Quand on coupe la fin d’une citation en utilisant des points de suspension entre crochets, faut-il conserver le point final de la phrase, comme ceci : « […]. » ?
La réponse est oui.
Colignon (Un point, c’est tout !, p. 99) donne l’exemple suivant :
« Thiers est une des grandes figures du xixe siècle et le premier protecteur qui soit resté membre de la Compagnie. […] Fondateur du journal le National, il est le véritable auteur de l’accession au trône de Louis-Philippe. »
(Duc de Castries, la Vieille Dame du quai Conti, Perrin, Paris, 1978.)
Puis il explique :
Dans le texte qui précède, nous avons retranché une phrase entière, se terminant par un point. C’est donc très logiquement que nous avons respecté le point après « Compagnie », et qu’il n’y a pas de point après le crochet fermant.
Dans un autre exemple, il écrit : « Si l’on veut couper la dernière remarque […]1, on indiquera comme suit le retranchement du texte : « … reine […]. »
Le point final de la phrase tronquée est bien respecté.
On trouve confirmation de la règle chez Drillon (Traité de la ponctuation française, p. 284) :
« Les crochets doivent respecter scrupuleusement la ponctuation originale, et se placer exactement à l’endroit de la partie retranchée : ni trop tôt ni trop tard. »
Pour les références précises des ouvrages cités, voir la Bibliothèque du correcteur.
- C’est moi qui ai coupé la phrase de Colignon. ↩︎