Mon parcours en mots-clés fait état de mes études de psychologie sociale, mais ne dit rien de la transition vers le métier de correcteur. Laissez-moi vous raconter cela.
À 18 ans, bac en poche, ne sachant pas quoi faire, je m’inscris en psychologie, simplement parce qu’au lycée le cours de philo sur la psychanalyse m’a passionné. Je découvre la psychologie sociale, j’adore ça, mais surtout, au fil des années, l’analyse du discours, la pragmatique, les actes de langage…
1984. Apple lance le premier Macintosh. Séduit, mon père me propose d’en acheter un. Je découvre le traitement de texte WISIWYG.
1987. Je soutiens mon mémoire de maîtrise (aujourd’hui M1), avec un document relié, à impression laser. « Oh ! c’est beau. Comment tu as fait ça ? » Mon directeur de recherche me parle plus de la forme du document que de son contenu. L’année suivante, il me propose un contrat avec l’université pour m’occuper de l’édition des actes d’un colloque qu’il organise.
Il s’agit de recueillir, corriger et mettre en forme les différentes contributions au colloque, qui seront publiées dans deux numéros de la revue de linguistique de l’université, Verbum. Travailler sur le fond et la forme d’un texte, voilà qui me plaît : j’ai trouvé ma voie.
J’hésite cependant à tout abandonner, je tiens encore deux ans : DEA (M2 aujourd’hui), séminaire de recherche ; je ne me vois toujours pas psychologue professionnel… Je me renseigne sur les métiers de l’édition et de la presse. Puis, profitant du départ de ma meilleure amie, je suis le mouvement : je quitte la fac, m’inscris à l’ANPE (Pôle emploi aujourd’hui), suis un stage de PAO et cherche un premier boulot… Un an plus tard, j’entre dans une agence de presse.
Voilà comment ma vie professionnelle a basculé.