“Distractions de correcteur”, une rubrique des années 1850

Titre du journal français "Le Tintamarre" dans les années 1850.
Extrait des "Distractions de correcteur" du journal "Le Tintamarre", années 1850

Dans les années 1850, Le Tin­ta­marre, heb­do­ma­daire sati­rique, rele­vait les fautes typo­gra­phiques parues dans la presse, dans une rubrique inti­tu­lée, le plus sou­vent, « Typo­gra­phie fran­çaise » et sous-titrée « Dis­trac­tions de cor­rec­teur ». Voi­ci un échan­tillon des perles publiées :

  1. « Quand votre beurre est fon­du, met­tez votre oreille dans la casserole. »
  2. « Ce mon­sieur Bas­set était un enra­gé. Le doc­teur l’avait tou­jours regar­dé comme le plus redou­table de ses chiens. »
  3. « Cette femme avait eu quatre maris et était encore neuve. »
  4. « La jolie voya­geuse vou­lait abso­lu­ment mon­ter sur le cocher. »
  5. « On ne put retrou­ver Alfred. La cui­si­nière l’avait haché dans un énorme pot à beurre. »
  6. « À peine Lucile lui eut-elle fait le singe dont ils étaient conve­nus, qu’il se hâta d’accourir. »
  7. « Alors, en enne­mis géné­reux, ils lui crièrent : Pen­dez-vous, et il ne vous sera fait aucun mal. »
  8. « Les lièvres le prirent pen­dant qu’il était à la chasse, et le menèrent si bon train qu’il en mourut. »
  9. « Cette pom­made est incom­pa­rable pour les riens. »
  10. « Le mar­quis fit entrer son plus jeune fils dans la narine. »
  11. « Il fut un des ter­ribles conqué­rants de la Pas­tille. »
  12. « Alors pas­sant ses beaux bras autour du cou son amant qui vou­lait par­tir, elle lui dit dou­ce­ment : Peste. »

Trou­vez-vous ce qu’il fal­lait lire ? Sinon, les solu­tions se trouvent plus bas.

Je publie une dizaine d’autres extraits en images.

Je ne peux garan­tir l’authenticité de chaque coquille. Les jour­naux d’alors inven­taient aisé­ment ce qui man­quait pour com­bler une colonne. Cela ne nous empêche pas d’en rire.


SOLUTIONS :

1. Oseille. — 2. Cliens (ortho­graphe d’époque). — 3. Veuve. — 4. Rocher. — 5. Caché. — 6. Signe. — 7. Ren­dez-vous. — 8. Fièvres. — 9. Reins. — 10. Marine. — 11. Bas­tille. — 12. Reste.

Expli­ca­tion de l’ex­trait publié en haut de l’article : 

« Le prote rédo­wait au Châ­teau-Rouge » : le chef d’a­te­lier dan­sait la redo­wa (danse lente à trois temps, parente de la mazur­ka) au caba­ret Au Châ­teau Rouge (situé 57, rue Galande, dans le quar­tier Mau­bert, Paris 5e). Pure calom­nie, bien sûr !