Le “calendrier de l’avent”, une tradition majuscule

Calen­drier de l’avent « Céleste » de Ladu­rée.

1er décembre, pre­mier jour de l’avent et, bien sûr, défilent, sur les réseaux sociaux et ailleurs, billets et articles sur­fant sur le « calen­drier de l’avent » ou, plus sou­vent, « de l’Avent ». Pour­quoi cette hési­ta­tion graphique ? 

Ancien­ne­ment advent (vers 1119), avent vient du latin chré­tien adven­tus (« arri­vée, avè­ne­ment ») et désigne la « période de l’année litur­gique de quatre semaines qui pré­cède et pré­pare la fête de Noël » (Larousse).

Un calen­drier de l’avent est une boîte « com­pre­nant vingt-quatre volets à ouvrir chaque jour, du 1er décembre à Noël, pour décou­vrir une frian­dise, une sur­prise » (Robert).

Dans un cas comme dans l’autre, la minus­cule s’impose. 

Le logi­ciel Anti­dote pré­cise :
« Comme c’est toute une période qui est dési­gnée par le mot avent et non pas un jour de fête unique, il est recom­man­dé de l’écrire avec une minus­cule, comme pour le nom du carême ou du rama­dan. La gra­phie Avent, avec une majus­cule, est déconseillée. »

On peut le véri­fier dans les dic­tion­naires sui­vants : Robert, Jouette, Giro­det, Dour­non, Lit­tré ; dans les ency­clo­pé­dies Uni­ver­sa­lis et Wiki­pé­dia, ain­si que dans la Vitrine lin­guis­tique (Qué­bec).

Seul Larousse (et le TLFI) main­tient la majus­cule. Est-ce pour « bien dis­tin­guer l’Avent, temps de la litur­gie catho­lique qui pré­cède Noël, de la pré­po­si­tion avant » ? L’argument me paraît mince. 

Même le dic­tion­naire de la si conser­va­trice Aca­dé­mie a aban­don­né la majus­cule depuis son édi­tion de 1835.

Pour­tant, cette tra­di­tion – de la majus­cule – a la vie dure.

Avent dans calen­drier de l’avent serait-il per­çu comme le « nom spé­ci­fique », sur le modèle de minis­tère de l’Économie ? S’agit-il de l’expression d’une défé­rence à l’égard de la reli­gion ? Ou encore d’un exemple de la « majus­cu­lite » commerciale ?

J’avoue que l’explication m’échappe. Les hypo­thèses sont les bienvenues. 

NB – La plu­part des sources men­tion­nées ici figurent dans La biblio­thèque du cor­rec­teur.