Ma participation à plusieurs groupes de discussion entre correcteurs m’a fait remarquer qu’un terme y revenait fréquemment : « maisons d’édition ». Il est même parfois uniquement question de relecture de romans, voire de romans de genre. Cela s’explique en partie par la féminisation du métier (voir mon article), par la formation littéraire de nombre de correctrices, filière elle-même majoritairement féminine1, et par le fait que le roman est, depuis le xixe siècle, le genre littéraire dominant.
Or, notre champ d’intervention ne s’arrête pas aux frontières de la littérature. D’abord, les maisons d’édition publient aussi de la « non-fiction ». Livres de sciences humaines (histoire, géographie, philosophie, psychologie, sociologie, science politique) et de sciences exactes, biographies, témoignages, récits, beaux livres, ouvrages pratiques, etc.
La presse nous emploie aussi, certes moins souvent qu’avant, mais il reste des « places » à prendre, ne serait-ce qu’en tant qu’indépendant.
La communication a également besoin de nous : on peut collaborer avec des agences ou travailler directement pour les entreprises et les organismes.
Bien sûr, aujourd’hui, les textes relus peuvent être destinés à l’impression ou à une diffusion numérique.
Pour ma part, outre les maisons d’édition2, j’ai réalisé des missions de correction pour des magazines et revues (Beaux Arts, Grande Galerie du Louvre, La Lettre du musicien, Archéopages de l’Inrap…), nombre d’agences de communication ou de graphisme (presse généraliste ou spécialisée, magazines d’entreprise), des associations (comme Sidaction), une fédération professionnelle (celle du bâtiment), une administration territoriale (le conseil départemental de Loir-et-Cher) et une entreprise (Securitas).
Les discussions avec d’autres consœurs et confrères m’ont révélé une activité de correction dans le sous-titrage vidéo, les supports de cours, les jeux télévisés, les jeux vidéo, les jeux de rôle et autres jeux de société.
À l’heure où faire sa place sur le marché est si difficile pour les nouveaux venus, il serait dommage de négliger ces nombreuses pistes.
- « À l’université, elles [les femmes] sont sept sur dix dans les filières Langues, lettres et sciences humaines. » — « La parité dans l’enseignement supérieur », État de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France, n° 16, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, chiffres de 2021. ↩︎
- Voir le détail dans mon CV sur LinkedIn. ↩︎