L’usage de ne pas mettre de point à la fin des titres s’apprend quand on commence à travailler dans la presse ou l’édition. Il est mentionné dans la plupart des ouvrages de référence. (Je l’ai vérifié dans Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, Le Ramat européen de la typographie et Mémento typographique de Charles Gouriou.)
Dans son récent Dictionnaire orthotypographique moderne (à l’entrée Point), Jean-Pierre Colignon, ancien chef correcteur du Monde et enseignant dans les écoles de journalisme et de correction, précise :
Dans les titres, surtitres, sous-titres, intertitres centrés, l’usage, généralement, est de ne pas mettre de point final, même quand ils sont constitués d’une phrase complète. Mais il s’agit d’un usage, non d’une règle, et chacun peut faire comme il l’entend, à condition de s’en tenir constamment à une même “marche de travail”.
Enfin, Jacques Drillon, dans son Traité de la ponctuation française, écrit (p. 140-141) :
On ne met pas de point après un titre de livre, de journal, de film, etc.
Cette règle est récente. Jusqu’au début du xxe siècle, on faisait suivre d’un point le titre de l’ouvrage, mais aussi le nom de l’auteur et de l’imprimeur, la date et le lieu d’impression, le titre courant, le quantième des chapitres, etc. Aujourd’hui, si l’on regarde la “une” du Monde, on constate que ne portent aucune ponctuation finale le titre (même lorsqu’il forme une phrase complète), l’adresse, les dates, le nom des fondateur et directeur, le numéro d’édition, les titres, les surtitres, le sommaire non plus que le numéro des pages auxquelles il renvoie. Une phrase comme :
Le sommaire complet se trouve page 22
… n’est suivie d’aucune ponctuation ; en revanche, on lisait, récemment encore, à la fin d’un article :
DOMINIQUE GALLOIS.
(Lire la suite page 19.)
On notera cependant que :
- « les titres sont suivis des signes exigés par le sens de l’énoncé, comme le point d’interrogation et le point d’exclamation1 » ;
- « si un titre fait plus d’une ligne et comporte déjà une ponctuation forte (point, point d’interrogation, point d’exclamation), il faut un point final2 ».
Illustration : Libération.
- Bureau de la traduction, Canada.
- Point : emplois divers – BDL