Prosper Marchand (1678-1756), ancien libraire devenu correcteur

Portrait présumé de Prosper Marchand. Détail du frontispice des "Lettres juives" du marquis d'Argens, La Haye, Paupie, 1738.
Por­trait pré­su­mé de Pros­per Mar­chand1. Détail du fron­tis­pice des Lettres juives du mar­quis d’Ar­gens, La Haye, Pau­pie, 1738.

J’avais déjà ins­crit le libraire-biblio­graphe Pros­per Mar­chand (1678-1756) dans mon Petit dico des cor­rec­teurs et cor­rec­trices, sur la foi d’un article de Wiki­pé­dia. Quand j’ai appris l’existence des tra­vaux de Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, j’ai pen­sé me les pro­cu­rer. Bien m’en a pris : j’y ai trou­vé une foule d’in­for­ma­tions sup­plé­men­taires, dont je résume ici l’essentiel. 

Né à Saint-Ger­main-en-Laye, Pros­per Mar­chand étu­die les langues anciennes et, à l’âge de 15 ans, opte pour la librai­rie2. Mais il se conver­tit peu à peu à la reli­gion réfor­mée et, en 1709, est contraint de fuir aux Pays-Bas, où il s’installe comme libraire, d’a­bord à La Haye, puis à Amster­dam, enfin à Rotterdam. 

Selon toute vrai­sem­blance, Mar­chand fut atti­ré dans cette ville [Rot­ter­dam] par les libraires Fritsch et [Michel] Böhm. Gas­pard Fritsch […] connais­sait Mar­chand depuis son arri­vée dans les Pro­vinces-Unies et avait ample­ment eu le loi­sir d’apprécier ses qua­li­tés. Fritsch et Böhm prennent Mar­chand à leur ser­vice et lui confient, entre autres, l’édition des Œuvres de Pierre Bayle3.

Les divers tra­vaux pour Fritsch et Böhm, puis pour Böhm et Charles Levier,  l’occupent jusqu’en 17204. Après un séjour en Angle­terre, il s’ins­talle à La Haye. « Il s’y livre à des tra­vaux per­son­nels mais loue éga­le­ment ses ser­vices aux libraires qui lui en font la demande5. »

La plu­part des grands édi­teurs hol­lan­dais publiant en fran­çais n’a­vaient de cette langue qu’une tein­ture plus ou moins pro­non­cée. Il leur fal­lait donc s’en­tou­rer de let­trés fran­çais capables de les secon­der à la fois dans le choix des manus­crits et dans le contrôle de la pure­té de la langue6.

Pour cer­tains auteurs, il se charge aus­si de choi­sir un édi­teur et de négo­cier la ces­sion du manus­crit. Ses com­man­di­taires lui laissent une « entière liber­té7 », y com­pris celle « d’ap­por­ter des modi­fi­ca­tions de forme ou même de fond au texte ini­tial8 ». Son nom « n’ap­pa­raît pour­tant nulle part dans les ouvrages pla­cés par lui et dont il sur­veilla l’é­di­tion9 ». « Mar­chand demande quel­que­fois la per­mis­sion expresse de l’au­teur avant de se déci­der à une cer­taine modi­fi­ca­tion mais il se voit sou­vent for­cé d’in­ter­ve­nir sur le champ [sic] et de son propre chef10. »

[Il] effec­tue les modi­fi­ca­tions qui lui paraissent néces­saires en s’ap­puyant sur le ‘pou­voir abso­lu’ que lui ont lit­té­ra­le­ment confé­ré ses cor­res­pon­dants. Après avoir approu­vé une cer­taine cor­rec­tion, [Mathu­rin Veys­sière de] La Croze pour­suit : ‘Si vous en trou­vez d’autres à faire, je les approuve d’a­vance, et j’a­ban­donne le tout à vôtre pru­dence et vôtre dis­cré­tion11’. […]

« Si la plu­part des auteurs approuvent hau­te­ment les ‘angé­liques cor­rec­tions’ de Mar­chand, il en est cepen­dant qui ne le ménagent pas. […] L’ac­cu­sa­tion de retran­cher à sa fan­tai­sie ou au contraire d’a­jou­ter trop du sien dans les édi­tions dont il s’oc­cupe pour­sui­vra Mar­chand toute sa vie et n’est pas sans revê­tir une cer­taine gra­vi­té12. »

Épreuve corrigée par Prosper Marchand.
Épreuve cor­ri­gée par Pros­per Mar­chand13. Le fonds Mar­chand « en contient plu­sieurs dizaines, dis­sé­mi­nées dans les liasses14 ».

Pour la cor­rec­tion des épreuves, tâche qu’il accom­pli­ra pen­dant « plus de qua­rante ans15 », Mar­chand « applique une méthode de tra­vail soi­gneu­se­ment mise au point et méti­cu­leu­se­ment sui­vie16 ». Méthode sur­pre­nante sur un point pour le cor­rec­teur d’au­jourd’­hui, puis­qu’il ajoute des majus­cules à la plu­part des sub­stan­tifs (à la manière alle­mande), qu’il appelle « les Mots essen­tiels de chaque Phrase17 ». Il s’en explique « dans un brouillon de lettre en date du 23 mars 1724, adres­sée […] à un des­ti­na­taire incon­nu18 » :

Lorsque j’eus réso­lu de me mettre à la Cor­rec­tion, je vou­lus étu­dier les Regles selon les­quelles on doit se conduire dans cette Occu­pa­tion agréable et penible, tant pour la Ponc­tua­tion, que pour la Posi­tion des Accens, et la Dis­tri­bu­tion des Capi­tales. Pour cet effet, j’examinai les Ouvrages de nos Plus habiles Ecri­vains, et les Edi­tions qu’on en regarde commes les meilleurs et les plus éxactes. Mais, bien loin d’en tirer le moindre Secours, je n’acquis que des Doutes et de l’Incertitude. Je les trou­vai tous, non seule­ment très dif­fé­rents les uns des autres, mais même presque tou­jours contraires et oppo­sez à eux-mêmes ; je ne dis pas sim­ple­ment au com­men­ce­ment ou à la fin d’un Volume, mais le plus sou­vent dans la même Feuille, dans le même Feuillet, dans la même Page. […] Pour évi­ter cet Incon­vé­nient, je me suis for­mé un Sis­tème, dans lequel j’ai tâché d’être uni­forme quant aux Capi­tales et clair quant à la Ponc­tua­tion. Ce sont là les deux prin­ci­paux Points, que je me suis pro­po­sé d’y obser­ver ; me gar­dant bien d’y être scru­pu­leux jusqu’à l’Observation de quan­ti­té de Minu­ties fort indif­fé­rentes d’elles-mêmes19.

Liste de corrections à apporter à un ouvrage non identifié.
Liste de cor­rec­tions à appor­ter à un ouvrage non iden­ti­fié20. (Le fichier insé­ré dans l’ar­ticle n’est, hélas, pas lisible.)

Le tra­vail de cor­rec­teur lui paraît « fas­ti­dieux et décou­ra­geant21 », comme il l’é­crit à La Barre de Beau­mar­chais : « Mais en ren­trant chez vous, il y a des épreuves qui vous attendent, épreuves bien nom­mées puisque sou­vent elles servent à éprou­ver notre patience22. »

Il lui est aus­si dif­fi­cile d’en tirer des reve­nus corrects : 

En 1734, Rous­set de Mis­sy demande à Mar­chand d’assurer la cor­rec­tion d’un pério­dique : le libraire [Hen­ri] Scheur­leer le paie­ra tous les trois mois. L’année sui­vante, Rous­set recon­nait que ce tra­vail de cor­rec­tion exige sen­si­ble­ment plus de ‘peine’ qu’il ne rap­porte et pro­met d’améliorer la qua­li­té des épreuves à cor­ri­ger. Le libraire [Pierre] Pau­pie, qui imprime les Amu­se­ments du beau sexe et fait cor­ri­ger les épreuves par Mar­chand, décide uni­la­té­ra­le­ment de réduire le salaire de son cor­rec­teur. Celui-ci s’en plaint à Gas­pard Fritsch et semble même avoir mena­cé de dépo­ser la plume23.

Des auteurs, on ignore même s’il tou­cha « un quel­conque salaire […] pour la cor­rec­tion des manus­crits pla­cés par ses soins24 », la cor­res­pon­dance n’en por­tant aucune mention.

De plus, « entre le sta­tut social du cor­rec­teur d’imprimerie et l’importance qu’auteurs et libraires déclarent accor­der à son tra­vail, la contra­dic­tion est fla­grante25 ». Quand l’un le méprise, l’autre l’es­time « digne d’un meilleur sort et d’une situa­tion plus hono­rable que celle de cor­rec­teur26 ».

Quoi qu’en en soit, ils « sou­haitent vive­ment que Mar­chand se charge de cor­ri­ger leurs édi­tions, pour se féli­ci­ter ensuite du résul­tat27 ». « […] c’est peut-être [Daniel] [d]e La Roque qui […] résu­me­ra le mieux l’opinion de beau­coup, trois ans à peine avant le décès de Mar­chand28 » (lequel a alors 75 ans) :

Je vois que vostre des­sin est de qui­ter la cor­rec­tion, mais je crain mon cher ami que vous n’en soyez pas le maitre, car on aura tou­jours besoin de vous et jamais on ne fera, pen­dant vostre vie, impri­mer quelque bon livre sans que vous ne l’ayez exa­mi­né en toute manière aupa­ra­vant29.

« La tâche du cor­rec­teur est peu glo­rieuse », conclut Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, « [m]ais le but pour­sui­vi, lui, n’a plus besoin de conqué­rir ses titres de noblesse : il s’agit de mettre au jour des livres bien impri­més, avec le moins de fautes et d’inconséquences pos­sibles, en un mot des édi­tions qui ne choquent point la vue30. »


  1. Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, Pros­per Mar­chand. La vie et l’œuvre (1678-1756), Leyde, E. J. Brill, 1987, fig. 1, hors texte. ↩︎
  2. Au sens de l’é­poque, c’est-à-dire l’é­di­tion et le com­merce des livres. ↩︎
  3. Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, Pros­per Mar­chand. La vie et l’œuvre (1678-1756), op. cit., p. 4-5. ↩︎
  4. Et non 1723, comme le dit l’ar­ticle de Wiki­pé­dia. ↩︎
  5. Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, Pros­per Mar­chand. La vie et l’œuvre (1678-1756), op. cit., p. 5. ↩︎
  6. Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, « Pros­per Mar­chand, ‘trait d’u­nion’ entre auteur et édi­teur », De Gul­den Pas­ser, 56, 1978, p. 81. ↩︎
  7. Ibid., p. 76. ↩︎
  8. Loc. cit. ↩︎
  9. Loc. cit. ↩︎
  10. Loc. cit. ↩︎
  11. Ibid., p. 77. ↩︎
  12. Ibid., p. 77-78. ↩︎
  13. Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, Pros­per Mar­chand. La vie et l’œuvre (1678-1756), op. cit., fig. 8, hors texte. ↩︎
  14. Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, « Pros­per Mar­chand, ‘trait d’u­nion’ entre auteur et édi­teur », art. cité, note 94. ↩︎
  15. Ibid., note 14. ↩︎
  16. Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, Pros­per Mar­chand. La vie et l’œuvre (1678-1756), op. cit., p. 155. ↩︎
  17. Ibid., p. 156. ↩︎
  18. Ibid., p. 155. ↩︎
  19. Cité ibid., p. 155-156. ↩︎
  20. Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, « Pros­per Mar­chand, ‘trait d’u­nion’ entre auteur et édi­teur », art. cité, p. 80. ↩︎
  21. Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, Pros­per Mar­chand. La vie et l’œuvre (1678-1756), op. cit., p. 156. ↩︎
  22. Cité loc. cit. ↩︎
  23. Loc. cit. ↩︎
  24. Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, « Pros­per Mar­chand, ‘trait d’u­nion’ entre auteur et édi­teur », art. cité, p. 82. ↩︎
  25. Chris­tiane Berk­vens-Ste­ve­linck, Pros­per Mar­chand. La vie et l’œuvre (1678-1756), op. cit., p. 156. ↩︎
  26. Ibid., p. 157. ↩︎
  27. Loc. cit. ↩︎
  28. Loc. cit. ↩︎
  29. Cité loc. cit. ↩︎
  30. Loc. cit. ↩︎

À la recherche du code typo perdu 

Un article de la BnF consa­cré à l’his­toire de la typo­gra­phie (signé Danièle Mer­met, non daté) écrit : 

« Un autre fils de Fran­çois [Didot], Pierre Fran­çois [1731-1795, dit le jeune], crée un des pre­miers codes typo­gra­phiques à l’u­sage des cor­rec­teurs. »

Les Didot forment une dynas­tie d’imprimeurs qui, jus­qu’au xixe siècle, appor­te­ront « de nom­breuses inno­va­tions tech­niques à l’in­dus­trie pape­tière, à l’im­pri­me­rie et à la typographie ».

L’Ency­clo­pé­die Larousse reprend cette infor­ma­tion, avec des ita­liques : « Il créa éga­le­ment le pre­mier Code des cor­rec­tions typo­gra­phiques », mais en l’at­tri­buant à l’un des petits-fils de Fran­çois Didot, Pierre (1761-1853).

Un code typo­gra­phique au xviiie siècle ? Voi­là qui bous­cule mes connais­sances, le pre­mier « code typo » pro­pre­ment dit datant, pour moi, de 1928 — après une série de « manuels typo­gra­phiques » au xixe siècle. ☞ Voir Qui crée les codes typographiques ?

Silence des catalogues 

« Sou­cieux d’apporter le plus grand soin aux ouvrages qu’il impri­mait, Pierre Fran­çois Didot com­po­sa et publia un petit ouvrage à l’adresse des cor­rec­teurs d’épreuves : Pro­to­cole des cor­rec­tions typo­gra­phiques », écrit, pour sa part, Jean-Claude Fau­douas, dans son Dic­tion­naire des grands noms de la chose impri­mée (Retz, 1991, p. 45).

Déci­dé­ment ! Je fouille, bien sûr, le cata­logue de la BnF et celui du musée de l’Imprimerie de Lyon, à la recherche de cette pièce his­to­rique. Sans succès. 

Je ne trouve rien non plus sur Pierre-Fran­çois1 Didot dans la vaste Somme typo­gra­phique (1947-1951) de Mau­rice Audin, numé­ri­sée par le musée de l’Imprimerie de Lyon. Pas plus que dans Ortho­ty­po­gra­phie : recherches biblio­gra­phiques (Paris, Conven­tion typo­gra­phique, 2002), le gros tra­vail de Jean Méron (voir son site).

L’objet identifié

Alors je m’adresse au ser­vice d’aide SINDBAD de la BnF, qui m’oriente vers « L’Art de l’im­pri­me­rie (Paris, Dic­tion­naire des arts et métiers, 1773) », cité par Alan Mar­shall dans « Manuels typo­gra­phiques conser­vés au musée de l’Imprimerie de Lyon » (Cahiers GUTen­berg, no 6, juillet 1990, p. 40).

Ce docu­ment existe bien à la BnF, sous forme de réim­pres­sion moderne : « L’art de l’im­pri­me­rie, Tho­ri­gny-sur-Marne : impr. de E. Morin, 1913, 39 p., in-8, coll. Docu­ments typographique[s], I ». 

Il a été « attri­bué à Didot le jeune par E. Morin2 », comme l’écrit encore Alan Mar­shall (art. cit.), car le texte n’est pas signé.

Il s’agit pré­ci­sé­ment de l’ar­ticle « IMPRIMERIE (L’art de l’) » (p. 480-512), extrait du tome 2 du Dic­tion­naire rai­son­né uni­ver­sel des arts et métiers… de Phi­lippe Mac­quer (1720-1770), revu par l’ab­bé Jau­bert, impri­mé en 1773 par Pierre-Fran­çois Didot. 

Je le retrouve alors men­tion­né chez Louis-Emma­nuel Bros­sard (Le Cor­rec­teur Typo­graphe, 1924, p. 287), où il tient sur une page, que voici. 

Le pro­to­cole des signes de cor­rec­tion de Pierre-Fran­çois Didot, repro­duit par Louis-Emma­nuel Bros­sard (1924).

Cette planche, numé­ro­tée II dans l’ar­ticle de Didot le jeune, y est intro­duite par les mots sui­vants : « Lorsque la forme est entié­re­ment fer­rée, il [le com­po­si­teur] […] la porte à la presse aux épreuves pour en tirer une pre­mière épreuve, que le prote lit, & sur la marge de laquelle il marque les mots pas­sés [bour­dons] ou dou­blés, les lettres mises les unes pour les autres que l’on nomme coquilles, &c. Voyez Pl. II » (p. 497-498). 

Le para­graphe qui suit, inti­tu­lé « De la cor­rec­tion », ne traite, en fait, que du cor­ri­geage (la cor­rec­tion sur plomb). Il n’é­voque jamais le cor­rec­teur lui-même, sauf dans les pre­miers mots : « Quand le com­po­si­teur a reçu du Prote, ou de tout autre Cor­rec­teur, l’é­preuve où les fautes sont indi­quées sur les marges, il faut qu’il la cor­rige […]. » Le mot pro­to­cole n’y appa­raît pas non plus.

Un précurseur

Sauf erreur, les titres don­nés par Larousse et Fau­douas sont donc fan­tai­sistes. Le texte de Didot le jeune ne s’a­dresse pas nom­mé­ment aux cor­rec­teurs. Il ne s’agit pas non plus d’un code typo­gra­phique, dont je rap­pelle la défi­ni­tion : « Ouvrage de réfé­rence décri­vant les règles de com­po­si­tion des textes impri­més ain­si que la façon d’abréger cer­tains termes, la manière d’écrire les nombres et toutes les règles de typo­gra­phie régis­sant l’usage des dif­fé­rents types de carac­tères : capi­tales, bas de casse, ita­lique, etc. » — Wiki­pé­dia.

Signes de correction dans "Orthotypographia", 1608
Signes de cor­rec­tion dans Ortho­ty­po­gra­phia de Jérôme Horn­schuch, 1608.

Il s’a­git seule­ment d’un pro­to­cole des signes de cor­rec­tion. Le pre­mier, à ma connais­sance, depuis l’embryon pro­po­sé par Jérôme Horn­schuch en 1608 (☞ Voir Ortho­ty­po­gra­phia, manuel du cor­rec­teur, 1608). Les trai­tés de Marie-Domi­nique Fer­tel (1723) et de Pierre-Simon Four­nier (1764-1766) ne sont pas des­ti­nés au cor­rec­teur. Ber­trand-Quin­quet (1798) men­tionne les « signes usi­tés dans l’Im­pri­me­rie, et qui lui sont par­ti­cu­liers », mais ne les donne pas. C’est géné­ra­le­ment à Mar­cel­lin-Aimé Brun (Manuel pra­tique et abré­gé de la typo­gra­phie fran­çaise, 1825) qu’on attri­bue le pre­mier tableau des signes de cor­rec­tion3

C’est ce chan­ge­ment d’un demi-siècle dans la chro­no­lo­gie qui fait l’intérêt prin­ci­pal du pré­sent article. 

Article mis à jour le 26 octobre 2023.