Aujourd’hui, en histoire de l’art, on écrit : « Jean Auguste Dominique Ingres », et non « Jean-Auguste-Dominique Ingres ». La discussion sur le sujet est assez complexe, comme le résume Wikipédia :
« Une tradition typographique, encore recommandée par le Lexique de l’Imprimerie nationale ou le Dictionnaire des règles typographiques de Louis Guéry, imposait l’usage des traits d’union entre prénoms, l’italique servant à distinguer l’appellation usuelle, par exemple « Louis-Charles-Alfred de Musset ». Gouriou indique que cette règle, en dépit de sa simplicité et d’être répandue, n’a jamais fait l’unanimité et que la tendance moderne est de suivre les usages de l’état civil. Jean-Pierre Lacroux déconseille de la respecter, au motif qu’elle engendrerait des ambiguïtés. Dans les cas où deux vocables sont usuels, forment-ils un prénom composé ou sont-ils deux prénoms, par exemple Jean-Pierre Lacroux a-t-il un prénom composé ou deux prénoms ? Pour Aurel Ramat et Romain Muller, le trait d’union est utilisé dans les prénoms composés mais pas entre les prénoms distincts. Clément indique que les prénoms composés, qu’ils soient écrits en toutes lettres ou abrégés, doivent être reliés entre eux par un trait d’union ; mais que les prénoms multiples proprement dits ne sont jamais séparés ni par un trait d’union, ni par une virgule mais par une espace. »
L’état civil, lui, veut des virgules depuis 1999 :
« Les prénoms doivent toujours être indiqués dans l’ordre où ils sont inscrits à l’état civil. Les prénoms simples sont séparés par une virgule, les prénoms composés comportent un trait d’union. Les prénoms précèdent toujours le nom patronymique. »
Cela n’a pas toujours été le cas, comme le précise la circulaire du 28 octobre 2011 :
« Pendant longtemps, l’usage était, en matière d’inscription sur l’acte de naissance, de séparer les différents prénoms par un simple espace, le prénom composé se différenciant en principe par l’apposition d’un tiret entre les deux prénoms le composant, sans toutefois qu’une règle n’impose cette différenciation. »
Photo : Jean Auguste Dominique Ingres, Autoportrait à vingt-quatre ans, 1804-1851, musée Condé, Chantilly.