Dans un récent billet de Bruno Dewaele, je viens de lire :
[…] je verrais d’un bon œil que, tout au long de l’année à venir, on prît la bonne résolution de ne plus « opposer » son veto pour se contenter de le mettre (en latin, veto signifiait déjà « je m’oppose ») […]1
Mini-panique à bord, vu que je laisse toujours passer cette expression.
Heureusement, dans un article où elle corrige apposer un veto, l’Académie m’a rassuré :
« Comme le nom veto désigne un droit reconnu par certaines constitutions au chef de l’État de s’opposer à la promulgation d’une loi votée par l’Assemblée législative et, par extension et par affaiblissement, une opposition, un refus ou une interdiction, c’est opposer un veto qu’il faut dire (comme on dit opposer un refus, opposer une fin de non-recevoir), et non apposer un veto. »
Sur la question, le site Parler français est on ne peut plus clair :
Un pléonasme, vraiment ? Littré, que l’on ne peut soupçonner d’avoir perdu son latin, n’y trouve pourtant rien à redire […]. Pas plus que Hanse […], le TLFi […], le Petit Robert […] ou le Dictionnaire historique de la langue française […]. Girodet lui-même, qui n’a pas la réputation d’être laxiste, trouve cette condamnation excessive […]. Il faut dire que le tour, attesté depuis la Révolution, perdure sous plus d’une plume respectable […].
C’est pas sympa de me faire une frayeur un vendredi soir !
- Il avait déjà critiqué cette construction il y a vingt ans. ↩︎