Pour ceux qui, comme moi, s’interrogent sur la légitimité à employer, dans tous les contextes, l’expression avoir droit à, voici une petite synthèse.
Elle est inscrite sans restriction dans le Robert et le Larousse, n’étant « familière » qu’employée par antiphrase (« ne pas pouvoir éviter quelque chose de désagréable ») :
«▫ avoir le droit de (et l’inf.). Il a le droit d’en parler. Vous n’avez pas le droit de dire ça. On n’a pas le droit de fumer ici. « Et toi tu n’as pas le droit de me juger, puisque tu n’iras pas te battre » (Sartre).
▫ (Avec subst.) Vous avez droit à des excuses. Il n’a pas droit au café, il ne peut pas en prendre. Il n’y a pas droit.
▫ FAM. Avoir droit à (qqch. de fâcheux) : devoir subir, ne pouvoir éviter.Il a eu droit à des reproches. Si la guerre éclate, on y a droit ! (cf. Ne pas y couper*).
© 2020 Dictionnaires Le Robert - Le Petit Robert de la langue française
Employée par antiphrase, elle est simplement « ironique » pour l’Académie :
« Avoir droit à une chose, pouvoir légitimement la réclamer. Il a droit à une indemnité, à deux jours de congé supplémentaires. Par extension. Avoir droit à une récompense, la mériter. Vous avez droit à des excuses. Iron. Si tu continues, tu auras droit à une paire de gifles.»
Elle est plus ancienne que avoir le droit de… :
« Dès 1080, droit est […] employé couramment, au singulier comme au pluriel à propos de ce qui est permis ou exigible selon les principes d’une morale ou d’une législation. Dans ce sens, il entre dans la locution usuelle avoir droit en (1080) puis à, « pouvoir exiger », et dans être dans son droit, le bon droit désignant le fait d’avoir pour soi la justice, l’équité. Au sens « comptable » (un, des droits), le mot entre dans de nombreux syntagmes, et la locution courante avoir le droit de… s’ajoute à avoir droit à… avec une autre nuance. »
© Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, s. v. droit.
En employant librement avoir droit à, nous sommes dans notre bon droit.