Mon parcours en mots-clés fait état de mes études de psychologie sociale, mais ne dit rien de la transition vers le métier de correcteur. Laissez-moi vous raconter cela.
À 17 ans, bac en poche, ne sachant pas quoi faire, je m’inscris en psychologie, simplement parce qu’au lycée le cours de philo sur la psychanalyse m’a passionné. Je découvre la psychologie sociale, j’adore ça, mais surtout, au fil des années, l’analyse du discours, la pragmatique, les actes de langage…
1984. Apple lance le premier Macintosh. Séduit, mon père me propose d’en acheter un. Je découvre le traitement de texte WISIWYG.
1987. Je soutiens mon mémoire de maîtrise (M1 aujourd’hui), avec un document relié, à impression laser. « Oh ! c’est beau. Comment tu as fait ça ? » Mon directeur de recherche me parle plus de la forme du document que de son contenu. L’année suivante, celle de mon DEA (M2), il me propose un contrat avec l’université pour m’occuper de l’édition des actes d’un colloque qu’il organise.

Il s’agit de recueillir, corriger et mettre en forme les différentes contributions au colloque, qui seront publiées, l’année suivante, dans deux numéros de la revue de linguistique de l’université, Verbum. Travailler sur le fond et la forme d’un texte, voilà qui me plaît : j’ai trouvé ma voie. J’envisage une reconversion vers les métiers de l’édition et de la presse.
J’hésite cependant à tout abandonner, je tiens encore une année en séminaire de recherche ; je ne me vois toujours pas psychologue professionnel… Puis, profitant du départ de ma meilleure amie, je suis le mouvement : je quitte la fac, m’inscris à l’ANPE (France Travail aujourd’hui), suis un stage de PAO, me forme par moi-même (Code typographique, Le Secrétariat de rédaction, de Louis Guéry ; Grevisse, Jouette, Girodet, etc.) et cherche un premier boulot. Quelques mois plus tard, j’entre dans une agence de presse, à Strasbourg.
Voilà comment ma vie professionnelle a basculé.
