Depuis l’invention de l’imprimerie en Europe (1450), ce sont des professionnels, individus ou organismes, qui établissent, pour leur propre usage, les règles de composition des textes destinés à l’impression – ou, désormais, à la diffusion numérique.
Les codes typographiques sont donc la continuité des premières règles édictées par les typographes-imprimeurs de la Renaissance (☞ voir Orthotypographia, 1608). Plusieurs manuels typographiques ont fait date au xixe siècle, notamment ceux de Marcellin-Aimé Brun, d’Antoine Frey, de Théotiste Lefèvre et de S.-A. [Auguste] Tassis (voir Ouvrages écrits par ou pour les correcteurs). Mais le terme « code typographique » apparaît dans les années 1920. Je ne cite dans cette page que les ouvrages en usage actuellement1.
Le Code typographique, ou Nouveau Code typographique en 1997, est publié pour la première fois en mai 19282 par la Société amicale des directeurs, protes et correcteurs d’imprimerie de France, et pour la dernière fois en 1997 par la Fédération de la communication CFE/CGC.
Le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale (1971, 5e éd., 2002) est, comme son nom l’indique, publié par l’Imprimerie nationale, devenue depuis 1993 une entreprise commerciale et rebaptisée, depuis 2018, IN Groupe. – Voir l’histoire de l’institution (travail universitaire, PDF).
Jean-Pierre Lacroux (1947–2002), correcteur et typographe, est l’auteur d’un riche dictionnaire raisonné des usages typographiques, Orthotypographie, que sa mort prématurée l’a empêché de finir. Parachevé par une équipe de correcteurs, son ouvrage est disponible gratuitement en ligne, mais aussi édité chez Quintette.
Jean-Pierre Colignon (né en 1941), ancien chef du service correction du Monde, entre autres fonctions liées à la langue française, a publié de nombreux ouvrages, dont un Dictionnaire orthotypographique moderne (CFPJ, 2019).
Yves Perrousseaux (1940–2011), éditeur et historien de la typographie, a publié des Règles de l’écriture typographique du français (Atelier Perrousseaux éditeur, 1995, sous le titre Manuel de typographie française élémentaire ; 10e éd., 2020, revue et augmentée par David Rault et Michel Ballerini).
Le Centre d’écriture et de communication (CEC), qui a formé des correcteurs pendant plus de trente ans (jusqu’en 2022), a confié la rédaction de son ouvrage de référence, Orthotypo & Co (éd. Cornées Laliat, 2013), à Annick Valade, responsable des services lecture-correction aux Éditions Larousse, puis aux Dictionnaires Le Robert.
Au Québec, Le Ramat de la typographie (1982, 11e éd., 2017) est dû à Aurel Ramat (1926–2017), typographe, linotypiste puis correcteur, à qui a succédé Anne-Marie Benoit, rédactrice-réviseure et enseignante, à partir de 2012. L’édition européenne (éd. De Champlain, 2009) a été assurée par Romain Muller, spécialiste de l’orthographe.
En Suisse, le Guide du typographe (1943, 7e éd., 2015), initialement intitulé Guide du typographe romand, est publié par le groupe de Lausanne de l’Association suisse des typographes (AST).
Le Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ), à Paris, a édité plusieurs livres de typographie destinés aux médias, dont Louis Guéry (1919-2016), journaliste alors directeur de l’école, était le maître d’œuvre. Je recommande son Dictionnaire des règles typographiques (1996, 5e éd., ediSens, 2019) plutôt que le Manuel d’usages typographiques de Lionel Bluteau et Xavier Péron (CFPJ, 2009), mal relu.
Certains grands journaux éditent parfois leur « marche ». Ainsi, en kiosque, Le Style du « Monde » en 2004 (2e éd., épuisée) ou, en ligne, le TypoDiplo du Monde diplomatique. Aux États-Unis, The Chicago Manual of Style est célèbre. L’équivalent britannique est le Guardian and Observer style guide.
Charles Gouriou (1905-1982), auteur du Mémento typographique, appliqué au « livre d’édition courante » (Hachette, 1961 ; nouv. éd. ent. rev., 1973 ; éd. du Cercle de la librairie, 1990, 2010), était lecteur-correcteur à la Librairie Hachette.
Il faut aussi mentionner Daniel Auger (1932-2013), professeur honoraire à l’école Estienne, dont les ouvrages, de grande qualité, ne sont, hélas, consultables que dans de rares bibliothèques (BnF, bibliothèque patrimoniale de l’école Estienne) : Préparation de la copie, correction des épreuves (INIAG, 1976, éd. corrigée, 1980), Grammaire typographique, tomes I et II (aux dépens de l’auteur, 2003) et Les Textes imprimés (aux dépens de l’auteur, 2003), synthèse du cours de préparation de la copie et de correction qu’il a donné « à partir de 1962 et pendant plus de vingt-cinq ans au lycée Estienne ».
☞ Voir aussi Orthotypographie, un terme mal défini.
Article mis à jour le 30 septembre 2024.
- Liste non exhaustive. Pour d’autres références, consulter le sujet Codes typographiques du catalogue de la BnF.
- Voir Un poème fête la naissance du Code typographique, 1928.