à Flers-en-Escrebieux (Nord). Photo Ludovic Maillard.
Ouver­ture de la série d’é­té de La Voix du Nord consa­crée à l’A­te­lier du livre d’art et de l’es­tampe, à Flers-en-Escre­bieux (Nord). Pho­to Ludo­vic Maillard.

Cet été, le quo­ti­dien La Voix du Nord a réa­li­sé un repor­tage à l’Ate­lier du livre d’art et de l’estampe de l’Imprimerie natio­nale, à Flers-en-Escre­bieux (Nord), « à la décou­verte d’amoureux de la lettre qui per­pé­tuent les tech­niques ances­trales du livre impri­mé ». Excel­lente ini­tia­tive ! C’est une série en quatre volets (je donne la date de mise en ligne, mais les articles ont paru dans le jour­nal impri­mé du dimanche) :

Présentation du site

22 juillet — « Un joyau du patri­moine historique. »

https://www.lavoixdunord.fr/1355015/article/2023-07-22/l-atelier-du-livre-d-art-et-de-l-estampe-flers-en-escrebieux-un-patrimoine

« C’est ici, en 2014, qu’un patri­moine remar­quable de l’Imprimerie natio­nale (IN Groupe) a été démé­na­gé de la rue de la Conven­tion, à Paris, où se situait l’ancien siège. 

« L’Imprimerie natio­nale, ce n’est pas seule­ment la fabri­ca­tion des titres d’identité et pas­se­ports sécu­ri­sés (un autre site indus­triel situé à Flers depuis 1974), c’est aus­si ce musée vivant, ouvert ponc­tuel­le­ment aux visiteurs […].

« Ici, ce sont dix col­la­bo­ra­teurs, amou­reux de la lettre, gar­diens d’un savoir-faire unique et pas­sés maître en la matière, qui y tra­vaillent quotidiennement.

« […] deux ouvrages [des livres d’ar­tistes] sont réa­li­sés par an en une cin­quan­taine d’exemplaires numérotés. »

Le cabinet de poinçons

29 juillet — « Des pièces pres­ti­gieuses clas­sées monu­ments historiques. »

https://www.lavoixdunord.fr/1357304/article/2023-07-29/le-cabinet-des-poincons-le-tresor-de-l-atelier-du-livre-d-art-flers-en

« Sept carac­tères latins ain­si que des carac­tères orien­taux, repré­sen­tant plus de 65 langues au monde, sont exclu­sifs à l’Imprimerie nationale. »

Le fondeur de caractères

5 août — Phi­lippe Mérille, maître d’art.

https://www.lavoixdunord.fr/1359232/article/2023-08-05/un-des-uniques-fondeurs-de-caracteres-est-l-atelier-du-livre-d-art-flers

« Il est aujourd’hui l’un des der­niers en Europe à maî­tri­ser ce savoir. Le site de Flers est d’ailleurs l’une des der­nières fon­de­ries de carac­tères à fonctionner. »

Le compositeur-typographe

12 août — Fré­dé­ric Lepetz.

https://www.lavoixdunord.fr/1361466/article/2023-08-12/le-compositeur-typographe-musicien-de-la-lettre-l-atelier-du-livre-flers

Où est abor­dé suc­cinc­te­ment la correction.

Je reprends le texte du site offi­ciel, plus précis :

« Le tra­vail de cor­rec­tion consiste dans la pré­pa­ra­tion ortho­gra­phique des manus­crits, la lec­ture en pre­mière épreuve, en mise en pages, en bon à tirer, révi­sion de bon à tirer après impo­si­tion et tierce avant le tirage, avec une atten­tion por­tée sur l’é­tat du carac­tère en plomb.

Didier Barrière, correcteur à l'Imprimerie nationale
Didier Bar­rière, correcteur.

« C’est dans ces der­nières étapes que le contrôle du pla­ce­ment des textes et des cli­chés dans la page, la véri­fi­ca­tion des ali­gne­ments et des marges, du sui­vi des folios, du repé­rage rec­to-ver­so prennent autant d’im­por­tance que la lec­ture pro­pre­ment dite.

« L’atelier du Livre d’art et de l’Estampe est l’une des der­nières impri­me­ries en France à dis­po­ser d’un cor­rec­teur pro­fes­sion­nel de haut niveau, Didier Bar­rière, qui exerce en tant que tel depuis plus de trente ans. »

Né en 1956, Didier Bar­rière « est à la fois cor­rec­teur d’imprimerie et res­pon­sable d’une petite biblio­thèque his­to­rique à Paris. Son inté­rêt pour le livre en tant qu’objet total, notam­ment pour les curio­si­tés lit­té­raires et typo­gra­phiques, l’a pous­sé à exhu­mer des textes inso­lites qui ont fait l’objet de publi­ca­tion dans des ouvrages », notam­ment dans Un cor­rec­teur fou à l’Imprimerie royale : Nico­las Cirier (éd. des Cendres, 1987), que je cite dans La biblio­thèque du cor­rec­teur. Il a aus­si évo­qué, avec le pho­to­graphe Oli­vier Doual, la mémoire du site pari­sien de l’Im­pri­me­rie natio­nale dans Sou­ve­nirs brouillés d’un palais typo­gra­phique (éd. des Cendres, 2010). Lire son por­trait sur le site des Édi­tions de l’Arbre ven­geur, dont j’ai tiré l’ex­trait précédent. 

Enfin, la bibliothèque historique

19 août — https://www.lavoixdunord.fr/1363454/article/2023-08-19/l-incroyable-bibliotheque-historique-de-l-atelier-du-livre-d-art-flers-en

« En plus du cabi­net des poin­çons […], l’Imprimerie natio­nale pos­sède une biblio­thèque his­to­rique, riche d’environ 35 000 volumes du xvie siècle à nos jours dont cer­tains sont consul­tables sur place. »

« Éric Nunes, biblio­thé­caire et cor­rec­teur typo­graphe, passe ses jour­nées au milieu de livres excep­tion­nels. Il a aus­si en charge la numé­ri­sa­tion de la bilio­thèque et des plus belles pièces. Comme L’Imitation du Christ, le pre­mier ouvrage impri­mé sur les presses de l’Imprimerie royale, fon­dée en 1640 par Riche­lieu, deve­nue par la suite Impri­me­rie nationale. »

Les recherches per­son­nelles d’É­ric Nunes sur l’histoire de l’imprimerie sont dis­po­nibles sur son site, Car­net du lab.

Un nou­vel ate­lier-musée, de 5 700 m2, devrait ouvrir à Douai en 2026.

Pour plus de détails sur l’A­te­lier du livre et de l’es­tampe, consul­tez le site offi­ciel.

☞ Voir aus­si Vincent Auger, un des der­niers typo­graphes fran­çais.